Conseils associés aux pathologies dermatologiques - Le Moniteur des Pharmacies n° 2594 du 08/09/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2594 du 08/09/2005
 

Cahier conseil

EN PRATIQUE LA DERMATITE SÉBORRHÉIQUE

AU COMPTOIR : « J'ai des plaques rouges avec des pellicules au niveau des sourcils et des ailes du nez »

« Le médecin m'a prescrit un shampooing pour limiter les poussées inflammatoires de dermatite séborrhéique au niveau de mon cuir chevelu. Je l'applique une fois par semaine, mais les plaques gagnent maintenant le visage. Elles me gênent beaucoup et se voient. Que faire ? »

Votre réponse

« Le shampooing s'applique deux à trois fois par semaine pendant quatre semaines. Il est important de respecter ce mode d'emploi. Afin de réduire l'irritation et la rougeur des plaques de votre visage, je vous conseille cette crème apaisante et régulatrice. Si les signes persistent, consultez à nouveau votre dermatologue. »

Prendre le relais du dermatologue

La dermatite séborrhéique implique un suivi au long cours par le dermatologue. Il est préférable de bannir toute automédication.

Les consultations sont généralement rythmées par les poussées (amélioration l'été, récidive en automne, aggravation en hiver). En effet, la dermatite séborrhéique est une maladie récidivante qu'il faut équilibrer en permanence avec un traitement d'entretien lors des périodes de rémission. Les soins dermocosmétiques prennent ponctuellement le relais des traitements médicamenteux ou y sont associés. L'objectif consiste à :

-#gt; enrayer la prolifération des levures avec des antifongiques ;

-#gt; éliminer les squames et croûtes à l'aide de kératolytiques ;

-#gt; apaiser les démangeaisons et les inflammations ;

-#gt; procéder au « nettoyage » éventuel du sébum résiduel dans les zones de prédilection.

Soins à conseiller

Quel que soit le degré de gravité, le patient vit mal la dermatite séborrhéique qui donne un aspect peu soigné au visage. Les traitements prescrits ont tendance à dessécher la peau et le cuir chevelu et les produits d'hygiène doivent être choisis avec soin.

Des questions clés permettent d'évaluer l'étendue de la dermatite séborrhéique et de s'assurer que la pathologie n'est pas aggravée par des soins inappropriés.

-#gt; « Les rougeurs et les squames sont-elles présentes au niveau du torse ? »

-#gt; « Quels produits utilisez-vous pour la toilette ? »

-#gt; « Suivez-vous assidûment le traitement prescrit par votre dermatologue (depuis quand, quelle quantité) ? »

-#gt; « Etes-vous fatigué, stressé ? »

- Sur le visage (ailes du nez, lisière du cuir chevelu, sourcils)

-#gt; Pour la toilette, préférer un pain sans savon ou un nettoyant doux (lotion dermonettoyante sans rinçage, lotion micellaire).

-#gt; Eviter l'emploi de parfums ou de produits cosmétiques très couvrants.

-#gt; Appliquer matin et/ou soir une crème de préférence sans parfum, formulée à partir d'actifs apaisants et séborégulateurs (extrait de sabal) ou kératoréducteurs (kéluamide, glycolate de guanidine...).

-#gt; Camoufler les lésions du visage et de la lisière du cuir chevelu avec des soins couvrants et maquillants non comédogènes, non gras.

- Sur le cuir chevelu

-#gt; Proposer un shampooing enrichi en actifs kératolytiques (AHA), kératoréducteurs (acide salicylique, huile de cade...), apaisants (bisabolol, aloès, calendula...), antifongiques et antiseptiques (climbazole, crotamiton, disulfure de sélénium, piroctone olamine, pyrithione zinc). Utiliser en complément du traitement 2 à 3 fois par semaine et laisser poser au moins trois minutes.

-#gt; Alterner avec un shampooing doux.

-#gt; Afin d'éliminer les plaques et les squames épaisses, étaler deux fois par semaine un masque-crème traitant. Selon l'intensité des plaques, laisser poser de 15 minutes à 1 heure.

-#gt; Pour les adeptes des lotions, il existe des formules assainissantes et apaisantes en massage quotidien sur le cuir chevelu sec ou mouillé (sans rinçage).

-#gt; Sécher les cheveux délicatement avec une serviette.

- Sur le tronc

-#gt; Limiter les douches à une par jour.

-#gt; Eviter les savons antiseptiques liquides, les gels douche, les sels de bains parfumés.

-#gt; L'application du shampooing spécifique dermatite séborrhéique peut être étendue au corps.

Vos conseils au quotidien

-#gt; Ne pas « s'enfermer » dans la maladie. La dermatite séborrhéique a des connotations négatives (mauvaise hygiène, peur d'une contagiosité...) de par ses manifestations inesthétiques. Orienter si nécessaire vers une consultation spécialisée (psychologue, psychiatre...).

-#gt; Suivre les traitements assidûment (médicamenteux ou dermocosmétiques).

-#gt; Se laver les mains après chaque application de crème, lotion, gel moussant ou shampooing.

-#gt; Attention aux tics de grattage qui aggravent les lésions et lèsent davantage une peau déjà fragilisée !

-#gt; Eviter les bains trop chauds et sécher la peau par tapotements sans frotter.

-#gt; Les expositions solaires améliorent ponctuellement les manifestations de la dermatite séborrhéique mais nécessitent au préalable l'application d'un soin protecteur d'indice 30 et plus, et le respect des règles classiques d'exposition.

-#gt; L'alcool, le stress, les régimes hypercaloriques, le tabac sont à proscrire.

POUR APPROFONDIR : Des lésions bénignes mais un préjudice esthétique important

LES LOCALISATIONS

Récidivante, inesthétique, la dermatite séborrhéique survient surtout chez les hommes de 18 à 40 ans et chez le nourrisson.

