Touchés mais pas coulés - Le Moniteur des Pharmacies n° 2609 du 07/01/2006 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2609 du 07/01/2006
 

SONDAGE DIRECT MEDICA-« LE MONITEUR »

Actualité

Enquête

Histoire de démarrer l'année avec des idées claires, nous avons demandé à Direct Medica de vous sonder. Moral, investissements, menaces, nouvelles missions..., tout y passe. Bonne nouvelle : les mesures qui se sont abattues sur l'officine ne vous ont pas - encore ? - découragés. Une majorité d'entre vous est encore confiante dans l'avenir.

Avez-vous confiance en l'avenir ?

D'autres auraient peut-être flanché face à tant d'offensives tutélaires. Vous, non. Déjà, il y a deux ans, vous étiez 61 % à être confiants dans l'avenir. Aujourd'hui encore, vous êtes 62 % à partager ce sentiment. Si l'on en croit en tout cas le sondage Direct Medica réalisé pour le compte du Moniteur des pharmacies. Et votre regard sur la situation actuelle est plutôt optimiste, contrairement à ce que certains tiennent pour loi fondamentale.

Sinon, qu'est-ce qui redonnerait confiance ?

Non, dites-vous très majoritairement, il n'y a pas trop de pharmacies et, non, le niveau des prix de cession n'est pas trop haut. Qui a dit que l'arrivée des chaînes était inéluctable ? Toujours pas vous, d'après ce sondage. Là encore, vous êtes plus de deux sur trois à penser le contraire. Vos futurs concurrents ? Ce sont vos confrères, pas les parapharmacies, encore moins la grande distribution ! Belle assurance.

Vous souhaitez investir en 2006 dans :

Quand la confiance est là, l'investissement suit. Mais, cette année, l'agencement, l'informatique, l'automatisation, traditionnelles affectations budgétaires, n'auront pas vos faveurs. Vos efforts se porteront en premier lieu sur votre équipe, à sa formation et à sa rémunération. De bon augure. Le décret sur la formation continue obligatoire devrait être publié rapidement et sa mise en place nécessitera un investissement conséquent.

Quelle est selon vous la mesure la plus pénalisante pour l'officine ?

Parmi les possibles nouvelles missions du pharmacien, vous plébiscitez votre participation au dossier médical personnel. 40 % d'entre vous estiment qu'il s'agit de la mesure la plus profitable à la profession devant la prescription pharmaceutique et l'éducation du patient. Mesure qui a typiquement sa place dans la convention pharmaceutique qui peut être signée d'ici deux mois.

Quelle est la principale menace qui pèse sur le réseau officinal ?

Inquiets mais lucides.

Si le moral est bon, tout n'est pas rose pour autant. Si les syndicats - auxquels vous faites d'ailleurs largement confiance, selon ce sondage - ont évité à la profession l'abîme dans lequel le PLFSS 2006 promettait de la plonger, vous craignez les différentes mesures finalement adoptées. La baisse des remises sur les génériques (déjà prévue avant le PLFSS), les baisses de prix et les déremboursements vous semblent les principaux freins au développement économique de votre officine dans les mois qui viennent. D'autres menaces pèseraient également sur le réseau. L'ouverture du capital à des non-pharmaciens en premier lieu. Qu'on se rassure, le décret sur les SEL, en cours de préparation, devrait exclure tout investissement extérieur. Mais aussi la désertification médicale et, dans une moindre mesure, la vente de médicaments sur Internet, deux sujets dont l'Ordre s'est à son tour alarmé ces derniers mois.

Qui est celui qui défend le mieux vos intérêts ?

Vous êtes donc inquiets, mais lucides. Vous reconnaissez, ce n'est pas nouveau, que votre point faible tient dans votre individualisme et dans le fait d'être à la fois professionnel de santé et commerçant. Vous vous dites aussi trop divisés et, pour certains d'entre vous, mal défendus par les syndicats. C'est un peu sévère au regard de ce qui s'est passé en fin d'année 2005 (union syndicale, grève unitaire des commandes de génériques...).

Quel est le point faible des officinaux ?

Au final, le bilan de ce sondage est plutôt positif... malgré tout : vous avez du tonus à revendre en ce début d'année 2006. Pour ne pas laisser tomber ceux d'entre vous qui ont le moral en berne, nous leur avons demandé ce qui leur redonnerait confiance.

Quelle est la nouvelle mission qui vous paraît la plus porteuse ?

Ils voudraient une libéralisation des remises et, surtout, se voir confier de nouvelles missions. Pour les remises, c'est sans doute trop tard cette année. Pour les nouvelles missions, les négociations sur la convention élargie, qui reprennent tout juste, ouvrent la porte. Insubmersibles pharmaciens ?

