Les méfaits du soleil - Le Moniteur des Pharmacies n° 2582 du 14/05/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2582 du 14/05/2005
 

Cahier conseil

EN PRATIQUE : LE VIEILLISSEMENT PHOTO-INDUIT

AU COMPTOIR : « Ma peau se marque à chaque exposition solaire »

« Pour bronzer tout en ayant bonne mine, je n'applique que des crèmes de faible indice. Mais ma peau se marque au soleil et des taches apparaissent. »

Votre réponse

« Les expositions solaires répétées et prolongées entraînent l'apparition de taches pigmentaires et activent le vieillissement de la peau. Optez quand même pour une protection plus élevée (SPF 25), appliquez un soin dépigmentant et réduisez vos bains de soleil. »

Précautions

L'ultraprotection n'est pas la garantie d'un bronzage haute sécurité. Le problème avec le soleil est avant tout une question de comportement.

- Eviter les phases d'exposition où le rayonnement est le plus intense (12-16 heures). Plus le soleil est haut dans le ciel, plus le rayonnement ultraviolet est important. Déconseiller les bains de soleil immobiles.

- Ne pas se fier à ses impressions : un temps couvert n'autorise pas à être moins vigilant. Avec les nuages, la température et la luminosité baissent mais pas les risques liés aux UV.

- Se méfier des circonstances à risque : altitude, sols réfléchissants (neige, eau, sable), vent frais.

- Ne pas s'exposer après l'application de parfum ou la prise de certains médicaments.

- Boire régulièrement et hydrater sa peau après l'exposition solaire.

- Porter des lunettes enveloppantes anti-UV, un chapeau à larges bords voire des vêtements amples (tee-shirts à manches longues, bermuda, pantalon).

Choisir les textures

Un produit solaire n'est efficace qu'appliqué régulièrement et correctement. L'objectif est donc de renforcer l'observance avec des émulsions huile dans eau peu collantes, plus légères, qui laissent peu de traces blanches sur la peau.

-#gt; Les sprays conviennent aux sportifs, aux hommes (pilosité), aux peaux grasses à imperfections.

-#gt; Les laits sont indiqués pour le corps.

-#gt; Plus riches et onctueuses, les crèmes protègent mieux le visage.

-#gt; Les sticks s'utilisent en toutes circonstances sur les zones les plus fragiles (nez, lèvres, pommettes, oreilles, cicatrices...).

Mode d'emploi

-#gt; Appliquer les solaires dès le matin, avant de sortir, en insistant sur les cuisses, les mollets, les plis des genoux, l'arrière des oreilles, le dessus du pied et de la nuque.

-#gt; Renouveler fréquemment (au moins toutes les deux heures) l'application et notamment après chaque baignade (après s'être essuyé et même si le produit est dit waterproof).

-#gt; Ne pas garder les produits solaires plus d'une saison. Transportés dans des lieux surchauffés et peu concentrés en conservateurs, ils s'altèrent rapidement une fois ouverts.

-#gt; Bien reboucher les produits après utilisation et les placer à l'ombre.

Diagnostic solaire rapide

Avant de proposer un soin, le « risque solaire » est à déterminer pour chaque personne. Il dépend de deux paramètres : le phototype et le comportement (destination, sports et activités pratiqués).

- Identifier le phototype

Selon la couleur des cheveux, la carnation et la présence d'éphélides (taches de rousseur), chacun possède une aptitude au bronzage ou aux coups de soleil. A ensoleillement identique, les dommages cutanés surviennent plus sur une peau laiteuse que sur une peau brune.

A l'origine de ces inégalités on retrouve deux pigments :

- les phæomélanines, de couleur jaune-brun, observées chez les sujets roux à peau claire ;

- les eumélanines, de couleur brun-noir, chez les sujets à la peau mate.

- Evaluer le comportement

-#gt; En altitude : la quantité d'UVB est de 20 % supérieure à celle relevée au niveau de la mer.

La valeur érythématogène augmente de 4 % tous les 300 mètres. L'air froid masque la chaleur émise par le soleil et supprime le signal d'alarme qu'il émet normalement. La réflexion augmente la quantité de radiations reçue.

-#gt; En bord de mer : en vacances et à la plage, on s'expose plus longuement et même les parties couvertes sont soumises aux UV.

-#gt; Les sports nautiques imposent des solaires de forte rémanence.

-#gt; Sous les tropiques : la concentration en UV est également maximale car le rayonnement est vertical et la couche d'ozone moins épaisse.

- Proposer un indice

-#gt; Cas 1 : peaux hypersensibles, ensoleillement extrême (tropique, mer, montagne), chloasma, cicatrices, antécédents de brûlures, très jeunes enfants : protection ultra 50+.

-#gt; Cas 2 : premiers jours d'exposition

- Peaux claires : protection très élevée (SPF 30, 40 ou 50).

- Peaux mates : protection élevée (SPF 20).

-#gt; Cas 3 : après plusieurs jours d'exposition

- Peaux claires : protection élevée (SPF 20).

- Peaux mates : protection moyenne (SPF 10 ou 12).

