Sociétés de services en ingénierie informatique : Faire le choix d'un indépendant - Le Moniteur des Pharmacies n° 2622 du 01/04/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2622 du 01/04/2006
 

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Aujourd'hui, moins d'une dizaine de SSII sont encore indépendantes. Qu'apportent-elles de plus ou de différent aux pharmaciens ? Quel est le rapport bénéfice/risque ? Tour d'horizon.

1. Petits mais indépendants.

Elles ont entre 50 et 1 800 clients. Les plus grosses intéressent les SSII leaders du marché (Alliadis, Pharmagest, Isipharm) qui les approchent régulièrement de manière directe ou indirecte. Les autres sont trop petites pour être vraiment inquiétantes, sauf lorsqu'elles proposent des solutions 30 à 40 % moins chères... Les SSII indépendantes ont eu à prouver leur viabilité lors du passage à SESAM-Vitale. On dénombrait 300 logiciels avant SESAM-Vitale, il en reste, en tout et pour tout, une vingtaine qui soient agréés.

Parmi les SSII qui n'ont pas été rachetées par de gros groupes financiers, les plus importantes sont Everys (1 760 clients), Servilog Concept (800 clients), La Source informatique (480 clients) et MSI (400 clients). Selon Alexandre Karpov (Everys), les pharmaciens gestionnaires, à la tête de grosses pharmacies (plus de 8 postes), sont ceux qui s'interrogent le plus sur l'intérêt de faire appel à une SSII indépendante qui leur garantisse la propriété et le contrôle de leurs données ainsi que l'absence de détournement à des fins commerciales. Everys (créée en 1994), LSI (créée en 1983) ou Servilog (créée en 1999 à la suite d'Octal) font régulièrement l'objet de propositions de rachat. Mais les leaders sont moins intéressés par leur logiciel (WinPharma pour Everys, Pharmaland pour LSI, Servilog Plus, Pharminfor pour MSI) que par leur parc clients. L'exemple de l'absorption puis de la disparition du logiciel LHE Tiermatic, racheté par Isipharm, n'en est qu'un exemple.

2. Des coûts moindres.

La politique des indépendants se traduit souvent par un minimum de contraintes (possibilité d'acheter soi-même son matériel par exemple) et un maximum de transparence dans les contrats de maintenance, leurs implications, leurs coûts, le coût des configurations... Les indépendants attirent l'attention des pharmaciens sur le coût très élevé au final de la location financière et sur le fait de se trouver pieds et poings liés pour l'achat de matériels avec des marges importantes (plus de 50 % parfois).

Les petits indépendants proposent souvent l'utilisation reconductible de la maintenance constructeur (Dell, IBM, HP...). La maintenance proposée par Servilog est 30 à 40 % moins chère que celle des leaders et les configurations 20 % moins chères. MSI annonce un décalage de 80 % dans la maintenance avec l'un des leaders (60 Euro(s) contre 205 Euro(s) par mois). La maintenance software d'Infosoft revient à 696 Euro(s) par an pour 5 postes, 2 500 Euro(s) chez les leaders. Chez Esculape, elle est à 100 Euro(s) par mois. Philippe Grall (PG Informatique) n'hésite pas à dénoncer des pratiques qui reviennent, pour le pharmacien, à payer à terme trois à quatre fois le prix de sa configuration de base en ayant, de plus, beaucoup de mal à se dégager des contrats qui le lient à certaines SSII Leaders.

« Une configuration 8 postes chez certains leaders du marché est proposée à 38 000 Euro(s), je la propose à 24 000 Euro(s) sans casser mes marges ! », confirme Charles Baranès (LSI). Ce dernier est d'ailleurs, avec la société Mumatic, à l'initiative de la création d'un GIE (CGI) qui regroupera les indépendants qui le souhaitent en vue d'obtenir une baisse du coût d'achat du matériel et de mutualiser le coût des développements logiciels soumis à la législation et à l'administratif (de type SESAM-Vitale, Pharma ML, vignettes oranges). LSI effectue d'ores et déjà des développements SESAM-Vitale conjoints avec deux SSII du domaine de la santé hors officine (l'une fournissant les médecins, l'autre les infirmiers). CGI compte également mettre en place un site de vente en ligne de matériel informatique qui permettra encore de faire baisser les coûts.

L'indépendance permet aussi des propositions qui s'avèrent difficiles à tenir quand on est lié à un répartiteur ou à des laboratoires, comme par exemple, chez Everys et LSI, des modules qui permettent une comparaison stricte des prix (y compris et surtout des médicaments) pour acheter au meilleur prix via les short-liners ou les plates-formes de groupements (dépositaires, grossistes, génériques, princeps, centrales d'achat).

3. Une offre réactive.

Pour Alexandre Karpov, l'une des principales qualités des petites SSII est leur réactivité aux besoins du terrain : « La mise en place de nos modules les plus récents a été dictée par les attentes des pharmaciens : tendre vers le zéro papier - d'où la possibilité de scanner les ordonnances pour les archiver - et gagner de la marge par tous les moyens. » Une opinion partagée par Charles Baranès : « Nous sommes rapides, capables de mettre en place des nouveautés comme le Pocket PC par exemple (un module merchandising, un module de gestion bancaire des factures fournisseurs), nous avons une logistique simple et efficace et, en tant qu'artisans "high-tech", nous anticipons toujours l'évolution du marché grâce à une capacité de déploiement ultrarapide. » Chez Mumatic le déploiement de Pharma ML sera achevé en mars.

Les logiciels évoluent régulièrement et font toujours partie des premiers agréés, tout en bénéficiant d'un déploiement rapide des actualisations et de coûts de maintenance et de matériel inférieurs de 30 à 50 % par rapport à la concurrence.

4. Une vraie proximité.

L'implantation géographique des SSII indépendantes permet aujourd'hui au pharmacien qui le souhaiterait de les mettre systématiquement en concurrence avec les leaders. L'implantation d'Everys est nationale. LSI est essentiellement présente sur Paris et en région parisienne mais envisage un développement prochain en province. Servilog est bien implanté dans le Jura, à Lille, en région PACA et à la Réunion. Mumatic (depuis 1987) s'occupe d'une cinquantaine de clients dans le nord de la France et a un site de vente en ligne pour l'ensemble des professions médicales (périphériques, consommables...). MSI/Pharminfor (depuis 1984) intervient autour de Cherbourg et de Paris avec des enclaves en Savoie, ce qui permet une présence sur site en 2 à 4 heures en cas de panne bloquante. PG Informatique (depuis 1987) est implanté dans 120 officines en Bretagne. Infosoft (depuis 1994), sous-traitant de la société d'automatisation Pharmax, équipe 120 pharmacies dans le nord-est de la France. Esculape (depuis 1982), implanté dans 150 officines sur la côte atlantique, est aussi ponctuellement présent sur le reste du territoire. Cette SSII propose depuis 1991 ABI (Action, Bureautique Informatique), une plate-forme de surveillance du parc et de détection des défaillances. Implanté dans 40 officines au Pays basque, il permet une intervention dans l'heure.

Quelle pérennité ?

La principale question que se posent les pharmaciens concernant les SSII indépendantes est évidemment celle de leur pérennité, un argument largement utilisé par les leaders pour éliminer ces concurrents parfois gênants. Un a priori qui ne semble pas être un handicap pour les groupements qui font de plus en plus appel aux indépendants. Népenthès a par exemple réalisé un partenariat avec Everys et LSI est en pourparlers avec trois groupements.

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