Phytothérapie et pathologies hivernales - Le Moniteur des Pharmacies n° 2600 du 22/10/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2600 du 22/10/2005
 

Cahier conseil

EN PRATIQUE : LE RHUME

AU COMPTOIR : « Je suis enrhumée et j'ai le nez bouché »

« Je suis enrhumée et j'ai le nez bouché. Je ne veux pas de produits chimiques, plutôt des plantes. Que me conseillez-vous ? »

Votre réponse

« Commencez par un lavage du nez, indispensable pour drainer les sécrétions, puis faites des inhalations matin et soir avec ce mélange d'eucalyptus et de bourgeons de pin. Il faut en mettre une cuillère à soupe bombée dans un bol d'eau bouillante et respirer les vapeurs pendant 5 à 10 minutes, en évitant de sortir dans l'heure qui suit. Avec le même mélange de plantes, vous pouvez vous faire une infusion trois fois par jour pour assainir l'arrière-gorge. »

Le traitement local

A visée antiseptique et décongestionnante des fosses nasales, le traitement local utilise des plantes riches en huile essentielle dont l'activité antibactérienne a été prouvée.

- Principales plantes

Peuvent être utilisés indifféremment : lavande (fleur, sommité fleurie), marjolaine (feuille, sommité fleurie), origan (sommité fleurie), pin sylvestre (bourgeon), romarin (feuille, sommité fleurie), sarriette des montagnes (feuille, sommité fleurie), serpolet (feuille, sommité fleurie), thym (feuille, sommité fleurie).

-#gt;Posologie moyenne : 1 grosse cuillère à soupe de plante par bol d'eau bouillante.

- Plantes complémentaires

L'eucalyptus (feuille) et la menthe poivrée (feuille, sommité fleurie) sont souvent utilisés en complément pour les inhalations.

-#gt; Posologie : 1 poignée de feuilles par bol (15 à 20 g/l).

- Contre-indications

Les huiles essentielles sont constituées de dérivés terpéniques qui peuvent abaisser le seuil épileptogène.

Ces inhalations sont contre-indiquées chez l'enfant de moins de 12 ans et en cas d'antécédents convulsifs.

Le traitement oral

Complémentaire du traitement local, il a pour but de dégager et d'assainir les voies respiratoires, d'éviter une surinfection et d'accélérer la guérison.

Plantes antimicrobiennes

- Eucalyptus (feuilles) : infusion 15 minutes, 2 g par tasse, une tasse deux à trois fois par jour.

- Pin sylvestre (bourgeons) : infusion 15 minutes, 20 g/l, 250 à 500 ml par jour.

- Hysope (feuille, sommité fleurie) : tonique, béchique (calmant de la toux), elle facilite la respiration. Son huile essentielle est neurotoxique mais l'infusion ne présente aucun danger à condition de respecter les doses : infusion 10 minutes, 5 g/l, 250 à 500 ml par jour.

- Thym (feuille), bon tonique et anti-infectieux : infusion 5 à 10 minutes, 1,5 g/tasse, une tasse trois fois par jour.

- Serpolet (feuille, sommité fleurie), au goût moins prononcé que le thym mais également moins actif : infusion 15 minutes, 20 g/l, 250 à 500 ml par jour.

- Sarriette des montagnes (feuille, sommité fleurie) : tonique et antiseptique efficace : infusion 15 minutes, 20 g/l, 250 à 500 ml par jour.

- Ail (bulbe) : connu depuis longtemps pour ses propriétés antivirales, antimicrobiennes et antifongiques, il a fait la preuve de son efficacité tant en prévention qu'en traitement des infections respiratoires. A utiliser à la posologie de 300 mg de poudre trois fois par jour en gélules, ou 20 à 50 gouttes de teinture trois à quatre fois par jour diluées dans de l'eau froide.

Plantes anti-inflammatoires non antipyrétiques

Elles sont utiles si la congestion nasale est très importante.

- Harpagophyton (racine) : équivalent de 3 à 9 g de plante par jour sous forme d'extrait sec ou d'extrait fluide, 20 à 30 gouttes, 3 à 4 fois par jour.

- Cassis (feuille) : infusion 15 minutes, 50 g/l, 250 à 500 ml par jour.

- Vergerette du Canada (parties aériennes) : infusion 10 minutes à 20 g/l, 250, 500 ml par jour ou extrait sec 200 à 400 mg par jour.

Plantes anti-inflammatoires antipyrétiques

- Reine-des-prés (sommités fleuries) : en infusion, extrait sec ou teinture mère, 40 gouttes trois fois par jour dans un peu d'eau.

- Saule (écorce de tige) : en infusion, extrait sec ou teinture mère, 40 gouttes trois fois par jour dans de l'eau.

Ces deux plantes sont déconseillées en cas d'allergie aux dérivés salicylés.

POUR APPROFONDIR - HE de menthe poivrée : prudence chez l'enfant !

A la phytothérapie au sens strict, on peut ajouter l'aromathérapie. Obtenue à partir des parties aériennes fleuries et fraîches de Mentha X piperita L., l'huile essentielle (HE) de menthe poivrée figure dans de nombreuses formules contre le rhume, que ce soit par voie orale ou en application locale.

Mode d'action

Composée d'alcools (30 à 55 % de menthol), de cétones (15 à 40% de menthone et isomenthone) et d'un peu de cinéole, l'HE de menthe poivrée exerce une action antimicrobienne et antispasmodique sur le muscle lisse. Appliquée sur la peau, elle est antalgique et diminue la sensibilité au chaud et au froid. En inhalation ou en pastilles à sucer, elle donne l'impression de mieux respirer. Cette sensation subjective de fraîcheur est liée à la stimulation des récepteurs au froid des fosses nasales.