POUR APPROFONDIR : Héliodermite, un vieillissement visible et invisible

Le vieillissement intrinsèque, dû à l'âge, et le vieillissement extrinsèque, induit par des facteurs environnementaux, sont les deux types de vieillissement cutané. Lorsqu'il résulte de l'exposition répétée au rayonnement solaire, le vieillissement extrinsèque est appelé héliodermite ou vieillissement actinique. Il correspond à des modifications cliniques, histologiques et fonctionnelles de la peau. Liées à une exposition solaire chronique, celles-ci siègent sur les zones photoexposées.

Le culte du bronzage et l'explosion des activités de plein air ont rendu ce type de vieillissement préoccupant.

Manifestations visibles

Sur la peau du visage, du dos, des mains et des avant-bras, apparaissent dans un premier temps des taches pigmentées, des rides et des télangiectasies. Au niveau des zones protégées (face interne des bras par exemple), la peau reste très fine et claire.

Lorsque les dommages s'aggravent, la peau s'épaissit, se relâche, devient jaunâtre et plus sèche. Des rides se creusent. Parallèlement, une pigmentation irrégulière associe des taches hyper- et/ou hypopigmentées. En stimulant la production de mélanine (sans variation du nombre de mélanocytes), le rayonnement UVA amplifie et autoentretient l'apparition de taches « solaires ». Celles-ci sont généralement définitives. Elles s'éclaircissent en hiver et se repigmentent lors des expositions solaires suivantes.

Il existe parfois des cicatrices blanchâtres en forme d'étoiles (pseudo-cicatrices stellaires), en particulier au niveau des avant-bras.

Ces manifestations diffèrent en fonction du phototype.

-#gt; Chez les patients de phénotype clair, la peau du visage et du cou est plutôt érythémateuse, parsemée d'éphélides dans le dos et télangiectasique.

-#gt; Chez les patients de phénotype mat, la peau prend un aspect plus épaissi et une coloration jaunâtre (peau de citron ou citrine).

Manifestations invisibles

Les UV, avant même l'apparition d'érythème solaire ou de bronzage, entraînent des altérations cellulaires imperceptibles. Qu'elles soient claires ou mates, toutes les peaux sont concernées par ces agressions qui expliquent les lésions constatées cliniquement.

-#gt; Au niveau épidermique, on observe une hypertrophie épidermique, des « sun burn cells » (« cellules brûlées par le soleil »), des zones de dysplasie cellulaire ou de carcinomes basocellulaires ou spinocellulaires.

-#gt; Au niveau de la couche profonde, le nombre de cellules de Langerhans diminue dans l'épiderme pendant 72 heures. Cette mise en veille du système immunitaire favorise à long terme la survenue de cancers.

-#gt; Au niveau du derme, les fibres de collagène diminuent, se désorganisent et les fibres d'élastine se dénaturent. Sous l'influence des UVA, la synthèse de collagène se dérègle. Directement absorbés par l'ADN, les UVB altèrent le génome. Les cellules dégénèrent et/ou vieillissent plus vite. Au contact des fibroblastes et des kératinocytes, les UVA engendrent la formation d'espèces réactives de l'oxygène. Instables, ces substances provoquent des lésions au niveau des membranes cellulaires, des protéines et de l'ADN.

EN PRATIQUE : LE COUP DE SOLEIL CHEZ L'ENFANT

AU COMPTOIR : « Mon enfant a attrapé un coup de soleil »

« A peine arrivé en vacances, Benoît, mon petit dernier, est rouge comme une écrevisse. Je l'ai pourtant tartiné de ma crème indice 12 à deux reprises dans la journée. »

Votre réponse

« Ce soin pour adulte est inadapté à la peau de votre fils. Comme elle est plus fine, donc plus vulnérable, il est important de lui appliquer des solaires waterproof d'indice de protection très élevé, conçus spécifiquement pour les plus jeunes, et cela au minimum toutes les deux heures. En attendant, évitez-lui le soleil pendant quelques jours et appliquez ce baume-pansement apaisant. »

La peau de l'enfant

Plus fragile que celle des adultes, la peau de l'enfant conserve de nombreuses années les traces d'agressions solaires.

Mal protégée

- En raison de l'immaturité des glandes sudoripares (jusqu'à trois ans) et sébacées (jusqu'à sept ans), le film hydrolipidique déficient laisse passer les UV qui perturbent l'élaboration des fibres de collagène et d'élastine. Avec en plus un risque de sécheresse cutanée, voire de déshydratation.

- Peu opérationnel, le système thermorégulateur prévient mal les coups de chaleur.

- La couche cornée est si fine que son action photoprotectrice est faible.

- Le système immunitaire, peu performant, ne joue pas son rôle « réparateur ».

Avant trois ans, même si l'équipement mélanocytaire de l'enfant est complet, il s'avère peu fonctionnel. La réponse pigmentaire face aux UV est faible.

- Toutes ces « insuffisances » rendent la peau de l'enfant très vulnérable, et des expositions solaires répétées durant cette période sont un facteur de risque incontestable dans l'induction des cancers de la peau.

Plus exposée

L'enfance et l'adolescence constituent une période de grande exposition solaire (plage, loisirs de plein air, baignades...). Près de 8 Français sur 10 déclarent avoir un comportement à risque et passer entre deux et cinq heures par jour au soleil avec leur progéniture, souvent aux heures les plus chaudes.

