Les pharmacies s'étoffent - Le Moniteur des Pharmacies n° 2579 du 23/04/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2579 du 23/04/2005
 

STATISTIQUES DE L'ORDRE

Actualité

L'événement

L'ordre des pharmaciens vient de publier ses statistiques démographiques annuelles. L'année 2004 ressemble à peu de choses près à la précédente. Avec toutefois une nouveauté : la progression de l'exploitation en commun, la perte de 66 officines et une augmentation des inscriptions.

Les officines

On compte 22 658 officines en France. 66 ont définitivement tiré leur rideau en 2004 pour seulement 7 créations par voie normale. Il y a 38 pharmacies pour 100 000 habitants soit une officine pour 2 619 habitants, un titulaire pour 2 122 habitants et un titulaire ou un adjoint pour 1 135 habitants. Les cartes de répartition des officines et des pharmaciens pour 100 000 habitants montrent, encore et toujours, une disproportion géographique en faveur de la moitié sud du pays. Mais Jean-Luc Audhoui, trésorier de l'Ordre, a relativisé ce clivage Nord/Sud en soulignant que la répartition est beaucoup plus homogène si l'on considère le nombre de pharmaciens titulaires et adjoints par rapport à la population de 60 ans et plus, plus importante dans le sud de la France. Dans cette configuration, la densité de pharmaciens est la plus élevée en région Ile-de-France.

Le phénomène des SEL

La structure juridique des officines a été marquée en 2004 par une augmentation significative des sociétés d'exercice libéral (SEL). Quelle que soit leur forme (SELARL, SELAS, SELAFA...), elles étaient, au 1er janvier dernier, au nombre de 1 465 contre 336 en 2000 (+ 50 % sur un an !). Elles représentent donc 6,6 % des officines, mais connaissent une répartition géographique inégale puisqu'elles comptent pour plus de 16 % des officines d'Alsace et de Haute-Normandie et pour seulement 2,4 % en Midi-Pyrénées. « Sans doute sous l'influence des cabinets d'experts », commente Jean-Luc Audhoui, qui note par ailleurs que le nombre de SEL dans les laboratoires d'analyses de biologie médicale atteint 48 %. Plus globalement, 9 109 pharmacies sont gérées en société, SNC (4 916), SARL (551), EURL (1 888), SEL (1 465) ou en copropriété (289), soit 40,2 %, au lieu de 7 370 en 2000.

De plus en plus de personnels

En 7 ans, si le nombre des officines est resté stable (de 22 590 à 22 658) leur structure a beaucoup évolué. On ne compte désormais (fin 2004) que 24 % de pharmacies dans lesquelles le titulaire exerce seul contre 33,4 % en 1998. Egalement en baisse : les officines comportant deux diplômes (un titulaire et un adjoint à temps plein ou partiel ou deux titulaires) : 43,6 % contre 46,4 % en 1998. En revanche, l'exercice à trois, quatre, cinq diplômés ou plus progresse d'un peu plus de 10 % sur la période pour atteindre 31,4 % des officines. Ce changement de structure, qui va en s'amplifiant, s'explique par trois phénomènes concomitants. D'abord, la croissance régulière du chiffre d'affaires qui a contraint les officines à embaucher des diplômés supplémentaires. Ensuite, le nombre global d'officines qui au cours des trois dernières années a baissé de 69 (104 fermetures pour 35 créations). Enfin, et surtout, la progression de l'exercice en commun qui s'exprime par le boom des créations de SEL (lire ci-contre). Les pharmaciens associés représentent 44,25 % des inscrits en section A (+ 5,48 % pour la seule année 2004), section qui a vu ses effectifs grossir de 1 641 pharmaciens (+ 6,23 %) en 10 ans.

La profession vieillit mais peut rajeunir

En 1990, la tranche d'âge des 29-43 ans était la plus nombreuse. Aujourd'hui les 44-53 ans dominent. L'âge moyen s'établit à 45 ans pour l'ensemble des inscrits, 48 ans pour les officinaux de la section A et 41 ans et 2 mois pour les adjoints.

La pénurie est toujours d'actualité. Mais le numerus clausus, fixé à 2 790 et qui retrouve son niveau de 1981, fait naître quelques espoirs. « Avec cinq promotions tout de suite au numerus actuel, on remplacera la tranche d'âge qui partira à la retraite dans dix ans, à condition que 100 % des diplômés s'inscrivent à l'Ordre », commente Jean-Luc Audhoui. Or on constate chaque année une déperdition par rapport au numerus clausus de 18 à 29 % en général, 14 % cette année... « Le ministre de la Santé s'est montré favorable à la progression du numerus clausus, rappelle Jean Parrot, président de l'Ordre. J'espère que nous atteindrons rapidement les 3 000. »

Les nouveaux inscrits

En 2004, 95 nouveaux titulaires ont rejoint la profession (45 femmes, 50 hommes) et 1 945 adjoints se sont également inscrits pour la première fois en section D. Ce sont pour la plupart de jeunes diplômés puisque 81 % sortent des promotions 2002, 2003 ou 2004, mais 15 adjoints de plus de 55 ans se sont inscrits en 2004. Le taux d'inscription à l'Ordre dans les trois ans de l'obtention du diplôme progresse de 15,8 %. Un accroissement que Jean-Luc Audhoui attribue non seulement à l'obligation d'inscription, de mieux en mieux respectée, mais aussi à la « notoriété » de l'institution ordinale.

Officinaux étrangers

808 pharmaciens étrangers sont inscrits à l'Ordre dont 255 titulaires et 395 adjoints. Parmi les nationalités les plus représentées en section A : les Marocains (78), les Tunisiens (34), les Vietnamiens (27) et les Camerounais (21). En section D, les pays d'origine diffèrent sensiblement : Maroc (74), Belgique (68), Cameroun (34), Allemagne (27) et Espagne (25).

Une féminisation encore accrue

Comme chaque année, le nombre de femmes progresse légèrement. Elles représentent désormais 64,98 % de l'ensemble des pharmaciens inscrits à l'Ordre contre 64,71 % l'an dernier. Majoritaires dans les sections A (53,67 %), E (55,54 %) et G (53,38 %), elles sont particulièrement nombreuses en section D parmi les adjoints officinaux (79 %) ou les hospitaliers (76 %). Seules les sections B et C restent essentiellement masculines, mais les responsables de l'industrie (B) et ceux de la vente et distribution en gros (C) vont être rejoints dès le mois de juillet par les salariés de ces secteurs, majoritairement des femmes, aujourd'hui inscrits en section D.

Ce qui devrait changer en 2005

La réforme de l'Ordre, qui sera effective après les élections ordinales en juillet, va bouleverser le poids des sections. La section D, la plus nombreuse jusqu'ici, va perdre les hospitaliers, regroupés dans une section H, mais aussi les salariés de l'industrie qui partent en C et ceux de la distribution en gros transférés en B. Une segmentation par métier en quelque sorte. En attendant - pourquoi pas - un regroupement des sections A et D en une unique section O (Officine), la section A, qui n'était plus majoritaire en nombre au sein de l'Ordre depuis plusieurs années déjà, va retrouver son leadership.

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