Indications

La menthe poivrée est indiquée par voie orale dans les troubles digestifs et le syndrome du côlon irritable, en application cutanée dans les traumatismes, tendinites, céphalées, certaines dermatoses, et, par voie orale et en inhalation, en cas de rhume, sinusite, laryngite, halitose, et en association parfois en cas de bronchite.

Posologie

La posologie recommandée chez l'adulte est de 0,2 à 0,4 ml d'huile essentielle sous forme diluée trois fois par jour pour la voie orale et de 3 à 4 gouttes par bol d'eau bouillante en inhalation.

Toxicité

L'huile essentielle de menthe poivrée n'est pas dépourvue de toxicité à fortes doses. Les cétones sont neurotoxiques et la dose létale est estimée pour le menthol entre 2 et 9 g. L'inhalation est à l'origine d'apnée et de spasme laryngé chez les enfants et les personnes sensibles : les vapeurs de menthol exercent un effet inhibiteur sur la respiration comme le fait le froid, entraînant une courte période de pause respiratoire.

L'HE de menthe poivrée ne doit pas être utilisée :

-#gt; chez la femme enceinte ou allaitante ;

-#gt; chez l'enfant de moins de 7 ans et en inhalation chez l'enfant de moins de 12 ans ; en cas d'antécédent d'épilepsie.

L'HE de menthe poivrée ne doit en aucun cas être appliquée sur de grandes surfaces (risque de réaction glacée), ni directement sur la muqueuse nasale et la poitrine des jeunes enfants.

EN PRATIQUE : LA TOUX

AU COMPTOIR : « Je tousse depuis que j'ai eu la grippe »

« Je tousse encore depuis que j'ai eu la grippe il y a dix jours. ça m'irrite la gorge et ça me gêne chaque fois que je parle. Je voudrais un médicament pour la stopper mais qui ne fasse pas dormir. »

Votre réponse

« Effectivement, vous avez une toux sèche. Il arrive que la toux de la grippe persiste une quinzaine de jours. Je vous conseille ce sirop à base de thym et de droséra : il calmera votre toux sans risque de somnolence. »

Les plantes de la toux sèche

Rhume, pharyngite, laryngite, trachéite d'origine virale ou inflammatoire sont les causes les plus fréquentes de toux sèches et récentes. Leur caractère fatigant nécessite un traitement antitussif qui ne doit pas excéder quelques jours.

Les plantes à mucilages

Absorbés sous forme liquide, les mucilages ont un rôle adoucissant qui calme l'inflammation du pharynx et du larynx.

- La guimauve (racine, feuille, fleur) : la racine est la partie la plus riche en mucilage. Pour la voie orale, préférer une préparation à froid qui évite l'extraction de l'amidon et la dégradation du mucilage. C'est aussi un laxatif de lest doux.

-#gt; Posologie : macération 30 minutes, 10 g/l, en agitant souvent ; 250 à 500 ml par jour. Cette tisane peut être tiédie avant ingestion sans dépasser 40 °C.

- La mauve (feuille, fleur) : elle a les mêmes emplois que la guimauve.

-#gt; Posologie : infusion 15 minutes, 10 g/l, 500 à 1 000 ml par jour.

- Le coquelicot (pétale) : considéré également comme un calmant léger, il est surtout utilisé seul en thérapeutique infantile sous forme de sirop par exemple, ou en association avec d'autres plantes émollientes chez l'adulte. Quelques cas d'intoxications ont été rapportés chez l'enfant après ingestion de sirop de coquelicot à forte dose. Des intoxications similaires avec convulsions ont été observées chez des bovins.

-#gt; Posologie adulte : infusion 15 minutes, 20 g/l, 250 à 500 ml par jour.

Les plantes antispasmodiques

Leurs principes actifs s'opposent à la bronchoconstriction par effet antispasmodique. Elles sont particulièrement indiquées en cas de toux spasmodique et quinteuse.

- Le thym, (feuille, parties aériennes) exerce aussi un effet antibactérien par son huile essentielle. Son action expectorante est moindre que son action antispasmodique. Ses propriétés anti-infectieuses justifient son emploi dans des formules contre les bronchites.

-#gt; Posologie : infusion 5 à 10 minutes, 1,5 g par tasse, une tasse deux à trois fois par jour.

-#gt; Précaution d'emploi : en cas d'insuffisance hépatique, ne pas dépasser la dose de 6 g par jour car le thym peut être à l'origine de lésions hépatiques.

- Le serpolet (feuille, sommité fleurie) a une activité plus faible que le thym.

-#gt; Posologie : infusion 15 minutes, 20 g/l, 250 à 500 ml par jour.

- L'origan (sommité fleurie) doit également à son huile essentielle ses propriétés antibactériennes et antispasmodiques.

-#gt; Posologie : infusion 15 minutes, 20 g/l, 250 à 500 ml par jour.

- Le grindélia (sommité fleurie) a une activité antibactérienne.

-#gt; Posologie : infusion 10 minutes, 10 g/l, 250 à 500 ml par jour.

Les plantes de la toux grasse

La toux grasse accompagnée d'expectorations et survenant en période hivernale permet d'expulser l'excès de mucus laryngé ou bronchoalvéolaire provoqué par une infection virale ou bactérienne.

Cette toux « utile » ne doit pas être combattue car elle libère les voies respiratoires. Si le mucus est très épais, l'expectoration devient difficile. Pour diminuer sa viscosité et faciliter son évacuation, conseiller :

-#gt; des mesures hygiéniques : boire abondamment, humidifier l'atmosphère...

