Le rôle de l'officine dans la prise en charge du cancer - Le Moniteur des Pharmacies n° 2579 du 23/04/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2579 du 23/04/2005
 

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Maillon fort, avec Sanofi-Aventis, du Pôle anticancer européen, dont l'ouverture est prévue en 2007 sur le site AZF de Toulouse, le groupe Pierre Fabre a proposé, lors de Pharmagora, un cycle de conférences autour du rôle du pharmacien dans la prise en charge des cancers. Lors de l'inauguration, Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé, a déclaré : « Des premiers résultats très encourageants ont été obtenus en matière de prévention ciblée, et je ne citerai devant vous que la politique ambitieuse de lutte contre le tabagisme, contre l'abus d'alcool, ainsi que les actions de prévention auxquelles vous participez dans le domaine de la nutrition et de la prévention des mélanomes. » La journaliste Martine Allain-Régnault a toutefois fait remarquer qu'il y a peu de place pour le pharmacien dans le Plan cancer. « Justement, j'ai une bonne nouvelle à annoncer : il importe aux pharmaciens d'avoir accès à une information exhaustive sur les prescriptions, et pas seulement sur celles délivrées dans leur officine. Aussi je souhaite que l'on explore la possibilité de la mise en place d'un volet partagé sur les traitements dans le dossier médical partagé, spécifique aux pharmaciens, pour répondre à cette attente légitime », lui a répondu le ministre.

Philippe Douste-Blazy a deux sujets qui lui tiennent particulièrement à coeur : premièrement, la généralisation du dépistage organisé du cancer du sein, en déplorant que les femmes de condition modeste ne se soumettent pas assez à ce dispositif. Deuxièmement, le dépistage organisé du cancer colorectal. « Vingt-trois départements pilotes ont déjà mis en place un dépistage organisé autour du seul test aujourd'hui disponible. Je serai amené dans les semaines qui viennent à annoncer les mesures qui permettront d'aboutir à une généralisation et à une meilleure information des praticiens et du public. Dans ces deux cas, votre rôle est essentiel ! » Avant de laisser la parole, le ministre a apporté des précisions sur la coordination systématique des acteurs de soins à l'hôpital et en ville, par la généralisation des réseaux de cancérologie. « Pour 2005, j'ai obtenu une dotation de 150 millions d'euros afin de développer les réseaux de soins... » Aujourd'hui, toutes les régions françaises, sauf deux, disposent d'un réseau de cancérologie. Le ministre a également rappelé deux chiffres : en Allemagne, 80 % des chimiothérapies se font à domicile, contre 20 % en France. La rétrocession, qui concerne notamment les médicaments anticancéreux, facilitera le maintien à domicile des patients. « A chacune de ces étapes, prévention, dépistage, prise en charge concertée et pluridisciplinaire des patients, votre rôle est reconnu, conforté, en un mot essentiel ! », a lancé Philippe Douste-Blazy. Pourquoi le pharmacien doit-il s'impliquer dans la prise en charge des cancers ? Bernard Charles, pharmacien des hôpitaux et député honoraire, revient sur un récent sondage. 64 % des pharmaciens interrogés sur l'impact de la sortie des médicaments de la réserve hospitalière disent manquer d'informations, dont 30 % sur le produit, 21 % sur les pathologies et 13 % sur le patient lui-même. « Depuis 20 ans, nous sommes considérés comme des vendeurs de petites boîtes, fait remarquer un pharmacien du sud de la France. Grâce à la sortie de la réserve hospitalière, on va reconquérir notre rôle thérapeutique ! » Jean-Pierre Armand, chef de service à l'Institut Gustave-Roussy, est intervenu pour nous apprendre ou nous rappeler que Nixon avait créé un plan contre le cancer, et que cette initiative avait entraîné un formidable effort scientifique dans les connaissances des mécanismes de la maladie. « On a fait un extraordinaire pas en avant avec la découverte, au début du XXIe siècle, de molécules ciblées dont l'Herceptin, un anticorps monoclonal, et le Glivec. Ces nouveaux médicaments seront plus souvent d'administration orale que veineuse. » A l'avenir, l'hôpital interviendra de plus en plus pour le diagnostic et l'instauration du traitement, tandis que le pharmacien sera vigilant sur les risques causés par le médicament et sur la bonne observance du traitement. Pour Dominique Brasseur, officinal et président du conseil régional de l'ordre des pharmaciens de Haute-Normandie, « la double connaissance du médicament et du patient permet au pharmacien de s'intégrer au suivi clinique et biologique de la thérapeutique, de participer à la prise en charge psychologique du patient et de son environnement familial et social ». Mais une réaction d'un confrère a ramené tout le monde à la réalité : « Nous déplorons le manque d'informations, de protocoles harmonisés, et en ville il y a un manque de prise en charge financière... »

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