On estime d'ailleurs que la dose annuelle d'UV reçue par les enfants est trois fois supérieure à celle d'un adulte.

Plus exigeante

- Le rapport poids/surface d'un enfant est inférieur à celui d'un adulte.

- Plus perméable, plus exposée au risque d'allergie, la peau nécessite des formulations spécifiques.

Douée de mémoire

- Dès la naissance, chacun dispose d'un capital soleil. Plus les expositions sont intenses, répétées, plus ce patrimoine est consommé, plus la capacité d'adaptation au soleil est difficile et plus les dommages cutanés apparaissent rapidement.

- Aujourd'hui, à l'âge de vingt ans, un individu a déjà dépensé la moitié de son capital solaire.

Conduite à tenir

Education

- Des expositions solaires précoces et intenses avant la puberté augmentent le risque de cancers cutanés à l'âge adulte et en particulier de mélanomes.

- Protéger un enfant des effets délétères du rayonnement ultraviolet le prémunira à court terme de l'érythème actinique, mais, surtout, limitera à long terme les dommages tissulaires et cellulaires.

- Informés, éduqués vis-à-vis du soleil et de ses risques, les plus jeunes ont toutes les chances de perpétuer les bons gestes à l'âge adulte.

Textures et indices

- Les traces blanches que peuvent laisser les crèmes ont l'avantage de permettre de vérifier que leur application a été homogène et qu'aucune zone à protéger n'a été oubliée.

- En raison du temps passé dans l'eau, mieux vaut proposer des produits waterproof qui ne piquent pas les yeux et qui résistent aux frottements ou au sable.

- Privilégier les émulsions eau dans huile. Même si elles sont plus grasses, elles limitent le dessèchement de la peau. Côté indice, opter d'emblée pour une protection très élevée (30-40-50) puis élevée (20-25).

Ecrans minéraux contre filtres

- Il est préférable de recommander des solaires formulés à partir d'écrans minéraux. Composés de poudres inertes (oxyde de zinc, de titane...), ils réfléchissent et dispersent le rayonnement.

Leur utilisation revêt un intérêt du fait de leur photostabilité, de leur inertie biologique et de leur effet de surface (peu d'absorption percutanée). Les formes dites micronisées (MPI-Sorb, Tinosorb-M) limitent les résidus blancs après application.

- Les filtres (cinnamates, octocrylène, benzophénones, Mexoryl...) développent une couverture adaptée sur l'ensemble du spectre ultraviolet et s'étalent facilement.

- Les filtres chimiques agissent en absorbant sélectivement les radiations avant qu'elles n'atteignent les téguments.

- Les filtres organiques se distinguent par une action absorbante et réfléchissante.

La restriction des filtres chimiques et surtout organiques chez l'enfant est due au passage transcutané. Aujourd'hui, il est possible de les conseiller aux enfants grâce à l'existence de formes encapsulées et aux filtres de haut poids moléculaire qui restent en surface et ne pénètrent pas dans l'épiderme.

Six recommandations particulières

- Ne pas exposer les enfants de moins de trois ans au soleil.

- Se méfier de l'ombre. Elle protège du rayonnement solaire direct mais pas du rayonnement réfléchi sur le sol : l'herbe renvoie 3 % des ultraviolets qui l'atteignent, le sable de 5 à 25 % et la neige de 30 à 80 %.

- Hydrater très régulièrement l'enfant sujet aux coups de chaleur en raison de l'immaturité de son système thermorégulateur.

- Renouveler les applications toutes les deux heures. Ne pas oublier la protection lors des promenades.

- Déposer le lait ou la crème en couche généreuse sans tout faire pénétrer instantanément de façon à laisser un film visible permettant de visualiser les zones protégées.

- Après l'exposition solaire, appliquer un lait émollient.

POUR APPROFONDIR : Ne pas confondre coup de soleil et coup de chaleur

Le coup de chaleur

Dès que le système de régulation de la température du corps est dépassé et saturé, les risques de déshydratation et d'insolation sont présents.

Principaux accusés : les infrarouges. Particulièrement dangereux, ils peuvent rapidement affecter les bébés et les jeunes enfants. Ces derniers ont un système de thermorégulation encore immature et des réserves d'eau faibles par rapport aux adultes. Les personnes âgées sont également concernées. Des vomissements, une tachycardie voire des convulsions sont parfois associés à la température élevée. La peau est sèche et chaude. Il s'agit d'une urgence.

- Conduite à tenir

-#gt; Déshabiller l'enfant.

-#gt; Le placer dans un endroit frais (position latérale de sécurité en cas d'inconscience).

-#gt; Poser sur ses bras et sa nuque des serviettes mouillées.

-#gt; Le faire boire s'il est conscient.

Le coup de soleil

Après une exposition solaire trop intense, prolongée ou mal protégée, la peau devient le siège d'une réaction épidermique : l'érythème actinique. Provoqué par l'action des UVB, le coup de soleil se distingue par des signes cliniques faciles à identifier. Douleur, rougeur et oedème apparaissent dans la zone irradiée entre 2 et 7 heures après l'arrêt de l'exposition au soleil et persistent de trois à huit jours.

Lorsque les couches profondes sont concernées, des phlyctènes au contenu séreux et parfois sanguinolent se forment.