-#gt; des plantes expectorantes : elles fluidifient les sécrétions en augmentant la phase aqueuse du mucus. Ces plantes se distinguent par la nature de leurs principes actifs.

Les plantes à saponosides

Outre leur effet expectorant, les saponosides facilitent le transport des mucosités et leur lyse en diminuant la tension superficielle au niveau des bronchioles ; ils augmentent de plus l'activité ciliaire de l'épithélium bronchique.

- La primevère (racine, fleur) : la racine a une activité mucolytique et antibactérienne supérieure à celle de la fleur.

-#gt; Posologie (fleur) : infusion 10 minutes, 10 g/l, 250 à 500 ml/jour.

-#gt; Posologie (racine) : décoction 15 minutes, 20 g/l, 250 à 500 ml/jour.

- Le polygala de Virginie (racine et souche) est à privilégier quand les sécrétions sont très épaisses ou que la toux sèche devient grasse avec peu d'expectorations.

-#gt; Posologie : digestion 10 minutes, 10 g/l, 250 à 500 ml/jour.

-#gt; Précaution d'emploi : risque d'irritation gastro-intestinale à forte dose.

Les plantes à huile essentielle

Leur effet expectorant est direct. Elles exercent aussi une activité bactéricide plus ou moins puissante ; en stimulant l'épithélium cilié bronchique, elles facilitent le drainage des sécrétions.

- L'eucalyptus globuleux (feuille) agit par le cinéole bien résorbé par voies digestive et cutanée et éliminé par voies pulmonaire et rénale.

C'est un bon expectorant, mucolytique et antiseptique pulmonaire. Ses tanins contribuent à calmer l'inflammation de la gorge.

-#gt; Posologie (voie orale) : infusion 15 minutes, 10 à 20 g/l, 250 à 500 ml par jour à boire lentement.

Précaution d'emploi : ne pas administrer à l'enfant de moins de deux ans (risque épileptogène dû au cinéole).

-#gt; En usage externe : frictions de la poitrine avec des préparations contenant 1 à 2 % d'huile essentielle.

Précautions d'emploi : ne pas utiliser chez l'enfant de moins de 3 ans et chez la femme enceinte. D'une manière générale, ne pas appliquer de préparations à base d'eucalyptus sur le visage, et plus particulièrement le nez des nourrissons et des jeunes enfants (risque de bronchospasme).

- Les fruits d'anis et de fenouil sont utilisables chez l'enfant et entrent dans des formules composées destinées à l'adulte quand il y a inflammation des voies respiratoires supérieures. Ils améliorent aussi le goût des tisanes.

-#gt; Posologie adulte : infusion 15 minutes, 10 g/l, 250 à 500 ml par jour.

-#gt; Précaution d'emploi : ne pas utiliser en cas d'allergie à l'anéthole.

Les plantes à lactones diterpéniques

Expectorantes, elles exercent également un léger effet anti-inflammatoire.

- Le marrube (feuille, sommité fleurie) est de plus mucolytique.

-#gt; Posologie : infusion 15 minutes, 20 g/l, 250 à 500 ml par jour.

-#gt; Précautions d'emploi : à haute dose, risques de troubles du rythme cardiaque.

- Le lierre terrestre (parties aériennes) se distingue du marrube par son action asséchante des sécrétions bronchiques.

-#gt; Posologie : infusion 15 minutes, 10 g/l, 250 à 500 ml par jour.

Les plantes à hétérosides soufrés

Les glucosinolates se décomposent facilement en dérivés soufrés rubéfiants, déclenchant par action réflexe une sécrétion bronchique. Leur effet antimicrobien est plus ou moins marqué.

- L'Erysimum (feuille, sommité fleurie), également mucolytique, calme les irritations de la gorge.

-#gt; Posologie : infusion 15 minutes, 20 g/l, 250 à 500 ml par jour.

- Le radis noir (racine) est surtout connu comme stimulant hépatique. Il est à utiliser plutôt en sirop comme expectorant que sous forme de jus.

-#gt; Contre-indication : obstruction des voies biliaires.

Les plantes pour usage mixte

Elles sont indiquées aussi bien en cas de toux irritante que de bronchite aiguë bénigne avec troubles de la sécrétion.

- Le bouillon blanc (fleur mondée) est à la fois adoucissant, expectorant et anti-inflammatoire.

-#gt; Posologie adulte : infusion 15 minutes, 10 g/l, 250 à 500 ml par jour. Bien filtrer en raison de la présence de poils irritants.

- Le pin sylvestre (bourgeons) : balsamique (adoucissant et odorant comme un baume), antiseptique respiratoire et expectorant par son huile essentielle.

-#gt; Posologie adulte : infusion 15 minutes, 20 g/l, 250 à 500 ml par jour.

Le Codex décrivait le sirop de bourgeons de pin.

- Le plantain majeur ou lancéolé (feuille) : plante majeure des inflammations des voies respiratoires et des muqueuses buccopharyngées par son action adoucissante et astringente, expectorante douce, anti-inflammatoire, antihistaminique, antispasmodique bronchique et antitussive.

-#gt; Posologie adulte : infusion 10 minutes, 1,5 g par tasse, une tasse 3 à 4 fois par jour.

- Lierre commun ou lierre grimpant (bois, feuille) : expectorant, mucolytique et spasmolytique. Le bois débarrassé de l'écorce bénéficie d'une utilisation traditionnelle en France et a longtemps été un spécifique de la toux de la coqueluche.

