Les pharmaciens passent à l'action - Le Moniteur des Pharmacies n° 2595 du 17/09/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2595 du 17/09/2005
 

Actualité

Enquête

Il faut dire aux jeunes qu'il ne faut pas fumer, c'est tout. Leur expliquer que ce n'est pas raisonnable, pas intéressant. Que ça n'apporte rien et que ça prive de beaucoup de choses. Sans moraliser, tout comme on leur explique qu'il ne faut pas mettre les doigts dans une prise... » Fervent partisan de la prévention primaire, Jean Lamarche, pharmacien bien connu pour son action au sein de Croix verte et Ruban rouge, sait pourtant que sa position tient, en grande partie, du voeu pieux, et c'est pour cette même raison qu'il n'hésite pas à passer à l'action.

Aborder les sujets difficiles, pour lui, c'est une habitude. Aussi, même si la loi est contre lui, il n'a pas reculé devant l'idée d'emboîter le pas de la « campagne cannabis » en communiquant en vitrine sur les effets de cette drogue à la fois très populaire et pourtant si mal connue. « Avec cette coupe du cerveau, j'ai volontairement choisi de montrer les lieux d'action du cannabis de façon à projeter une image négative du cannabis pour rompre avec un discours ambiant qui, en insistant sur l'interdit, a tendance à inciter à la consommation. » Résultat : après deux mois d'exposition, Jean Lamarche a distribué 25 brochures d'information. Pour le moment, personne ne s'est ouvert à lui de problèmes liés à la consommation, que ce soit à titre personnel ou pour un proche. « La consommation de cannabis est illégale et les gens ont peur d'aborder le sujet par crainte de délation », souligne-t-il. Si toutefois il se trouvait confronté à la situation (il l'a déjà été pour d'autres types d'addictions), Jean Lamarche sait déjà quelle serait la conduite à tenir. « Je ne bousculerai pas la personne qui vient me trouver. Je lui proposerai d'en parler, et pour cela je pense qu'il est nécessaire de fixer un rendez-vous. Quel que soit le problème, je demande une implication de la part du patient, j'exige des résultats. Si je constate qu'il n'est pas prêt, je préfère ne pas l'assister et lui proposer de remettre toute tentative à plus tard. »

Bientôt une aide pour les officinaux.

La mise en place d'une telle action nécessite une bonne connaissance du sujet. Aussi, pour la première fois, le Cespharm a décidé d'élaborer une fiche technique sur le cannabis pour venir en aide aux officinaux qui seraient sollicités par leurs clients. Rédigée avec l'appui du Pr Laurent Karila, praticien attaché au service de psychiatrie et addictologie de l'hôpital Paul-Brousse (Villejuif), ce document aura pour objet de faire le point sur la consommation, la pharmacologie du cannabis, ses effets et de proposer des pistes d'action en termes de prévention et de prise en charge. Son arrivée dans les officines est prévue pour la fin de l'année.

Le « Fagerström » du cannabis

Pour aider votre patient à concrétiser la nécessité de se faire aider.

-#gt; Je manque d'énergie pour faire des choses qui m'intéressaient habituellement.

-#gt; Je suis anxieux, irritable, si je ne consomme pas.

-#gt; J'ai des problèmes de mémoire ou de concentration.

-#gt; J'ai eu des problèmes (anxiété, sentiment de persécution, hallucinations, troubles psychiques...) pendant ou après un usage de cannabis.

-#gt; J'éprouve le besoin de fumer du cannabis pour me sentir bien et supprimer un mal-être.

-#gt; On m'a déjà fait des remarques sur ma consommation

-#gt; Ma consommation perturbe ma vie, mes études, mon travail

Si l'un de vos patients se retrouve dans au moins trois de ces situations, il est important qu'il demande de l'aide à une personne qualifiée de son choix et en qui il a confiance.

Se renseigner et trouver de l'aide :

- http://www.drogues.gouv.fr ; http://www.inpes.sante.fr ; ww.filsantejeunes.com.

- Ecoute cannabis : 0 811 91 20 20 ( de 8 h 00 à 20 h 00, coût d'une communication locale).

- Fil Santé Jeunes : 0 800 235 236 ( de 8 h à minuit, anonyme et gratuit).

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