L'enfant en voyage - Le Moniteur des Pharmacies n° 2586 du 11/06/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2586 du 11/06/2005
 

Cahier conseil

EN PRATIQUE : LES VACCINATIONS

AU COMPTOIR : « Je pars avec mon fils au Cameroun »

« Je pars dans 15 jours au Cameroun avec Maxime qui a deux ans. Doit-il être vacciné ? »

Votre réponse

« La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire pour entrer au Cameroun. Elle n'est pratiquée que dans un centre de vaccination agréé. Allez-y le plus tôt possible, car l'injection doit avoir lieu au moins dix jours avant le départ. Profitez-en pour vérifier que les vaccins de votre enfant sont à jour. »

Vaccins systématiques

Le calendrier vaccinal doit impérativement être à jour. En cas de départ précoce, certaines vaccinations peuvent être avancées.

- DTCP et Hæmophilus influenzæ

Ils sont aussi utiles pour des maladies qui restent endémiques dans le tiers-monde.

- BCG

Le BCG est conseillé pour les enfants et pour les nourrissons en zone de forte incidence (Afrique, Amérique du Sud, Europe de l'Est). Il peut être avancé dès la naissance.

- Rougeole

Contagieuse et potentiellement grave, elle est présente partout, particulièrement dans les zones tropicales à la saison des pluies. La vaccination peut être avancée à 9 mois avec un vaccin antirougeoleux seul (Rouvax). Une deuxième dose doit être administrée six mois à un an plus tard (ROR).

- Vaccin antipneumococcique conjugué (Prevenar)

Pour les moins de 3 ans, en particulier s'ils se rendent dans le tiers-monde.

- Hépatite B

L'Afrique et l'Asie sont à haut risque. Vaccination dès la naissance en cas de départ précoce.

Vaccins obligatoires

- Fièvre jaune

Mortelle dans 60 % des cas, cette maladie est transmise par les moustiques. Le risque est maximal en forêt. La vaccination antiamarile protège les individus et évite l'importation dans d'autres pays. Exigée pour l'entrée dans de nombreux pays dès l'âge de un an, elle est indispensable (même sans obligation administrative) pour tout séjour en zone tropicale d'Afrique et d'Amérique du Sud. Le vaccin, indiqué à partir de 9 mois, peut être avancé dès 6 mois. Il donne lieu à un certificat international de vaccination valable dix ans, à emmener avec soi.

- Méningocoque

L'Arabie Saoudite exige la vaccination des pèlerins qui se rendent à La Mecque ou à Médine par le vaccin tétravalent A, C, Y, W135. Les enfants peuvent être vaccinés dès 24 mois.

Vaccins recommandés

- Selon la durée et les conditions du séjour

-#gt; L'hépatite A est la maladie la plus fréquente du voyageur. Le risque existe dès que l'on sort de la zone de sécurité définie par l'OMS : Amérique du Nord, Europe de l'Ouest, Australie, Nouvelle-Zélande, Japon. Elle est le plus souvent asymptomatique chez l'enfant avant 5 ans, qui répand la maladie à son entourage. La vaccination, recommandée dès l'âge de 1 an, est donc une mesure individuelle et collective.

-#gt; La typhoïde peut donner lieu, en l'absence de traitement, à des complications gastro-intestinales ou pneumologiques mortelles. Les zones à haut risque sont le Maghreb, le sous-continent indien, l'Asie du Sud-Est et l'Amérique du Sud. La vaccination est indiquée dès 2 ans, en particulier chez les routards et les immigrés visitant leur pays.

-#gt; Le choléra touche principalement l'Afrique, l'Asie, les pays d'Amérique centrale et australe. Le vaccin oral (Dukoral) n'est pas utile pour tous les voyageurs. Il peut être indiqué, à partir de 2 ans, en cas de conditions de voyage précaires.

- Selon la situation épidémiologique du pays

-#gt; L'encéphalite japonaise, rare mais grave (1/3 de décès, 1/3 de séquelles neurologiques), transmise par les moustiques, présente un risque en période de mousson et en zone rurale. Il est faible dans les zones urbaines. La vaccination, recommandée en cas de séjour de plus de deux semaines en Asie du Sud et de l'Est, est possible à demi-dose entre 1 et 3 ans.

-#gt; L'encéphalite à tiques concerne les randonneurs dans les zones rurales et forestières d'Europe centrale, de l'Est et du Nord (de l'Alsace à la Sibérie) au printemps et en été. Le plus souvent asymptomatique, l'infection peut évoluer vers un syndrome méningé grave. La vaccination, à demi-dose jusqu'à 16 ans, est possible dès l'âge de 3 ans.

-#gt; Les méningites à méningocoques sont épidémiques en Afrique subsaharienne (du Sénégal à l'Ethiopie) pendant la saison sèche (novembre-juin). La mortalité importante, le risque de séquelles neurologiques et la grande sensibilité des enfants imposent une vaccination chez les voyageurs vivant au contact de la population. Indiquée à partir de 2 ans, elle peut être avancée à 18 mois. Selon les épidémies en cours, trois vaccins sont disponibles : monovalent contre le méningocoque C, bivalent contre les méningocoques A et C et tétravalent contre les méningocoques A, C, Y, W135.

POUR APPROFONDIR : L'AVIS DU SPÉCIALISTE

« Les jeunes enfants sont les plus exposés à la rage »

La rage représente-t-elle un réel danger pour l'enfant qui voyage ?

En France, les cas recensés sont exclusivement des rages d'importation. Les jeunes enfants sont les plus exposés, dès l'âge de la marche.

Quelles destinations sont concernées ?

Surtout les pays en voie de développement d'Afrique et d'Asie.

Qui vacciner ?

Idéalement, tous les enfants qui se rendent en zone d'endémie, mais le coût est le principal frein à la vaccination.

Quels sont les limites de la vaccination ?

La vaccination préventive ne confère qu'une immunité partielle. En cas de morsure, il faut faire impérativement au moins deux injections de rappel (à JO, J3).