Manifestations cliniques

Les lésions bénignes se manifestent par des plaques érythémateuses aux contours imprécis associées à des squames jaunâtres plus ou moins grasses et plus ou moins épaisses. Ces lésions sont souvent prurigineuses et s'accompagnent parfois d'une sensation de brûlure superficielle. Selon le degré de l'atteinte (cuir chevelu), il peut se dégager une odeur désagréable.

Physiopathologie

- La levure saprophyte Malassezia

Son action s'exerce vraisemblablement par un mécanisme immunologique et pro-inflammatoire.

- La séborrhée

Malgré le terme dermatite séborrhéique, le rôle pathogène de la séborrhée n'est pas réellement démontré. La localisation préférentielle au niveau des zones riches en glandes sébacées explique qu'un dysfonctionnement sébacé soit mis en avant.

- L'immunité

Son implication n'est pas claire.

Schéma thérapeutique

Il associe un traitement antifongique local (kétoconazole, ciclopiroxolamine, bifonazole) et/ou du lithium (gluconate de lithium) et/ou un traitement dermocorticoïde.

Les traitements oraux (kétoconazole, isotrétinoïne à faible dose hors AMM) sont prescrits de manière exceptionnelle lors de dermatites séborrhéiques profuses (VIH) résistantes au traitement local.

EN PRATIQUE : LA DERMATITE ATOPIQUE

AU COMPTOIR : « J'ai arrêté le traitement anti-eczéma de mon fils »

« Depuis trois semaines, l'eczéma de mon fils va mieux. J'ai donc arrêté le soin hydratant et la cortisone. »

Votre réponse

« Il est possible d'arrêter les corticoïdes mais seulement sur l'avis de votre médecin. Même pendant les périodes de rémission, la peau de votre enfant reste très sèche. Il faut continuer à la masser quotidiennement avec un soin hydratant. »

La dermatite atopique est chronique et nécessite des soins quotidiens, pendant des années. L'objectif consiste à réparer et protéger la peau tout en minimisant les agressions. Un enfant atopique peut vivre comme les autres, en respectant simplement certaines précautions. Le traitement repose sur l'application de corticoïdes. Il doit s'accompagner de soins dermocosmétiques et de mesures d'hygiène.

Produits de toilette

La douche et le bain éliminent une partie des germes auxquels l'enfant atopique est sensible et lui procurent un moment de relaxation. Ils préparent l'application de soins locaux.

-#gt; Préférer un bain de 5 à 10 minutes. Plus long, il dessèche la peau.

-#gt; La température doit être tiède (35-36°). Trop chaude, elle provoque ou réactive les démangeaisons.

-#gt; Proposer un pain dermatologique surgras, un gel sans savon, une huile de bain (elle complexe le calcaire) ou une émulsion lactée non moussante.

-#gt; Rincer abondamment (sauf le bain émollient).

-#gt; Sécher par tamponnements sans frotter.

Soins hydratants

Les crèmes émollientes s'utilisent en complément du traitement médical lors des poussées ou seules pendant la phase de rémission. Elles s'appliquent de préférence après le bain, lorsque la peau est encore un peu humide. Il est possible de les étaler après le traitement dermocorticoïde.

Elles combattent la sécheresse cutanée, restaurent la fonction protectrice de l'épiderme vis-à-vis des agresseurs externes (allergènes), limitent la perte en eau responsable de l'aspect sec et diminuent l'application de dermocorticoïdes.

- Le massage émollient

-#gt; Les crèmes s'appliquent toujours en petite quantité (mieux vaut 2 fois par jour en petite quantité que 2 fois par semaine en couche épaisse).

-#gt; Ne pas frictionner la peau mais effectuer un massage léger après avoir chauffé l'émollient entre les mains.

-#gt; Allonger l'enfant puis masser en effleurant la peau avec de larges mouvements. Commencer par les membres inférieurs (chevilles, cuisses) puis passer aux poignets, aux aisselles et au tronc, sans oublier le dos.

-#gt; Continuer vers la nuque, les oreilles puis le visage.

-#gt; Si nécessaire, appliquer l'émollient avec le bout des doigts sur les paupières, la bouche et les commissures des lèvres.

- Ce que les produits doivent contenir

Les trois principaux problèmes de la peau à tendance atopique sont la sécheresse, l'inconfort et l'irritation (rougeurs). Il sont combattus par :

-#gt; des actifs hydratants qui fixent l'eau avec des humectants (glycérol, sorbitol) et les NMF (acides aminés), retiennent l'eau avec des agents filmogènes (hyaluronate de sodium, vaseline, squalènes, cires végétales, animales) et reconstruisent la barrière cutanée (céramides, phospholipides contenus dans des huiles végétales issues du blé, de l'onagre, de la bourrache) ;

-#gt; des actifs apaisants : eaux thermales, glycocolle, allantoïne...

Vêtements

L'enfant ne doit pas être trop couvert ; l'augmentation de la chaleur cutanée favorise le prurit et les excoriations. Les vêtements irritants en contact avec les zones lésées ou favorisant la transpiration sont à bannir. Préférer le coton. Utiliser une lessive douce en quantité limitée, sans phosphate (savon de Marseille en paillettes).

Allergènes et environnement

Maintenir la température de la chambre à 19° au maximum et éviter les atmosphères enfumées et trop sèches.

Penser aux allergènes potentiels (poussières, poils et plumes, acariens, pollens...).

Proposer un traitement acaricide en spray, conseiller d'aspirer la chambre et le salon régulièrement.

Procéder au lavage des draps et des couvertures chaque semaine (60 °C).

Au soleil

Les signes de l'atopie cutanée s'améliorent en été. Respecter les règles d'exposition (plus particulièrement en ce qui concerne les enfants).

-#gt; Pas d'exposition entre 11 et 16 heures.

-#gt; Penser à la panoplie « T-shirt, lunettes, chapeau ».

-#gt; Appliquer toutes les deux heures un soin photoprotecteur d'indice élevé contenant des écrans minéraux.