A ces manifestations s'ajoutent d'autres signes tels que : fièvre, nausées, vomissements, vertiges.

- Conduite à tenir

-#gt; Proposer dans un premier temps un antalgique (paracétamol). Apis mellifica et Belladonna en 5 CH peuvent venir en renfort : 3 granules de chaque en alternance toutes les heures.

-#gt; Insister sur l'importance de la réhydratation.

-#gt; Localement, appliquer un gel ou une crème à base de calendula, d'huiles peroxydées diminuant la rougeur et accélérant la cicatrisation, un hydrogel ou une crème hydrophile qui stoppent l'évolution de la brûlure, un pansement colloïde.

-#gt; Lorsque des phlyctènes apparaissent, ne pas les percer mais les désinfecter avec un antiseptique, appliquer du tulle (gras ou lipidocolloïde) et recouvrir de compresses stériles. Surveiller l'évolution de l'érythème ainsi que d'éventuelles surinfections.

-#gt; Dans tous les cas, ne pas retourner au soleil jusqu'à guérison complète.

EN PRATIQUE : LES CANCERS CUTANÉS

AU COMPTOIR : « Mon écran total me préserve des mélanomes »

« Avec ma peau très claire, j'ai la phobie qu'un de mes grains de beauté se transforme en mélanome. En appliquant un écran total avant d'aller au soleil, je me sens mieux protégée. »

Votre réponse

« En France, près de 6 000 nouveaux cas apparaissent chaque année à la suite d'expositions intenses et répétées au soleil. Il est donc important de faire le point une fois par an avec votre dermatologue, de limiter les bains de soleil et de vous protéger avec un indice très élevé plusieurs fois par jour. Sachez cependant que la notion d'écran total est imparfaite et qu'il ne vous protège en aucun cas toute la journée. »

Deux types de cancers cutanés

Deux millions de nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année dans le monde. Les carcinomes, qui touchent les kératinocytes, sont à distinguer des mélanomes qui concernent les mélanocytes.

- Les carcinomes

Plus de 90 % des cancers cutanés diagnostiqués sont des carcinomes.

-#gt; Ils sont dits basocellulaires s'ils restent limités à la peau et ne disséminent pas. Ces tumeurs épithéliales apparaissent surtout au niveau du visage après 40 ans, en particulier sur les zones de coups de soleil antérieurs. Leur incidence est liée au nombre d'expositions récréatives et à l'héliodermite. Ces cancers guérissent complètement après traitement, en général chirurgical.

-#gt; Moins fréquents, les carcinomes spinocellulaires surviennent chez le sujet âgé. Leur incidence est liée aux expositions solaires chroniques, à la dose totale cumulée et au phototype (sujets à peaux claires). Ils surviennent sur des zones constamment exposées au soleil, se développent en profondeur et donnent rarement des métastases. Le traitement est chirurgical.

- Les mélanomes

Plus dangereux que les carcinomes, les mélanomes (du grec melas = noir) touchent tous les âges et se développent par dégénérescence des mélanocytes. Ces tumeurs malignes peuvent débuter à partir d'un grain de beauté existant ou, plus fréquemment, apparaître à la surface d'une peau saine à n'importe quel endroit du corps. Dépisté tardivement, le mélanome peut mettre en jeu le pronostic vital en raison de son fort pouvoir métastasant.

Facteurs de risque

- L'excès de soleil et d'UV artificiels (les cabines de bronzage multiplient le risque par un facteur de 2 à 8) est clairement identifié comme une des causes principales. Ainsi le mélanome est de plus en plus fréquent chez les sujets ayant eu de nombreux coups de soleil durant l'enfance, ayant des loisirs extérieurs (voile, surf...) ou adeptes des cabines à UV.

- Le deuxième facteur de risque est génétique. 10 % des mélanomes surviennent dans un condiv de mélanome familial, défini par la survenue d'au moins deux mélanomes sur trois générations.

- Les sujets immunodéprimés ont également plus de risque de développer un mélanome.

Sensibiliser les groupes à risque

Les personnes particulièrement menacées ont :

-#gt; un teint clair, des cheveux clairs, roux, des taches de rousseur ;

-#gt; une forte tendance à attraper des coups de soleil, tout en ne bronzant pas ou très peu ;

-#gt; un nombre élevé de nævi sur le corps (adultes présentant plus de 15 grains de beauté dont le diamètre est supérieur à 5 mm) ;

-#gt; une tache cutanée, habituellement pigmentée, brune ou noire, acquise récemment ou préexistante, dont la couleur, l'aspect (hyperkératosique) et la taille changent ;

-#gt; un ou plusieurs cas de cancers cutanés dans leur famille ;

-#gt; été victimes de coups de soleil importants durant l'enfance.

A l'observation d'un de ces points, il est important d'inciter le patient à consulter son dermatologue au moins une fois par an.

Lutter contre les idées reçues

- Le mélanome ne se situe pas forcément sur les endroits directement exposés au soleil. Il apparaît parfois au niveau du cuir chevelu, de la plante des pieds, des organes génitaux, des ongles.

Les mélanomes les plus fréquents se localisent respectivement chez les femmes et les hommes au niveau des jambes et du dos.