Que faire en cas de morsure ?

En cas de morsure, de griffure ou de léchage d'une peau lésée ou des muqueuses, la première étape consiste à laver la plaie à l'eau et au savon, puis à désinfecter avec un antiseptique classique (chlorhexidine...). Il ne faut surtout pas utiliser d'alcool.

Il faut ensuite contacter son assurance rapatriement qui décidera de l'orientation des soins.

Quels conseils donner aux parents ?

Vacciné ou non, l'enfant doit toujours être sous surveillance et ne pas jouer avec un animal même connu.

Il convient de porter une attention particulière aux plus jeunes qui vont oublier ou qui ont peur de relater une simple érosion cutanée ou un léchage, difficilement détectables.

Le Dr Maryvonne Goudal est médecin au centre antirabique de l'Institut Pasteur (Paris)

EN PRATIQUE : LA TROUSSE À PHARMACIE

AU COMPTOIR : « Trouve-t-on du paracétamol pour enfant au Mexique ? »

« Je pars sur les traces des Aztèques avec mes deux enfants. Mon petit dernier, qui a maintenant trois ans, a souvent un peu de fièvre quand il fait trop chaud.

Pouvez-vous me dire si l'on peut trouver des suppositoires de paracétamol dans les pharmacies au fin fond du Mexique ? »

Votre réponse

« Mieux vaut emporter avec soi du paracétamol pour toute la famille car certains sites sont éloignés des grandes villes. Evitez cependant les suppositoires qui pourraient fondre à la chaleur. En général, mieux vaut constituer une trousse à pharmacie de base avant votre départ. »

La trousse à pharmacie de base

- Contre les blessures

-#gt; Un hémostatique (eau oxygénée à 10 %, flacon poudreur Stop-Hémo, Coalgan, Bloxang...).

-#gt; Un antiseptique local à large spectre et aqueux : la chlorhexidine et l'eau de Dakin sont particulièrement bien tolérées chez l'enfant. Les solutions avec rinçage, peu pratiques, sont à éviter de même que les dérivés iodés qui peuvent avoir des effets systémiques.

-#gt; Plusieurs compresses stériles et du sparadrap.

-#gt;Des pansements en emballages individuels, imperméables à l'eau et aux bactéries.

-#gt; Des bandelettes adhésives de suture (Cicagraf, Urgostrip, Steri-Strip...).

-#gt; Une paire de ciseaux à bouts ronds.

- Contre les contusions

-#gt; Des doses d'Arnica montana.

-#gt; Un gel ou une pommade à l'arnica ou une pommade Hémoclar.

- Contre les brûlures

-#gt; Une crème apaisante et cicatrisante (Biafine, Osmosoft, Brulstop, Urgo Brûlure, Keotyl...) pour les brûlures légères.

-#gt; Des pansements hydrocolloïdes (Urgomed) ou lipidocolloïdes (Urgo Brûlures Pansements) ou en polyuréthanne (Lumiderm, Opsite, Tegaderm), ou un pansement gras stérile en cas de brûlures plus sérieuses.

-#gt; Un bandage type Nylex ou Velpeau.

- Contre la fièvre et la douleur

-#gt; Un antalgique antipyrétique : le paracétamol est la molécule de choix.

-#gt; Un thermomètre électronique incassable.

- Contre les piqûres d'insectes

-#gt; Un répulsif efficace selon l'âge et le type d'insectes.

-#gt; Une pommade antiprurigineuse à base d'isothipendyl ou de diphénhydramine.

-#gt; Une pommade anti-inflammatoire contenant de l'hydrocortisone à 0,5 % pour les plus de six ans ou un anesthésique local réservé aux plus de trente mois.

-#gt; Le gel d'Apis, renfermant une association de Ledum palustre et Apis mellifica, est utilisable chez les nourrissons.

-#gt; Un antihistaminique oral : en association avec les formes locales chez les enfants de plus de six ans (Apaisyl enfant, Aphilan, Quitadrill...).

-#gt; Une pompe à venin (Aspivenin, Venimex) pour limiter les risques d'envenimations, surtout quand on est loin d'un centre de soins.

Lutter contre le mal des transports

- Les antihistaminiques H1 sont indiqués à partir de deux ans (Dramamine, Nautamine) ou de six ans (Mercalm). Les comprimés doivent être administrés 30 minutes avant le départ et peuvent être écrasés dans un peu d'eau sucrée.

L'efficacité est bonne mais avec souvent une somnolence plus ou moins marquée.

Une forme sirop existe pour Nausicalm, mais elle ne peut s'utiliser qu'à partir de deux ans.

- L'homéopathie reste le traitement de choix pour les plus jeunes. Différentes souches (Cocculus, Tabacum, Nux vomica, Ipeca...) sont proposées dans cette indication. L'efficacité est variable.

- Les patchs atropiniques (Scopoderm TTS) ne sont pas indiqués avant l'âge de 15 ans et ne sont disponibles que sur ordonnance.

En zone d'hygiène précaire

Mieux vaut partir avec des sachets de solution pour réhydratation orale, des comprimés de purification de l'eau et/ou un filtre portatif. En zone impaludée, une prophylaxie antipaludique et une moustiquaire sont de rigueur.

Le paquetage de bébé

-#gt; Des biberons en plastique et des tétines de rechange.

-#gt; Des comprimés de stérilisation à froid, une boîte hermétique pour trempage, un goupillon.

-#gt; Un Thermos.

-#gt; Un lait maternisé et des petits pots en quantité suffisante pour tout le séjour, dans les pays mal approvisionnés.

L'AVIS DU SPÉCIALISTE : Quels médicaments de prescription emporter avec soi ?