Alimentation

Aucun régime n'est justifié en l'absence d'un bilan allergique pertinent. Des réactions (rougeurs autour de la bouche) avec des aliments tels que les tomates crues, les fruits, le fromage ainsi que la survenue de troubles digestifs sont à surveiller.

Les recommandations récentes préconisent une diversification après l'âge de 6 mois révolus chez tous les nourrissons, quels que soient leurs antécédents familiaux d'atopie.

L'allaitement maternel prolongé doit être favorisé.

Chez l'enfant à terrain atopique, l'introduction des aliments à fort potentiel allergisant est différé après l'âge de un an pour l'oeuf, les poissons, le kiwi. L'arachide et les fruits à coque ne sont proposés qu'à partir de 4 ou 5 ans.

POUR APPROFONDIR : Une dermatose inflammatoire et prurigineuse

LES LOCALISATIONS

La dermatite atopique ou eczéma constitutionnel est une dermatose chronique, prurigineuse, inflammatoire. Elle évolue par poussées, touche les enfants dès 3 mois. Elle survient sur un terrain dit atopique qui associe asthme, rhume des foins, conjonctivite allergique. Ce terrain se transmet génétiquement. La prévalence a triplé en 30 ans dans les pays industrialisés. L'environnement, l'exposition aux allergènes inhalés et aux allergènes alimentaires la font augmenter. Le stress est un facteur aggravant. La dermatite atopique disparaît dans 70 % des cas avant l'âge de 3 ans.

Manifestations cliniques

Elles associent des plaques rouges, une peau très sèche et des démangeaisons importantes. Au cours des poussées, la rougeur est recouverte de petites vésicules dont la rupture aboutit à un suintement suivi de croûtes. Dans les lésions chroniques, la peau se lichénifie.

Physiopathologie

La dermatite atopique est multifactorielle. Elle met en jeu des facteurs génétiques, immunitaires (augmentation des IgE sériques), une déficience de la barrière cutanée (l'anomalie du métabolisme des acides gras essentiels provoque une augmentation de la perte insensible en eau et une présence fréquente de Staphylococcus aureus dans 90 à 100 % des cas).

Schéma thérapeutique

Le traitement de la dermatite atopique repose sur :

- une corticothérapie locale pour lutter contre les poussées inflammatoires ;

- des anti-infectieux en cas de surinfection bactérienne (antibiotiques locaux, oraux, antiseptiques) qui réduisent le portage de S. aureus ;

- des anti-H1 sur de courtes durées en cas de prurit important ;

- des immunosuppresseurs comme le tacrolimus (Protopic).

EN PRATIQUE : LE PSORIASIS

AU COMPTOIR : « Les plaques situées sur le bord du cuir chevelu me gênent »

« J'ai tendance à beaucoup gratter les lésions de mon psoriasis situées au bord des cheveux. J'ai peur de perdre mes cheveux et d'avoir des cicatrices.

Que puis-je appliquer en plus de mon traitement médicamenteux ? »

Votre réponse

« Le psoriasis n'entraîne pas de chute de cheveux et ne laisse pas de cicatrices. Evitez d'arracher les squames et de léser la peau alentour. Ce tic aggrave et favorise l'étendue des lésions. Utilisez dans un premier temps un shampooing dit kératolytique qui permet le décapage des lésions. Appliquez ensuite un soin réducteur qui limite la réapparition des plaques. »

Les informations à recueillir

Pour affiner son conseil, il faut savoir :

- depuis combien de temps le psoriasis est apparu ;

- où les plaques sont localisées (coudes, genoux, mains, région lombosacrée) ;

- quels types de soins émollients ont déjà été appliqués ;

- si une cure thermale a déjà été suivie ;

- si la personne protège bien sa peau lorsqu'elle s'expose au soleil ;

- quels ont été les médicaments prescrits.

L'image de soi

Récidivant et inesthétique, le psoriasis retentit sur la qualité de vie et entraîne une dévalorisation de l'image de soi.

Les poussées succèdent aux rémissions qui ne sont généralement que temporaires.

Même si les manifestations de cette affection sont déstabilisantes, il est important d'aider le patient à relativiser et à dédramatiser : insister sur l'observance du traitement, signaler l'intérêt des soins hydratants et émollients, et orienter si nécessaire vers un soutien psychologique.

La vie au quotidien

-#gt; Déconseiller la prise de café, thé, alcool.

-#gt; Eviter le port de vêtements qui exercent un frottement ou une pression sur la peau. Privilégier les habits amples et confortables (coton, lin, soie).

-#gt; Proscrire le tabac.

-#gt; Eviter la prise de poids (surtout en cas d'atteinte des plis).

-#gt; Conseiller éventuellement par voie orale une supplémentation en oméga-3. L'effet sur l'inflammation pourrait améliorer les plaques du psoriasis.

Soins pour le cuir chevelu

Synthétisés en excès, les kératinocytes atteignent en accéléré la surface cutanée. Leur maturation incomplète aboutit à la formation de squames.

L'objectif est :

- de désépaissir la couche cornée (effet kératolytique) et de la ramollir afin d'apporter de la souplesse (effet émollient) ;

- de normaliser la kératinisation du cuir chevelu ;

- d'apaiser les rougeurs et le prurit.

-#gt; Appliquer la veille du shampooing (ou 30 minutes avant) une crème ou un baume à base d'urée (30 %), 2 fois par semaine (ou plus si nécessaire). Laisser poser un petit quart d'heure puis rincer abondamment.

-#gt; Faire ensuite un shampooing réducteur (goudrons végétaux type cade, pin, ichtyol) et kératolytique (urée, acide salicylique, alphahydroxyacides, lactate d'ammonium). Laisser poser de 3 à 5 minutes, procéder à une deuxième application, rincer le cuir chevelu à l'eau tiède et sécher sans frotter.

