Pipi fait de la résistance - Le Moniteur des Pharmacies n° 2589 du 02/07/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2589 du 02/07/2005
 

INCONTINENCE

Cahier spécial

Marchés 2004

Les protections se portent bien à l'officine, même très bien, puisqu'elles enregistrent cette année encore une hausse de leur chiffre d'affaires de plus de 6,6 % en valeur. Et, selon les fabricants, ce n'est pas encore fini !

Le marché de l'incontinence est en pleine croissance à l'officine. Paradoxalement, vous êtes de moins en moins nombreux à augmenter vos stocks (28 % vs 32,7 % en 2004) et à vouloir développer le marché (39 % vs 51,3 %)

Pas l'ombre d'un nuage sur le marché de l'incontinence depuis une dizaine d'années. Un fait suffisamment notable pour être apprécié à sa juste valeur. Cette année encore les protections contre les fuites urinaires connaissent une belle croissance : + 6,6 % de hausse en valeur sur 2004 pour un chiffre d'affaires de plus de 73 millions d'euros (hors produits pour problèmes vésicaux) et 8 % d'augmentation en volume selon IMS Health.

Les produits pour problèmes vésicaux, qui représentent tout de même un chiffre d'affaires de plus de 120 millions, mais sont corrélés aux prescriptions, ne suivent pas le mouvement et affichent un léger recul (- 0,4 % en valeur et presque - 5 % en volume).

La première raison de la bonne santé affichée des protections est bien sûr liée à la démographie. Les campagnes médias ont également contribué à lever les tabous et modifier les comportements d'achat. Une raison de voir ce marché continuer sa belle progression puisque l'on estime que 20 % des femmes sont concernées par les fuites urinaires, et pour les trois quarts d'entre elles avant 65 ans ! Le rajeunissement de la clientèle explique ainsi la progression des produits pour incontinence légère et, d'une manière générale, des produits simples d'utilisation.

Le slip absorbant fait carton plein !

Le marché « phare » de l'officine, constitué par les changes complets (31,5 % de parts de marché), stagne avec une très légère baisse de son chiffre d'affaires (- 0,07 % de mars 2004 à mars 2005 selon Nielsen), tout comme les protections anatomiques (un quart du marché de l'incontinence à l'officine), qui baissent légèrement (- 1,2 %).

En revanche, la croissance est au rendez-vous dans le rayon des slips absorbants qui représentent tout de même 30,7 % de ce marché en pharmacie. Ils enregistrent une ascension fulgurante en 2004 avec plus de 18 % de hausse.

Les couches droites font encore mieux avec + 47 % mais leur faible poids (moins de 1 % des ventes), ne leur permet pas - tout du moins pour le moment - de modifier la tendance du segment.

Au niveau des forces en présence, si SCA tient largement le haut du pavé en GMS, Hartmann garde la mainmise à l'officine. Les deux leaders augmentent leur part de marché entre mars 2004 et mars 2005 avec respectivement 34,9 % et 35,8 % pour SCA et 46,8 et 48,6 % pour Paul Hartmann, alors que les deux outsiders Polivé et Marque Verte connaissent un léger recul (3,55 % en mars 2004 et 3,45 % en mars 2005 pour Polivé et 2,58 % en mars 2004 et 2,17 % en mars 2005 pour Marque Verte).

Doucement mais sûrement la clientèle de l'incontinence change, les produits aussi... Les laboratoires le font savoir, comme SCA qui mise sur la clientèle masculine et choisit résolument la modernité avec son clip pour Tena for Men qui met en scène une bande de bikers quinquagénaires !

Le jeu en vaut le chandelle, car si les hommes ne sont pas les clients les plus nombreux, les protections anatomiques, elles, se montrent particulièrement dynamiques (+ 60 % en valeur). Aux pharmaciens de faire le nécessaire pour capter cette manne...

Les pull-up ont cannibalisé le marché

Cela pourrait être un jeu d'enfant selon Alain Abbouche (Hartmann), qui identifie deux marchés bien distincts : celui de l'incontinence légère et celui de l'incontinence moyenne à forte. « Dans ce second segment, les pull-up ont cannibalisé littéralement le marché. Tous les nouveaux clients le privilégient. Le marché s'oriente clairement vers des produits plus simples à utiliser et surtout à forte valeur ajoutée. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'officine se défend si bien face à ses concurrents, et ce d'autant qu'elle propose le même ordre de prix », note encore Alain Abbouche.

