Grippe aviaire : « Une transmission par voie entérique du virus de la grippe aviaire est envisagé » - Le Moniteur des Pharmacies n° 2575 du 26/03/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2575 du 26/03/2005
 

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Deux enfants infectés par le virus H5N1 de la grippe aviaire sont décédés à la suite d'encéphalites aiguës. Ces cas ont été publiés dans le New England Journal of Medicine*. Le point avec Jean-Thierry Aubin, docteur ès sciences et adjoint au Centre national de référence du virus Influenza de la région Nord (Institut Pasteur, Paris).

« Le Moniteur » : Faut-il craindre une nouvelle symptomatologie de la grippe aviaire ?

Jean-Thierry Aubin : La grande originalité est là. Le virus H5N1 ne suit pas forcement la symptomatologie évocatrice de la grippe à composante respiratoire. Ces enfants ont souffert de diarrhées sévères et de convulsions avant de sombrer dans le coma. Le virus a été détecté dans le liquide céphalorachidien (64 000 copies/ml) et dans le sérum (85 000 copies). Il a aussi été isolé à partir d'écouvillonnages de gorge et de rectum. La physiopathologie est très différente de ce qu'on a pu observer jusqu'alors, à l'exception de certaines complications de la grippe « classique ».

Sait-on comment ces enfants ont été infectés ?

Les enfants ont probablement été contaminés par l'eau d'un canal hébergeant des canards, utilisée pour le lavage et la boisson, dans laquelle ils avaient aussi l'habitude de se baigner. Une transmission par voie entérique est donc envisagée.

La survenue rapide d'une pandémie est-elle envisageable ?

Pour le moment, nous assistons à des infections sporadiques de virus aviaires chez l'homme. Le virus H5N1 se transmet mal à l'homme, il faut certainement une exposition conséquente pour déclarer la maladie.

Des cas de transmissions secondaires (d'homme à homme) n'ont pas été observés. Mais le virus pourrait s'adapter très rapidement à son nouvel hôte humain. On craint, par exemple, que lors d'une coïnfection chez le porc ou chez l'homme, le virus aviaire n'échange une partie de son matériel génétique avec un virus grippal humain. Le virus « réassortant » garderait la pathogénicité du virus aviaire et gagnerait la capacité à diffuser dans la population humaine à la vitesse de la grippe classique. Il rendrait une pandémie alors possible.

* « Fatal Avian Influenza A (H5N1) in a Child Presenting with Diarrhea Followed by Coma ». Menno D. de Jong. « NEJM » 352 : 686-691. 17 février 2005.

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