-#gt; Alterner de temps en temps avec un shampooing doux enrichi en actifs apaisants (bisabolol, aloès, calendula).

-#gt; Attention à l'utilisation trop rapprochée de soins traitants (3 à 4 fois par semaine au lieu de une à deux fois recommandées), le risque étant d'aggraver l'inflammation !

-#gt; Eviter tout contact avec les yeux et les muqueuses.

-#gt; Manier le peigne et la brosse avec précaution (possibilité d'irritations).

Soins pour le corps

-#gt; Eviter les savons, les détergents agressifs, les produits alcoolisés, astringents, les gels, le rinçage à l'eau du robinet si elle est très calcaire.

-#gt; Lorsque l'atteinte concerne le cuir chevelu et le corps, élargir l'application du baume kératolytique pour cheveux (15 à 20 minutes de pose) aux zones concernées.

-#gt; Préférer un bain (pas trop chaud) avec une huile de bain émolliente et/ou un pain dermatologique.

-#gt; Sécher la peau par tapotements sans frotter puis étaler un soin (lait ou crème) émollient kératoréducteur une à deux fois par jour, en prenant soin de bien faire pénétrer par un massage doux et prolongé.

-#gt; En cas de psoriasis des mains, porter des gants pour la vaisselle et le ménage de manière à éviter le contact avec les détergents. Bien hydrater ses mains après chaque lavage.

-#gt; Penser aux pulvérisations d'eau thermale pour calmer les démangeaisons.

-#gt; Contrairement à l'atteinte du cuir chevelu, le visage est une des localisations les plus rares du psoriasis (car il est exposé régulièrement aux ultraviolets).

POUR APPROFONDIR : Une affection non contagieuse

LES LOCALISATIONS

Le psoriasis est une maladie chronique non contagieuse qui alterne poussées et phases de rémission. La lésion typique est une plaque inflammatoire recouverte de squames blanchâtres se détachant en fines pellicules. Fréquent, il touche près de 5 % de la population en France, survient à tous les âges et atteint les deux sexes de manière identique. La sévérité de la maladie est variable d'un patient à l'autre.

Manifestations cliniques

La topographie des lésions est importante pour confirmer le diagnostic.

Le plus souvent, elles siègent sur les faces d'extension des membres : les coudes, les bords cubitaux des avant-bras, les genoux, le cuir chevelu et la région lombosacrée.

Le psoriasis peut également se localiser sur les ongles, le visage, les mains, les pieds, dans les plis sous-mammaires, axillaires, ombilicaux, interfessiers. Au niveau du cuir chevelu, les lésions peuvent toucher les tempes, la lisière des cheveux au front et à la nuque. Parfois, le cuir chevelu est recouvert de croûtes épaisses formant un casque.

Physiopathologie

L'origine de la maladie reste inconnue. Elle est liée à l'interaction de facteurs :

-#gt; génétiques : 30 % des cas de psoriasis sont familiaux ;

-#gt; immunologiques ;

-#gt; environnementaux : stress, choc, épisodes infectieux rhino-pharyngés, médicaments (bêtabloquants, sels de lithium, interféron alpha, antipaludéens de synthèse...), alcool, tabac, traumatisme cutané, expositions solaires (aggravation du psoriasis dans 5 à 10 % des cas).

Schéma thérapeutique

Le traitement local seul concerne les formes relativement peu étendues et non compliquées. Il repose sur :

-#gt; les agents kératolytiques et réducteurs ;

-#gt; les dérivés de la vitamine D (calcipotriol, tacalcitol, calcitriol) ;

-#gt; les dermocorticoïdes ;

-#gt; les rétinoïdes (tazarotène) ;

-#gt; les agents émollients.

Le traitement par voie générale (rétinoïdes, ciclosporine, méthotrexate et bientôt éfalizumab) est réservé aux formes les plus sévères.

La photothérapie s'adresse aux formes étendues de la maladie (plus de 40 % de la surface corporelle).

EN PRATIQUE : LA ROSACÉE

AU COMPTOIR : « Malgré mon traitement, les rougeurs restent »

« Le médecin m'a prescrit un traitement pour la rosacée. Pourtant, après le repas, mes joues me brûlent et tiraillent. Cela s'accentue lorsque je vais dehors. »

Votre réponse

« Côté repas, limitez les mets épicés qui font rougir votre peau déjà fragilisée.

Côté soins, voici une crème hydratante antirougeurs à appliquer matin et soir après avoir nettoyé votre visage avec cette solution micellaire suivie d'une pulvérisation d'eau thermale. Vous pouvez renouveler l'application dans la journée. Protégez également votre visage contre les écarts de température. »

Gênantes, les rougeurs de la rosacée évoluent par poussées et peuvent devenir permanentes. Le but est de prévenir ces flushs en identifiant les circonstances favorisantes et de conseiller des soins décongestionnants qui abaissent le seuil de réactivité cutanée.

Il est important d'appliquer des formules hypoallergéniques contenant un minimum de matières premières rigoureusement sélectionnées pour leur tolérance.

Une toilette douce

-#gt; L'eau, de surcroît calcaire, est un facteur d'agression.

-#gt; Des gestes très doux doivent être adoptés afin de ne pas sensibiliser ou irriter davantage la peau.

-#gt; Proscrire le savon, l'eau du robinet, les lotions alcoolisées. Eviter également les gommages (au grand maximum une fois par mois).

-#gt; Choisir une émulsion nettoyante douce ne nécessitant pas de rinçage, une gelée micellaire, puis terminer avec une pulvérisation d'eau thermale en tamponnant sans frotter.

Apaiser et protéger

Les veinotoniques locaux sont recommandés.

-#gt; Utiliser matin et soir une crème hydratante à la fois protectrice et apaisante (énoxolone, allantoïne, calendula) enrichie en actifs veinotoniques (marronnier d'Inde, mélilot, fragon, ginkgo, vigne rouge, myrtille...) et en filtres UV. Renouveler les applications plusieurs fois dans la journée en période de crise.