-#gt; En cas de diarrhées, la correction des pertes en eau et en électrolytes par une solution de réhydratation orale, associée à une réalimentation précoce, est primordiale. Pour réduire le débit des selles, seul l'antisécrétoire racécadotril à la posologie de 2 mg/kg toutes les 8 heures a fait la preuve de son efficacité. Attention aux ralentisseurs du transit (comme le lopéramide), contre-indiqués chez l'enfant de moins de 2 ans ! Leur utilisation est dans tous les cas illogique, car ils retiennent les selles, les toxines et les germes dans l'intestin avec un risque d'aggravation de l'infection, d'occlusion intestinale et de perforation. La durée de la diarrhée peut être réduite efficacement par des adsorbants intestinaux comme la diosmectite à raison de 2 à 3 sachets par jour, les probiotiques à base de Saccharomyces boulardii (2 gélules toutes les 12 heures à partir de 6 ans) ou des agents tués tels Lactobacillus acidophilus (1 à 2 sachets/j). Les antispasmodiques comme le phloroglucinol (1,5 mg/kg/6 heures) ou la trimébutine (0,3 ml/kg/8 heures) soulagent les coliques. Si la diarrhée persiste, s'accompagne de fièvre, de glaires ou de sang ou d'une altération de l'état général, un traitement antibiotique est indiqué. En l'absence de médecin consultable dans les 48 heures, un traitement présomptif par amoxicilline (17 mg/kg/8 heures) ou cotrimoxazole (50 mg/kg/jour) doit être débuté.

-#gt; Contre les vomissements, la dompéridone (0,2-0,4 mg/kg/6-8 heures) ou le métoclopramide (nourrisson : 1 goutte/kg/toutes les 6 heures dans très peu d'eau ou en sublingual ; enfant, adolescent 5-10 mg avant les repas) peuvent être utilisés mais il ne faut rien débuter sans diagnostic étiologique.

-#gt; Contre les infections, la tendance est plutôt à ne pas donner d'antibiotique sans indication précise. La plupart des infections respiratoires sont virales et sans gravité. Si la fièvre est élevée ou se prolonge plus de 48 heures, il faut consulter.

-#gt; Si l'enfant est allergique aux piqûres d'hyménoptères, mieux vaut emporter avec soi une ampoule auto-injectable d'adrénaline (Anapen se conserve à température ambiante). Elle s'administre par voie sous-cutanée ou intramusculaire à la dose de 15 à 20 microgrammes/kg, répétable si besoin. L'injection doit toujours pouvoir être réalisée par les proches en cas de choc anaphylactique.

Le Dr Frédéric Sorge, pédiatre à Europ Assistance, est membre du groupe de pédiatrie tropicale de la Société française de pédiatrie et de la Société de médecine des voyages

POUR APPROFONDIR

Dans tous les cas, mieux vaut consommer de l'eau encapsulée. Lorsque cela est impossible, mieux vaut associer deux principes de purification pour une efficacité optimale (filtration et désinfection).

EN PRATIQUE : LES PROBLÈMES DE SANTÉ AU COURS DU SÉJOUR

AU COMPTOIR : « Pas de turista pour mes enfants cette année ! »

« Je voudrais donner aux enfants un traitement préventif contre la turista. Il est hors de question qu'ils passent les vacances aux toilettes comme l'année dernière ! Que pourraient-ils prendre pendant le séjour pour éviter la diarrhée ? »

Votre réponse

« Il n'existe pas de traitement préventif de la turista. Il faut avant tout leur laver les mains très souvent et faire attention à l'hygiène des aliments, même si vous êtes hébergés dans un club de vacances. Si malgré cela vos enfants font de la diarrhée, réhydratez-les avec des solutés oraux spéciaux. C'est la base du traitement ».

Règles hygiénodiététiques

Aliments et boissons

Des précautions dans la manipulation et le choix des aliments permettent de prévenir la turista mais aussi le choléra, la fièvre typhoïde et l'hépatite A. Elles sont indispensables pour l'enfant, chez qui la moindre diarrhée est potentiellement grave.

- A éviter

-#gt; L'utilisation d'eau courante locale non traitée, même pour se laver les dents.

-#gt; Les crustacés, les poissons, les viandes crus.

-#gt; Les laitages, le beurre non pasteurisé.

-#gt; Les glaces artisanales, les glaçons et sorbets.

-#gt; Les crudités, les fruits pelés ou lavés à l'eau locale.

-#gt; Les aliments cuits restés à température ambiante ou simplement réchauffés.

-#gt; Les oeufs crus.

- A respecter

-#gt; Boire de l'eau embouteillée et décapsulée devant soi, des boissons préparées à l'eau bouillie ou décontaminée par filtration et/ou traitement chimique.

-#gt; Boire à la bouteille pour éviter les verres contaminés.

-#gt; Pour les fruits et légumes, une seule consigne, celle de l'OMS : « pelez, faites bouillir, cuisez ou laissez ».

-#gt; Bien cuire les viandes et poissons.

-#gt; Faire bouillir le lait non pasteurisé.

-#gt; Privilégier les plats chauds, le pain, les aliments secs.

- Cas particulier des bébés

-#gt; L'allaitement au sein est préférable.

-#gt; Stériliser les biberons et se laver les mains soigneusement avec du savon avant chaque repas.

-#gt; Préparer le biberon juste avant de le donner pour éviter le développement rapide des bactéries sous le soleil. L'enfant, même au-delà de un an, peut être nourri exclusivement au lait pendant quelques jours.

-#gt; En cas de panne de lait, donner des aliments secs (pain, biscuits) écrasés dans de l'eau potable.

Hygiène corporelle

-#gt; Se laver les mains aussi souvent que possible. Si besoin, utiliser un gel bactéricide sans eau.

-#gt; Eviter la baignade dans les eaux douteuses, y compris dans les piscines. L'ingestion d'eau risque de transmettre des micro-organismes.

-#gt; Prévenir la macération cutanée au niveau des plis en séchant soigneusement l'enfant dans un endroit sec et propre.

-#gt; Eviter de marcher pieds nus dans le sable : risque d'infections cutanées par les larves migrantes, les mycoses.

-#gt; Eviter de sécher le linge dehors, surtout en Afrique. Les larves de mouche peuvent s'y nicher et générer des myiases cutanées (cheminement sous la peau des larves).

