Une pointe d'optimisme - Le Moniteur des Pharmacies n° 2634 du 24/06/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2634 du 24/06/2006
 

MARCHÉ : DERMOCOSMÉTIQUE - CAPILLAIRES

Cahier spécial

Marchés 2005

Pas de grandes innovations en 2005 et 2006 ne se profile guère plus dynamique. Seul le complément alimentaire fait un peu frémir ce marché ! Les shampooings, quant à eux, semblent ne plus fuir vers les grandes surfaces.

En volume, les shampooings en pharmacie représentent 5,2 % du marché dermocosmétique total (5,3 millions d'unités) et 4,2 % en valeur (45 MEuro(s)). Un segment en léger recul en 2005 selon IMS Health. Cette érosion, liée à la migration vers la GMS, semble se ralentir même si la tendance à une utilisation généralisée des shampooings à usage fréquent en grands conditionnements n'est pas très favorable à l'officine.

IMS Health indique que la catégorie des soins, qui regroupe notamment les antiparasitaires, représente pour l'officine près de 93 millions de CA (+ 2,6 % par rapport à 2005) et 8 millions d'unités vendues (+ 1,1 %). Les fabricants - hors antiparasitaires - se sont définitivement orientés vers la dermocosmétique. Pierre Fabre, avec ses marques leaders (Klorane, Ducray et René Furterer), est en situation de quasi-monopole. En tête des ventes, on retrouve trois de ses références : Ducray Extra Doux, Kertyol S et Kélual DS.

Les antipelliculaires demeurent le créneau le plus porteur en officine (28 % du marché en volume, 30 % en valeur), même si le marché a légèrement régressé en volume (- 1%, mais + 3 % en valeur). Il faut dire que 40 % des femmes et 50 % des hommes sont concernés. Numéro 1 des ventes : Ducray (28 % de parts de marché en volume, + 9 %) - qui a simplifié et technicisé son offre - avec Kélual DS et Kertyol S (deux leaders en prescription) mais aussi Sélégel et Kertyol. Suivent Neutrogena avec 21 % et Bioderma avec 8 % (Nodé DS pour les états sévères et Nodé P pour l'entretien).

En tout, 34 laboratoires sont présents sur cet univers. Seul La Roche-Posay a lancé deux nouvelles références dans sa gamme Kerium. Un lancement significatif de la démarche générale qui va dans le sens d'une simplification des messages au détriment d'un discours trop technique correspondant au soutien de la visite médicale (15 à 20 % des ventes se font sur ordonnance).

L'usage fréquent, en version familiale ou en relais des shampooings traitants, se porte bien (+ 8 %). Les leaders historiques conservent leur place : Klorane (36 % de parts de marché en volume) avec Lait d'Avoine, Ducray avec Extra-Doux, Elution (27 %) et Bioderma avec Nodé (9 %).

Qui osera concurrencer la GMS ?

Au sein des antichute, les lotions plaisent toujours, sous l'impulsion de Furterer, de Ducray (Chronostim pour les chutes chroniques, Anastim pour les chutes occasionnelles, Anaphase) et de Vichy (Dercos). Ducray radicalise son positionnement médical en effectuant des visites aux dermatologues de manière continue sur l'année, ce qui ne l'a pas empêché de retravailler aussi l'aspect plaisir (galéniques, parfums, packagings). Ce segment associe maintenant de manière très constante traitements externe et interne : Klorane a lancé en 2005 Quinoral, un fortifiant capillaire antichute double capsule (l'une vitaminée, l'autre aux extraits végétaux). Il entre directement en concurrence avec les leaders (OEnobiol, Vitalfan, Forcapil, Phytophanère et Doriance Anti-Chute).

Les shampooings pour cuir chevelu sensible, pour cheveux secs et pour cheveux gras sont des petites niches pour l'officine. Sur le second, on note un bon positionnement de Furterer et Klorane qui a fait l'un de ses lancements sur ce créneau l'année dernière : Concentré Nutritif Beurre de Mangue.