-#gt; Posologie : teinture, 1 à 5 g par jour. La feuille ne bénéficie pas en France d'une utilisation traditionnelle et est inusitée en tisane. Elle est à utiliser sous forme de spécialité (Activox lierre sirop, Prospan...).

POUR APPROFONDIR : Les plantes à mucilage calment l'irritation

Les mucilages sont des polysaccharides de poids moléculaire élevé. Ils se forment dans des structures cellulaires des organes végétaux de certaines familles botaniques : malvacées, fabacées, plantaginacées.

Caractéristiques physiques

Plus ou moins solubles dans l'eau, les mucilages forment à son contact des solutions visqueuses. C'est donc par un mécanisme d'action purement physique, en recouvrant d'un film protecteur les épithéliums altérés, que les mucilages exercent leur effet adoucissant et émollient.

Utilisations

Les plantes à mucilage sont indiquées chaque fois qu'il y a irritation.

-#gt; En pathologies ORL : maux de gorge, toux sèche, bronchite chronique. La solution doit être bue lentement pour recouvrir les muqueuses du larynx et du pharynx.

-#gt; En usage externe, elles constituent un traitement d'appoint adoucissant et antiprurigineux (démangeaisons cutanées, piqûres d'insectes) et exercent un effet trophique protecteur en cas de crevasses ou gerçures.

-#gt; Les plantes très riches en mucilage (psyllium, ispaghul, guar, lin, guimauve, mauve) sont aussi des laxatifs de lest et exercent des effets métaboliques en diminuant la glycémie et la cholestérolémie.

EN PRATIQUE : LES ÉTATS GRIPPAUX

AU COMPTOIR : « Depuis ce matin, je me sens gelée »

« Au bureau, mes collègues sont malades les uns après les autres et j'ai fini par attraper la même chose. J'imagine que maintenant il n'y a plus rien à faire ! »

Votre réponse

« Comme c'est le tout début de votre état grippal, il est encore temps de prendre des immunostimulants pour arrêter son évolution. Je vous conseille ces gouttes d'extrait fluide d'échinacée à diluer dans cette tisane de sureau. Buvez-en au moins trois tasses bien chaudes par jour pendant deux jours, avec une gélule de reine-des-prés matin et soir. »

Plantes fébrifuges

Leur effet antipyrétique est modeste.

- Le quinquina rouge (écorce) est la plante de choix quand l'état fébrile s'accompagne de perte d'appétit car il est aussi tonique amer.

-#gt; Posologie : décoction 15 minutes, 10 g/l, 250 à 500 ml par jour.

-#gt; Contre-indications : grossesse, hypersensibilité à la quinine ou à la quinidine (risque de fièvre, allergie cutanée).

-#gt; Précautions d'emploi : l'association aux anticoagulants oraux peut potentialiser l'activité de ces derniers. Vertiges, bourdonnements d'oreille, thrombocytopénie, ralentissement cardiaque peuvent apparaître pour des doses supérieures à 2 g par jour de quinine.

- Le saule (écorce), actif par ses dérivés salicylés, est à privilégier pour son action antalgique et anti-inflammatoire en cas d'état grippal avec maux de tête.

-#gt; Posologie : décoction 15 minutes, 20 g/l, 250 à 500 ml par jour.

-#gt; Précaution d'emploi : à éviter en cas d'hypersensibilité aux salicylés.

- La reine-des-prés (fleur, sommité fleurie), plante à dérivés salicylés, est aussi antalgique, sudorifique et diurétique.

-#gt; Posologie : infusion 15 minutes, 20 g/l, 250 à 500 ml/jour préparée avec de l'eau ne dépassant pas 90 °C car les actifs salicylés de la reine-des-prés sont volatils.

-#gt; Précautions d'emploi : à éviter en cas d'hypersensibilité avérée aux salicylés.

Plantes sudorifiques

Complémentaires des plantes fébrifuges, elles aident à évacuer la chaleur.

- Le tilleul (inflorescence) est également un sédatif léger, adoucissant des irritations pharyngées, utile en cas de toux sèche associée.

-#gt; Posologie : infusion 15 minutes, 10 g/l, 250 à 500 ml par jour.

- Le sureau noir (fleurs et écorce de tige) convient aux états fébriles accompagnés de toux grasse car il favorise les sécrétions bronchiques.

-#gt; Posologie (écorce de tige) : infusion ou décoction 15 minutes, 10 g/l, 250 à 500 ml par jour.

-#gt; Posologie (fleur) : infusion 10 minutes, 10 g/l, 500 à 1 000 ml par jour.

- La violette (fleur) est utile dans toutes les affections catarrhales des voies respiratoires supérieures.

-#gt; Posologie : infusion 15 minutes, 10 g/l, 250 à 500 ml par jour.

Immunostimulants d'origine végétale

Ils visent à renforcer la résistance aux infections.

Quand les employer ?

Ils sont indiqués uniquement lors d'un affaiblissement passager du système immunitaire.

-#gt; En prévention des infections chroniques ou récidivantes, le traitement se fait par cures de 4 à 8 semaines au maximum suivies d'une pause de trois semaines.

-#gt; A titre curatif, en complément du traitement spécifique de l'infection afin d'accélérer la guérison : à prendre dès les premiers symptômes et poursuivre 6 à 8 jours de suite. Une utilisation plus prolongée ou débutée quand la maladie est nettement déclarée n'apporte pas de bénéfice.

-#gt; Précautions d'emploi : les immunostimulants ne doivent jamais être pris en continu (risque d'immunodépression). Un avis médical est nécessaire chez l'enfant de moins de 6 ans.

-#gt; Contre-indications : tous les cas où le système immunitaire est déjà en hyperactivité (allergiques, maladies auto-immunes, tuberculose, infection VIH...).

