L'objectif à portée de main - Le Moniteur des Pharmacies n° 2629 du 20/05/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2629 du 20/05/2006
 

SUBSTITUTION

Actualité

L'événement

Les pharmaciens sont à trois points de leur objectif génériques pour 2006, cinq si l'on prend en compte l'élargissement du Répertoire. De quoi être rassuré, même si un coup de collier est encore attendu dans les grandes zones urbaines.

Réunis mardi en commission paritaire nationale, les organismes d'assurance maladie et les représentants des syndicats de pharmaciens ont constaté que le taux de génériques a atteint 67 % fin avril. « Nous augmentons d'un point tous les mois », relève avec satisfaction Gilles Bonnefond, secrétaire général de l'USPO. Cependant, à dynamique égale, le taux chutera de 2 points lors du prochain rapport d'étape, mi-juin, du fait de la comptabilisation des nouvelles molécules inscrites au Répertoire depuis le 1er janvier 2006.

Pravastatine : le challenge estival.

La mobilisation est en train de payer. « La profession est bien placée par rapport aux objectifs intermédiaires de fin juin et, pour trois ou quatre molécules, l'objectif de fin d'année est déjà atteint », se félicite Jean-Pierre Lamothe, vice-président de la FSPF. Le ramipril pointe déjà à 42 % de substitution. Sur la simvastatine, l'objectif fixé est quasiment atteint, ce qui rend confiant Gilles Bonnefond sur le challenge que représente la chute du brevet de la pravastatine le 10 août prochain : « En se basant sur le même rythme de progression, la profession peut dépasser sur cette seconde statine 50 % de substitution sur les cinq derniers mois de l'année. »

Mais pour atteindre l'objectif de 70 %, elle va devoir aussi se recentrer sur les molécules où elle a pris du retard (gabapentine, prednisone, zolpidem, ciprofloxacine, fluoxétine cp. dispersible, paracétamol/caféine/dextropropoxyphène)... et, si besoin, référencer d'autres laboratoires qui tiennent ces molécules à disposition.

Relances à Paris et Marseille.

Les disparités géographiques demeurent. La plus belle performance a été signée par les Alpes-Maritimes (+ 13,8 points en quatre mois), grâce notamment à une convention locale qui lie le tiers payant à l'acceptation du générique (lire encadré p. 10). Très à la traîne, la Corse est aussi en net progrès (de + 4 à + 5,2 points), de même que le Var, le Rhône et la Saône-et-Loire (+ 5 points). Les départements de l'Ouest (Sarthe, Loire-Atlantique...), qui tiennent le haut du pavé, continuent à progresser. En revanche, la situation devient préoccupante pour les mal classés qui n'avancent pas assez vite (Ile-de-France, Bouches-du-Rhône...), justifiant de nouvelles relances tant auprès des pharmaciens que des patients.

« On observe encore des retards forts dans les zones les plus urbanisées, dans des grandes villes comme Paris et sa couronne, Marseille..., qui sont encore très éloignées de leurs objectifs, signale Jean-Pierre Lamothe, sans intention de blâmer. Les freins sont identifiés : individualisme forcené des patients, relations ténues entre médecins et pharmaciens, mais il est important de tout mettre en oeuvre pour combler ce retard, à commencer par l'envoi de nouveaux courriers ciblés aux patients réticents car leur impact s'est révélé positif même à Paris. Il serait dommage que l'objectif national ne soit pas réalisé en raison du retard trop important dans certains départements. »

Face à ces difficultés, les syndicats ont demandé à l'UNCAM « de faire vivre l'accord tripartite avec les médecins ». Par ailleurs, l'Assurance maladie réfléchit à une campagne de communication ciblée dans les zones retardataires cet automne, confortée dans cette idée par le bilan de son action auprès des pharmaciens. Il ressort d'enquêtes qu'ils accueillent positivement les visites des délégués des caisses, souhaitent avoir des indicateurs mensuels sur leur activité générique et sont favorables aux objectifs de substitution. De bon augure pour la suite.

ALPES-MARITIMES : PAS DE TIERS PAYANT POUR LES PRINCEPS

- Faire payer les princeps au comptoir. Voilà l'idée qu'ont eue les pharmaciens du département et la CPAM pour faire progresser les génériques. Une première en France.

« Nous étions en queue de peloton des départements en matière de substitution, il fallait trouver une arme efficace pour faire bouger les mentalités », commente la direction de la CPAM. Dans la convention qu'ils ont signée, il est précisé que les pharmaciens ne feront pas de tiers payant à l'assuré qui refuse le générique proposé. S'il veut absolument son princeps, il doit en faire l'avance, le pharmacien lui délivrant une facture papier pour qu'il se fasse rembourser. Si malgré tout l'officinal réalise une avance de frais sur un princeps, son dossier de ne sera pas rejeté par la CPAM et il sera remboursé. « C'est un accord gagnant-gagnant qui repose entièrement sur l'engagement des pharmaciens à jouer le jeu », selon la CPAM.

Message reçu. Le département est passé d'un taux de pénétration de 49 % en décembre à 66 % en avril. « Cela marche presque à tous les coups, témoigne Henriette Rey, titulaire à Nice et présidente de l'UNPF pour le département. Mes patients me disent : " Pas question de payer. Puisque c'est comme ça, donnez-moi le générique". On les bouscule dans leurs habitudes, dans leur confort. »

Une méthode un brin coercitive mais parfaitement légale. « Le tiers payant n'est pas une obligation pour le pharmacien. Cela relève d'une convention avec la CNAM que l'officinal est libre d'appliquer ou non », rappelle Henriette Rey. Les officinaux du département auraient-ils trouvé la pierre philosophale de la substitution ? N.F.

Merck Génériques lâche le GEMME

Le leader du marché du générique en France vient d'annoncer qu'il quitte sur-le-champ l'association qui rassemblait jusqu'ici l'ensemble des génériqueurs. Il reproche, en substance, au Gemme de n'être plus suffisamment focalisé sur son objectif initial qui est d'accompagner la croissance du marché. « Le GEMME ne remplit plus ses missions initiales qui avaient été définies lors de sa création, dont celle de représenter la profession auprès des autorités de tutelle », précise Bertrand Brutzkus, directeur des opérations de Merck Génériques. N'ayant plus de représentant au niveau du comité directeur depuis les dernières élections, le numéro un du marché se plaint aussi d'une information déficiente du GEMME à l'égard des laboratoires membres. Dans l'exposé des motifs, Merck Génériques ne crée aucune polémique et ne s'en prend à personne en particulier. Cependant, dans un marché où la concurrence est farouche, la défense des intérêts divergents des laboratoires passe souvent avant celui de l'intérêt général.

On ne peut pas en effet dire que l'esprit de corps régnait ces derniers temps au sein du GEMME. Pour preuve, il était question de monter un observatoire du générique au sein de l'association. En fin de compte, un Institut du générique a été créé à la fin du mois de mars sous la seule bannière de Sandoz.

Ce départ risque de ne pas être sans conséquences car en perdant son membre le plus lourd, le GEMME risque aussi de perdre du poids dans les négociations.

« En reprenant son indépendance, Merck Génériques entend assurer une mission d'accompagnement du développement du marché qui n'est plus prioritaire au sein du GEMME », annonce Bertrand Brutzkus. Le laboratoire lyonnais sera directement force de propositions auprès des autorités de santé et des différents acteurs du marché... - F.P.

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