-#gt; Etaler régulièrement (une fois par semaine) un masque hydratant et décongestionnant.

-#gt; Limiter les expositions solaires et proposer un soin d'indice 50 et plus, sans parfum.

Masquer les imperfections

Il est possible d'atténuer les rougeurs avec un stick de couleur verte. On peut ensuite étaler une crème ou un fond de teint légers.

POUR APPROFONDIR : Une affection vasculaire fréquente et féminine

L'acné rosacée ne correspond pas à une atteinte du follicule pilosébacé. Cette affection vasculaire fréquente touche 2 à 3 % de la population, surtout les femmes en périménopause.

Manifestations cliniques

La rosacée évolue sur plusieurs années, par poussées, et est aggravée par des facteurs déclenchants : température, alcool, exposition solaire...

- Stade 1 : les flushs

L'érythrose est provoquée par la dilatation brutale des artérioles du visage qui prend un aspect rouge vif.

- Stade 2 : la couperose

Elle traduit un érythème permanent avec des télangiectasies et un oedème plus ou moins important, localisé au niveau des joues et du front.

- Stade 3 : l'inflammation

Les papulopustules apparaissent sans atteinte du follicule pilosébacé.

- Stade 4 : le rhinophyma

Il touche surtout l'homme : nez rouge, bosselé, avec hyperplasie sébacée.

Une atteinte des yeux est possible.

Schéma thérapeutique

Il faut d'abord veiller à supprimer les éléments déclenchants.

Le traitement médicamenteux fait ensuite appel aux tétracyclines dans le cas de poussées pustuleuses, au métronidazole en comprimés avec relais par la forme locale et à l'isotrétinoïne (dans le cas d'un rhinophyma débutant).

Les collyres à base d'acide hyaluronique peuvent réduire la sensation de sécheresse oculaire.

EN PRATIQUE : L'ACNÉ SÉVÈRE

AU COMPTOIR : « L'isotrétinoïne par voie orale me dessèche la peau »

« Je prends depuis un mois de l'isotrétinoïne. Mes boutons d'acné disparaissent petit à petit mais j'ai la peau archisèche. Je voudrais pourtant m'exposer au soleil. »

Votre réponse

« Il est normal que votre peau soit très sèche, justement parce que vous suivez bien votre traitement. Si vous appliquez cette crème réparatrice et très hydratante, vous allez atténuer la sensation d'inconfort. Passez également ce stick nourrissant sur vos lèvres.

Le soleil ne vous est pas totalement interdit. Il est possible de vous exposer en continuant ou en réduisant votre traitement, sur avis médical et en appliquant une protection solaire d'indice élevé. »

Pourquoi des soins complémentaires

Efficaces pour réduire les lésions de l'acné sévère, les traitements à base d'isotrétinoïne ont un revers ; ils fragilisent l'équilibre cutané de la peau.

En effet, la molécule agit en inhibant la sécrétion sébacée et en diminuant les lipides épidermiques.

Très vite, la peau devient rugueuse, sensible et se dessèche plus ou moins intensément.

Le patient se plaint de tiraillements, de rougeurs diffuses, d'un manque de souplesse et parfois d'un état desquamatif.

Par voie locale, l'érythromycine, le peroxyde de benzoyle, la trétinoïne et ses dérivés peuvent entraîner des irritations cutanées.

Produits de toilette

Ils doivent débarrasser la peau de ses salissures, sans l'irriter.

-#gt; Privilégier un gel nettoyant sans savon ou une solution micellaire sans rinçage qui respecte le pH.

-#gt; Vaporiser ensuite une eau thermale afin d'atténuer l'irritation et d'apporter vite une sensation de confort.

-#gt; Proscrire l'usage de produits abrasifs.

-#gt; Eviter les soins contenant de l'alcool ou du savon ordinaire.

Gels désincrustants et masque

En complément, en début de traitement (uniquement lorsque la peau n'est pas sensible), proposer une fois par semaine un gel désincrustant ou exfoliant et un masque.

-#gt; Avec le gel désincrustant à base de microbilles, masser les zones médianes du visage humidifié par mouvements circulaires, tout en évitant le contour des yeux.

-#gt; Le masque choisi à base de kaolin, de talc ou d'argile absorbe les impuretés.

Soins hydratants

-#gt; Hydrater matin et soir le visage avec un soin non comédogène, non gras et non occlusif, compensateur, émollient et restructurant.

-#gt; Adoucir les lèvres fendillées et abîmées avec un stick à base de cold-cream, vitamines F, E, allantoïne.

-#gt; Hydrater les yeux (collyre).

Camouflage des imperfections

Quel que soit le degré de sévérité de l'acné, il est important de conseiller un maquillage léger harmonieux.

Une quantité très faible de produit correcteur (en stick ou en crayon) suffit généralement à masquer un simple défaut.

Pour une acné sévère, étaler à l'aide d'une éponge humidifiée une crème couvrante (compacte ou non, teintée et sans huile) sur l'ensemble du visage. Tapoter du bout des doigts cette même crème sur les boutons.

A éviter

-#gt; Le savon de Marseille qui, au contact de l'eau, entraîne un pH basique irritant et desséchant pour la peau.

-#gt; La trituration des lésions (risque de cicatrice).

-#gt; Des soins kératolytiques ou kératoréducteurs avant une exposition solaire et lors d'un traitement par isotrétinoïne (peau sensibilisée).

-#gt; Des nettoyages de peau trop fréquents.

-#gt; Les huiles démaquillantes, les laits 2 en 1, les produits de toilette pour bébés, les crèmes trop riches en lipides qui laissent en surface un résidu trop gras et finissent par obstruer les pores.

-#gt; Les produits dits « cache-bouton » teintés et comédogènes.

