Superproduction ! - Le Moniteur des Pharmacies n° 2604 du 19/11/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2604 du 19/11/2005
 

PORTFOLIO

Actualité

Pendant des siècles, la préparation des médicaments a constitué le coeur du métier de pharmacien, l'essentiel de son art. Il l'a depuis très largement « délégué » aux industriels (près de 3 milliards de spécialités sont vendues par an en France, selon IMS). Derrière chaque boîte vendue ou conseillée, la magie a fait place à la prouesse technologique, le secret de fabrication a chassé le mystère de l'apothicaire, mais les objectifs n'ont pas changé : prévenir, soigner, guérir. Visite du préparatoire des temps modernes, entre tradition et high-tech.

Le retour (veineux) des sangsues

Les Romains les utilisaient déjà sur des patients atteints de fièvre ou de goutte, pour soulager la douleur. Après être tombées en désuétude, les sangsues sont revenues sur le devant de la scène lors de la réimplantation de segments amputés, comme les doigts, les oreilles ou le cuir chevelu. Les biochimistes ont révélé la présence d'une vingtaine de substances ou d'enzymes dans sa salive. La plus connue est l'hirudine, un anticoagulant très puissant. L'extraction telle qu'elle se pratique aujourd'hui est un trait d'union entre les secrets de fabrication d'antan et les prouesses technologiques d'aujourd'hui. Des extraits d'Hirudo medicinalis sont utilisés dans des crèmes pour combattre l'insuffisance veineuse, les hémorroïdes et les contusions. Mais aussi en homéopathie et dans les... cosmétiques.

La teinture mère coule à flot

300 tonnes de plantes fraîches traitées chaque année, 600 tonnes de sucre utilisées, 650 000 litres de teintures mères fabriquées. Entre la macération dans un mélange eau-alcool, l'extraction (par presse hydraulique) et la filtration, il faut au laboratoire Boiron entre dix jours et trois semaines pour obtenir une teinture mère. La fabrication d'un granule homéopathique prend seize jours. Son imprégnation deux heures. Attention, les téléphones portables sont interdits sur le lieu de production, comme tous les appareils électriques qui pourraient provoquer une étincelle ! La raison ? L'alcool, omniprésent.

Médicament sur mesure

L'« Allergène préparé spécialement pour un seul individu » (APSI) est un produit pharmaceutique unique, spécifiquement fabriqué pour répondre aux besoins d'un allergique. Guère éloigné, dans l'esprit, de l'art de l'apothicaire, cette immunothérapie spécifique (à base d'acariens, de pollens...) est réalisée à l'échelle industrielle (ici par Stallergènes, n° 1 mondial

en nombre de patients traités) puis envoyée au domicile du patient. Alors, médecine d'hier ou de demain ?

Les laboratoires ont la main verte

Les plantes ont toujours été et demeurent une source inestimable de principes actifs pour l'industrie. Cette chaîne d'extraction en continu utilise un procédé à contre-courant. Les plantes (jusqu'à 1 tonne par heure), entraînées par une vis sans fin, sont introduites d'un côté, le solvant de l'autre pour une extraction plus efficace. Pierre Fabre s'en sert pour extraire notamment la Navelbine de la pervenche de Madagascar. Au total, l'industriel traite 2 500 tonnes de plantes sèches par an.

Les médicaments forment une grande famille

Le médicament familial n'est pas un sous-médicament ni un sous-produit. Il est fabriqué avec autant de soins, de rigueur, de sécurité que le médicament éthique. Qu'on se le dise !

Sécurité sang pour sang

A partir des 600 000 litres de plasma fractionné issus des collectes annuelles de sang, le LFP fabrique près de 20 médicaments (immunoglobulines, facteurs VIII, IX, albumine...) permettant de soigner 80 pathologies. Les procédés de fabrication comprennent de nombreuses étapes de purification et de sécurisation pour éliminer tout agent pathogène (ici l'armoire à nanofiltres).

Tout est sous contrôle

Le contrôle est une seconde nature chez les industriels du médicament. Les enjeux de santé sont tels qu'ils n'hésitent pas à s'équiper de robots impressionnants de sophistication et de performance. Celui-ci, au service de Bayer HealthCare, est capable de faire des chromatographies liquides. Le système, complètement automatisé, permet par exemple de pratiquer des tests de routine pour vérifier que la composition en principe actif est correcte.

Un césar pour les compressions

En France, 65,9 % des médicaments vendus sont des formes orales selon IMS Health (dont 3,6 % sont retard). En valeur, ils représentent 70,5 %. En fonction du produit, de la taille et de la cadence de

la machine, la phase de compression peut durer de quelques heures à plusieurs jours. L'objectif principal de l'opérateur, ici chez Sanofi-Aventis, est de garantir une qualité constante tout au long de cette opération. Il réalise pour cela des contrôles permanents : poids, dureté, friabilité, profil de dissolution, épaisseur et contrôle d'aspect.

Les aérosols explosent

Les premières « bombes à aérosols » étaient américaines et insecticides. Leur succès fut tel que tous les industriels s'arrachèrent cette invention. Au milieu des années 1960, toutes les classes pharmacologiques font du « sous pression ». En juin 2005, les ventes en volume d'aérosols constituent 1,1 % du marché du médicament français en volume, et 3,6 % en valeur. Avec 130 millions de boîtes par an, le site GSK d'Evreux est le premier centre mondial de production d'aérosols médicamenteux (aérosols, poudres à inhaler).

Des cellules esclaves

Dans les profondeurs de cette cuve, sous l'oeil attentif d'un technicien Roche aux allures de sous-marinier, le miracle biotechnologique est en train d'opérer. Des bactéries E. coli, dont le génome a été modifié, produisent à façon des protéines thérapeutiques, et notamment de l'interféron. Ces « vaches laitières » des temps modernes vont produire docilement des médicaments très ciblés pour lutter notamment contre des cancers. Avec ces nouvelles technologies, nous sommes à l'aube d'une nouvelle médecine, adaptée à chaque malade.

2005, l'odyssée du médicament

Des robots, des cosmonautes, des litres de sang... : une vraie ambiance de thriller futuriste chez Avigen, un laboratoire américain de biotech. Il s'agit d'un acteur important dans le développement de nouveaux traitements basés sur le transfert de gènes, en particulier pour traiter l'hémophilie.

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