Des tours faisons table rase - Le Moniteur des Pharmacies n° 2651 du 18/11/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2651 du 18/11/2006
 

Actualité

Enquête

Tous les sociologues l'affirment : sans une révision de l'urbanisme et la reconstruction du tissu social, les banlieues françaises ne connaîtront pas la paix. Des projets commencent à voir le jour.

Dans le quartier du Haut-du-Lièvre, à Nancy, la municipalité a commencé la démolition de certains bâtiments, dont des tours. Des lotissements pavillonnaires vont y être construits pour mixer la population et donner une nouvelle image à ce quartier réputé sensible. Environ 5 000 personnes y habitent, contre 12 000 jusqu'à la fin des années 90. « Je suis née dans ce quartier et j'y travaille depuis l'ouverture de la pharmacie, en 1975, sans jamais rencontrer de problème particulier », affirme la préparatrice de la pharmacie du centre commercial des Tamaris. Ce que confirme Arnaud Guyotat, titulaire de l'autre officine du quartier, qu'il rachetée il y a moins de deux ans. « Pendant les émeutes il y a un an, il y a eu certes quelques mouvements qui ont suscité l'arrivée sur place des CRS. Mais c'était plus un effet d'imitation qu'une réelle flambée de violence. »

Au coeur de la Meinau, à Strasbourg, la Pharmacie Saint-André est, avec un discounter alimentaire, le seul commerce actuellement ouvert. « Il y a un projet de rénovation. En attendant, la municipalité a fermé la boulangerie et le tabac, explique Naceur El-Kotti. Je suis confiant. Quand on a une tour avec 500 habitants pour 100 m2 au sol, cela ne facilite pas le bien-être physique et la santé mentale, au sens qu'en donne la définition de l'OMS. Il faut une autre architecture, un autre confort, d'autres normes... »

La Meinau n'a pas été touchée par les émeutes de 2005. Mais, en 2003, la Pharmacie Saint-André avait brûlé et avait dû fermer dix mois.

Développer la vie associative.

Dans le quartier de la Bourgogne à Tourcoing, Guy Lepelley, pharmacien, note les efforts de la municipalité pour revitaliser l'activité en y favorisant l'installation de nouveaux commerces. Un salon de coiffure a vu le jour, un snack, un café, une épicerie, des services, un kiné et bientôt une poste. Résultat : dix ans de paix sociale. En septembre dernier, un marché abandonné il y a plus de dix ans a même été relancé, fort aujourd'hui d'une trentaine de commerces. « Ce n'est pas forcément les sommes qu'on investit qui font évoluer une situation et changer un climat, mais le type d'actions qu'on y engage en développant par exemple la vie associative pour s'occuper de l'emploi, des sports, des jeunes, des retraités... », analyse Guy Lepelley.

« Les pharmaciens rendent un service public dépassant largement leur rôle, note Arnaud Guyotat. Nous faisons office d'assistants sociaux, aidons à remplir les papiers. Mais les gens sont polis, respectueux, calmes, moins exigeants que dans certains quartiers de centre-ville à plus fort potentiel d'achat. »

A cet égard, Naceur El-Kotti conclut, en colère : « Les réformes actuelles de l'assurance maladie fragilisent en premier lieu les petites officines de quartier, alors qu'elles sont de véritables services de proximité, des lieux de rencontre et qui jouent un vrai rôle social. »

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