Plantes immunostimulantes

Si nombre de plantes ont montré une action immunostimulante chez l'animal de laboratoire, seules quelques-unes sont utilisées chez l'homme.

- L'échinacée/E. pallida, purpurea (racine), également antibactérienne et antivirale, est indiquée en traitement adjuvant et en prophylaxie des infections récidivantes des voies aériennes supérieures, et en traitement adjuvant des affections de type grippal.

-#gt; Posologie : 900 mg à 1 g de plante par jour sous forme d'extrait hydroalcoolique ou teinture mère, 50 gouttes par jour.

-#gt; Précautions d'emploi : à éviter en cas de grossesse ou allaitement.

- Le ginseng (racine) est une plante adaptogène (qui augmente la résistance de l'organisme aux agressions physiques, psychiques et biologiques). Il s'associe bien à l'échinacée en cas d'infection virale. Préconisé dans les états infectieux viraux, bactériens ou parasitaires.

-#gt; Posologie : équivalente à 1 g de drogue par jour.

-#gt; Précautions d'emploi : à éviter en cas de grossesse, hypertension artérielle, obésité, états nerveux et insomnie, mastopathie et chez l'enfant non pubère.

- L'éleuthérocoque (organes souterrains) est traditionnellement utilisé en Russie en prévention de la grippe et des affections virales des voies respiratoires supérieures, en cures de 3 à 4 semaines avec interruption de 15 jours à 3 semaines entre chaque.

-#gt; Posologie : teinture mère, 25 à 50 gouttes par jour.

-#gt; Précautions d'emploi : les mêmes que pour le ginseng.

- Le cassis (bourgeon) possède une action immunostimulante et anti-inflammatoire. Il augmente la résistance au froid et à la fatigue et est utilisable chez l'enfant.

-#gt; Posologie adulte : 50 à 100 gouttes par jour sous forme de macérat glycériné 1D à diluer dans de l'eau (Ribes nigrum MG 1D).

-#gt; Posologie enfant : 1 goutte/kg/jour.

-#gt; Conseil d'utilisation : à prendre de préférence le matin car c'est un stimulant corticosurrénal.

- L'églantier (jeunes pousses) est un remède des infections et inflammations localisées à répétition telles otites, sinusites, bronchites, rhinopharyngites, très utilisé chez l'enfant.

-#gt; Posologie adulte : 50 à 100 gouttes par jour sous forme de macérat glycériné 1D à diluer dans de l'eau (Rosa canina MG 1D).

POUR APPROFONDIR : Mode d'action des immunostimulants végétaux

Propriétés

Certaines plantes médicinales ont des propriétés immunostimulantes : elles augmentent les systèmes de défense naturels non spécifiques de l'organisme en stimulant l'activité des macrophages, granulocytes, cellules NK (natural killer), et en augmentant la production d'interféron, d'interleukine 1, de radicaux libres oxygénés et de lysozyme. Elles agissent le plus souvent indirectement sur les réactions immunes spécifiques (lymphocytes B et T) car il existe des liens étroits de coopération entre les deux systèmes. Leur action est à la fois locale et générale, touchant les organes primaires et secondaires de l'immunité.

- En prévention, elles procurent une protection contre les infections ou tout du moins un amoindrissement de la sévérité des manifestations pathologiques et de la fréquence des récidives en cas d'infections chroniques ou récidivantes.

- En curatif, utilisées dès les premiers symptômes, elles provoquent une interruption de leur évolution et une guérison plus rapide.

Mode d'action

- Les saponosides

Ils exercent un effet irritant entraînant une réponse immunologique. C'est le cas avec la salsepareille.

- Les polysaccharides

Il s'agit plus précisément des hexasaccharides : une relative communauté de ces structures végétales avec celles des parois bactériennes de certains germes expliquerait un effet immunitaire croisé. Ces fragments se comportent comme des antigènes thymo-indépendants de type 2 : la stimulation des cellules B s'ajoute à l'effet immunostimulant non spécifique. Leur potentialité antitumorale relève du même mécanisme d'action, à savoir une stimulation de la vigilance de notre système immunitaire contre les cellules néoplasiques.

EN PRATIQUE : LES MAUX DE GORGE

AU COMPTOIR : « Je suis enrouée et j'ai mal à la gorge depuis ce matin. C'est vraiment gênant »

« Ce matin je me suis levée enrouée et en plus j'ai mal à la gorge. Pour le moment c'est plus gênant que douloureux, mais je ne voudrais pas que ça évolue. »

Votre réponse

« Il s'agit vraisemblablement d'une pharyngite. Comme vous n'avez pas de fièvre, un traitement local devrait suffire. Je vous conseille ces pastilles à sucer : elles contiennent du miel, qui adoucit la gorge, et de l'Erysimum qui est une plante spécifique de l'aphonie et de l'enrouement. Vous compléterez avec ce spray aux extraits de plantain et d'échinacée à pulvériser dans la gorge : il est antiseptique et calmant. Ne forcez pas votre voix, évitez l'alcool et les lieux enfumés et buvez beaucoup, par exemple des tisanes sucrées au miel. Si votre enrouement persiste ou que votre mal de gorge devient très douloureux, avec de la fièvre, consultez votre médecin. »

Les limites du conseil

Angine, pharyngite et laryngite s'accompagnent de maux de gorge d'intensité variable, parfois de fièvre et d'un enrouement, surtout prononcé en cas de laryngite. Dans un condiv épidémique, ces inflammations sont le plus souvent dues à une infection virale.