Côté « beauté au naturel », Furterer, présent dans 2 800 officines, tire plus que jamais son épingle du jeu (20,6 MEuro(s), + 2 %) face à un Phyto en perte de vitesse. Son positionnement bio, sur le créneau des plantes et des huiles essentielles actives, est payant. L'accompagnement diagnostique proposé par le laboratoire contribue aussi au succès de la marque : 84 capilloscopes circulent en permanence dans toute la France pour soutenir les animations.

De leur côté, Les 3 Chênes mais aussi Phytocolor font aujourd'hui partie des rares à oser concurrencer depuis 5 ans la GMS sur le segment très concurrencé de la coloration qui concerne 70 % des femmes. Après plusieurs années de recul donc, le marché capillaire semble avoir retrouvé une vitesse de croisière à l'officine qui se confirme au premier trimestre 2006 (+ 5 % en valeur sur les 12 derniers mois à fin mars). Un frémissement lié au lancement de grands formats familiaux sur les shampooings (y compris pour des marques très dermatologiques comme Ducray). Une logique de marché intégrée depuis longtemps par certains groupements : ainsi les shampooings Dermactive Giphar ont un positionnement très GMS avec des prix qui en font de véritables produits d'appel. Mais on estime aussi chez Klorane que les segments spécifiques (soins et baumes) restent des poches de croissance pour la pharmacie, seul circuit légitimé à en assurer le conseil de manière experte et pertinente.

- 0,8 %

En 2005, le marché officinal des shampooings (dont les colorants) pesait 44,7 millions d'euros, correspondant à 5,3 millions d'unités (- 3,1 %).

LE POIDS DE LA CONCURRENCE

Bien entendu la GMS reste le grand et historique concurrent de l'officine, avec ses poids lourds que sont L'Oréal et Procter #amp; Gamble. Elle totalise 90 % des ventes de produits capillaires en France. Les investissements publicitaires y sont colossaux : Head and Shoulders est le troisième investisseur sur le marché, derrière Elsève et Fructis, précisément sur le segment qui reste jusqu'à présent le pré carré de l'officine, l'antipelliculaire. Seul Neutrogena répond à ce feu médiatique nourri par huit semaines de diffusion télévisée annuelle. Ce circuit a pourtant vécu une contre-performance en 2006, concurrencé de manière inattendue par les réseaux de petites et moyennes surfaces discount qui ont lancé leurs propres marques à des prix défiant toute concurrence (ED, Leader Price...).

Les salons de coiffure demeurent aussi des concurrents potentiels. Ils misent sur l'expertise avec le développement d'espaces offrant diagnostics, rituels de soins et massages aptes à dynamiser le marché du soin. Le succès de L'Oréal avec Expérience K (Kérastase) en est le témoin.

LES MEILLEURES VENTES

Soins capillaires

1 Lobamine Cystéine gélule 60

2 Para Plus aérosol 125 ml

3 Prioderm lotion 5 % 110 ml + peigne

Shampoings (dont colorants)

1 Ducray Extra-Doux équilibrant 400ml

2 Kertyol-S antipelliculaire 200 ml

3 Kélual DS antipelliculaire 100 ml

TOP

Vitalfan et Forticea, un duo interne/externe qui prend en charge le problème global de la fragilité capillaire (chute et manque de vitalité) tout en apportant un agrément cosmétique.

Extra-Doux, de Ducray, leader incontesté et incontestable, profite d'une double tendance : promotion de l'usage familial et traitement de la séborrhée par l'usage fréquent, notamment chez les adolescents.

FLOP

Tonucia Spray et Shampooing ont déçu, sans doute en raison d'un manque de clarté du positionnement pour le consommateur (cheveux fins mous et cassants, confondus avec le positionnement « chute de cheveux »)

Quant à Aminexil SP 94, il n'est pas arrivé à se démarquer au sein du rayon capillaire. Peut-être parce que l'actif utilisé n'est pas nouveau...

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