Salaires : Officine cherche coefficient adapté - Le Moniteur des Pharmacies n° 2616 du 18/02/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2616 du 18/02/2006
 

ÉCONOMIE

Entreprise

L'UNPF a mené une enquête auprès de ses adhérents portant sur les rémunérations versées aux salariés. Elle pourrait servir de base à une révision des classifications.

Pour le syndicat, cette enquête va permettre « de mieux saisir la réalité des salaires dans la perspective d'une révision des classifications et de l'évolution des grilles de rémunération ». Car un constat s'impose : les métiers de l'officine ont changé et les rémunérations réelles pratiquées ne correspondent plus vraiment avec les coefficients et les salaires négociés par les syndicats patronaux et les centrales de salariés. Pourtant la profession est tenue par la loi de réviser ses grilles tous les cinq ans. « On en parle tous les cinq ans mais rien de ne change, cela fait vingt ans que ça dure !, raille Patrick Le Métayer, secrétaire général de la branche officine de FO. Aujourd'hui, ce qui pose problème, ce n'est pas la grille mais la valeur du point. Nous voulons une revalorisation. » Objectif des syndicats de salariés à terme (trois ans pour FO) : établir le premier coefficient de pharmacien adjoint au niveau du plafond de la Sécurité sociale, et le premier coefficient de préparateur 5 % au-dessus du SMIC. « De notre côté, nous sommes en train de finaliser de nouvelles grilles en fonction des remontées de nos adhérents. Nous les présenterons à la commission paritaire au mois de mars », confie Claude Japhet, président de l'UNPF.

Des minima non respectés !

Deux anomalies ressortent de cette enquête. Une profusion de coefficients fantaisistes, mais surtout des salariés, pharmaciens comme préparateurs, payés en dessous des minima conventionnels. « C'est marginal mais très surprenant, commente Claude Japhet. Que cela échappe aux pharmaciens, bon, mais que cela passe au travers des comptables, c'est très étonnant ! » Le syndicat rappelle qu'aucun salarié ne peut être rémunéré en deçà des minima prévus par la convention collective. Le rattrapage de salaire peut se faire sur cinq ans.

Près des deux tiers des adjoints bénéficient d'un coefficient compris entre 500 et 600

Le taux horaire brut moyen (hors ancienneté) s'établit à 19,82 euros (16,75 Euro(s) en juillet 2002, date de la dernière enquête), avec une ancienneté moyenne de 6 ans. Il y a 1,57 pharmacien adjoint par officine (stable par rapport à juillet 2002) et 60 % d'entre eux travaillent à plein temps. Plus de la moitié des adjoints bénéficient du coefficient 500 (63 % sont entre 500 et 600). Les adjoints ayant un coefficient inférieur à 500 ont très souvent un niveau de salaire correspondant à la grille, ceux qui sont au-dessus sont généralement rémunérés au-dessus du minimum conventionnel, « reflet vraisemblable d'une expérience professionnelle valorisée », selon l'UNPF. De très nombreux coefficients « fantaisistes » ont été relevés : 450, 470, 550 ou 620. Or, rappelle le syndicat à ses adhérents, « les coefficients définis par la convention collective nationale correspondent à des degrés de responsabilité confiés aux pharmaciens adjoints [...]. Il est de votre devoir de respecter cette hiérarchie ».

Les préparateurs majoritairement rémunérés au-dessus des minima conventionnels

Le salaire horaire brut moyen s'établit à 11,15 Euro(s) (contre 10 Euro(s) en 2002), avec une ancienneté moyenne de 9 ans. Il y a 3 préparateurs par officine contre 2,62 en 2002 et 70 % d'entre eux travaillent à plein temps. Là aussi, de nombreux « anachronismes » ont été relevés par le syndicat dans les coefficients : 200, 270, 295, 310 et même 460. L'UNPF rappelle que la grille des préparateurs ne contient que six coefficients entre 230 et 300 (conférant un statut d'assimilé cadre) et qu'un « préparateur ne peut en aucun cas être cadre et ne peut être positionné à un coefficient supérieur à 300. L'évolution entre les coefficients tient compte des seules années de pratiques professionnelles ». Les préparateurs sont majoritairement rémunérés au-dessus des minima conventionnels, « reflet d'un fort décalage entre salaires réels et salaires conventionnels ».

Les nouveaux métiers de l'officine rendent obsolètes les classifications

L'échelle des rémunérations est très étendue. Dans tous les métiers, « plus de 50 % des salariés, pour un coefficient donné, sont payés au-dessus des minima conventionnels », note l'UNPF. Les salaires sont souvent supérieurs d'au moins 1 euro brut de l'heure.

Une nouvelle fois, de nombreuses anomalies dans l'attribution des coefficients sont signalées : non-respects des classifications conventionnelles, attributions de coefficients inexistants ou absences totales de coefficient. Une situation liée à l'apparition de nouveaux métiers à l'officine qui rende parfois les classifications obsolètes. Malgré tout, insiste le syndicat, la convention collective stipule que le bulletin de paie doit clairement indiquer toutes les mentions obligatoires, « l'emploi du salarié avec la qualification professionnelle et le coefficient hiérarchique ».

L'UNPF propose de regrouper les métiers en quatre grandes familles : les femmes de ménage, les employés (CAP, mention complémentaire, rayonniste), les employés administratifs (secrétariat, comptabilité, gestion des stocks) et les vendeurs spécialisés (diététique, esthétique, orthopédie).

Les employés de bureau travaillent environ 30 heures par semaine, les femmes de ménage 14 heures, mais « de plus en plus de salariés non diplômés travaillent à temps plein ».

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