Il est rare de les observer sur les muqueuses (nez, bouche, vulve).

- Les mélanomes ne concernent pas seulement les personnes qui sont couvertes de grains de beauté. Les peaux uniformes représentent d'ailleurs deux cas sur trois.

- Le pronostic vital n'est pas systématiquement mauvais, surtout lorsque la détection est précoce (autosurveillance).

Négocier avant, pendant et après l'exposition

L'attrait du soleil est toujours aussi fort dans la population, lié à un plaisir aussi bien physique que psychologique. Il est donc très difficile pour un professionnel de santé de s'opposer à ce plaisir partagé par le plus grand nombre, et il faut souvent « négocier ».

Il s'agit donc d'informer sans dramatiser.

-#gt; Rappeler les dangers du soleil lors des expositions volontaires pendant les vacances (ski, plage, bateau), mais aussi lors des expositions répétées, liées à un environnement professionnel (agriculteurs, pêcheurs), et lors des activités extérieures (jardinage, enfants jouant dans la cour de l'école...).

-#gt; Expliquer qu'un bronzage sans risque n'existe pas.

-#gt; Suggérer des expositions plus régulières et progressives. Des expositions intenses (naturelles ou artificielles) et de courte durée avant l'âge de quinze ans se révèlent plus dangereuses. Mettre en garde les parents de jeunes enfants contre le soleil et le contre-indiquer à ceux qui ont des bébés.

-#gt; Insister sur la protection vestimentaire (travailleurs manuels).

-#gt; Décoder la fausse notion d'« écran total ». Encore trop souvent employé, ce terme engendre de nombreuses confusions : certains le refusent car il empêche de bronzer, et d'autres l'adoptent se croyant protégés pour toute la journée.

La commercialisation d'indices élevés et très élevés a pour objectif de protéger les peaux claires des adultes et des enfants, les peaux sujettes aux photodermatoses, pas d'augmenter le nombre d'heures autorisant à s'exposer au soleil.

-#gt; Proposer une photoprotection ultra (50 et plus), voire très élevée (30-40-50) aux personnes de phototype I et II et rappeler les règles d'exposition au soleil.

POUR APPROFONDIR : L'autosurveillance, cela s'apprend

S'examiner en cinq étapes

Il est possible de s'auto-examiner la peau pour rechercher d'éventuels mélanomes. Cinq étapes se succèdent.

-#gt; Observer le corps, les bras levés, de face, de dos (miroir) et sur les côtés.

-#gt; Inspecter ensuite les avant-bras, le dessus et le dessous des bras ainsi que les paumes des mains.

-#gt; Examiner l'arrière des jambes, les espaces entre les orteils et la plante des pieds.

-#gt; Avec un miroir à la main, regarder l'arrière du cou, le cuir chevelu, raie par raie.

-#gt; Terminer par le bas du dos et les fesses.

La règle de l'abécédaire

L'association d'une tache pigmentaire à un ou plusieurs des cinq critères (ABCDE) suivants peut évoquer un mélanome. Ces signes et ces changements sont souvent concomitants et évoluent sur plusieurs mois. Toute modification doit inciter à consulter au plus vite un dermatologue. Si le mélanome est dépisté précocement, la guérison est possible via une exérèse qui enlève la lésion avant une éventuelle dissémination. Après une ablation de mélanome, des récidives tardives (après plus de 10 ans) sont toutefois possibles.

-#gt; A comme « asymétrie » : seule une partie de la lésion change d'aspect.

-#gt; B comme « bords irréguliers » : les grains de beauté ont des bords généralement nets tandis que ceux des mélanomes sont souvent encochés ou polycycliques avec des prolongements en coulée d'encre.

-#gt; C comme « couleurs hétérogènes » polychromes : la lésion présente des nuances variant du brun au noir, des zones dépigmentées, des taches gris-rouge ou bleutées.

-#gt; D comme « diamètre de la lésion » : s'élargissant ou supérieur à 6 mm.

-#gt; E comme « évolution de la lésion » : elle se modifie, s'épaissit. Il peut exister un prurit, des saignements.

EN PRATIQUE : LA PHOTOSENSIBILISATION MÉDICAMENTEUSE

AU COMPTOIR : « Une pigmentation bleutée est apparue sur mes avant-bras et mon décolleté »

« Je prends depuis deux ans un médicament contre les troubles du rythme cardiaque, l'amio-je-ne-sais-plus-quoi. Hier j'ai jardiné et, ce matin, j'ai des taches bleutées sur le décolleté. »

Votre réponse

« C'est un effet de l'amiodarone, un médicament qui, au long cours, augmente la sensibilité de la peau aux ultraviolets et peut provoquer une pigmentation bleu ardoisé. Ce phénomène apparaît plus fréquemment à partir de la deuxième année de traitement.

Adoptez une protection solaire d'indice supérieur à 50 et signalez ce désagrément à votre médecin.

La pigmentation peut persister plusieurs mois après l'arrêt du traitement. »

Endogène ou exogène

La photosensibilisation est liée à l'interaction d'une substance photosensibilisante contenue dans la peau et d'une longueur d'onde efficace. Les molécules photosensibilisantes sont :

- d'origine endogène (porphyrines, métabolites du tryptophane) ;

- d'origine exogène, arrivant au niveau cutané par voie sanguine (médicaments) ou après application locale (cosmétiques, médicaments, végétaux...).

