La rétrocession pour sauver le monopole - Le Moniteur des Pharmacies n° 2579 du 23/04/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2579 du 23/04/2005
 

RÉSERVE HOSPITALIÈRE

Actualité

Que la rétrocession soit un enjeu majeur de santé publique pour les mois à venir, aucun participant n'en disconvenait. En revanche, les voix se firent discordantes sur la manne financière qu'elle représente pour les officines. L'opinion de Jean Lamarche, représentant la section A de l'Ordre, est tranchée : « 6 %, ce n'est pas suffisant. La marge sur la parapharmacie est cinq fois supérieure ! » Compte tenu des nombreuses difficultés de délivrance et de conservation (stockage, chaîne du froid), le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Claude Japhet, président de l'UNPF, en a rajouté dans le scepticisme : « 6 % de 1 000 Euro(s), ça fait 60 Euro(s) ! Je préfère avoir une vente à 60 Euro(s) que 60 ventes à 1 Euro(s). »

Avec plus d'un milliard d'euros en 2004, le marché de la rétrocession est en pleine expansion. Il représente un tiers des achats de médicaments à l'hôpital. Devant ce constat, les syndicalistes vont plus loin : la sortie de la réserve hospitalière va permettre de garder la croissance en marge réelle et même de rattraper la baisse qu'a provoquée l'envol des génériques. On voit donc s'instaurer un équilibre : les pharmacies dont le fonds est déprécié par les génériques verront cette baisse jugulée par l'arrivée des très onéreux médicaments hospitaliers.

Autre enjeu de taille : selon Claude Japhet, ces spécialités très techniques sont la meilleure protection contre la déliquescence de ce que le pharmacien d'officine a de plus précieux : le monopole pharmaceutique. Information, contrôle et suivi strict des patients sont donc au menu. « Si on ne réussit pas, le monopole explose ! »

Le débat s'est poursuivi le lundi sur le plateau TV : « Les sorties de la réserve hospitalière constituent un défi et une chance à saisir comme la substitution en son temps », assure Danièle Paoli, présidente de la commission Exercice professionnel de la FSPF. Un défi que les pharmaciens sont tout à fait à même de relever, même si de nombreuses thérapeutiques concernent des pathologies jusqu'alors inconnues en ville.

« L'examen du rapport bénéfice/risque de 1 500 médicaments a permis leur sortie de la réserve hospitalière, ce qui constitue un assouplissement pour le patient. La rétrocession devient l'exception », explique Emmanuelle Wargon, directrice générale adjointe de l'Afssaps. Il s'agit maintenant de bien connaître les médicaments afin d'accompagner efficacement les patients. « Pas de panique : nous avons des documents, des formations sont organisées et plus de 1 000 pharmaciens hospitaliers qui font de la rétrocession sont prêts à créer des ponts avec l'officine », rassure Jérôme Paresys, président de la section D de l'Ordre. Des formations seront mises en oeuvre dans les semaines qui viennent par l'UTIP. « Nous avons monté des partenariats avec les laboratoires pour organiser une cinquantaine de soirées d'information sur les produits. Des stages de formation de deux jours sont également prévus sur le VIH, la transplantation, les facteurs de croissance hématopoïétiques et les anti-TNF-alpha, détaille Philippe Gaertner, président de l'UTIP. Notre objectif est de former 4 000 pharmaciens dès la première année. »

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