La société de biotechs qui défie le cancer

Oncodesign est installé depuis novembre 2004 sur un site de 3 000 m2 de la périphérie dijonnaise. Une étape décisive pour cette société de biotechnologies dédiée à la recherche de nouvelles thérapies contre le cancer. « Cela correspondait à notre stratégie de développement : regrouper l'ensemble de nos activités sur un seul site pour améliorer la qualité du travail », explique Philippe Gennes, P-DG et fondateur d'Oncodesign. Le bâtiment regroupe les cinq laboratoires (de formulation, de chimie analytique, de biologie cellulaire, de biologie moléculaire et d'anatomopathologie) sur 500 m2 ; une animalerie de 700 m2, qui peut accueillir entre 8 000 et 10 000 rongeurs ; un centre d'imagerie intégré à l'animalerie, des bureaux et de salles de réunion et enfin un amphithéâtre.

Au coeur du pôle de recherche dijonnais.

Oncodesign bénéficie d'un emplacement idéal, à côté même de l'université de Bourgogne où elle a vu le jour en 1995, près de structures de recherches publiques et privées (technopôle Mazen-Sully) et du pôle clinique constitué par le CHU et le Centre de lutte contre le cancer de Dijon.

La société connaît une croissance marquée : son activité, à 80 % tournée vers la prestation de services, s'est élargie. Le chiffre d'affaires est passé de 3,2 millions à 4,8 millions d'euros en 2004, et le nombre de salariés de 38 à 50 (55 d'ici la fin de l'année). « Notre activité repose sur l'évaluation préclinique de l'efficacité des thérapies anticancéreuses proposées à des sociétés biotechnologiques et pharmaceutiques internationales, détaille le P-DG, docteur en pharmacologie. Nous avons élargi notre panel de clients et ceux-ci nous confient également des programmes plus importants. »

Il faut dire que l'entreprise a investi pour répondre au plus vite aux demandes, et notamment dans des outils d'imagerie in vivo qui permettent de suivre les modifications moléculaires induites par un traitement et de visualiser précocement l'activité de nouvelles thérapies chez l'animal. Les nouveaux locaux intègrent les dernières technologies en termes d'imagerie, comme une IRM adaptée au petit animal. Prochaine étape : la construction d'un cyclotron en 2006.

Mise en place d'une assurance qualité préclinique.

Pour garantir la qualité de ses recherches, Oncodesign a recruté en octobre 2004 un responsable assurance qualité en préclinique. Pour Didier Leborne, pharmacien de formation, son arrivée chez Oncodesign correspondait tout à fait à son parcours « à contre-courant » de l'assurance qualité en production puis en préclinique chez Fournier. Il a mis en place un système qualité qui va permettre de tracer, au sens documentaire, le déroulement des études précliniques. « Au niveau préclinique, il n'y a pas d'obligation de référentiels de qualité mais l'obligation économique est bien présente, précise-t-il. Les industriels nous confient des molécules sur lesquelles ils vont décider de partir ou non en développement. Cette démarche normative garantit au client la qualité des études que nous réalisons. » Didier Leborne s'occupe également de la réalisation des audits sur les données brutes des études pour vérifier leur intégrité, ce qui correspond typiquement aux méthodes de bonnes pratiques des laboratoires pharmaceutiques.

Création d'un laboratoire de formulation préclinique.

Un laboratoire de formulation préclinique a été créé entre septembre 2004 et avril 2005 et Oncodesign a le projet de recruter un pharmacien ou un ingénieur chimiste ayant l'expérience de la mise en solution de principes actifs. Objectif : « Que le laboratoire de formulation puisse nous apporter des compétences dans la mise en solution des molécules, quand les clients ne savent pas le faire, pour pouvoir les tester chez l'animal et in vitro », détaille Virginie Bari, a l'origine de sa mise en place. Cette pharmacienne a été recrutée en 2002 comme directrice d'études, après un stage de six mois. Elle était chargée du contact avec les clients, de s'occuper de la mise en place des protocoles et de la logistique d'étude, c'est-à-dire de vérifier si celle-ci démarre bien à la bonne date, que le client récupère ses données en temps et en heure. « Lors de mon recrutement, en 2002, en tant que responsable d'études, on m'avait déjà parlé de ce projet de laboratoire. C'est cette diversité qui m'a plu. Au sein d'une société de biotechnologies, les postes ne sont pas figés. »

Outre le renforcement de son activité de services, Oncodesign mène parallèlement ses propres projets : le développement de solutions thérapeutiques et prophylactiques grâce à l'identification de molécules et de protéines cibles proapoptotiques et antiprolifératives. L'entreprise espère bien arriver, pour certaines de ces molécules, en phase clinique I et II après 2005. Une levée de fonds est d'ailleurs prévue en 2006 pour financer les développements de futurs médicaments.