Pensez-vous qu'il y a trop de pharmacies en France ? Pensez-vous que le niveau de prix des pharmacies est... Quel est votre concurrent le plus direct ? Pensez-vous que les chaînes sont inéluctables ? Si oui, êtes-vous prêt à intégrer une chaîne créée par...

MÉTHODOLOGIE

Sondage réalisé sur un échantillon d'une centaine de pharmacies

2006 L'officine vue par la répartition

Pour les pharmaciens d'officine, 2006 devrait être une année d'intensification de l'adaptation de leur exercice professionnel à un condiv économique très perturbé, mais aussi une année ouverte aux opportunités de développement de leur rôle. Renforcement de la substitution, investissement dans une délivrance de qualité de la sortie de la réserve hospitalière, gestion optimisée de l'officine et développement de nouveaux services et gammes de produits devraient être les principales réponses à ces défis.

Face à une détérioration de l'économie de l'ensemble de la chaîne du médicament, souhaitons que nous sachions ensemble construire les réponses synergiques adaptées, permettant d'en minimiser les effets.

Jean-Louis Méry,

président d'Alliance Santé

2006 L'officine vue par l'industrie

2006 sera difficile pour les officinaux. En effet, plusieurs vagues de baisses de prix et de déremboursements interviendront au cours du premier trimestre, source de perturbations dans leurs relations avec les fournisseurs, les patients et les caisses d'assurance maladie. Dans le même temps, ils devront affiner leurs connaissances et leurs pratiques pour intégrer le flux de nouveaux produits en provenance de la réserve hospitalière.

L'Etat et les caisses d'assurance maladie accentueront leur pression afin de maîtriser les coûts de santé, dans le condiv général d'un calendrier différé des mesures de maîtrise médicalisée.

Les Entreprises du médicament restent cependant, avec les patients, confiantes dans la capacité des pharmaciens d'officine à rester le maillon quotidien de proximité, indispensable au respect des objectifs de santé publique de notre pays.

Bernard Lemoine, vice-président délégué des Entreprises du médicament (Leem)

2006 L'officine vue par un expert-comptable

L'année 2006 marquera une rupture avec les cinq années précédentes. Les décisions gouvernementales concernant le médicament remboursable auront, par nature, un impact sur la croissance et la marge. Les chiffres évoqués par les représentants de la profession (une économie à réaliser en année pleine de 300 à 350 millions d'euros) pourraient se traduire par un manque à gagner de 15 000 euros pour l'officine moyenne. Bien évidemment, l'impact sera très variable selon l'activité des officines, mais touchera de plein fouet les pharmacies traditionnelles dites d'ordonnances et, surtout, les plus petites. Dans ce condiv, les prix de vente des officines pourraient baisser. Nous constatons d'ores et déjà beaucoup d'attentisme de la part des banquiers qui ont un peu moins confiance en l'avenir économique des officines. La seule vraie bonne information concerne la fin de l'imposition des plus-values lors du départ en retraite : tout le monde attendait une telle mesure qui contrebalancera un peu les mauvaises nouvelles de la fin de l'année.

Philippe Becker,

expert-comptable, directeur du département pharmacie de Fiducial Expertise

2006 L'officine vue par un consultant

La volonté des autorités de santé de réduire le coût des médicaments en 2006, et notamment celui de leur distribution, nécessite que les pharmaciens identifient rapidement des relais de croissance à même de préserver leur économie. L'engagement formel des officinaux dans le dépistage précoce et l'amélioration de l'observance thérapeutique

me paraît représenter une piste particulièrement appropriée. En effet, à la condition de se former, de s'équiper et de constituer un réseau national structuré, les pharmaciens devraient pouvoir obtenir des autorités une rémunération en échange de tels services de santé publique. Par ailleurs, un dépistage plus systématique et une meilleure observance auront pour conséquence d'augmenter les volumes et ainsi d'améliorer la performance économique des officines.

Jean-Michel Peny, président de Smart Pharma Consulting

2006 L'officine vue par un médecin

Les échéances seront difficiles pour les pharmaciens comme pour l'ensemble des professionnels de santé. Le principal danger pour votre profession - les TFR généralisés - semble écarté mais le poids des contraintes budgétaires reste très important. Je crains malheureusement que les résultats ne soient pas au rendez-vous, malgré les mesures d'économies mises en place. Nous sommes tous au milieu du gué à propos de la réforme de l'assurance maladie. Plus que jamais, l'heure est à l'unité entre pharmaciens et médecins et aux actions en synergie sur un certain nombre de dossiers tels que le code de bonne conduite sur la délivrance des génériques, l'intervention coordonnée des professionnels de santé dans les maisons de retraite et la permanence des soins.

Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats

médicaux français

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