La majorité des agents photosensibilisants sont activés par des UVA (320-400 nm) car ceux-ci pénètrent jusqu'aux couches profondes du derme.

Identifier les signes

La photosensibilisation se traduit par deux types de réactions qui s'opposent point par point : la réaction photoallergique et la réaction phototoxique. De nombreuses molécules photosensibilisantes sont à l'origine de l'une ou l'autre de ces manifestations, voire des deux.

Les médicaments incriminés

-#gt; Une même molécule (fluoroquinolones, psoralènes, kétoprofène, flutamide...) peut être à l'origine des deux types de réactions.

-#gt; Pour une même classe thérapeutique, le risque phototoxique est différent et varie en fonction de la structure de la molécule. Parmi les tétracyclines, la doxycycline a un potentiel phototoxique fort, supérieur à celui de la minocycline ou de la métacycline.

-#gt; Les AINS entraînent plutôt des réactions phototoxiques par voie systémique et des réactions photoallergiques par voie topique.

-#gt; Lorsqu'une molécule est reconnue avoir un potentiel photoallergisant fort, elle est généralement retirée du marché (filtre solaire à l'oxybenzone par exemple).

La conduite à tenir

- Pour soulager la sensation de brûlure, proposer une crème apaisante (énoxolone, calendula...). En cas de prurit, recommander une crème à l'hydrocortisone, voire un antihistaminique par voie orale. Un oedème associé à des phlyctènes nécessite une consultation. Les réactions sévères (brûlures du deuxième degré avec certaines fluoroquinolones) peuvent nécessiter une hospitalisation.

- Lorsque la pigmentation persiste, les taches peuvent être atténuées à l'aide de dépigmentants végétaux (busserole, mûrier, réglisse), d'acide ascorbique, de procystéine. En cas d'échec, le dermatologue peut prescrire le trio dépigmentant de Kligman associant l'hydroquinone, un dermocorticoïde et de la vitamine A.

- Rappeler que les réactions de photosensibilisation peuvent apparaître par temps couvert et même en l'absence d'exposition directe au soleil. Attention aux vitres ouvertes en voiture (bras, visage trop exposés !).

- Ne pas oublier que les UV artificiels en cabine sont, comme les UV naturels, des facteurs nocifs et déclenchants.

- En accord avec le médecin, diminuer la prise de médicaments photosensibilisants pendant la période estivale, au ski et à la mer (sans oublier la campagne). Pour les traitements au long cours responsables de pigmentation ou de réactions répétées, le médecin envisagera un changement éventuel de molécule.

- Limiter les expositions solaires, stopper les traitements photosensibilisants une à deux semaines avant l'exposition.

- Insister sur la protection vestimentaire : chapeau, T-shirt, pantalon long, lunettes.

- Recommander un soin solaire d'indice supérieur à 50, formulé sans parfum, à appliquer sans oublier le nez et le dessus des oreilles.

POUR APPROFONDIR : Les autres photosensibilisants

En dehors des médicaments, d'autres substances sont responsables de réactions phototoxiques et/ou photoallergiques.

Les cosmétiques et lessives

-#gt; Molécules odorantes, baume du Pérou, rouge à lèvres.

-#gt; Agents blanchissants fluorescents.

Les plantes

Ce sont surtout les furocoumarines qui sont en cause. Elles sont présentes dans les familles suivantes.

-#gt; Les ombellifères : cerfeuil, céleri, fenouil, aneth, persil...

-#gt; Les rutacées : citron vert, orange amère, bergamote.

-#gt; Dans le millepertuis, le géranium, la moutarde, le figuier.

Les parfums

Composés d'essences végétales (ou synthétiques), ils sont souvent responsable de la « dermite en breloque » (faces latérales du cou) : l'essence de bergamote, des huiles essentielles de lavande, de santal, de cèdre, de vanille.

Les filtres solaires

Ce sont l'acide para-aminobenzoïque et les cinnamates.

COMMUNIQUEZ ! LES MÉFAITS DU SOLEIL

DES IDÉES DE VITRINES

Incontournable lors de la belle saison, la vitrine consacrée aux solaires doit évoquer tout à la fois le plaisir du farniente et véhiculer des messages basiques de prévention qu'il est toujours utile de marteler. Le tout dans la simplicité.

Les fournitures

- Du caillebotis

- Un drap de bain

- Un parasol

- Un projecteur

- Du calque de couleur

- Des seaux de plage

- Un parasol

Les slogans

- « Bronzez sans danger ! »

- « Protection solaire, mon pharmacien en connaît un rayon »

- « Stop aux coups de soleil ! »

Malin !

- Découpez un soleil dans du contre-collé teinté jaune (1). Après avoir évidé son centre, collez une feuille de gélatine orange (2) résistant à la chaleur de l'éclairage.

- Si vous ne disposez pas de diffuseur sur votre spot, dirigez le faisceau avec un petit abat-jour (3). Le rayon passe alors à travers le soleil (4).

- Etalez un drap de bain sur un panneau à double pan (ou 2 panneaux appuyés l'un contre l'autre). Inscrivez sur une grande feuille de calque les conseils que vous souhaitez donner et épinglez-la sur la serviette.

