Rapport rendu ! - Le Moniteur des Pharmacies n° 2642 du 23/09/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2642 du 23/09/2006
 

LICENCE-MASTÈRE-DOCTORAT

Carrières

La commission chargée de réfléchir à l'intégration des études de médecine et de pharmacie au cursus européen licence-mastère-doctorat a remis son rapport cet été. Au programme : plus de flexibilité et de mutualisation des enseignements entre les filières.

L'objectif visé par la commission était de mettre en oeuvre le nouveau cursus dès la rentrée 2007. Les ministres chargés de la santé et de l'enseignement supérieur ont précisé, en recevant le rapport de la commission, que leurs services établiraient rapidement les mesures concrètes qu'appellent les propositions. En tout cas, le nouveau cursus devrait enrichir la formation de pharmacien et, grâce au décloisonnement des filières « médecine », « dentaire », « pharmacie » et « sage-femme », participer à l'amélioration de la gestion des problèmes liés à la démographie médicale.

Des filières moins cloisonnées.

La commission a formulé des propositions pour permettre des « flux entrants et des flux sortants d'étudiants » durant les trois années de licence (L1, L2 et L3). Le but : assurer un « décloisonnement des professions concernées ». Un souhait exprimé à la fois par les doyens et les étudiants en pharmacie (voir Le Moniteur n° 2595 et n° 2623), dont des représentants siégeaient dans la commission « pour nourrir leur formation ».

Plus de flexibilité est prôné pour l'accès à l'une ou l'autre des quatre filières. Effectuer l'ensemble des trois premières années de l'une ou l'autre des quatre filières ne sera plus la seule voie pour arriver au doctorat. Les autres professions de santé non médicales ayant obtenu leur diplôme d'exercice, validé un niveau mastère et exercé une activité professionnelle, dont la durée reste à déterminer, pourraient entrer directement en troisième année. Leur nombre pourrait se monter à environ 5 à 10 % du numerus clausus des quatre filières, « ce qui nécessite bien évidemment une nouvelle adaptation du numerus clausus du L1 », souligne la commission.

Autre innovation proposée par le rapport : un accès pourrait être proposé au niveau de la licence ou du mastère à des étudiants d'horizons très divers (sciences humaines et sociales, droit, sciences biologiques, physiques...) après évaluation de leurs dossiers. Leur nombre serait aussi limité à 5 à 10 % du total du numerus clausus.

Des enseignements mutualisés.

Les unités d'enseignement « mutualisées », c'est-à-dire communes à l'ensemble des quatre filières (médecine, dentaire, pharmacie et sage-femme), devraient représenter, selon le rapport, environ 75 à 80 % du volume horaire de l'enseignement théorique dispensé durant la première année (L1). Leur contenu a déjà été défini par la commission animée par le professeur Debouzie, soit, entre autres, 90 heures de sciences humaines et sociales, de l'anatomie, de la physiologie générale, de la génétique, de la biologie de la reproduction...

Le total de ces unités d'enseignement correspondrait à environ 360 heures, 140 autres heures étant dédiées au suivi d'unités d'enseignement spécifiques à chacune des filières. En deuxième année (L2), le même rapprochement est prévu pour des matières telles que la microbiologie, l'hématologie, la biochimie, la pharmacologie, les biostatistiques - qui sont citées à titre d'exemples.

Cette mutualisation faciliterait la réorientation des étudiants vers l'une ou l'autre des filières. Ainsi, une évaluation pourrait être effectuée à la fin du premier semestre de la première année, permettant à ceux qui le souhaitent, « en fonction de leurs résultats », d'envisager une autre évolution au cours du second semestre. Une facilité serait également accordée à l'étudiant qui n'aurait pas été reçu au concours de fin de première année mais qui aurait néanmoins validé les unités d'enseignement des deux semestres. Il pourrait se diriger vers un autre cursus, valider une autre licence puis réintégrer l'une des filières médicales ou pharmaceutique en deuxième année (L2) après sélection sur dossier et entretien. « Ce type de possibilité donnerait à l'étudiant une deuxième chance tardive d'avoir accès à l'une des quatre filières et de valider un double cursus », note le rapport.

Rendre la recherche attractive.

La commission souhaite créer un parcours de recherche court. Objectif : sensibiliser plus précocement les étudiants à la recherche, leur permettre de valider un mastère en recherche au cours de leurs études, mais aussi « renforcer l'implication des étudiants dans les structures de recherche institutionnelles et, en recherche clinique, au sein des établissements de soins ». Concrètement, il s'agirait de mettre en place un stage de huit semaines d'initiation à la recherche dès la deuxième année, de capitaliser des unités d'enseignement recherche en deuxième et troisième années pour obtenir l'équivalent d'une première année de mastère (M1). Ensuite, une année entière serait consacrée à un stage de recherche et à la validation des UE correspondant à une deuxième année de recherche (M2). « En gagnant ainsi une année, les étudiants auront la possibilité de poursuivre des travaux de recherche durant le troisième cycle ». Le parcours classique devrait être maintenu dans l'esprit de la commission.

Internat : concours en 5e année ?

Représentés au sein de la commission, enseignants et étudiants en pharmacie souhaitent que le concours de l'internat soit reculé à la cinquième année. En outre, la prise de fonction d'interne devrait pouvoir se faire dès l'obtention du mastère, après la réussite au concours de l'internat.

Réduire le nombre d'étudiants en première année

La proposition de l'Académie de médecine d'établir une sélection à l'entrée de la première année des études médicales et pharmaceutiques n'a pas été retenue. Le concours fixé à la fin de cette année reste d'actualité, ainsi que l'existence de l'examen classant national (ECN) pour les étudiants en médecine. La commission souhaite tout de même réduire « sensiblement » le nombre d'étudiants en première année (le taux d'échec en médecine notamment est estimé à 80 %). Parmi les pistes envisagées, la mise en place d'une note minimale (6 sur 20) à obtenir lors du concours de fin d'année pour avoir une seconde chance et la possibilité de réorientation précoce en fin de premier semestre. Les étudiants auront cependant la possibilité de présenter plusieurs concours, « voire les quatre » pour multiplier leurs chances de réussite, écrit la commission.

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