Création d'une école des hautes études - Le Moniteur des Pharmacies n° 2628 du 13/05/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2628 du 13/05/2006
 

SANTÉ PUBLIQUE

Carrières

Le premier établissement d'enseignement supérieur dédié à la santé publique verra le jour à la rentrée. L'Ecole des hautes études en santé publique permettra aux pharmaciens, notamment, de se préparer aux fonctions d'Etat ou d'obtenir un diplôme national de type mastère.

L'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) ouvrira ses portes en septembre 2006. L'une de ses missions est d'assurer la formation des personnes ayant à exercer des fonctions de direction, de gestion, d'inspection ou de contrôle dans les domaines sanitaires, sociaux ou médicosociaux. Cette mission est actuellement dévolue à l'ENSP, l'Ecole nationale de la santé publique, située à Rennes. Ce qui la distingue de l'école rennaise ? Outre cet objectif de formation, l'EHESP proposera un enseignement supérieur en matière de santé publique, au sens universitaire du terme, avec la possibilité de délivrer des diplômes nationaux.

Parallèlement, il est prévu que l'EHESP contribue aux activités de recherche, en collaboration avec l'INSERM. « Par rapport à l'Ecole de santé publique existante (qui disparaîtra pour se fondre dans l'EHESP), l'objectif de la nouvelle école est de délivrer un enseignement qui ne se limite pas aux aspects administratifs et managériaux pour la formation des fonctionnaires de l'Etat, gestionnaires, etc., mais avec une dimension santé publique plus importante qu'aujourd'hui », précise le Pr Jacques Hardy, directeur de l'ENSP et président du groupe de travail défini pour élaborer les modalités de mise en place de la future école.

Un outil de formation performant.

Actuellement, la santé publique est enseignée en différents endroits : dans les facultés de médecine (spécialisation des praticiens à travers l'internat), à l'ENSP (formation des fonctionnaires de l'Etat, des directeurs d'établissements de santé, etc.), intégrée dans le système universitaire (économie, sociologie, histoire, démographie de la santé). Comme le souligne Jacques Hardy, « l'enseignement est éclaté. L'EHESP doit permettre de fédérer cet enseignement et de le rendre ainsi plus visible, plus efficace ».

Avec l'EHESP, il s'agit en effet de créer un outil de formation performant en matière de santé publique. Un outil ouvert aux étudiants mais aussi aux professionnels en exercice dont les professionnels de santé, confrontés de plus en plus à la question de la santé publique (prise en charge des dépendances, accompagnement des personnes âgées, dans un condiv de transformation de la démographie française, catastrophes sanitaires récurrentes, etc.).

Une approche sanitaire, sociologique et économique.

« Les médecins ont de plus en plus besoin d'une formation sérieuse en santé publique, et cette dernière est également devenue une préoccupation des pharmaciens, commente Jacques Hardy. L'EHESP a pour mission de former les pharmaciens inspecteurs de santé publique ou exerçant des fonctions dans des services d'Etat (comme le fait actuellement l'ENSP). Mais elle doit aussi apporter des éléments de santé publique, insuffisamment présents dans la formation initiale et qui apparaissent de plus en plus essentiels au métier de pharmacien d'officine, hospitalier ou industriel. »

Le contenu de l'enseignement à l'EHESP aura une base scientifique : connaissance des outils épidémiologiques, des biostatistiques, des mathématiques appliquées à la santé publique..., sur laquelle se grefferont les approches sociologique, démographique, droit et éthique, psychologique et psychosociale de la santé publique. Sans oublier l'abord de l'économie de la santé, du financement du système de soins. « Le contenu pédagogique a déjà un socle mais il reste encore à préciser. L'objectif est de faire se rejoindre l'approche médicale de la santé publique et les sciences humaines et sociales », précise Jacques Hardy.

Une école multisite.

Dès la rentrée, l'EHESP proposera les mastères suivants : « Promotion et éducation à la santé », « Evaluation et gestion des risques liés à l'environnement » (en partenariat avec les universités Paris-V et Paris-XI), « Droit, santé et éthique » et « Politique et gestion en santé publique » (coorganisé avec l'université Rennes-I). « Rennes restera le lieu principal de la structuration du fonctionnement de l'EHESP, mais l'école sera résolument multisite. Dans les cinq prochaines années en effet, plusieurs sites verront le jour, qui correspondront à des pôles interuniversitaires spécialisés : Bordeaux et Paris pour l'épidémiologie, Nancy pour la promotion et l'éducation à la santé, Aix-Marseille et Lyon pour l'économie de la santé... Autrement dit, l'école se développera en réseau, sur le même mode que le Conservatoire national des arts et métiers », indique Jacques Hardy. Qu'il s'agisse des sites de formation ou de l'offre diplômante, l'école sera amenée à monter en puissance progressivement au cours des cinq à dix prochaines années.

La création de cette structure répond à une vraie nécessité. « Contrairement à ce que l'on peut voir aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou dans les pays scandinaves, il n'existait pas de véritable école de formation en santé publique en France. Beaucoup d'étudiants partent donc se former hors de nos frontières. Avec cette école, l'objectif est aussi de faire reculer l'enseignement à l'étranger », conclut Jacques Hardy.

Les missions de l'EHESP

- L'Ecole des hautes études en santé publique est un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel, placé sous la tutelle des ministres chargés de la santé, des affaires sociales, de l'éducation et de la recherche.

- Ses fonctions d'enseignement s'exercent dans le cadre d'un réseau national favorisant la mise en commun des ressources et des activités des différents organismes publics et privés compétents.

- L'école forme des spécialistes du secteur de la santé et de l'hygiène à des fonctions d'encadrement et/ou administratives :

- cadres des hôpitaux : attaché d'administration hospitalière, directeur d'établissement, directeur d'hôpital, directeur des soins, etc.

- fonctions relevant des ministres chargés de la santé et des affaires sociales : médecin et pharmacien inspecteurs de santé publique, etc.

- Elle délivre des diplômes nationaux type LMD (licence-mastère-doctorat). Un mastère se prépare en deux ans. Pour les pharmaciens diplômés, possibilité d'accéder directement à la deuxième année.

- Contacts : ENSP, avenue du Professeur-Léon-Bernard, 35043 Rennes Cedex. Tél. : 02 99 02 22 00.

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !