Nouvelles qualifications en vue - Le Moniteur des Pharmacies n° 2569 du 12/02/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2569 du 12/02/2005
 

PRÉPARATEURS, EMPLOYÉS

Actualité

L'événement

La Commission paritaire nationale se réunit le 14 février pour introduire le principe d'un certificat de qualification professionnelle pour la pharmacie d'officine. Une petite révolution.

Depuis plusieurs mois, l'idée de mettre en place des certificats de qualification professionnelle (CQP) dans la branche, ouverts à tout ou partie des salariés de l'officine, se profilait. On y est presque : le premier - un CQP de dermocosmétique dont le référentiel a d'ores et déjà été travaillé par la Commission paritaire nationale pour l'emploi (CPNE) - sera, selon toute probabilité, accepté par la Commission paritaire nationale lundi prochain. Dès lors, ces formations en alternance, validées au niveau de la branche - qui en élaborera également les référentiels -, pourront se multiplier. Le principe du CQP, c'est de reconnaître la qualification spécifique d'un salarié, entraînant logiquement une revalorisation salariale et redonnant plus d'attrait à la profession. « On peut estimer qu'un CQP puisse apporter entre + 20 et + 30 au coefficient du salarié », avance Pierre Harmel, vice-président de l'UNPF. Cela reste évidemment à négocier, mais les partenaires sociaux ont du temps devant eux : la ou les premières formations ne pouvant être opérationnelles avant la rentrée 2005, les premiers CQP ne seront pas remis avant juin 2006, voire 2007.

Dans le cas du CQP de dermocosmétique, un premier étage de formation de « cosmétique » serait ouvert à tous les salariés, et un second étage de « dermocosmétique », abordant le médicament et les pathologies dermatologiques, serait alors ouvert aux seuls préparateurs. Une différenciation à laquelle tiennent les syndicats de salariés, notamment Force ouvrière qui craint de voir le préparateur mis en concurrence avec d'autres employés titulaires de CQP. « On ne peut pas imaginer un CQP valable pour tous les salariés, remarque Patrick Le Métayer, secrétaire général de la branche officine de FO. Les préparateurs diplômés disposent déjà d'un bagage technique important. Dans le cas de la dermocosmétique, certains produits spécifiques disposent d'AMM et seul le préparateur est à même de les traiter. Des CQP pour les non-préparateurs oui, mais avec une formation différente. »

« On finira par saucissonner la qualification. »

Seule la CFDT s'oppose au principe même du CQP. « Avec ces formations spécifiques à la branche officine, inutilisables dans aucune autre branche, on enferme les salariés, alors que l'on sait qu'ils changent plusieurs fois d'emploi et de branche au cours d'une carrière, dénonce Francis Genin, secrétaire fédéral à la fédération santé CFDT. Qui plus est, en multipliant les CQP à l'infini, comme ce sera sans doute le cas, on finira par saucissonner une qualification pour finalement l'affaiblir. »

Malgré cette opposition, le CQP devrait être adopté dans son principe. Mais déjà les syndicats patronaux voient plus loin. En filigrane des CQP se profile en effet toujours l'idée, d'un « superpréparateur » (voir Le Moniteur n° 2527). « Notre cheval de bataille à l'UNPF sera d'aboutir le plus rapidement possible à un CQP d'activité spécialisée à l'officine regroupant toutes les matières non vues ou juste effleurées au cours des études (MAD, conseil médicamenteux, vétérinaire, homéopathie, cosmétologie, orthopédie, diététique...) », détaille Pierre Harmel. Même si cela ne concerne que 5 % ou 10 % des préparateurs, la finalité serait « d'offrir une perspective de carrière et de faire en sorte de garder dans la branche les meilleurs et les plus motivés au lieu de les voir partir dans l'industrie ou la représentation », explique-t-il.

Une étude devrait cerner les besoins.

La FSPF défend elle aussi l'idée « d'un diplôme qui s'ajoute au diplôme de préparateur et se traduisant au niveau du salaire, par exemple une mention complémentaire », décrit Philippe Gaertner, président de l'UTIP et vice-président de la CPNE au titre de la FSPF. « Mais avec 200-250 heures, je pense que le cadre du CQP est trop léger. Si on veut réellement différencier ces "superpréparateurs", il en faudra plus. » En tout cas, ces lauréats pourraient atteindre le niveau trois. « Un BP "superpréparateur" serait inutile, la branche n'a qu'à reconnaître d'emblée le BP en niveau 3 comme c'est le cas aujourd'hui pour les préparateurs qui travaillent en clinique privée », rétorque Francis Genin. FO, de son côté, se dit également plutôt hostile à ce BP « superpréparateur », lui préférant une progression des BP vers un BTS de préparateur en officine, même s'il faut prendre le risque de perdre la maîtrise de ces formations par la branche.

En fait, avec la perspective, début 2006, de connaître les résultats d'une importante étude prospective - menée par le cabinet Interface - censés cerner les besoins de la branche en termes d'emploi et de qualifications professionnelles, chacun avance ses pions. « On entend souvent qu'il n'y a pas assez de préparateurs et de pharmaciens, note à titre d'exemple Philippe Gaertner, mais quand on décortique ce qui se passe sur le terrain, on s'aperçoit qu'ils se consacrent souvent à des tâches pouvant être effectuées par d'autres salariés (gestion du tiers payant, des stocks...), alors qu'ils devraient être prioritairement dédiés à la dispensation. Or l'évolution de l'officine doit être compatible avec le nombre de personnels compétents. »

Les autres dossiers entre les mains de la CPNE

- Si le dossier concernant la VAE (validation des acquis de l'expérience) aboutit, celle-ci devrait permettre, d'une part à des salariés n'ayant pas les diplômes nécessaires pour passer le brevet d'être tout de même candidats, et, d'autre part, à certains ayant les diplômes nécessaires d'être dispensés de certaines épreuves. Sachant que certaines matières comme la pharmacologie, le commentaire technique d'ordonnance ou les préparations (activités réservées au préparateur) ne sont pas concernées par la validation des acquis de l'expérience.

- Une standardisation des formations de secrétaire d'officine fait actuellement l'objet d'un groupe de travail, et un accord de branche déclinant la loi Fillon pourrait déboucher à l'issue du premier semestre.

A retenir

- Le principe des cqp (certificat de qualification professionnelle) devrait être adopté lundi prochain par la Commission paritaire nationale.

- La dermo-cosmétique fera l'objet du premier CQP.

- Les syndicats patronaux souhaitent, à terme, mettre en place un BP de « superpréparateur », via un CQP d'« activité spécialisée à l'officine » regroupant les matières peu ou pas étudiées lors du BP.

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