Turista

Largement répandue dans tous les pays chauds (elle touche huit vacanciers sur dix dans certains pays à hygiène précaire), la turista n'épargne pas les enfants qui, habitués à une alimentation « aseptisée », sont en première ligne.

- Etiologie

La turista est transmise essentiellement par les aliments ou les boissons contaminés. L'origine bactérienne est largement prédominante, colibacilles en tête mais aussi salmonelles, shigelles. Plus rarement, des parasites sont en cause (Giardia, Entamoeba...) ou encore des virus (Rotavirus...).

- Signes cliniques

La diarrhée apparaît brutalement, en général dans les premiers jours du séjour, et se caractérise par 3 à 8 selles liquides quotidiennes avec anorexie, nausées, douleurs abdominales et quelquefois de la fièvre. La guérison a lieu en 4 à 7 jours.

- Conduite à tenir

-#gt; Réhydrater : l'attitude de base à adopter pour compenser les pertes hydroélectriques consiste à donner le plus tôt possible un soluté de réhydratation orale.

Reprendre l'alimentation habituelle progressivement (dès la quatrième heure).

Un arrêt systématique du lait n'est plus recommandé mais les préparations lactées à base de soja ou sans lactose sont préférables pour les nourrissons.

En cas de vomissements, fractionner les repas en donnant des aliments solides ou liquides plus souvent et en plus petites quantités.

-#gt; Améliorer les symptômes : l'acétorphan (Tiorfan) peut réduire le débit des selles. La durée de la diarrhée peut être limitée par un adsorbant intestinal (Smecta), un probiotique (Ultra-levure) ou des Lactobacillus (Lactéol Fort). En aucun cas ces médicaments ne doivent se substituer aux mesures de réhydratation.

Un antispasmodique type phloroglucinol (Spasfon Lyoc) est utile en cas de douleurs abdominales.

-#gt; Consulter : si l'enfant est jeune, s'il perd du poids (plus de 5 %), en cas de fièvre, si les selles s'accompagnent de glaires, de sang ou sont liquides plus de 48 heures malgré le traitement.

Coup de chaleur

- Etiologie

Cette urgence médicale met en jeu le pronostic vital. Elle survient le plus souvent après une exposition solaire prolongée ou lors d'un confinement dans un endroit clos (voiture, cabane...).

- Signes cliniques

Le coup de chaleur se définit par une température corporelle au-delà de 40 °C accompagnée d'une hyperventilation, d'une rougeur de la peau, de tachycardies, de troubles digestifs, voire d'une altération de la conscience.

- Conduite à tenir

La prise en charge repose sur le refroidissement et la réhydratation. L'enfant doit être déshabillé, installé à l'ombre, dans un courant d'air et aspergé d'eau fraîche. S'il est conscient, le réhydrater par un soluté de réhydratation orale. Dans tous les cas, consulter un médecin.

- Prévention

Eviter les expositions prolongées au soleil et les transports en période chaude. Faire boire régulièrement l'enfant et le protéger sous une casquette ou un parasol.

Déshydratation aiguë

- Etiologie

Il s'agit de la complication la plus redoutable de diarrhées, d'une forte fièvre ou d'un coup de chaleur. Elle peut s'installer en quelques heures et provoquer des lésions organiques irréversibles. C'est la deuxième cause de mortalité de l'enfant voyageur après les accidents de la voie publique.

- Signes cliniques

Pouls rapide, urines rares, soif intense, agitation puis somnolence. Chez le nourrisson, la fontanelle est déprimée. La persistance d'un pli cutané quand on pince l'abdomen reste un signe diagnostic de référence.

- Facteurs de gravité

Ils sont au nombre de quatre.

-#gt;La perte de poids : la déshydratation devient sérieuse au-delà d'une perte de 5 % du poids initial, sévère au-delà de 10 %.

-#gt;Les troubles de la conscience, l'irritabilité ou la somnolence.

-#gt; L'âge inférieur à 3 mois.

-#gt; La fièvre ou des vomissements incoercibles.

- Conduite à tenir

-#gt; En cas de déshydratation modérée (moins de 5 % de perte de poids), le traitement se limite à la réhydratation par un soluté de réhydratation orale sur 4 heures. Le changement de comportement de l'enfant, l'étanchement de sa soif, le retour éventuel d'une diurèse confirment la normalisation de l'hydratation.

-#gt;Dans les formes plus graves, l'hospitalisation et la réhydratation par voie parentérale sont nécessaires, mais débuter le traitement par voie orale le plus tôt possible reste toujours indispensable.

Coup de soleil

Parce que adepte des activités de plein air et que sa peau est immature (film hydrolipidique et pigments protecteurs insuffisants), l'enfant est surexposé au soleil. Le coup de soleil survient quelques heures après l'exposition, provoque une brûlure allant de l'érythème rosé (degré 1) à des cloques avec altération de l'état général (fièvre, nausées, vertiges).

- Conduite à tenir

-#gt; En premier lieu, ne plus exposer l'enfant.

-#gt; Si la brûlure est modérée, appliquer une émulsion réparatrice (Biafine, Osmosoft...). En cas de cloques, ne pas les percer mais les recouvrir d'un pansement stérile. Donner à boire en abondance et éventuellement administrer un antalgique (paracétamol).

-#gt; Si la brûlure est étendue, si la douleur persiste au-delà de 48 heures ou si une fièvre apparaît, il faut consulter.

- Prévention

La prévention est primordiale pour éviter les brûlures et préserver le capital soleil de l'enfant. La majeure partie des cancers cutanés de l'adulte est imputable à une surexposition lors de l'enfance.

Quatre règles sont incontournables.

-#gt; Pas d'exposition avant 6 mois.

-#gt; Pour les premières expositions : pas plus de 15 minutes par jour, temps à augmenter très progressivement.

-#gt; Eviter les expositions entre 12 et 16 heures.

-#gt; Chapeau, tee-shirt à manches longues et crème solaire d'indice élevé sont indispensables : renouveler les applications toutes les 2 heures et après chaque bain.

