Sondage : Quand l'UDF s'intéresse aux pharmaciens - Le Moniteur des Pharmacies n° 2647 du 21/10/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2647 du 21/10/2006
 

PROFESSION

Actualité

Un questionnaire explorant de nombreux aspects de la profession a été envoyé par l'UDF à 32 954 officinaux. Leurs réponses sont riches d'enseignements. En voici les principaux.

Rien ne se fera sans les acteurs de santé, sans les écouter, sans les appeler à participer, assure Jean-Luc Préel, chargé des questions de santé à l'UDF. Après les médecins l'année dernière, nous avons voulu interroger les pharmaciens qui sont des partenaires importants dans le système de soins. » Un formulaire de près de 70 questions a été envoyé à 32 954 d'entre eux. Taux de retour : environ 10 %. « 2 437 réponses, c'est un chiffre très important pour un questionnaire auquel il fallait consacrer au moins une heure, se satisfait Jean-Luc Préel. Certains étaient accompagnés de plusieurs pages très argumentées. »

Une profession peu écoutée...

Les pharmaciens ont l'impression de ne pas être écoutés et encore moins associés aux décisions qui les concernent. Ils se sentent dévalorisés, insuffisamment reconnus par la CNAM (75 %) et les autres professions de santé (69 %), d'autant que la situation financière s'est dégradée pour 87 % d'entre eux.

... et qui souhaite s'impliquer davantage...

Plus de neuf sur dix veulent jouer un rôle dans la coordination des soins et s'y impliquer en instaurant des réseaux en coordination avec les autres professionnels de santé, autour du MAD, de la prise en charge des personnes âgées et des patients subissant des traitements lourds. Les pharmaciens souhaitent pouvoir dispenser les médicaments en cas d'urgence (52 %), renouveler les ordonnances des maladies chroniques (71 %) dans le cadre d'un protocole de soins défini avec le médecin mais aussi prescrire des médicaments non listés (65 %). Enfin, ils veulent jouer un rôle dans la prévention (97 %). Un moyen efficace selon eux (81 %) pour maîtriser les déficits de l'assurance maladie.

... contre une rémunération au forfait.

Pour 69 % des pharmaciens, ces nouvelles missions doivent entraîner un nouveau mode de rémunération sous forme de forfait. Plus généralement, le mode de rémunération actuel n'est plus satisfaisant pour 64 %. Majoritairement (55 %), ils voudraient voir mis en place un système mixte faisant appel au forfait prenant en compte « l'acte intellectuel » et la « responsabilité » de la délivrance de l'ordonnance. Quant à savoir si ces nouveaux forfaits doivent prendre la place d'une partie de la rémunération actuelle, les officinaux sont partagés : 41 % contre, 39 % pour et 20 % sans opinion.

Génériques.

En juin, date de l'enquête, 63 % pensaient être en mesure d'augmenter le taux de pénétration des génériques. De bon augure. Une éventuelle « obligation de substitution », y compris pour les patients en CMU, serait bien vue par les officinaux (82 %). Enfin, 91 % se disent favorables à la prescription en DC.

Dossier médical personnel.

Les officinaux veulent pouvoir consulter les médicaments antérieurement délivrés (95 %), les pathologies du patient (87 %), ses analyses médicales (63 %), mais aussi ses allergies, ses antécédents médicaux et des informations plus générales (poids, taille...). Ils veulent aussi pouvoir y inscrire les médicaments délivrés (95 %), les allergies médicamenteuses, les effets secondaires, les refus de génériques. 53 % sont favorables à la transmission d'ordonnances par Internet ou fax sous réserve du libre choix du pharmacien par le patient.

Maisons de retraite.

68 % des officinaux estiment qu'ils doivent être intégrés à l'équipe médicale de l'EHPAD et 70 % plaident pour l'interdiction de prendre en charge la délivrance des ordonnances dans plusieurs maisons de retraite. L'UDF a d'ailleurs déposé un amendement pour que le pharmacien ne puisse passer un accord qu'avec un seul établissement, afin de favoriser l'officine de la commune où se situe l'EHPAD, mais il a été repoussé par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée. « Nous voulons éviter que certaines officines deviennent des spécialistes de l'EHPAD, commente Jean-Luc Préel. Il y a déjà des officines qui sont prêtes à passer des accords avec 10 à 15 EHPAD. »

Les déremboursements et leurs effets pervers

Pour 81 % des pharmaciens les déremboursements appliqués depuis le 1er mars induisent des effets pervers : transferts de prescription vers des traitements remboursés plus coûteux et moins efficaces, refus ou arrêts de traitement chez beaucoup de patients, baisses des ventes. La vignette orange n'a pas plus de succès : 84 % la trouvent inutile en termes de maîtrise des dépenses de santé et il n'est pas question (à 85 %) de l'appliquer à d'autres classes de médicaments. Quant au passage aux boîtes de trois mois, elle est une aberration pour 84 %.

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