Génériques : Douze molécules menacées de TFR - Le Moniteur des Pharmacies n° 2587 du 18/06/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2587 du 18/06/2005
 

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La mise en place du « compteur d'économies » pour surveiller la progression des génériques prend forme. C'était l'objet du comité de suivi des génériques du 9 juin... avec l'annonce des prochains TFR ! Trois nouveaux sont envisagés pour juillet et neuf autres molécules sont dans le collimateur du CEPS.

Le Comité économique des produits de santé (CEPS), les syndicats et le GEMME se sont mis d'accord sur les modalités de calcul du milliard d'euros d'économies supplémentaires que les pouvoirs publics souhaitent engranger à l'échéance 2007, en sus de celles issues de la tendance naturelle du développement des génériques. Cette séance de travail s'est surtout attachée à affiner le paramétrage du compteur.

« On ne peut pas demander à la profession des efforts supplémentaires si demain des événements indépendants de notre volonté viennent tarir la source », martèle Claude Japhet, président de l'UNPF. C'est pourquoi il est prévu un second « compteur d'économies » prenant en compte certains aléas : baisse des prescriptions de génériques, transferts de prescription, modification des taux de remboursement, nouveaux entrants au Répertoire... Il prendra aussi en compte les éléments susceptibles d'aider le générique : « Les spécialités sans princeps (paracétamol, calcium D3, acétylcystéine...) seront incluses dans le calculateur », se félicite Pascal Brière, vice-président du GEMME. « Une grande partie des paramètres du compteur a été débroussaillée mais il reste encore des zones qui ne sont pas complètement balisées », tempère cependant Gilles Bonnefond, secrétaire général de l'USPO. Un point reste trouble : quel est le taux moyen de pénétration annuel des génériques que l'on peut qualifier de « naturel » ? Le CEPS l'évalue à 12 % par an. Pour le comptage des économies liées aux génériques, Pascal Brière explique : « Nous avons obtenu que ce taux d'évolution "naturel" soit plafonné à 60 % par le jeu de l'incrémentation (c'est-à-dire au bout de cinq ans de substitution en moyenne), et qu'au-delà le supplément d'économies soit porté au crédit du milliard. »

Des « TFR-balai ».

La cyprotérone (Androcur), l'aciclovir 800 mg (Zovirax 800) et la spironolactone/altizide (Aldactazine) devraient être les premiers TFR mis en place « au fil de l'eau », et ceci dès juillet. Cette décision du CEPS n'emporte évidemment pas l'enthousiasme des syndicats et du GEMME, elle est néanmoins acceptée en tant que « TFR-balai » pour les deux premières molécules citées qui sont insuffisamment génériquées (taux de pénétration inférieur à 30 %).

En revanche, syndicats et GEMME s'opposent vigoureusement au passage sous TFR de l'Aldactazine puisque son taux de substitution atteignait 62 % en avril, chiffre GERS (il s'agit en fait du premier « TFR haut », que Noël Renaudin souhaite pour les molécules où le générique, déjà largement implanté, plafonne). Face au tollé général, le président du CEPS s'est cependant dit prêt à réétudier sa position et à accueillir toute contre-proposition pour remplacer ce groupe.

Noël Renaudin a également averti que neuf autres molécules risquaient de subir le même sort s'il n'y avait pas rapidement de sursaut de la profession sur la roxithromycine cp., la fluoxétine buvable, le furosémide cp., l'alprazolam cp., l'acébutolol cp., le gliclazide cp., le lopéramide cp., la zopiclone cp. et le captopril cp.

Baisses de prix face aux marges arrière.

La cause paraît entendue : les baisses de prix des génériques constitueront le levier de la normalisation des marges arrière. Pour la FSPF, c'est la seule solution au règlement du problème. « Il faut cependant que des niveaux élevés de marges arrière continuent à s'appliquer sur les produits lorsqu'ils entrent dans le Répertoire, puis, au fur et à mesure que les taux de pénétration augmentent, les prix et marges arrière baissent de façon concomitante », analyse Jean-Marc Yzerman, conseiller aux affaires économiques de la FSPF. Pascal Brière, lui, pense que cette solution est risquée : « Les marges arrière sont nécessaires tant que nous serons sur un marché avec effet "push" où seul le pharmacien joue un rôle moteur et tant qu'il ne se transformera pas en un marché avec effet "pull", où le patient réclame du générique et le médecin en prescrit. »

Quant à l'ampleur des baisses, le GEMME entend rester ferme dans les discussions avec le CEPS. « Noël Renaudin a lancé que les baisses de prix permettraient de réaliser jusqu'à 250 millions d'euros d'économies, alors que l'engagement pris avec Philippe Douste-Blazy prévoit une baisse triennale à hdiv de 100 millions », rappelle Pascal Brière.

Quoi qu'il en soit, le CEPS ne permet plus guère à la profession d'avoir des états d'âme ou d'être en proie au doute : « La substitution des pharmaciens doit avancer plus vite que le rouleur compresseur Renaudin », constate le vice-président du GEMME.

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