Face aux insectes

- Conduite à tenir

La conduite à tenir est la même que ce soit vis-à-vis des araignées, des acariens (aoûtats, tiques), des diptères (taons, moustiques) ou des hyménoptères (abeille, guêpe, frelon, bourdon).

D'abord, il faut ôter l'éventuel dard de la peau. Ensuite, il faut désinfecter la zone touchée puis appliquer une pommade antihistaminique. Chez l'enfant de plus de 6 ans, si le prurit est intense et l'oedème étendu, utiliser de préférence un dermocorticoïde (Aphilan démangeaisons, Cortapaisyl, Dermaspraid démangeaisons...). Les spécialités contenant des anesthésiques locaux (Onctose, Quotane onguent) peuvent soulager l'enfant dès l'âge de 30 mois. Quand la douleur est vive, un antalgique par voie orale se justifie.

Si l'enfant a une allergie connue aux piqûres, un antihistaminique et/ou un corticoïde seront prescrits avant le départ. L'apparition d'un oedème étendu, d'urticaire, d'un malaise généralisé nécessite une consultation d'urgence.

- Prévention

-#gt; Eviter les couleurs vives, le parfum, ne pas marcher les pieds nus, choisir des vêtements amples et longs, ne pas se promener près des rivières et marécages, surtout à la nuit tombée.

-#gt; Ne pas laisser la lumière de la chambre allumée, fenêtres ouvertes. Dormir avec une moustiquaire.

-#gt; Choisir un répulsif adapté à l'âge. Utilisables dès 3 ans, Guêp'away repousse les hyménoptères et Tiq'Aoûta les tiques et aoûtats. Insect Ecran Spécial Tiques et Aoûtats est efficace 2 mois.

Baignades

Outre le risque de noyade, la baignade présente des dangers bien identifiés.

- En eau douce

Les eaux stagnantes véhiculent parfois des micro-organismes, en particulier des larves de schistosome responsables de la bilharziose, ou des leptospires responsables de leptospirose aux symptômes divers.

Après chaque baignade, il ne faut pas laisser l'enfant sécher à l'air. Au contraire, il doit être essuyé vigoureusement car c'est lors du séchage que certains parasites pénètrent dans la peau. Le plus simple reste de ne pas se baigner en eau douce, d'éviter les eaux douteuses et de porter des chaussures sur les rives des cours d'eau et des terrains boueux.

- A la mer

Les risques infectieux sont minimes, mais gare aux envenimations !

Dans tous les cas, le port de sandales est la meilleure solution préventive.

-#gt; Les brûlures des méduses sont généralement bénignes. Il suffit de retirer les filaments restants avec un gant, sans frotter, de rincer à l'eau de mer ou salée pour éviter que les vésicules n'éclatent, de désinfecter puis d'appliquer une pommade antihistaminique.

-#gt; Les piqûres de vive, extrêmement douloureuses, peuvent provoquer un malaise général. Pour limiter la diffusion du venin thermolabile, recouvrir de compresses chaudes la lésion ou la tremper dans un bain chaud. Puis désinfecter et donner un antalgique par voie orale.

- En montagne

L'enfant n'est pas préservé du mal aigu des montagnes (nausées, maux de tête, vertiges, bourdonnements d'oreilles).

Seule la « redescente » permet d'améliorer ces symptômes dus au manque d'oxygène.

En pratique, on évite d'emmener des enfants de moins de 18 mois à plus de 2 500 mètres ou de moins de 12 ans au-dessus de 3 000 mètres.

POUR APPROFONDIR : Les solutions de réhydratation orale (SRO)

Indications

Les SRO constituent un traitement préventif et curatif de la déshydratation aiguë du nourrisson consécutive à une diarrhée ou à un coup de chaleur.

Composition et mécanisme d'action

Qu'elles se nomment Adiaril, Alhydrate, GES 45, Fanolyte, Hydrigoz, Picolite, Viatol, Hydralor, Phytosalt ou SRO 15, ces solutions se composent principalement :

- d'eau ;

- d'électrolytes (sodium, potassium, chlorures) pour compenser les pertes ;

- de glucides (glucose, saccharose, dextrine maltose) qui favorisent l'absorption intestinale du sodium et de l'eau, assurent un apport énergétique, réduisent les vomissements et améliorent le goût ;

- d'alcalinisants (citrates, bicarbonates) pour prévenir les acidoses.

Mode d'utilisation

-#gt; Diluer le sachet dans exactement 200 ml d'eau peu minéralisée (adaptée à la préparation des biberons).

-#gt; Donner la solution, froide ou tiède, au biberon ou à la cuillère, fréquemment et par petites quantités (20 à 30 ml par prise) : l'OMS recommande l'absorption de 75 ml/kg sur 4 heures. Laisser boire à volonté.

-#gt; La solution dégustée bien fraîche aide à stopper les vomissements.

-#gt; Conserver la SRO pendant 24 heures au réfrigérateur après reconstitution (4 heures pour Hydrigoz).

-#gt; A l'exception de l'allaitement au sein, qui peut être poursuivi, ces solutés s'administrent seuls durant 4 à 6 heures, puis l'alimentation est reprise pour éviter une carence calorique.

A dire aux parents

-#gt; N'ajouter ni sucre ni sel.

-#gt; La persistance immédiate des selles liquides est normale.

-#gt; Par réflexe gastrocolique, l'enfant peut émettre une selle alors qu'il boit la solution, cela ne signifie pas qu'il ne la « garde pas ».

Idées reçues et système D

-#gt; Les boissons sucrées ou les sodas à base de cola ne sont pas appropriés car leur teneur en sodium est trop faible et leur forte teneur en sucre peut aggraver l'état diarrhéique par appel osmotique.

-#gt; L'eau de cuisson du riz n'apporte pas suffisamment de glucides.

-#gt; Une solution de réhydratation peut être improvisée en dissolvant 8 morceaux de sucre et une cuillère à café de sel par litre d'eau.

