Les porte-parole du médicament

Nathalie Barondiot « Le fait d'être pharmacien, ça aide ! »

Après mon DEA en dermocosmétique et mon DESS « Droit de la santé », j'ai envoyé des candidatures spontanées dans tous les laboratoires spécialisés en cosmétique. Pierre Fabre m'a proposé un poste d'attachée de presse chez Priem, le cabinet de relation presse pour les marques non remboursées du groupe, qui emploie d'ailleurs trois pharmaciennes attachées de presse. Du jour au lendemain, j'ai été baignée dans un monde qui m'était jusque-là inconnu, mais, entre l'organisation de conférences de presse ou les relations avec les journalistes, je ne me suis jamais sentie vraiment perdue. Le fait d'être pharmacien, ça aide ! J'ai tout de suite senti une grande confiance de la part de mes interlocutrices. Je travaille les dossiers de presse en restant la plus objective possible. Pendant 12 ans, je me suis occupée tour à tour des différentes marques dermocosmétiques (Furterer, Avène...) et de Pierre Fabre Santé, mais avec mes collègues nous connaissons toutes les gammes. Au fur et à mesure, j'ai tissé de véritables relations. En communication il faut des années pour se forger un carnet d'adresses ! C'est en discutant de manière informelle avec les journalistes que j'ai réalisé qu'il y avait un manque d'information sur notre pôle recherche. J'ai donc proposé un nouveau poste, plus scientifique, que j'occupe depuis 2002. Mon travail a changé, il nécessite beaucoup de recherche et de documentation pour rédiger des dossiers sur les pathologies ou les problèmes dermatologiques. Ce sont en quelque sorte des outils de formation pour les journalistes.

Emmanuel Blanc « Il faut pouvoir réagir vite et avec les bons mots. »

J'ai une longue histoire avec la communication. Je me considère comme un enfant des radios libres... Pourtant, j'ai débuté ma carrière dans les affaires réglementaires, chez Natura Medica, avant d'avoir l'opportunité de découvrir le marketing en tant que chef de produit chez Arkopharma puis chez Boiron et de rejoindre les relations avec la presse. Mon rôle consiste à parler d'homéopathie au grand public au travers des journalistes et, plus récemment, via notre site Internet. J'anime une équipe de huit personnes, totalement imbriquée avec tous les autres services et la direction générale. Nous décidons ensemble des sujets à mettre en avant. Une bonne connaissance de l'entreprise est indispensable !

Quant à mon diplôme de pharmacien, il m'aide à aborder les problématiques thérapeutiques. Mon expérience réglementaire me sert aussi beaucoup. Je sais que nous sommes encadrés, ce qui me permet de mieux appréhender les campagnes de communication. Nous sommes en relation avec tous les journalistes de la presse santé, économique et sociale. Quand ils appellent, je donne les premiers éléments de réponse puis je transmets la demande à un spécialiste maison. Ce qui est plaisant, c'est le changement et l'imprévu. Les situations de crise - comme les déclarations de l'Académie de médecine à propos de l'homéopathie - sont particulièrement intéressantes. Il faut pouvoir réagir vite et avec les bons mots. Dans certains cas, je peux être le porte-parole du laboratoire.

Je concilie ce côté très humain et un versant plus technique avec Internet. C'est une gymnastique d'esprit enrichissante.

Florence Percie du Sert « Un métier passionnant car en évolution permanente. »

J 'ai débuté ma carrière par le marketing cosmétique. J'ai ensuite rejoint Bristol-Myers Squibb en 1996 au sein d'Upsa en tant que responsable de la marque Efferalgan, puis j'ai pris la direction des relations professionnelles Upsa avant d'intégrer le département communication de Bristol-Myers Squibb en 2000. C'était pour moi l'opportunité de découvrir un nouveau métier, passionnant car en évolution permanente. L'organisation des conférences de presse n'est que la partie émergée de l'iceberg. La communication institutionnelle m'amène à développer des brochures pour présenter l'entreprise à l'extérieur mais aussi en interne auprès des collaborateurs. J'ai aussi participé à l'élaboration d'une charte graphique spécifique à la France. J'interviens par ailleurs pour développer les outils de surveillance des crises et aider à mieux anticiper ces situations parfois difficiles. Nous avons déjà été amenés à mettre en place des numéros Verts pour répondre aux demandes extérieures.

Ce qui me plaît le plus dans ce métier, c'est la diversité des projets et des interlocuteurs. La communication est à l'interface de beaucoup de personnes en interne, mais aussi en externe (journalistes, médecins intervenant lors des conférences de presse, associations de patients). Il faut sans cesse se remettre en question. Les domaines sont vastes : la valorisation de la recherche-développement, les programmes environnementaux, les actions philanthropiques... Le diplôme de pharmacien n'est pas essentiel mais constitue un plus, il permet d'être plus à l'aise avec un discours très scientifique et de mieux appréhender le domaine de la santé en général.