Certains signes évoquent une atteinte bactérienne ou une origine non infectieuse nécessitant un avis médical :

-#gt; douleurs intenses ;

-#gt; fièvre très élevée ;

-#gt; haleine désagréable ;

-#gt; persistance de l'enrouement et des douleurs après quelques jours de traitement ;

-#gt; maux d'oreille, ganglions, hémorragie nasale ;

-#gt; brûlures thoraciques ou remontées acides accompagnant le mal de gorge ;

-#gt; antécédents de néphrite, rhumatisme articulaire aigu.

Chez l'enfant de moins de 10 ans, le risque d'angine à streptocoque bêtahémolytique justifie une consultation.

Le traitement local

Il est à visée adoucissante, anti-inflammatoire, antiseptique et protectrice des muqueuses, sous forme de pastilles à sucer, badigeonnages, gargarismes. Les gargarismes se font deux à quatre fois par jour, selon l'intensité des symptômes, avec un liquide tiédi : teintures diluées dans de l'eau ou tisanes concentrées.

Le traitement général

La voie orale complète le traitement local lorsque le mal de gorge est accompagné d'autres symptômes infectieux ORL, rhume, bronchite... Certaines plantes ayant une indication locale peuvent être prises par voie orale en respectant la posologie correspondant à un usage interne.

- Les plantes à mucilage renforcent l'effet du gargarisme. Elles sont à prendre sous forme liquide pour bénéficier de leur action adoucissante : guimauve, mauve, bouillon blanc, plantain.

- Les plantes à huile essentielle sont indiquées pour leur action antiseptique : origan, pin sylvestre, sarriette, serpolet, thym et eucalyptus pour leur effet sur les voies respiratoires.

- L'Erysimum est à ajouter chaque fois qu'il y a enrouement ou aphonie.

- Les plantes antalgiques et anti-inflammatoires sont indiquées quand la douleur pharyngée ne cède pas au traitement local :

- plantes anti-inflammatoires : harpagophyton, cassis (feuille), vergerette du Canada ;

- plantes anti-inflammatoires et antipyrétiques : reine-des-prés, saule.

POUR APPROFONDIR : Les tanins sont utilisés pour leur astringence

Les tanins appartiennent à la grande classe des polyphénols. Solubles dans l'eau et l'alcool, ce sont des oligo- et polymères de structures basales : acides gallique et ellagique (tanins hydrolysables), catéchol et épicatéchol (proanthocyanidols, tanins condensés). Ce sont des composés très communs présents en quantité notable dans certaines plantes (rosacées, ratanhia...).

Mode d'action

Les tanins ont longtemps été utilisés pour rendre le cuir imputrescible. Mâchées, les plantes à tanins donnent l'impression d'avoir la bouche sèche. Cette astringence est liée à la capacité des tanins à former des complexes avec les protéines salivaires qu'ils précipitent et avec les protéines en général, humaines, bactériennes, virales, fongiques. En usage externe, ces tanins imperméabilisent les couches superficielles de la peau et des muqueuses : les couches sous-jacentes sont ainsi protégées des agressions extérieures. Ils provoquent une vasoconstriction des petits vaisseaux superficiels, ce qui limite la perte en fluides. Au total, les tissus lésés se régénèrent plus facilement. Toujours par liaison aux protéines (enzymes), les tanins exercent un effet antiseptique. Certains sont également de puissants antioxydants et antiradicalaires.

Utilisation

Cette astringence des tanins justifie l'emploi des plantes qui en contiennent dans le traitement local des maux de gorge, des inflammations de la bouche (stomatites, gingivites) et des blessures superficielles cutanées.

COMMUNIQUEZ ! PHYTOTHÉRAPIE ET PATHOLOGIES HIVERNALES

RÉALISEZ VOTRE VITRINE : Un décor automnal met en valeur les plantes de l'hiver

Les fournitures

- Panneau de polystyrène ou contreplaqué (slogan)

- Trois plots en Plexiglas (ou à réaliser avec des cartons hauts)

- Panneaux vitrine inutilisés à recouvrir

- Tissu au mètre

- Trois vases transparents

- Plantes, infusettes, gélules et/ou ampoules en vrac

- Feuilles mortes, brindilles, bogues de châtaignes, marrons...

Le concept

#gt; L'événement : arrivée de l'hiver

#gt; Les produits : références de phytothérapie

#gt; Le message : soigner les maux de l'hiver avec les plantes

#gt; La couleur : teintes automnales (roux, orange, jaune)

Les slogans

#gt; « L'hiver arrive : soignez-vous au naturel. »

#gt; « Des plantes contre le rhume. »

#gt; « Etats grippaux : combattez-les au naturel. »

Plan de la vitrine

Les panneaux vitrine (fond) et les plots supportant les produits et les vases sont recouverts de tissu.

Le slogan est inscrit sur un panneau de contreplaqué ou de polystyrène fixé au plafond.

Le sol est recouvert de feuilles, de brindilles, de châtaignes ou marrons.

Mise en place des produits

Sur chaque plot, les produits sont regroupés par forme : tisanes, gélules et ampoules. Les vases correspondants sont respectivement remplis d'infusettes, d'ampoules ou de corps de gélules pour accroître la visibilité.

Malin !

Prenez une belle feuille de marronnier. Inscrivez-y au stylo à gouache le prix du produit présenté. Il suffit ensuite de fixer la feuille au plot avec de l'adhésif double face.

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Jouez sur l'ambiance

Si vous souhaitez mettre en avant votre conseil en phytothérapie, valorisez votre offre en proposant une animation complète au coeur de l'hiver.