A travailler, d'autant que les études montrent que la visibilité est une stratégie payante : « Les officinaux ont certes fait des efforts, mais la visibilité de ces produits reste en moyenne de 50 % contre 80 % à 100 % pour d'autres rayons », note encore Alain Abbouche.

Visibilité, donc, et clarification de l'offre devraient permettre à ce marché de continuer à progresser. Il est conseillé de traiter l'incontinence légère à part, proche du rayon de l'hygiène féminine voire dans un rayon thématique concernant la ménopause, et non dans celui du maintien à domicile. Le vocabulaire a aussi son importance, on parle en effet plus de « faiblesse urinaire » que d'incontinence. Enfin, l'affichage du prix au paquet et à la pièce plaidant en votre faveur, autant en informer vos clients.

D'autres leviers devraient aussi voir le jour via les laboratoires au dire du leader Hartmann dont l'objectif 2005 est de susciter la demande. « Pour la première fois nous travaillons sur la création de la demande la plus ciblée possible, explique Alain Abbouche. Outre les campagnes de presse qui nous permettent de réaliser plus de 20 millions de contacts ciblés, nous ajouterons à la rentrée une nouvelle dimension hors média. »

Chez Marque verte, place est faite cette année au conditionnement à l'unité. « Les protections anatomiques Semesa Mini et Midi seront désormais disponibles en pochette individuelle », explique Doris Ioppi, responsable marketing de la marque.

L'incontinence reste donc un marché sur lequel l'officine peut rivaliser avec les grandes et moyennes surfaces, voire reprendre l'avantage...

+ 6,6 %

En 2004, le marché officinal de la contention représentait un chiffre d'affaires de 73,7 millions d'euros (+ 6,6 % par rapport à 2003), correspondant à 4,6 millions d'unités vendues (+ 8 %).

(Source IMS Health.)

LES MEILLEURES VENTES

Changes complets et pull-up

1 Molicare Mobile Medium

2 Molicare Mobile Large

3 Tena Plus Medium/Large

Protection anatomique

1 Confiance Sensitive Moyenne

2 Confiance Sensitive Légère

3 Confiance Dry Plus Forte Extra

Incontinence légère

1 Tena Lady Super

2 Confiance Sensitive Légère

3 Tena Lady Extra

Slips absorbants

1 Polivex Extenslip

2 Molipants Filet Tubulaire Slip T2 (3)

3 Molipants Filet Tubulaire Slip T2 (50)

Alèzes

1 Molinéa Plus (60 x 90)

2 Protéa (60 x 90)

3 Tena Bed Plus (60 x 90)

Le poids de la concurrence

Offensives sur ce marché à ses débuts (les premiers produits pour incontinents sont apparus en GMS il y a une dizaine d'années), les grandes surfaces ont presque fait chou blanc cette année, même si elles pèsent tout de même quelque 84 millions d'euros (contre un peu plus de 64 millions pour l'officine selon les chiffres IMS Health). D'abord car elles n'ont pas réussi à entamer la progression de ces produits en pharmacie, ensuite parce qu'elles connaissent pour la première fois un léger ralentissement. Après une hausse de 12 % en 2003, celle de 2004 n'était plus que de 11,8 % et s'est particulièrement ralentie au troisième trimestre (8,1 %).

Fait notable, les protections anatomiques pour femmes, produits d'incontinence légère qui constituent pourtant le coeur de cible de la GMS, a subi au troisième trimestre une chute de 2 % de leur chiffre d'affaires malgré un fort dynamisme des protections anatomiques masculines.

Par contre, les pull-up bénéficient en GMS comme à l'officine d'une belle progression. Il est vrai que ce segment a fait son entrée récemment dans ce circuit de distribution. Enfin, les changes complets connaissent un recul comme en pharmacie mais de façon encore plus marquée, d'un peu plus de 4 %.

TOP

Le top : Martine Magnaudeix (Montpellier) : « J'ai trouvé le spots TV Teva très attractif ; ils ont dédramatisé le problème en faisant parler les personnes qui en souffrent et en orientant vers le pharmacien. »

Sylvie Glénat (Paris) : « J'ai bien aimé aussi la dynamique commerciale de ce laboratoire : coupons diffusés dans la presse ou remis à l'officine faisant profiter les clients de remises sur les achats des produits, organisation d'un challenge en partenariat avec Alliance Santé... »

Dominique Guthapfel (Ronchamp) : « J'ai apprécié l'effort d'échantillonnage d'Hartmann sur la gamme Molicare Premium. C'est indispensable pour pouvoir présenter convenablement cette nouvelle gamme. »

FLOP

Le flop : des tarifs disparates et en défaveur de l'officine en fonction des circuits de distribution.

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