POUR APPROFONDIR : L'acné concerne six millions d'adolescents

L'acné touche huit jeunes sur dix entre 10 et 15 ans et dure en moyenne trois ans. C'est une maladie du follicule sébacé. Elle se localise donc là où la concentration en glandes sébacées est élevée : visage, haut du dos et des épaules, nuque, thorax.

Du comédon au nodule

Les lésions d'acné sont de deux types.

- Lésions rétentionnelles

Il s'agit de comédons fermés ou points blancs pouvant évoluer vers des comédons ouverts (points noirs) situés dans les orifices des follicules sébacés.

- Lésions inflammatoires

Il s'agit de papules, pustules, nodules ou kystes.

-#gt; Les papules sont des élevures rouges et fermes.

-#gt; Les pustules correspondent à un soulèvement épidermique plus gros contenant du pus.

-#gt; Les nodules sont des lésions rouges violacées profondes.

-#gt; Les kystes résultent de la réunion de plusieurs nodules.

Trois conditions indispensables

- L'hyperséborrhée

Lors de la puberté, l'organisme produit en quantité abondante des androgènes, la plus connue étant la testostérone. Rendue active après sa transformation en dihydrotestostérone sous l'action de la 5-alpharéductase, elle provoque une hypertrophie des glandes sébacées. La production de sébum est accélérée.

- L'hyperkératinisation du follicule pileux

Les parois du canal folliculaire reliant la glande sébacée à la surface de la peau s'épaississent et aboutissent à la formation d'un véritable bouchon qui obstrue le canal pilosébacé et empêche l'évacuation du sébum.

- La prolifération bactérienne

Dans le pore obstrué, un bouleversement de la flore épidermique se produit. Levures (Pityrosporum ovale) et germes (Staphylococcus epidermis) colonisent les microkystes. Propionibacterium acnes trouve dans la glande sébacée un milieu idéal pour proliférer.

Schéma thérapeutique

- Par voie orale : les cyclines, l'isotrétinoïne, le gluconate de zinc, les traitements hormonaux.

- Par voie locale : la vitamine A acide (ou trétinoïne), le peroxyde de benzoyle et les antibiotiques (érythromycine et clindamycine).

COMMUNIQUEZ ! CONSEILS ASSOCIÉS AUX PATHOLOGIES DERMATOLOGIQUES

Le thème

#gt; L'événement : maladies de la peau

#gt; Les produits : les gammes

de dermopharmacie

#gt; Le message : des soins adjuvants

aux traitements existent

#gt; La couleur : bleu

Les fournitures

- 3 plots transparents de hdivs différentes

- 2 colonnes à bulles

- Un panneau de contrecollé ou polystyrène extrudé

- Tresse de laiton ou cordage en nylon

- Plastique transparent bleu en rouleau

- Panneaux recouverts de tissu ou peints à l'acrylique

- Papier autocollant pour imprimante ou lettres adhésives

Les slogans

- « Maladies de la peau, des solutions sur mesure »

- « Votre peau le vaut bien »

- « Aidez votre peau à guérir plus vite »

RÉALISEZ VOTRE VITRINE

Composition de la vitrine

Cette vitrine consacrée aux soins de dermopharmacie destinés à apaiser les peaux atteintes de psoriasis, de dermatite séborrhéique ou d'acné, doit évoquer la pureté par la couleur bleue au fond au au sol. La dominante bleue, la transparence et les colonnes à bulles évoquent l'élément aqueux, pour un positionnement « hygiène ».

Implantation des produits

Disposez votre proposition de produits sur trois plots transparents de hdivs différentes et clairement identifiés précisant la ligne de conduite en trois étapes : laver, apaiser, hydrater.

Réalisation du décor

Agrafez les panneaux entre eux. Encollez le tout si vous optez pour un revêtement en tissu.

Pour l'accrochage au plafond, afin d'éviter que l'ensemble ne se courbe faites courir une bande de papier collant au dos (1) sur les fils en nylon répartis sur la longueur des panneaux.

Malin !

- Fabriquez vous-même les lettres en les imprimant en couleur sur du papier autocollant.

- Autre solution : des lettres adhésives.

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Médiatisation : recherchez la synergie

Face aux pathologies dermatologiques, les patients sont non seulement demandeurs de conseils mais aussi ouverts à la vente associée. Les produits de dermopharmacie obéissent à des règles particulières. La complexité des problèmes traités nécessite de l'espace et si possible un niveau entier par fonction.

Tirer parti d'un plan média

Certains produits de dermatologie, notamment ceux concernant l'acné, font très régulièrement l'objet de campagnes médiatiques en presse ou en télévision. Sachez en tirer parti. Surexposez le produit concerné au sein même du rayon, durant la période « chaude » de la campagne. Idéalement, reprenez dans votre signalisation les mêmes termes que ceux utilisés dans la communication du laboratoire, tout en gardant une information spécifique sur la fonction du produit (« soulage et apaise », « calme les démangeaisons »...).

Vous pouvez également développer des animations conseil durant ces mêmes campagnes. Dédiez à cet effet un meuble bien en vue du public, sur lequel vous pourrez traiter chaque mois d'un thème différent : dermatite atopique, séborrhéique, acné, psoriasis... Définissez les fonctions des produits complémentaires au traitement de la pathologie et sélectionnez une référence par fonction du produit : émollient, produit lavant, hydratant, camouflant, solaire...

Réservez un niveau pour chaque type de produit et indiquez explicitement son rôle sur la signalétique de la tablette.

S'il est acquis que ces animations contribuent au développement des ventes et agissent à moyen et long terme sur l'image professionnelle de l'officine, elles demandent du temps pour être correctement préparées. Bâtissez avec l'ensemble de l'équipe officinale une fiche conseil à laquelle se référer. Elle reprend le problème, les symptômes, la cause et la solution proposée par votre officine. Une fiche produit fixée sur chaque étagère résume quant à elle la fonction de la référence choisie, ses spécificités et son mode d'action.

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Parce que leur peau le vaut bien

Problème cutané aigu ? Rappelez qu'il peut être lié à des soins inadaptés.

