Le corps étudiant n'est pas toujours sain - Le Moniteur des Pharmacies n° 2578 du 16/04/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2578 du 16/04/2005
 

PRÉVENTION SANTÉ À LA FACULTÉ

Carrières

Les facultés sont des endroits propices pour mener des actions de prévention. De plus en plus nombreuses, elles ciblent une population notamment touchée par les IST et les addictions.

Près de 120 000 jeunes sont hospitalisés chaque année en France pour tentative de suicide. Les accidents de la route restent la première cause de mortalité chez les 18-25 ans. Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont à nouveau en hausse... Ce constat en impose un autre : les jeunes constituent une cible prioritaire en matière de prévention santé. Comment les sensibiliser au mieux ? En allant à leur rencontre sur leurs lieux de vie. La population étudiante se prête tout particulièrement à cette approche : facultés, cités et restaurants universitaires sont en effet des endroits propices pour accueillir des actions de prévention.

Sida et IST au coeur des actions.

Les conduites à risque sont nombreuses parmi les jeunes : consommation d'alcool, de tabac, de substances illicites, négligence à se protéger des IST... Autant de sujets sur lesquels travaillent les Services interuniversitaires de médecine préventive et de promotion de la santé (SIUMPP) représentés dans chaque université. Créés en 1946, ils ont vu leurs actions s'élargir depuis cinq ans en parallèle des conduites à risque en hausse et des actions de santé publique initiées au niveau national.

Des campagnes d'information et de prévention sont ainsi régulièrement organisées sur les campus universitaires. Elles s'intègrent dans une dynamique nationale parallèlement aux grands thèmes de santé publique et des programmes gouvernementaux (sida, alcool, tabac...).

« Les SIUMPP apportent un message spécifique, une réponse adaptée à une population ciblée : les étudiants », répond le Dr Maryvonne Hybert, du SIUMPP de Poitiers. « Pour la première fois, nous avons organisé un dépistage anonyme et gratuit du sida. Une opération que nous avons étendue sur deux jours sur deux sites (Châtenay-Malabry et Orsay), avec, au final, un énorme succès et un nombre important de dépistages effectués », indique le Dr Catherine Marthe-Rose, du SIUMPP de Paris-XI. Dans ce cadre, les associations étudiantes Phasol (Pharmaciens solidaires) et Officine test, sont très impliquées dans la prévention du sida et des conduites à risque.

Le service de médecine de Paris-V a également mis en place une étude épidémiologique sur Chlamydiæ trachomatis afin de connaître la prévalence de cette IST. « Il en ressort une méconnaissance quasi totale pour cette affection qui peut être responsable de stérilité », commente Annie Pérufel, responsable du service.

Autre exemple : le tabac. « Depuis le 1er mars, à titre expérimental, des consultations de tabacologie ont été mises en place deux fois par mois », signale par ailleurs Catherine Marthe-Rose. Un événement qui s'intègre à la campagne antitabac initiée par le SIUMPP de Paris-XI. Toujours sur le même thème, l'université Paris-V accueille la campagne « Le tabac : j'arrête, je respire » menée par le SIUMPP et la mutuelle SMEREP. « Elle a pour objectif d'aider l'étudiant à en finir avec le tabac et de l'informer sur les modalités de prise en charge des aides à l'arrêt », précise Annie Pérufel.

De son côté, pour lutter contre les addictions, le SIUMPP de Nancy, associé à la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) et la mutuelle MGEL, a créé une permanence pour recevoir les étudiants anonymement. Dans ce cadre, la prévention routière fait l'objet d'une action particulière. Comme l'explique le Dr Martine Rosenbacher, présidente de l'Association des directeurs de services de santé universitaires : « Nous mettons l'accent sur l'inexpérience et la consommation de produits licites ou illicites, principaux responsables des accidents de la route dans la tranche d'âge des 18-25 ans. »

Visites médicales individuelles, enquêtes et questionnaires distribués chaque année peuvent en outre amener les services de médecine préventive à déterminer de futurs thèmes de campagne ou aider à cibler les messages de prévention.

Vaste étude sur le sommeil.

D'après les entretiens médicaux, la contraception est un important sujet de préoccupation chez les jeunes filles. Un thème d'action choisi par le SIUMPP de Nancy (« Vie amoureuse et contraception ») en collaboration avec la mutuelle MGEN. L'un des buts poursuivis : la diminution des IVG. Moyens utilisés : ateliers et informations sur les nouveaux moyens de contraception, questionnaires pour lutter contre les idées fausses, adresses relais. « Cette année, la faculté de pharmacie a organisé une heure de cours pour nous permettre de rencontrer tous les étudiants de première année », souligne le Dr Martine Rosenbacher.

Le SIUMPP de Paris-V mettra en route dès la rentrée une étude épidémiologique sur le sommeil. L'objectif est de cerner les problèmes d'endormissement et les facteurs favorisants (mode de vie, nourriture, dépendances, etc.) afin de mettre au point une campagne spécifique. Autre action qui se distingue : celle sur le mal-être menée par le SIUMPP de Poitiers afin de repérer les étudiants en difficulté. On connaît en effet peu le mal-être des étudiants, pourtant responsable d'une grande partie des conduites à risque (consommation de drogues, tendances suicidaires, etc.).

« Les problèmes de santé des étudiants ne sont pas spécifiques. D'après les chiffres que nous avons, on retrouve les mêmes problèmes, les mêmes préoccupations en matière de santé chez tous les jeunes, qu'ils soient insérés dans la vie professionnelle ou non », conclut Maryvonne Hybert.

Les futurs pharmaciens s'impliquent

- L'Association nationale des étudiants en pharmacie de France mène depuis l'an dernier une campagne de prévention centrée sur les mésusages : médicaments-alcool, anxiolytiques-conduite automobile. « Nous préparons également pour avril une action de lutte contre l'obésité. L'idée est d'agir directement au sein des restaurants universitaires : vérifier les plateaux repas, pointer ce qui manque, apporter des conseils en matière d'équilibre alimentaire », explique Marie-Cécile Lerat, chargée de mission humanitaire et santé publique.

Pourquoi de telles actions ? « En tant que pharmaciens, nous avons un rôle dans la prévention. C'est important de le faire savoir auprès des autres étudiants et d'initier nos propres campagnes. Notre objectif est de compléter le travail des services de médecine préventive par des actions très ciblées, très concrètes, en étant encore plus proches des étudiants », indique Paul Metz, président de l'association.

En projet pour septembre-octobre : une information sur les IST à destination des collèges et lycées.

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