Derrière le comptoir, une place clairement identifiée

Nul besoin d'un espace gigantesque. Cela dit, la phytothérapie doit pouvoir être clairement identifiée avec un seul message à faire passer : l'usage de plantes à visée thérapeutique.

Derrière le comptoir, dans le linéaire conseil, réservez au moins un meuble aux plantes. En fronton, l'appellation doit être simple et codifiée : « La santé par les plantes », « Se soigner par les plantes »... A l'instar de l'allopathie, les étagères munies de réglettes se divisent par fonctions : « Soigner sa toux par les plantes », « Plantes contre les maux de gorge », « Plantes et rhume ». Au plus, présentez deux produits par étagère, en tablant sur les plus connus. Un bandeau en haut de rayon est le bienvenu : « Contre les maux de l'hiver, les plantes sont vos alliées, demandez conseil ». Car si l'objectif de ce linéaire est de faire connaître votre offre en phytothérapie et de susciter les achats spontanés, il peut également contribuer à ouvrir le dialogue. Les officines très spécialisées peuvent opter pour une présentation des plantes en dessus de comptoir avec casiers en damier vitrés. Dans ce cas, il faut glisser avec les plantes une étiquette précisant leur nom et la pathologie hivernale associée (« Thym contre le rhume... »).

Zone arrière, une offre organisée

En début de saison hivernale, établissez votre « alternative phyto » pour chaque symptomatologie. Par souci de simplification, regroupez dans un même lieu l'ensemble des traitements en reprenant, comme c'est déjà le cas derrière le comptoir, un rangement par fonction.

Etablissez en fonction de chaque pathologie une fiche succincte à laquelle l'équipe officinale peut se référer pour trouver les informations nécessaires à un conseil de qualité.

Des animations de saison

La phytothérapie offre la possibilité de mettre en place des animations originales, toujours appréciées. Vous pouvez par exemple mettre en place la « semaine » ou la « quinzaine des médecines par les plantes » en la déclinant de la vitrine au comptoir.

Outre une vitrine dédiée aux plantes, diffusez dans l'officine une huile essentielle ayant vocation de traitement dans les pathologies hivernales. Mettez à la disposition des clients des fiches présentant les plantes concernées (composition, intérêt thérapeutique) ou, mieux encore, remettez-la leur en main propre.

Dans le rayon livres, des ouvrages sur les plantes

Cet espace séduit les clients avides d'informations. Ils doivent y trouver des documents sur les principales plantes médicinales, leurs vertus thérapeutiques, la manière dont on les utilise, et éventuellement quelques caractéristiques comme la façon de les reconnaître, les lieux où elles poussent, leur histoire...

Référencez les ouvrages en fonction de votre propre jugement, pour en parler en connaissance de cause. Votre implication sera d'autant plus appréciée. -

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Un client ne vient jamais pour rien

Les patients sont de plus en plus éduqués. Même si, lorsqu'ils entrent dans l'officine, on voit surtout leur premier réflexe, celui du consommateur. C'est à l'équipe d'aller plus loin et de fouiller un peu. Communiquer c'est bien, dialoguer c'est mieux. Surtout en phytothérapie.

Séduire les spécialistes

En phytothérapie, il y a ceux qui se croient incollables. Et d'ailleurs, c'est vrai qu'ils en connaissent un rayon. Parfois même plus que l'équipe officinale.

Plus que la médecine traditionnelle où ils se sentent dépossédés, ils plébiscitent les alternatives dites douces car elles prennent en compte l'individu. Ils sont dans une quête de réassurance. Prendre en main leur propre santé est un impératif. La phytothérapie les comble car elle leur permet de se livrer à l'automédication sans prendre de gros risques. En caricaturant, leur devise pourrait être : « On n'est jamais si bien servi que par soi-même. »

Ce sont des patients difficiles à orienter ou réorienter vers un autre choix, car ils ont besoin de s'accaparer la décision afin de se sentir responsables de leur traitement. Leur méfiance ne signifie donc pas qu'ils ne croient pas aux conseils dispensés. Il est cependant important de leur faire prendre conscience que la médecine ne s'invente pas. Ils doivent prendre garde à ne pas trop interpréter leurs symptômes. Des phrases du type : « Je comprends votre attente. Je la trouve parfaitement louable, mais avez-vous pensé à... ? » permettent ainsi de rebasculer vers votre valeur ajoutée de conseil.

Repérer les lecteurs de magazines

Ils l'ont lu dans le journal, ils arrivent avec l'article découpé et la recette toute prête. Essayez de reprendre avec eux leurs besoins : « Pourquoi êtes-vous intéressé par ceci ? » Votre but : démasquer leurs caprices. Le patient a parfois été déçu par un produit et il recherche la solution miracle. Il ne faut surtout pas le prendre de haut en lui faisant penser que seuls les pharmaciens et les médecins détiennent la vérité, car ce type de client a beaucoup investi dans sa demande. L'erreur serait de la désacraliser en bloc. En revanche, il ne faut pas rester en surface de cette demande, sinon on entre dans un rapport simple de distribution, peu gratifiant et risqué pour maintenir une crédibilité professionnelle. Une fois de plus, tout est affaire de dialogue et de curiosité.

DOCUMENTEZ-VOUS

LIVRES

Tout savoir sur les plantes médicinales

Conseillers rédactionnels : Dr Bérengère Arnal-Schnebelen, Dr Paul Goetz, Pr Michel Paris, Sélection du Reader's Digest

Ecrit par des professionnels de santé et des professeurs d'université, cet ouvrage s'adresse aussi bien au grand public qu'à des personnes averties. De A à Y, 200 plantes sont présentées sous forme de fiche d'identité illustrée d'une photo : les parties « Propriétés », « Indications » et « Posologie » sont particulièrement utiles et complétées chaque fois qu'il est nécessaire par des précautions d'emploi. A la fin du livre, quelques pages sont consacrées à la liste des médicaments de phytothérapie. Un ouvrage utile aussi bien au comptoir que dans sa bibliothèque.