Rester constructif

Dans le souci de préserver le capital santé de vos patients, proposez d'effectuer, en accord avec eux, un « diagnostic de leurs soins corporels » afin de voir ce qui peut être amélioré. Cela passe par deux questions : « Est-ce la première fois que vous utilisez le traitement ? », « Faites-vous encore beaucoup de crises ? » C'est un bon moyen détourné pour évoquer le produit lavant. Votre réponse, si le soin n'est pas adapté, ne doit pas être péremptoire : « D'accord, mais il serait préférable de faire ceci car... »

Ces questions permettent d'ouvrir la discussion sur les soins d'hydratation en mettant en avant leur utilité pour éviter les crises et ralentir leur impact.

Pour l'acné, n'oubliez jamais de poser la question : « Et le traitement, il ne dessèche pas trop la peau ? » La réponse étant en général positive, il ne vous reste plus qu'à parler d'hydratation.

Contourner l'objection

Les soins non remboursés sont l'un des phénomènes récurrents lors de la délivrance d'une ordonnance de dermatologue. Pour le malade, il est tentant de douter de leur utilité et de n'accepter que les médicaments pris en charge par la Sécurité sociale. Le premier écueil à éviter est d'attaquer « bille en tête », en disant : « Non, surtout pas, il faut acheter ces produits sinon vous prenez un risque. De toute façon, c'est écrit sur l'ordonnance. » Montrez plutôt que vous comprenez les freins : « Pouvez-vous m'expliquer ce qui vous gêne ? » Première possibilité : les produits ont déjà été achetés mais n'ont pas été utilisés par manque de motivation ou faute d'explication. Votre « mission santé » : convaincre de leur utilité. Seconde possibilité : « C'est trop cher. » Recherchez une alternative : « Je comprends, mais votre peau en a vraiment besoin. Mon but n'est pas de vous vendre n'importe quoi. Nous avons référencé une gamme sensiblement équivalente à ce qui vous est recommandé par votre médecin. Son prix est volontairement plus étudié. Si vous le voulez bien, je vais vous la présenter. »

DOCUMENTEZ-VOUS

LIVRES

La dermatite séborrhéique

Pr Carl Gemetti, Edouard Grosshans, Gérard Lorette, sous la coordination de Philippe Berbis, collection « Références Santé », éditions Privat

Rédigé par quatre dermatologues, ce titre de la collection « Références Santé » apporte des données précises sur cette pathologie connue depuis près d'un siècle. Richement illustré, il traite également de la prise en charge thérapeutique.

Thérapeutique dermatologique

Drs Olivier Chosidow, Hervé Bachelez, Selim Aractingi, Christine Bodemer et Pascal Joly, sous la direction du Pr Dubertret, collection « Médecine Science », éditions Flammarion

La première partie de ce livre, agrémentée de photos couleurs, est consacrée aux maladies de la peau et à leurs traitements, chacune étant abordée par ordre alphabétique. La seconde partie détaille tous les traitements mis à la disposition des médecins.

Qualité de vie et dermatologie

Coordination Jean Jacques Grob, éditions John Libbey Eurotext

La demande des patients évolue. Le soulagement transitoire n'est plus suffisant, l'amélioration du bien-être et la restitution du confort de vie prévalent. La cosmétologie n'échappe pas à cette mouvance. Cet ouvrage fait le point sur la notion de qualité de vie. Après des généralités, place au vif du sujet : onze pathologies dermatologiques sont alors évaluées.

Les produits cosmétiques, mieux les connaître et mieux les choisir

Editions 60 Millions de consommateurs, Institut national de la consommation

Disponible gratuitement auprès de l'Institut national de la consommation, d'associations de consommateurs mais également téléchargeable dans son intégralité sur http://www.conso.net, ce guide apporte un éclairage sur la réglementation et les critères de qualité des produits cosmétiques.

INTERNET

Monpso

http://www.monpso.net

Elaboré par Leo Pharma, ce site aide à comprendre la maladie psoriasique. L'internaute peut naviguer sur plusieurs modules. « Le patient virtuel » permet de découvrir les formes et sièges des lésions du psoriasis, photos à l'appui. « Qu'est-ce que le pso ? » permet de s'informer sur la physiopathologie de la maladie, les types, facteurs et classifications. « En savoir plus » livre des informations sur les traitements, les cosmétiques et la dimension psychologique de l'affection.

Le nourrisson

La dermatite séborrhéique peut débuter au cours du premier mois de la vie. Elle se manifeste par des croûtes jaunes (croûtes de lait) localisées au niveau du cuir chevelu et du visage. L'atteinte du siège et des plis axillaires est possible avec un aspect rouge sombre vernissé. La maladie peut évoluer vers une atteinte diffuse de toute la peau (érythrodermie de Leiner-Moussous). L'évolution de la dermatite séborrhéique est le plus souvent spontanément favorable avant l'âge de 4 mois.

-#gt; Au niveau du cuir chevelu : ramollir les croûtes avec des crèmes traitantes spéciales (Kélual, Stelaker...) puis nettoyer le cuir chevelu avec un shampooing qui ne pique pas les yeux et le rincer abondamment.

-#gt; Au niveau du siège : lavage doux avec un pain ou gel surgras après chaque selle. Bien sécher et rincer. Changer les couches (coton) régulièrement puis appliquer une pâte à l'eau ou une crème protectrice. Un bain par jour s'avère suffisant.

La solution de Milian et l'éosine ne sont plus à conseiller (peu antiseptiques et colorantes).

A éviter

-#gt; Les bains de piscine en période de poussée.

-#gt; L'eau du bain ou de la douche trop chaude.

-#gt; Les savons trop détergents, les bains moussants.

-#gt; Le latex (caoutchouc) pour les tétines de biberon.

-#gt; Le synthétique, la laine, les étiquettes qui démangent.

-#gt; Les assouplissants.