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Une zone chaude, brillant de mille feux

A bien des égards les solaires appartiennent à l'univers de la mode. Si le discours doit jouer la carte de la sécurité et de la protection, l'organisation du rayon mise sur la séduction.

Assortiment : « pensez client » !

Vos clients privilégient l'officine pour leurs achats de solaires, dans le souci d'y trouver des produits de plus grande qualité protectrice. Les plus fortes protections, une fonction anti-âge, des soins spécifiques aux peaux intolérantes et aux enfants sont recherchés.

En second critère, les clients retiennent la facilité d'utilisation. Les protecteurs en spray ou en gel ont connu ces dernières années de fortes progressions. Les waterproof, surtout en bord de mer, attirent beaucoup de clients et particulièrement les familles constituées d'enfants et d'adolescents.

Deux temps forts dans l'année

Quelle que soit la situation géographique de l'officine, les solaires doivent être mis en avant à deux périodes de l'année. De mai à fin août, misez sur un meuble entièrement dédié aux protecteurs solaires : crèmes, laits, gels, sprays, réparateurs après-soleil, gammes capillaires et compléments nutritionnels.

Au moment des vacances de février, n'hésitez pas, sur une période courte (le temps des congés scolaires par exemple), à les mettre en avant en proposant une animation sur les sports d'hiver. Les hautes protections, les soins pour le visage hydratants, les crèmes en petits tubes faciles à glisser dans l'anorak supplanteront les grandes contenances. Les baumes à lèvres avec filtre solaire, les crèmes hydratantes pour les mains compléteront l'offre.

Un rayon attractif et organisé

Un meuble entier permet de présenter une large palette de gammes et de produits et offre une meilleure visibilité. Sur un concept de rangement horizontal, chaque marque peut bénéficier d'une ou deux étagères en fonction de l'étendue de sa gamme. Pensez à placer la marque prioritaire en partie supérieure, à hdiv des yeux. Il est aussi possible de privilégier une présentation verticale des marques, par thématique, grâce à des réglettes : « Intolérance au soleil », « Protection visage », « Enfants »... Les compléments nutritionnels sont exposés au sein de ce rayon et gardent parallèlement leur place dans celui qui leur est habituellement dédié.

Animations et promotions dans le feu de l'action

Le rayon des solaires est particulièrement adapté aux animations et aux promotions. En saison estivale, elles peuvent être montées sur des périodes de deux semaines, l'une fin juin et l'autre à cheval entre juillet et août, sous la forme d'une offre à prix réduit pour deux produits achetés.

Si la promotion est attractive, le prix n'est pas le moteur principal de l'achat d'un solaire en pharmacie. Sur l'ensemble de la saison, développez des animations valorisant votre conseil comme la proposition d'un test « capital soleil » à l'aide de quelques questions rapides. Annoncez-le en rayon, sous forme de tableau en hdiv ou de panonceaux visibles par les patients attendant aux comptoirs.

Proposez clairement vos services : « Testez votre capital soleil en répondant à nos questions ». Cette entrée en matière simple et efficace pour un conseil sera forcément appréciée par votre clientèle.

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Diaboliser le soleil, non merci !

Les raisons ne manquent pas de se méfier du soleil (vieillissement cutané accéléré, redoutables cancers de la peau...). Malheureusement, dans l'imaginaire collectif, le soleil est encore et surtout assimilé à la bonne humeur, à la beauté et au farniente.

Informer sans effrayer

Jouer la carte d'un discours trop alarmiste fait non seulement courir le risque de passer pour le rabat-joie de service, mais aussi que le patient ne s'identifie pas du tout à vos propos, voire qu'il les rejette. Il y a fort à parier que ce client ira chercher ailleurs des propos plus rassurants. Evitez les propositions trop rigides, restez réaliste face à l'utilisation qui va être faite de vos messages de prévention. Bien entendu, les arguments médicaux sont incontournables, bien entendu, responsabiliser les parents est également une absolue priorité, mais, pour les irréductibles adorateurs du soleil, il est important de nuancer.

Une proposition sur mesure

« A quel rythme vous exposez-vous ? », « Où partez-vous ? », « Quel type de produits préférez-vous ? » sont les trois questions à toujours poser. Elles permettent d'affiner votre proposition, de manifester votre intérêt pour le client en se réjouissant avec lui de la perspective de bons moments (parfait pour détendre l'atmosphère et asseoir votre propos). Dès lors, vous pourrez rappeler qu'on ne réutilise pas un produit solaire d'une année sur l'autre, qu'une haute protection est une sécurité supplémentaire et qu'elle ne doit pas conduire à prendre plus de risque (exactement comme les airbags ou l'ABS dans sa voiture). Enfin, ne négligez jamais l'occasion de distiller quelques conseils associés en cas de destination lointaine et ensoleillée : paludisme, vaccinations, turista...

DOCUMENTEZ-VOUS

INTERNET

Infosoleil

http://www.infosoleil.com

« Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le soleil, ses effets et comment s'en protéger » : le ton est donné dès la page d'accueil. Ce site permet surtout d'être informé sur la météo solaire et l'index UV de la région dans laquelle on habite. Bien entendu, on peut y trouver des renseignements sur les coups de soleil, les crèmes solaires et les lunettes de protection, la couche d'ozone et les méthodes efficaces pour protéger les enfants.