EN PRATIQUE : LE PALUDISME

AU COMPTOIR : « Ma fille retourne au Mali pour les vacances »

« Ma fille part deux mois au Mali. Elle n'y est pas retournée depuis deux ans. Doit-elle se protéger contre le paludisme comme n'importe quel touriste, alors qu'elle est née là-bas ? »

Votre réponse

« Les personnes vivant au contact du paludisme peuvent acquérir une immunité, mais après quelques années passées en France métropolitaine, elle disparaît. Il faut absolument un antipaludéen pour votre fille. »

Eviter les piqûres

La protection doit être maximale entre le coucher et le lever du soleil.

- Moustiquaire

Première ligne de défense, elle protège aussi contre les fourmis, scorpions, araignées, serpents...

A placer autour du berceau ou sur la poussette, elle doit être sans déchirures, bordée sous le matelas et refermée dès que l'enfant est levé.

Plus efficaces, peu toxiques, les moustiquaires imprégnées d'insecticides sont utilisables dès le plus jeune âge. Les kits d'imprégnation sont à base de perméthrine (Insect Ecran Liquide de Trempage Tissus et Voilage, Repel Insect Vêtements Spécial Trempage) ou de deltaméthrine (Cinq sur Cinq Kit). Il existe aussi des moustiquaires préimprégnées (Cinq sur Cinq, Modul Aid Moustiquaire Travel, Premium Voyage Moustiquaires Teck ou Totem, Mousticologne Moustiquaire Imprégnée Taille Enfant...). Une fois déballées ou imprégnées, les moustiquaires sont efficaces pendant 6 mois à condition de limiter les lavages. Si l'enfant se sent oppressé sous un maillage trop serré, Olyset d'Osler est un modèle à grandes mailles imprégné de perméthrine relarguée progressivement.

- Vêtements imprégnés

La rémanence de la perméthrine étant de plusieurs lavages, la protection est de six mois après trempage dans une solution à 8 %, avec une résistance à 6 lavages (Insect Ecran Voilage, Repel Insect Voilage), et de 1 mois et/ou 8 lavages après imprégnation par un spray à 4 ou 6 % (Insect Ecran Vêtements, Repel Insect Vêtements, Moustifluid Lotion Tissus et Vêtements...).

Ces produits, contre-indiqués avant trois ans, sont à pulvériser uniquement sur la face externe du vêtement.

Le DEET n'est pas indiqué avant 12 ans. Il est efficace pour un vêtement rangé dans une armoire mais est photolabile.

Biovectrol Spécial Tissus renferme de l'étofenprox, actif deux mois (six mois sur une moustiquaire). Il résiste à cinq lavages sur du coton et deux pour le polyester. Il peut être utilisé à tout âge.

- Répulsifs cutanés

-#gt; Produits de synthèse

Leur éventuelle toxicité en cas d'ingestion, d'applications massives ou répétées impose la prudence. On les emploie sur les parties découvertes en évitant les muqueuses, les yeux, la bouche, les mains (léchage des doigts) et les zones sujettes à macération. L'enfant doit être lavé avant le coucher pour éliminer le produit.

La durée de la protection peut être diminuée dans les pays chauds (transpiration), en cas de frottements ou de bains.

- DEET : référence pour les adultes, le diéthyltoluamide possède une toxicité neurologique potentielle qui limite son utilisation chez l'enfant. Les solutions à 20 % ou 30 % s'emploient ponctuellement chez les enfants de plus de 3 ans. Pour des emplois prolongés, pas d'utilisation avant 12 ans. La durée d'action est de 3 à 12 heures selon les concentrations.

- 35/35 : pour une efficacité optimale, la concentration d'éthylbutylacétylaminopropionate recommandée est d'au moins 20 % en utilisation seule. Ces produits sont de préférence à réserver aux plus de 30 mois. Des spécialités dosées de 10 à 15 % sont parfois proposées aux plus jeunes (à éviter cependant avant 12 mois).

Durée d'action : 5 à 6 heures.

- EHD : l'éthylhexanediol est utilisable dès 30 mois. La concentration optimale est de 30 %. La durée moyenne de protection de 2 heures est fortement diminuée en zone tropicale (10 minutes à 40°).

- Icaridine : ce dérivé de la pipéridine s'utilise dès 2 ans. Il peut rester actif jusqu'à 10 heures, mais la durée chute au-delà de 30 °C.

-#gt; Produits naturels

Moins actifs que les produits de synthèse, ils peuvent provoquer des allergies et une photosensibilisation. C'est le cas de la citronnelle, de plus volatile. Le PMD (p-menthane diol ou citriodiol, contenu dans Mosi-Guard), utilisable à partir de trois mois, revendique une durée d'action de 4 à 6 heures.

- Autres mesures

- Habits longs et peu colorés.

- Climatisation : elle n'empêche pas les piqûres de moustiques mais réduit leur agressivité.

- Diffuseurs électriques avec tablettes ou flacon liquide.

- Tortillons fumigènes à l'extérieur.

- Tulle aux fenêtres.

- Imprégner les toiles de tente de perméthrine.

Chimioprophylaxie

Les enfants, même les nourrissons allaités, doivent impérativement recevoir une prophylaxie adaptée à leur poids et à la zone visitée. Les personnes déjà partiellement immunisées perdent leur immunité au bout de deux ans s'ils vivent dans une zone indemne d'endémie. Cette immunité relative existe chez certains enfants nés en zone impaludée, mais plutôt à partir de 7 ans.

Le manque de formes pédiatriques, l'écart réduit entre doses thérapeutiques et toxiques, le coût des traitements sont des freins. Il est primordial de s'assurer de la totale adhésion des parents à l'ordonnance. En dessous de 9 kg, seule la chloroquine est indiquée : on conseille donc d'éviter tout voyage avec un nouveau-né en dehors de la zone 1. En dessous de ce poids, le risque d'accès palustre est moindre. Une moustiquaire imprégnée reste la recommandation principale dans cette tranche d'âge.

