Un métier qui prend la « pole positon » - Le Moniteur des Pharmacies n° 2641 du 16/09/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2641 du 16/09/2006
 

RADIOPHARMACIEN

Carrières

Succès de la médecine nucléaire oblige, la radiopharmacie est aujourd'hui une activité porteuse. Mais les pharmaciens spécialisés ne sont pas assez nombreux pour couvrir les besoins nationaux, notamment à l'hôpital. Le point sur un métier résolument voué à un bel avenir.

D'après la dernière enquête du Syndicat national des radiopharmaciens (SNRPH) en février dernier, près de 100 radiopharmaciens sont aujourd'hui en poste. Depuis 2001, les effectifs ont pratiquement doublé ! Une évolution qui va bien sûr de pair avec celle de la médecine nucléaire. Car les techniques de diagnostic utilisant la radioactivité connaissent un véritable essor depuis quelques années avec le développement à vitesse grand V de la tomographie par émission de positons (TEP) et du parc de caméras TEP. « Mais la radioactivité ne concerne pas uniquement le diagnostic, elle est aussi utilisée en thérapeutique avec la radio-immunothérapie », précise Nathalie Rizzo-Padoin, présidente du SNRPH, radiopharmacienne à l'hôpital Lariboisière (Paris).

Nombreux débouchés.

En pratique, comment définir le métier de radiopharmacien ? « Nous sommes en quelque sorte une mini-PUI au sein de la pharmacie hospitalière. Nous gérons toute la chaîne des médicaments radiopharmaceutiques, depuis l'approvisionnement jusqu'à la gestion des déchets radioactifs. Nous nous occupons aussi des médicaments radiopharmaceutiques dérivés du sang et de ceux utilisés en expérimentation clinique. A l'heure de la sectorisation dans les CHU, notre activité est vraiment très variée ! », indique Nathalie Rizzo-Padoin.

Elle insiste également sur le côté relationnel avec les cliniciens et les patients. « Si nous sommes rattachés à la pharmacie hospitalière, nous nous situons géographiquement au sein du service du médecine nucléaire, d'où des relations très étroites avec les médecins. Nous pouvons aussi être amenés à donner des explications aux malades. » Lorsqu'on lui évoque les dangers du métier liés à la radioactivité, Nathalie Rizzo-Padoin met en avant la réglementation stricte en matière de radioprotection du patient et de l'utilisateur : « Les précautions sont telles - comme les enceintes blindées ou les écrans de plomb - que nous limitons tout risque. »

Il existe de nombreux débouchés pour les internes en pharmacie intéressés : en hôpital public, dans les centres anticancéreux ou en établissement de soins privé. On dénombre 96 radiopharmaciens travaillant dans 88 services de médecine nucléaire. Mais il existe aussi des postes en production dans les industries commercialisant des médicaments radiopharmaceutiques, et notamment dans les récentes installations équipées de cyclotron (accélérateur de particules pour la production de radioéléments).

Une nouvelle réglementation.

Fait important, les compétences d'un radiopharmacien sont devenues obligatoires pour utiliser des médicaments radiopharmaceutiques dans les établissements de santé depuis le 1er janvier de cette année. Selon un arrêté publié au Journal officiel le 30 janvier 2004, tous les pharmaciens qui assurent au sein d'une pharmacie à usage intérieur (PUI) l'approvisionnement, la détention, la gestion, la préparation et les contrôle des médicaments radiopharmaceutiques, ainsi que leur dispensation, doivent être titulaires du diplôme d'études spécialisées complémentaires (DESC).

Cette réglementation apporte enfin à la radiopharmacie ses lettres de noblesse et ne fait que confirmer la nécessité de former de nouveaux radiopharmaciens. Une chose est sûre : plusieurs services de médecine nucléaire (ils seraient près de cinquante) ne disposent pas de radiopharmaciens. « Cette carence nous préoccupe. Actuellement, trente étudiants se trouvent en formation au DESC, soit quinze internes par promotion et donc quinze nouveaux radiopharmaciens par an. Nous couvrons donc les postes petit à petit. Les personnes qui travaillent à temps partiel sur deux services évoluent à temps plein au fil du temps. Notre syndicat travaille sur des indicateurs d'activité en radiopharmacie pour évaluer les besoins (temps nécessaire dans chaque service) », explique la présidente. Seule condition nécessaire pour intégrer le DESC : être interne en pharmacie. Le programme se déroule sur deux années, dont une année en postinternat. Il comporte une formation théorique (quatre UV) et pratique (quatre semestres dans les services agréés). Les cours sont dispensés à l'Institut national des sciences et techniques nucléaires* de Saclay, dans l'Essonne.

Vers un diplôme européen.

Côté salaire, il est équivalent à celui d'un pharmacien hospitalier. L'évolution de carrière se trouve quant à elle à un réel tournant. La profession est concernée par le décret d'application intégrant les pharmacies dans les centres hospitalo-universitaires (voir encadré ci-dessous). Avec, en perspective, la possibilité dune carrière hospitalo-universitaire. Dans ce cadre, un mastère « Imagerie moléculaire-radiopharmaceutiques » a été créé l'année dernière à la faculté de médecine de Tours. « L'enseignement du diplôme d'études spécialisées complémentaires risque de subir quelques modifications », informe Nathalie Rizzo-Padoin.

Dans l'optique de voir se créer un diplôme européen, l'Institut national des sciences et techniques nucléaires se préoccupe de l'harmonisation européenne. Certaines UV sont d'ailleurs déjà organisées dans le cadre de l'ERC (European Radiopharmacy Course). La valorisation de la radiopharmacie est plus que jamais en marche !

* www-instn.cea.fr.

La voie hospitalo-universitaire

Le décret d'application de la loi du 17 janvier 2002 permettant l'intégration des pharmacies au CHU est enfin paru le 23 mai dernier. Bien sûr, les radiopharmaciens hospitaliers font partie de cette vaste réforme qui va se mettre en place au cours des trois ans à venir.

Principal changement attendu : la radiopharmacie hospitalière ne se limitera plus au circuit du médicament. L'activité des praticiens se partagera entre leurs fonctions hospitalières, l'enseignement et la recherche. Pour les disciplines pharmaceutiques, on pourra parler d'« assistant hospitalo-universitaire », de « maître de conférences des universités-praticien hospitalier » et de « professeur des universités-praticien hospitalier ».

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