Incompressible n'est pas français

Tous les agenceurs le disent : le budget relatif à l'éclairage est incompressible (par exemple, l'iodure et les halogénures métalliques coûtent cher mais ont une longue durée de vie). Ce budget représente, lorsqu'il est de qualité, de 10 à 20 % de l'investissement total. Les produits peu chers à l'achat (jusqu'à dix fois moins chers), comme les spots basse tension 50 watts, ont une durée de vie courte et n'apportent pas une luminosité de qualité.

On touche pas à l'éclairage.

Un budget éclairage à moins de 10 000 Euro(s) pour 50 m2 doit être considéré comme suspect ! « A l'extrême, je recommanderais à un pharmacien qui n'a que 10 000 Euro(s) à investir de le faire dans l'électricité. A terme, cela générera une augmentation de chiffre de 2 à 3 % », explique Alain Billet (Boisson #amp; Partners).

Sol : 25 Euro(s) le mètre carré.

Il est en revanche toujours possible de « rogner » sur les sols : certains pharmaciens ont pu ainsi acquérir des carrelages de très belle qualité en fin de série, moyennant des rabais de 30 à 50 %. Un carrelage basique revient à 35 Û le mètre carré s'il s'agit d'un grès émaillé, 45 Û s'il s'agit d'un grès cérame. Une imitation parquet revient à 70 Û, un sol en marbre classique ou sophistiqué ultramoderne, comme les dalles de cailloux bétonnées et lavées à « effet rivière », à 250 Û le mètre carré. Dès que l'on souhaite faire des mélanges (carrelage et parquet par exemple), qui exigent des découpes, le budget augmente. Alain Billet recommande au contraire de ne pas trop économiser sur le sol. En effet, s'il est de bonne qualité et aux normes de grand passage, il pourra durer une vingtaine d'années (compter 60 Û le m2). Le sol le moins cher reste la dalle souple classée grand passage et grande station (25 à 28 Û le m2). Mais attention à l'effet inesthétique !

Plafond : 40 Euro(s) le mètre carré.

Côté plafond, seules deux solutions existent : les dalles minérales (40 à 60 Û le m2) ou le Placoplâtre (80 à 110 Û le m2). Rudy Rolland (Jean Rolland Agencement) rappelle qu'il est très difficile de refaire l'électricité d'une officine sans toucher au faux plafond, les câbles passant dans la plupart des cas à ce niveau-là et les spots étant insérés dans les dalles.

Jusqu'à - 50 % sur le mobilier.

Philippe Collin, architecte, affirme qu'il est possible de réduire le poste mobilier, le plus coûteux dans un agencement (50 à 60 % de l'investissement). Selon lui, l'économie peut atteindre 20 % environ en optant pour des étagères à crémaillères montées sur des cloisons amovibles en Placoplâtre enduites à l'aide de revêtements muraux divers, très tendance (couleurs cirées), à effet matière par exemple. « La plupart des agenceurs sont également des fabricants de meubles et, dès lors, le budget mobilier devient incompressible », observe Philippe Collin, qui recommande en revanche de ne pas trop économiser sur les comptoirs qui doivent être fonctionnels, confortables, confidentiels et résistants. Toujours en ce qui concerne le mobilier, Alain Billet (Boisson #amp; Partners) va plus loin et estime que l'on peut économiser en moyenne 50 % par rapport à un agencement haut de gamme.

Signalétique : 30 Euro(s) par module.

Il est beaucoup plus aisé de diminuer l'investissement sur la signalétique. Des panneaux de bois avec des lettres adhésives (30 Û par module) seront par exemple bien moins chers que du métal découpé au laser et rétro-éclairé. Puis viennent l'Altuglas et le verre sérigraphié.

Six colonnes-tiroirs d'occasion pour 1 500 Euro(s) .

Le back-office est le parent pauvre des agencements à petit budget. Quand il n'est pas oublié, il est parfois simplement repeint en blanc, toujours éclairé de manière classique par des néons fluo compacts. La plupart du temps, il sera meublé avec de la récupération ou de l'occasion.

Une colonne de tiroirs neuve (descente de 40 cm correspondant à 20 à 25 mètres linéaires de stockage) coûte environ 2 000 Û. On peut trouver sur le marché de l'occasion un lot de six colonnes-tiroirs pour 1 000 à 1 500 Û. En outre, depuis le développement de l'automatisation, de plus en plus de lots sont proposés à la vente en seconde main. Pour les dénicher, il suffit de lire les petites annonces des journaux professionnels ou de demander conseil aux agenceurs.

Patrick Laurency (Actis) conseille aux pharmaciens désireux d'acheter des colonnes-tiroirs d'occasion de ne le faire qu'une fois montées, de manière à vérifier leur état de fonctionnement. Rudy Rolland propose parfois aussi à ses clients de « faire du neuf avec du vieux » et de récupérer un ancien comptoir sur lequel on fixe un plateau pour aménager une zone de déballage ou créer un plan de travail.