Prescription et conseil en phytothérapie

Pr Jean Raynaud, Ed. Tec et Doc

Le Pr Jean Raynaud enseigne la matière médicale et la phytothérapie à la faculté de pharmacie de Lyon. Résolument scientifique, son ouvrage s'adresse aux professionnels de santé. Une cinquantaine de monographies de plantes explicitent pour chacune d'elles : la botanique, la partie utilisée (drogue), la composition chimique, l'activité pharmacologique, les indications, les formes et la posologie, les effets secondaires, les contre-indications, les interactions médicamenteuses, les associations utiles avec d'autres plantes, les références bibliographiques récentes. La partie consacrée aux principales pathologies traitées en phytothérapie permet de trouver rapidement la ou les plantes adaptées à la demande des clients.

Comment utiliser les tisanes

La Pharmacopée française définit les tisanes comme des préparations obtenues à partir de drogues végétales et d'eau potable par quatre procédés différents selon la partie de la plante utilisée.

-#gt; Pour les racines, rhizomes et écorces : - macération : plante et eau restent en contact à température ambiante pendant 30 minutes à 4 heures, en agitant de temps en temps ;

- digestion : la température de l'eau est inférieure à la température d'ébullition mais supérieure à la température ambiante. Le temps de contact est de 1 à 5 heures ;

- décoction : la plante est maintenue dans l'eau à température d'ébullition pendant 15 à 30 minutes.

Macération et digestion à température peu élevée conviennent surtout pour les plantes à gommes ou mucilages.

-#gt; Pour les drogues végétales fragiles ou riches en huile essentielle : infusion : verser de l'eau bouillante sur la plante ;

laisser refroidir et filtrer après 10 à 15 minutes.

Le cuivre : un précieux allié

-#gt; Agent anti-inflammatoire, nécessaire au métabolisme du fer et de la vitamine C, antiviral et bactéricide, le cuivre à dose catalytique contribue à stimuler les capacités d'autodéfense de l'organisme. Cet oligoélément est le complément indispensable du traitement spécifique des états infectieux et viraux, en particulier de la sphère ORL et des états grippaux.

-#gt; Il peut s'utiliser sous forme de comprimés (EPA, Oligogranul, Oligophytum...), de solution buvable (Granions, Microsol, Oligo-essentiels, Oligosol...) ou en lavage de nez (Stérimar Cuivre).

Le droséra, espèce protégée

Le droséra (plante entière) est une espèce sauvage protégée en Europe continentale, fréquemment falsifiée par des droséras d'importation moins dosés en principes actifs antitussifs et antibactériens. L'utilisation de la tisane en devient aléatoire et il faut lui préférer la forme habituelle d'utilisation : extrait hydroalcoolique sous forme de teinture (1 à 3 g par jour) ou spécialités à base de droséra (Tussidoron Weleda...).

Les vertus de la réglisse

La réglisse (racine et stolons) ajoute à son action expectorante des effets mucolytiques, anti-inflammatoires, antibactériens, antiviraux et antispasmodiques. Elle améliore par sa saveur sucrée le goût des tisanes.

Mettre 1 à 1,5 g de réglisse par tasse, porter rapidement à ébullition puis laisser infuser 15 minutes ; boire 2 à 3 tasses par jour.

Ses contre-indications et précautions d'emploi sont liées à son effet minéralocorticoïde : elle est hypokaliémiante et diminue l'excrétion urinaire de sodium.

La réglisse est contre-indiquée en cas de troubles hépatiques graves, de grossesse, d'hypertension ou d'hypokaliémie.

Précautions d'emploi : ne pas associer à un traitement par corticoïde. Ne pas dépasser les doses suivantes : en infusion, 8 g de racine par 24 heures, en poudre, 5 g par 24 heures, en extrait, 3 mg de glycyrrhizine/kg/24 heures. Tenir compte de l'ingestion simultanée de réglisse (confiserie, boissons).

Avoir une alimentation assez riche en potassium (bananes, abricots secs).

Des plantes à éviter

La bourrache et le tussilage sont utilisés dans le traitement de la toux, mais ces deux plantes contiennent des alcaloïdes hépatotoxiques. Bien que présents en faible quantité, le rapport bénéfice/risque a été jugé négatif et leur utilisation est à déconseiller. En revanche, l'huile extraite des graines de bourrache ne présente aucun danger.

Les espèces pectorales

Inscrites au Codex de 1949, les espèces pectorales sont constituées d'un mélange à parties égales de fleurs de mauve, guimauve, bouillon blanc, tussilage, pied-de-chat, coquelicot et violette. Cette tisane, à faire de préférence sans tussilage, est indiquée en cas de toux sèche et en complément en cas de toux grasse. La posologie est de 5 g par litre, infusion de 15 minutes, 3 à 4 tasses par jour.

Vitamine C

La vitamine C peut être proposée sous forme de plantes.

-#gt; Acérola (fruit) : 1 cuillère à café de poudre de fruit 1 à 2 fois par jour.

-#gt; Argousier (fruit) : jus intégral, 1 à 2 cuillères à soupe par jour.

-#gt; Eglantier, cynorrhodon : en infusion 15 minutes, 20 g/l (bien filtrer), 250 à 500 ml par jour, ou en teinture mère 40 gouttes trois fois par jour.

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