- Zone 1, chloroquinosensible

La chloroquine, disponible en sirop pédiatrique, est bien tolérée chez l'enfant.

- Zone 2, chloroquinorésistance modérée

Deux prophylaxies sont envisageables.

-#gt; Association chloroquine + proguanil : à partir de 9 kg.

-#gt; Association proguanil + atovaquone : dès 11 kg.

- Zone III, chloroquinorésistance étendue

-#gt; Méfloquine : dès 15 kg.

-#gt; Association atovaquone-proguanil : alternative à la méfloquine dès 11 kg.

-#gt; Doxycycline : à partir de 8 ans. Elle est indiquée en zone de méfloquinorésistance (zones forestières de Thaïlande ou du Laos) mais est peu utilisée chez l'enfant en raison du risque d'altération de l'émail dentaire.

Au retour, ne pas baisser la garde !

La prophylaxie doit être continuée pendant 1 à 4 semaines après le retour, selon le produit utilisé.

Ne jamais oublier que toute fièvre au retour d'une zone d'endémie palustre doit être considérée comme un paludisme jusqu'à preuve du contraire (réalisation d'une goutte épaisse), et nécessite donc une hospitalisation.

POUR APPROFONDIR : Le paludisme d'importation est en recrudescence

Près de 1 500 enfants français de moins de 15 ans souffrent d'un paludisme d'importation chaque année. 90 % sont d'origine africaine (Côte d'Ivoire, Comores, Mali, Cameroun, Sénégal) et contractent la maladie lors d'un retour au pays, faute de protection suffisante. Potentiellement grave chez les enfants, le paludisme expose à des séquelles neurologiques (paralysie, épilepsie, retard psychomoteur). Le risque létal peut survenir en moins de 72 heures. Les formes les plus graves sont causées par Plasmodium falciparum.

Reconnaître les signes

La période d'incubation est de 7 jours au moins.

- Accès simple : la fièvre est le signe le plus courant. Elle peut s'accompagner de diarrhées, vomissements et céphalées. L'enfant est asthénique, pâle et peut souffrir de myalgies.

- Accès grave : le neuropaludisme : début brutal, fièvre, troubles de la conscience, convulsions.

Traitement

La suspension orale d'halofantrine est la plus prescrite chez l'enfant. Les accidents cardiaques sont rares mais poussent parfois les pédiatres à lui préférer un traitement par méfloquine.

Chez les plus de 12 ans ou 40 kg, l'association atovaquone-proguanil peut également être utilisée en curatif. Les formes graves nécessitent une perfusion intraveineuse de quinine (en service de réanimation).

COMMUNIQUEZ ! L'ENFANT EN VOYAGE

DES IDÉES DE VITRINES

Partir loin avec sa petite famille, tout le monde en rêve à cette période de l'année. Pas question d'oublier les indispensables de la trousse de voyage. Pensez aux pense-bêtes !

Les fournitures

- Un planisphère

- Une trousse de secours

- Une moustiquaire

- Une peluche

- Des lettres de couleur aimantées

- Des Post-it

Les slogans

- « Vacances sans souci avec vos petits »

- « Vos enfants parés pour voyager »

- « Avant de partir... »

Malin !

Pensez au polystyrène extrudé pour rigidifier le planisphère et inscrire le slogan. A fixer au plafond avec des baguettes de fixation pour kakemono.

Collez les Post-it sur le planisphère. Ils récapitulent ce qu'il ne faut pas oublier avant de partir.

Le slogan peut être écrit avec des lettres de couleurs ou avec des lettres en plastique aimantées. On peut ici les fixer avec de la pâte autocollante.

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Des animations pleines de piquant

Pour faire passer un message de prévention auprès des enfants et de leurs parents, traitez l'information de façon ludique... A vous de jouer !

Testez les connaissances avec un jeu

Vous souhaitez alerter vos clients sur les risques de certaines destinations pour les enfants, les aider à organiser leur trousse à pharmacie ou les conseiller sur le choix d'un antimoustique ? Inventez un jeu, par exemple un quiz ou un concours de dessin... Le but est d'attirer l'attention et de provoquer une interactivité.

Une mise en scène orchestrée

Appuyez-vous sur une animation au sein du rayon ou sur une affichette proche du comptoir ou du rayon enfant, ou même sur écran plat. Préparez l'événement en déterminant un rétroplanning tenant compte des éventuelles collectes d'outils d'information auprès de laboratoires, de sociétés savantes ou d'instituts.

Respectez la réglementation

Pour éviter d'être sanctionné par l'Ordre, vérifiez que votre animation respecte les directives du Code de la santé publique, qui « interdit aux pharmaciens de solliciter la clientèle par des procédés et moyens contraires à la dignité de la profession » (art. R. 5015-22). Il précise que « toute information ou publicité, lorsqu'elle est autorisée, doit être véridique, loyale et formulée avec tact et mesure » (art. R. 5015-30). Il est interdit d'octroyer à la clientèle des primes ou des avantages matériels, de lui donner des objets ou produits quelconques, sauf de valeur négligeable, et d'avoir recours à des moyens de fidélisation (art. R. 5053-3). Vitrines et aménagements visibles de l'extérieur ne peuvent présenter que les activités dont l'exercice en pharmacie est licite : pas de sollicitation de clientèle par des procédés et moyens contraires à la dignité de la profession (art. R. 5015-58). Enfin, si un jeu-concours est organisé, son règlement doit obligatoirement être affiché dans l'officine.

LES MOTS POUR CONVAINCRE : La trousse de secours ne rend pas les médicaments moins dangereux

Avant de constituer une trousse, la première étape consiste à identifier le potentiel de risques du voyage.

Interrogez les parents sur l'âge de leur enfant, le mode de transport, la destination finale et les conditions d'hébergement. Une fois ce « diagnostic » des risques établi, vous avez toutes les cartes en main pour délivrer un conseil personnalisé, plus séduisant.