-#gt; Les peluches dans le lit et la moquette.

Et les probiotiques ?

Certains chercheurs évoquent l'implication probable de la colonisation bactérienne digestive dans l'orientation des réponses immunes vis-à-vis des infections et des allergies. Une faible exposition aux bactéries digestives de type lactobacilles serait associée à une majoration du risque atopique. D'où la proposition de supplémenter en probiotiques afin de renforcer la barrière naturelle qu'est la flore digestive.

Cependant, d'après la conférence de consensus de janvier 2005 sur la dermatite atopique, « il est prématuré de recommander l'administration de probiotiques à titre préventif chez la femme enceinte ou chez le nourrisson à risque atopique. A titre curatif également ».

Les dermocorticoïdes

L'application de crèmes ou de pommades n'expose pas les enfants ou les adultes aux effets secondaires systémiques si l'on respecte les conseils du médecin. Ces dermocorticoïdes ne permettent pas la guérison définitive mais contrôlent efficacement les réactions inadaptées du système immunitaire.

-#gt; Ne pas démarrer ni arrêter un traitement dermocorticoïde sans l'avis du médecin. Ne pas renouveler le traitement sans une nouvelle évaluation du médecin.

-#gt; Appliquer le dermocorticoïde sur une peau nettoyée et sèche.

-#gt; Ne pas appliquer le dermocorticoïde destiné aux lésions du corps sur le visage, et vice versa.

-#gt; Ne pas l'étaler sous les couches (effet occlusif).

-#gt; Se limiter aux seules surfaces atteintes (ni trop, ni trop peu) en massant doucement pour faire pénétrer.

-#gt; Indiquer au médecin le nombre de tubes utilisé.

Le soleil est bénéfique

Les effets de l'exposition lumineuse naturelle et artificielle sont bénéfiques. La puvathérapie (psoralène + UVA) permet de blanchir les lésions dans 80 % des cas. Un climat sec et ensoleillé profite aux patients atteints d'une forme bénigne, à condition d'éviter les coups de soleil. L'application d'un soin solaire de texture adaptée (crème pour le visage, lait pour le corps) d'indice 50 et + et le port de lunettes sont fortement recommandés.

De l'intérêt des émollients

Les émollients sont un traitement d'appoint important car ils permettent une meilleure pénétration des autres actifs. Ils sont particulièrement utiles dans le psoriasis du cuir chevelu où la pénétration des dermocorticoïdes ne peut se faire que si l'épaisseur des squames a été réduite au préalable.

L'urée est le type même de l'émollient.

A une concentration égale ou inférieure à 10 %, elle favorise la fixation de l'eau sur les chaînes protéiques (effet plastifiant).

A une concentration supérieure, elle est utilisée pour son effet kératolytique.

Stress et psoriasis

Le stress est largement impliqué dans le déclenchement de la maladie ou de ses poussées. Si le rôle du traumatisme psychique est bien admis, l'existence d'un profil psychologique est beaucoup plus discuté. Les perturbations psychologiques sont plutôt dues au retentissement de la maladie et à ses répercussions quotidiennes.

Facteurs déclenchants ou aggravants

-#gt; Les aliments : épices, fraises, crustacés, café, thé.

-#gt; Le climat : exposition au soleil, au vent, professions de plein air.

-#gt; L'exercice, les émotions, la chaleur.

-#gt; L'alcool.

-#gt; Une intervention esthétique : dermabrasion, abrasion au laser.

-#gt; Les eaux calcaires, l'emploi de cosmétiques inadaptés.

-#gt; Les actifs irritants : rétinoïdes, peroxyde de benzoyle, urée, acide lactique, alphahydroxyacides, acide salicylique, menthe poivrée.

-#gt; Les frottements du visage répétés.

-#gt; L'application de corticoïdes.

Isotrétinoïne et soleil

L'isotrétinoïne entraîne une atrophie des glandes sébacées et une diminution du taux de triglycérides et de squalènes. Elle augmente la fragilité de la couche cornée. Moins épaisse, la barrière cutanée présente une sensibilité accrue aux rayons ultraviolets. Celle-ci se traduit notamment par la survenue plus rapide de coups de soleil. Cette photosensibilité ne doit toutefois pas être confondue avec une phototoxicité ou une photoallergie.

L'isotrétinoïne orale n'est donc pas contre-indiquée l'été mais doit s'accompagner de précautions. Une interdiction totale de soleil au patient acnéique n'est de toute façon pas suivie dans la majorité des cas.

En cas d'effets secondaires importants (sécheresse cutanée, chéilite), le médecin peut envisager une diminution transitoire des doses du médicament, notamment pour un sport de plein air (planche à voile...).

-#gt; Vos conseils

- Un photoprotecteur non comédogène, de préférence sans parfum (si possible waterproof), de coefficient 50+ pour le visage, le corps, sans oublier les lèvres. Il doit être appliqué entre 15 et 30 minutes avant l'exposition, même en présence de nuages, puis toutes les deux heures pour être efficace.

- Prévenir des risques accrus de pigmentation par le soleil, surtout au niveau des lésions cicatricielles, de surcroît chez les peaux mates. La protection solaire est ici essentielle pour son rôle préventif.

- Proscrire les traitements kératolytiques l'été, en association avec l'isotrétinoïne.

- Demander au patient de signaler tout autre traitement médicamenteux (attention au risque de photosensibilisation !).

Un carnet de suivi pour appuyer l'argumentaire

Dans la dermatite atopique, utiliser un carnet de suivi. Au jour le jour, il permet d'évaluer le suivi du traitement : quantités de dermocorticoïdes et de soins hydratants employées. Semaine par semaine, il décrit l'amélioration ou l'aggravation des symptômes de l'eczéma. Incitez les patients à noter les renseignements et à apporter ce carnet lors de chaque consultation. Il s'agit par ailleurs d'un bon moyen de confirmer le réel intérêt des soins complémentaires.

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !