Le pharmacien futur pivot du SAD - Le Moniteur des Pharmacies n° 2627 du 06/05/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2627 du 06/05/2006
 

Actualité

Reportage

Le marché du soin à domicile s'annonce prometteur pour l'officine. Et les initiatives sont de plus en plus nombreuses qui devraient inciter les pharmaciens à s'y investir sérieusement.

Avec 1 225 000 personnes dépendantes annoncées pour 2040 (+ 53 %), le vieillissement démographique qui caractérise notre pays représente un des défis majeurs pour notre société. Le défi est social, médical et économique. Fait aggravant, en 2009, l'année de toutes les mutations, nous allons assister à une diminution de la population médicale, parallèlement à l'augmentation du nombre de malades plurimédicalisés. Ce constat a été dressé par le Pr Jeandel, gériatre au centre Antonin-Balmes (Montpellier), en introduction du cycle de conférences sur le soin à domicile (SAD) organisé par le Cercle de Carla. Dès lors, les pharmaciens se doivent d'être encore plus présents dans le SAD.

Une demande en forte hausse.

Sur ce marché d'environ deux milliards d'euros, le circuit officinal représente environ 45 % de parts de marché, à égalité avec le secteur privé, composé d'une dizaine d'acteurs nationaux et de petits acteurs locaux. Les associations se partagent les 10 % restants.

Sur le plan social, la demande de soins et de maintien à domicile semble désormais possible pour la quasi-totalité de la population, encore faut-il en connaître les arcanes : APA (allocation personnalisée à l'autonomie), CMU (couverture maladie universelle), financements provenant de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, ACTP (allocation compensatrice à la tierce personne), assurances complémentaires...

D'un point de vue économique, le SAD s'inscrit parfaitement dans le cadre de la maîtrise des dépenses de santé. Comme l'ont montré les chiffres présentés par la FSPF sur la différence de coût d'une prise en charge entre l'hôpital et la ville, la tendance est très nettement en faveur du SAD dans au moins quatre pathologies : la douleur (- 15 %), la nutrition parentérale (- 17 %), la chimiothérapie courte (- 20 %) et longue (- 40 %).

Jean Bernheim, président d'une association d'aide à domicile en milieu rural, a souhaité mettre en exergue le rôle de l'officinal : « En milieu rural, il est l'auxiliaire médical de proximité idéal, dans la mesure où il s'inscrit dans un réseau. » Sa proximité, son accessibilité, la confiance qu'il inspire, sa capacité de délivrer tant des médicaments que du matériel ou des dispositifs médicaux font de lui le coordinateur naturel du soutien à domicile. C'est d'ailleurs le plus souvent l'un des premiers interlocuteurs des familles ou du patient en perte d'autonomie.

Seuls 11 % de pharmaciens adhèrent à des réseaux de santé.

L'équipe officinale a donc un rôle primordial à jouer, qui doit se centrer sur quatre axes d'intervention majeurs : le repérage et l'évaluation des besoins en termes de MAD, la prévention de l'iatrogénie chez la personne âgée (20 % des hospitalisations des plus de 80 ans), l'éducation et l'information de l'entourage et du patient, et enfin le suivi et la coordination de la prise en charge. A l'heure actuelle, on ne compte pas moins de six catégories de services ou de professions effectuant des interventions dans le domaine. Tout en préservant la diversité des partenaires, il apparaît souhaitable de rassembler les efforts afin d'articuler les différentes interventions. Dans ce cadre, le pharmacien d'officine peut jouer le rôle de pivot qui fait tant défaut.

Les relations étroites avec les réseaux de santé et les structures d'aide à domicile sont également indispensables. Aujourd'hui, seuls 11 % des pharmaciens adhèrent à des réseaux de santé. L'implication dans ces réseaux transversaux permet d'améliorer la qualité des soins pour la personne âgée suivie en SAD, elle valorise la position du pharmacien et permet surtout le décloisonnement des soins entre la ville et l'hôpital.

Enfin, le MAD est un domaine très actif où la réactualisation de ses connaissances doit être permanente. Les nouvelles technologies - téléassistance, bracelets de surveillance détectant les chutes grâce à des capteurs de mouvement qui permettent en plus la prise du pouls et l'obtention d'une courbe de température - ne sont que les prémices de développements qui vont révolutionner la façon de maintenir les patients au domicile. L'ère de la « gérontotechnologie » est arrivée.

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