De la tête aux pieds

Pour être exhaustif, mettez au point un moyen mnémotechnique infaillible et simple. Déroulez vos conseils de la tête aux pieds. La tête permet de penser à la fièvre, aux yeux, au nez, à la gorge et, par extension, aux bronches. Les membres supérieurs et inférieurs évoquent la traumatologie, les protections solaires et antimoustiques. Le tronc rappelle les problèmes digestifs. Construire son conseil de haut en bas permet aussi de ne pas oublier les pieds qui sont le siège d'hypersudation et d'ampoules.

Les médicaments listés

Ils représentent toujours un dilemme face à un voyageur se rendant dans un pays où les médicaments de base sont difficiles à se procurer. Même si dans ce cas précis on éprouve un sentiment de culpabilité à dire que l'on ne peut pas délivrer tel antibiotique sans ordonnance, il convient néanmoins de rester éthique. Le fait de partir en voyage ne rend pas les médicaments moins dangereux. Pas question de délivrer un antipaludéen hors prescription (penser au risque suicidaire), pas question non plus de se substituer au médecin. D'accord pour donner tous les moyens aux patients pour les maintenir en bonne santé sur place mais quand la pathologie arrive, il faut dire stop ! La relation à trois (patient, pharmacien et médecin) doit être maintenue.

DOCUMENTEZ-VOUS

INTERNET

Institut Pasteur

http://www. pasteur.fr

Vaccinations internationales, conseils et recommandations personnalisés aux voyageurs, consultation au retour d'un voyage, le site fourmille de renseignements pratiques et concrets. La rage fait l'objet d'un dossier complet.

OMS

http://www.who.int/fr/

La sémiologie, un chapitre consacré à l'enfant voyageur, une double entrée par pays ou maladie sont les atouts de cette adresse de référence. Les conseils de vaccination et les traitements antipaludéens peuvent être différents de ceux donnés en France.

LIVRES

Vidal du voyageur

Dr Frédérique Gallois, Pauline Groleau, Charles Malet, Larousse Diffusion

Trois grands chapitres permettent d'accéder à l'information recherchée : risques du voyage et conseils de santé, fiches destinations par grandes régions du monde et médicaments du voyageur. Bien que parfois succinctes, les informations proposées couvrent l'essentiel : précautions avant le départ et au retour, prévention et soin des principaux maux du voyageur. Un chapitre est destiné à l'enfant en voyage. Un plus : la monographie des médicaments du voyageur propose les principales équivalences dans le monde et est enrichie de conseils spécifiques aux voyageurs.

FORMATIONS

Séminaire

« Médecine des voyages »

Faculté de médecine Xavier-Bichat, 16, rue Henri-Huchard, 75018 Paris - tél. : 01 44 85 63 00 - http://www.imea.fr

Organisé par l'Institut de médecine et d'épidémiologie appliquée, ce stage intensif, agréé par la formation permanente ou continue, est organisé sur trois jours. Il passe en revue l'évaluation des risques, les vaccinations, le paludisme, les pathologies de retour, les voyageurs à risques spécifiques... Son coût : 150 euros.

Diplôme universitaire « Prévention des maladies du voyageur »

Cette formation sur 10 jours est organisée en alternance à la faculté de médecine de Marseille par le Centre de formation des recherches en médecine et santé tropicale (04 91 69 89 39) ou par l'Institut de médecine tropicale du service de santé des armées (04 91 15 01 05).

Elle aborde les conseils et les pathologies durant le voyage et au retour, notamment chez l'enfant.

Associations de vaccins

-#gt; Les vaccins vivants atténués (ROR et fièvre jaune par exemple) exigent un intervalle d'un mois entre les deux injections si elles ne sont pas réalisées le même jour.

-#gt; Outre les vaccins hexavalents (Hexavac, Infanrix Hexa) et le ROR, largement utilisés pour la vaccination systématique, les enfants peuvent recevoir le vaccin combiné hépatite A/hépatite B (Twinrix Enfant) à partir de 1 an.

-#gt; La combinaison hépatite A/typhoïde (Tyavax) est réservée aux plus de 16 ans.

Les bons réflexes

-#gt; Placer la trousse à pharmacie dans un bagage à main (sauf seringues et ciseaux) et ne pas s'en séparer.

-#gt; Se méfier des contrefaçons de médicaments sur place, très fréquentes.

-#gt; Emporter les notices et l'ordonnance de prescription.

-#gt; Préférer les formes solides. Les formes liquides et les suppositoires supportent mal la chaleur.

-#gt; Privilégier les formes « tout-terrain » comme les lingettes (nettoyantes, antiseptiques, anti-piqûres, anti-coups), les conditionnements en unidoses (pommades, collyres, antiseptiques) et les formes lyocs permettant de se dispenser d'eau.

Avion : attention aux oreilles !

En particulier lors du décollage et de l'atterrissage, la pression atmosphérique varie et s'équilibre de part et d'autre du tympan par des mouvements d'ouverture et de fermeture de la trompe d'Eustache. Quand l'oreille est obstruée par des mucosités, la déformation du tympan peut provoquer une otite dite barotraumatique. L'enfant, chez qui la trompe d'Eustache est plus courte et les affections ORL fréquentes, est particulièrement touché.

-#gt; Attitude préventive - Eviter de prendre l'avion avec un enfant de moins de 1 mois. - Ne pas prendre l'avion en cas d'otite, éviter en cas d'autres affections ORL. - Instiller du sérum physiologique dans les narines avant le départ. - Favoriser l'ouverture de la trompe d'Eustache par la déglutition : biberon ou sein, bonbon, boisson au décollage et à l'atterrissage.

Attention aux yeux !

Avant 12 ans, le cristallin des enfants est lui aussi immature. Il est particulièrement sensible à la lumière. Une exposition prolongée sans lunettes expose à une conjonctivite avec douleur et larmoiement. Un collyre calmant type Uvéline peut soulager la douleur, mais l'essentiel reste la prévention par le port de lunettes d'indice de protection au moins égal à 3.

Prévoyez-vous de fermer votre officine le 30 mai prochain en signe de protestation ?


Décryptage

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1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

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