Croissance molle - Le Moniteur des Pharmacies n° 2594 du 10/09/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2594 du 10/09/2005
 

VENTES DE MÉDICAMENTS EN OFFICINE ENTRE 1993 ET 2003

Actualité

L'événement

Le récent rapport de l'Afssaps analysant l'évolution des ventes de médicaments entre 1993 et 2003 montre que la hausse est tirée par l'hôpital. L'officine reste bien en deçà, avec une croissance inférieure de près de 50 % par rapport l'hôpital.

Entre 1993 et 2003, l'hôpital est le principal responsable de la croissance des ventes de médicaments. La hausse est de 10 % en moyenne dans le secteur, atteignant jusqu'à 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2003. La mise à disposition en officine de médicaments qui étaient auparavant exclusivement réservés à l'usage hospitalier n'a pas vraiment changé la donne, précise l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) dans son rapport*.

La sortie de la réserve hospitalière des hormones de croissance, des antirétroviraux, des interférons alpha (pour leurs indications concernant le traitement de l'hépatite C), des sétrons et de la ciclosporine, censée alléger le budget des hôpitaux, a été suffisante pour freiner mais non pour stopper l'envolée. En 2003, l'évolution marque cependant le pas : on constate un fort ralentissement des ventes en valeur à l'hôpital (+ 8 %) par rapport à 2002 (+ 20,2 %) et à 2001 (+ 18,7 %).

Modération à l'officine.

Comparativement, l'officine affiche sur la décennie un bilan modeste. Le taux de croissance moyen annuel des ventes est de 5,3 % (en valeur), pour un total de 17,77 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2003. En volume, le résultat est encore plus frappant : à l'exception d'un léger pic en 1995, le nombre d'unités vendues en officine est à la baisse jusqu'en 1998 et faiblement croissant à partir de cette date (un peu plus de 1 % par an).

Principaux acteurs de cette progression du chiffre d'affaires : les hypolipidémiants, les médicaments du système rénine-angiotensine, les antalgiques et les antiulcéreux. Les premiers, par exemple, affichent 1,187 milliard d'unités vendues en 2003 et un taux de croissance moyen annuel (TCMA) de 12 % sur la période étudiée. Au 4e rang, les antiulcéreux dépassent également le milliard d'unités vendues (1,009) et un TCMA de 9,6 %.

En valeur comme en volume, les antiulcéreux ont une place à part dans la catégorie des médicaments de l'appareil digestif. En 2003, le médicament qui réalise le chiffre d'affaires le plus élevé en ville est, sans surprise, un antiulcéreux : le Mopral. On en compte cinq parmi les cinquante médicaments les plus vendus (Mopral, Inexium, Ogast, Lanzor, Pariet et Inipomp). « En volume, ils se caractérisent par un taux de croissance élevé, qui contraste avec les taux de croissance généralement modérés, voire faibles, qui caractérisent la plupart des classes relevant de l'appareil digestif », relève le rapport.

Moins de 2 euros pour quatre produits sur dix.

Le classement diffère si l'on regarde les volumes. Explication : « Les médicaments les plus couramment achetés - sur prescription ou non - sont des antalgiques dont les prix sont généralement faibles », souligne en effet l'Afssaps. Ainsi, plus de quatre médicaments sur dix achetés en 2003 avaient un prix fabricant hors taxes inférieur à deux euros (soit un prix public inférieur à 3,33 euros). En revanche, « les médicaments qui représentent le chiffre d'affaires le plus important appartiennent à des classes dont les prix sont, en règle générale, beaucoup plus élevés (antiulcéreux, hypolipidémiants, antidépresseurs, etc.) ».

Pour les ventes en volume, ce sont donc les antalgiques qui ressortent et occupent les trois premières places du classement avec Doliprane, Efferalgan et Dafalgan. On en trouve 11 parmi les 50 produits les plus vendus en officine. Les ventes d'analgésiques (regroupant tous les antalgiques), qui atteignent 505 millions d'unités en 2003, restent les plus fortes, bien loin devant les deuxièmes, les psycholeptiques qui n'affichent que 157 millions d'unités vendues.

Timide percée des génériques.

En 2003, ils représentent 5,2 % en valeur des médicaments remboursables (contre 3,9% en 2002), 10,8 % en volume (contre 7,8 % en 2002) et 39,6 % du chiffre d'affaires global des groupes génériques. Les données battent en brèche l'idée d'« une corrélation entre la durée du traitement et le taux de pénétration des génériques ». Autrement dit, plus la durée de prescription est brève, plus les génériques seraient acceptés par le patient. Erreur ! Destiné à des traitements au long cours, l'antidiabétique metformine (Glucophage) se classe ainsi au onzième rang des meilleures ventes de génériques avec un chiffre d'affaires de 19 millions d'euros.

* Le rapport « Analyse des ventes de médicaments aux officines et aux hôpitaux en France, 1993-2003 » est accessible dans son intégralité sur http://afssaps.sante.fr.

Les doses définies journalières, nouvel indicateur

- La 5e édition de ce rapport présente une nouveauté : le calcul de la consommation exprimée en nombre de doses définies journalières pour mille habitants. Une mise aux normes établie par l'Organisation mondiale de la santé qui permettra d'établir des comparaisons plus adéquates avec la consommation d'autres pays. Mais également d'affiner avec précision l'évolution des consommations de spécialités, en fonction notamment de leurs indications.

Exemple : l'aspirine. Si elle est de plus en plus utilisée comme antiagrégant plaquettaire, entre 1993 et 2003, elle l'est de moins en mois fréquemment comme antalgique (voir ci-dessous). Dans ce rôle, c'est le paracétamol qui a pris petit à petit sa place.

Précision : ces données ne reflètent que la consommation apparente, basée sur les ventes de spécialités, et non réelle (les produits achetés et effectivement utilisés par le client).

* En valeur.

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