C'est aussi un lieu de dialogue et de partage de points de vue de médecins et scientifiques impliqués dans le domaine.

LIVRES

Photodermatologie, photobiologie cutanée, photoprotection et photothérapie

Ouvrage collectif, Société française de photodermatologie, éditions Arnette

Concis, précis, largement documenté, élaboré par 25 divs dermatologues, cet ouvrage aborde les connaissances les plus récentes de photobiologie moléculaire, de photoprotection et de photothérapie. Les photodermatoses, l'héliodermite, la photocarcinogenèse ont fait l'objet d'une attention toute particulière. Un ouvrage de référence qui aide à mieux cerner le vaste domaine de la photodermatologie.

Les peaux noires

Les peaux noires ont un taux de mélanogenèse élevé. Lorsqu'elles sont exposées aux UV, la synthèse de mélanine est également activée. Cependant, la différence d'activité entre les phases de synthèse et de repos n'est pas aussi marquée que pour les peaux blanches. Visuellement, l'écart de pigmentation n'est pas toujours perceptible. Très bien protégées, elles sont néanmoins sujettes aux coups de soleil après une longue période sans exposition et également exposées au vieillissement actinique. Une protection moyenne n'est pas

une proposition ridicule.

Du nouveau dans l'affichage du niveau de protection solaire

Entre SPF, IP, et indice UVA, déchiffrer les étiquettes des produits solaires est compliqué. Pour mieux se repérer, le Colipa (Association européenne de l'industrie des produits cosmétiques de toilette et de la parfumerie) recommande d'ici le 31 décembre 2005 un nouvel affichage où sont harmonisées les classes de protection et les indices SPF. Le SPF (solar protection factor), appelé également indice UVB, traduit l'efficacité du produit pour prévenir l'érythème. Il est corrélé à la durée d'exposition sans coup de soleil. Mesurée en laboratoire et non pas dans des conditions réelles d'utilisation, sa valeur est approximative. Désormais non mentionné, l'indice UVA permet de protéger en partie la peau du vieillissement photo-induit.

Le soleil et ses bienfaits

-#gt; Il accélère la synthèse de vitamine D ou calciférol et favorise la fixation du calcium au niveau des os (minéralisation osseuse).

-#gt; Il participe au maintien de l'équilibre psychique et soulage les dépressions dites saisonnières (photothérapie).

-#gt; Il améliore les aspects cliniques de certaines dermatoses (psoriasis, dermatite atopique).

L'index UV

Homologué par l'OMS et les météorologues, l'index UV (de 1 à 9 et plus) représente le risque lié au soleil et n'a rien à voir avec le chiffre inscrit sur les produits solaires. Il est défini en quantifiant l'intensité du rayonnement solaire à un endroit donné. Cet index varie en fonction de l'heure de la journée, de la saison, de l'altitude et de la latitude. Il est communiqué pour une tranche de 2 à 4 heures autour du midi solaire (14 heures en France, heure d'été). Un index UV de 1 à 2 correspond à un rayonnement faible, 3-4 à un risque modéré. Lorsqu'il atteint 5-6, la plage est déconseillée aux plus jeunes. A partir d'un index 9, il est recommandé aux enfants de rester à l'intérieur. L'index UV est consultable sur http://www.infosoleil.com.

Le patch solaire

Cette pastille à coller sur la peau (UV patch) du torse, du dos, des bras ou des jambes a une couleur qui change avec la quantité d'ultraviolets reçue. Si elle vire au brun, il est temps de remettre une couche de crème solaire. Le patch est un indicateur d'exposition solaire et un moyen d'alerte intéressant, même s'il ne faut pas lui faire une confiance aveugle. L'ombre et les mesures physiques sont encore les meilleures méthodes de protection.

Les chiffres

-#gt; L'incidence des mélanomes double tous les 10 ans, ce qui représente près de 6 000 nouveaux cas par an en France. La mortalité est de 1,2 à 1,5 pour 100 000 en France et de 5 pour 100 000 en Australie.

-#gt; On observe un doublement des cancers spino- et basocellulaires tous les 15 à 20 ans.

-#gt; 90 % des cancers cutanés diagnostiqués surviennent chez les sujets dits mélanocompromis (phototypes I et II).

Le gène MC1R reconnu coupable

La découverte du gène MC1R, du récepteur 1 de l'alpha-MSH, s'avère majeure. Ce gène est en effet responsable de l'inégalité des humains vis-à-vis de l'agression et de la cancérogenèse cutanée d'origine solaire. Il détermine la production d'eumélanines noires ou brunes très photoprotectrices. Lorsque ce gène est déficitaire, les mélanocytes ne fabriquent plus d'eumélanines mais, par défaut, des phæomélanines jaunes ou rouges, peu ou pas photoprotectrices voire photo-agressives. C'est le cas chez les individus à peau claire, aux cheveux roux et aux taches de rousseur. Leur capital soleil est minime, leur photoprotection mauvaise et, bien sûr, ils présentent une grande sensibilité aux cancers cutanés.

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