Les nouveaux animaux de compagnie - Le Moniteur des Pharmacies n° 2568 du 05/02/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2568 du 05/02/2005
 

Cahier conseil

EN PRATIQUE : COBAYES, HAMSTERS, SOURIS ET RATS

AU COMPTOIR : « Mon cochon d'Inde boite »

« Mon cochon d'Inde boite depuis quelque temps et le dessous de ses pattes est tout rouge. Que faire ? »

Votre réponse

« Votre cochon d'Inde souffre probablement d'une inflammation des pattes, qui peut être causée par le grillage de la cage et une carence en vitamine C. Installez une litière épaisse, surveillez ses pattes et désinfectez la moindre plaie. Je vous conseille de donner régulièrement un complément alimentaire à base de vitamine C pour éviter les rechutes. »

Pathologies communes

Un défaut d'hygiène est souvent à l'origine des pathologies affectant les petits rongeurs de compagnie.

- Pododermatite

La pododermatite ou « mal de patte » est fréquente chez tous les rongeurs détenus en cage, surtout quand ils sont en surpoids. L'inflammation des coussinets avec douleur et érythème peut durer plusieurs mois, l'animal se met à boiter. Des lésions peuvent alors apparaître et se surinfecter avec formation d'abcès et de lésions ulcératives. Les déformations du coussinet et quelquefois d'un doigt sont fréquentes à ce stade. Enfin, la forme nécrotique, rare, évolue de façon chronique avec, à terme, des hémorragies localisées et la mort de l'animal.

-#gt; Traitement

Il repose sur la modification des paramètres de détention, en évitant les fonds grillagés et en proposant une litière végétale (foin) épaisse, renouvelée quotidiennement. Si des lésions apparaissent, appliquer une solution antiseptique et cicatrisante (type Cothivet). En cas d'ulcères, la prescription d'antibiotiques par le vétérinaire est nécessaire.

-#gt; Prévention

On peut éviter les lésions par poudrage au talc des coussinets. Chez le cobaye, les pododermatites sont favorisées par une carence en vitamine C : administrer un complément quotidien.

- Entérites

Les rongeurs sont sensibles aux paramètres environnementaux : tout stress (manipulations, variation de température, d'alimentation, surpopulation...) ou manque d'hygiène peut favoriser l'apparition d'entérites, caractérisées par des diarrhées profuses. Parmi les responsables, colibacilles, salmonelles et staphylocoques sont les plus fréquents. Lorsque les jeunes meurent subitement au sevrage, on peut suspecter une association de colibacilles et clostridies (maladie de Tyzzer).

-#gt; Traitement

Quand il n'est pas trop tard, une antibiothérapie à large spectre (tétracyclines, macrolides, quinolones) peut être prescrite par le vétérinaire.

-#gt; Prévention

Elle est avant tout hygiénique : désinfection régulière de l'habitat (Virkon, Virudine...), renouvellement des litières, lavage des végétaux donnés dans l'alimentation, mise en place de biberons d'eau suspendus (pour éviter l'ingestion de germes fécaux) avec nettoyage à l'écouvillon.

- Colites iatrogènes

Elles font suite aux traitements antibiotiques qui perturbent la flore et exposent au développement de Clostridium.

-#gt; Prévention

L'administration de ferments lactiques (Océproven, Rongeur Digest...) est recommandée tout au long d'un traitement antibiotique quel qu'il soit, et la semaine suivante.

- Parasites internes

Tous les rongeurs peuvent être infestés par des nématodes (des oxyures principalement), responsables de diarrhées, parfois d'un prurit anal qui peut conduire la souris ou le rat à une automutilation de la queue. Ils sont en outre hôtes intermédiaires de plusieurs cestodes (tænia), capables de provoquer des entérites voire une occlusion.

-#gt; Traitement

L'animal doit être vermifugé. Quelle que soit la molécule choisie, le traitement sera reconduit 8 à 15 jours plus tard pour éviter les fréquentes réinfestations.

-#gt; Prévention

Changer souvent les litières, laver les cages et les végétaux frais. Vermifuger l'animal à titre préventif.

Cobayes

Aussi appelé cochon d'Inde, le cobaye pèse entre 500 et 1 200 g (700 à 900 g pour les femelles), peut vivre de 4 à 8 ans et se reproduit dès l'âge de 3 mois. Le cobaye est un herbivore strict et boit 200 ml d'eau par jour. Il est très sensible aux erreurs et carences alimentaires.

- Hypovitaminose C

Le cobaye est le seul rongeur incapable de synthétiser la vitamine C. On estime ses besoins en vitamine C à 20 mg/kg/j pour les adultes et à 60 mg/kg/j pour les jeunes en croissance et les femelles en gestation. Après 10 jours de carence, des symptômes peuvent apparaître : difficultés locomotrices, saignements gingivaux, anorexie, hématomes, pododermatite.

-#gt; Traitement

Administrer la vitamine C à forte dose (50 à 250 mg/kg/j per os) pendant un mois permet d'obtenir la régression des signes cliniques.

-#gt; Prévention

Elle nécessite l'apport régulier de fruits et légumes à la ration alimentaire du cobaye et un complément systématique en vitamine C (par exemple 10 gouttes de Vitamine C Cobaye Virbac dans 100 ml d'eau de boisson).

- Calcinose

La calcification du rein, du foie, de l'estomac et de l'aorte apparaît lorsque les équilibres phosphore/calcium/potassium ne sont pas respectés dans l'alimentation. Elle associe faiblesse musculaire, déformation des membres et urolithiases.

-#gt; Prévention et traitement

Ils consistent essentiellement à rééquilibrer la ration alimentaire.

Hamster

Bien plus petit que son cousin cobaye, le hamster ne pèse qu'une centaine de grammes et ne vit que deux à trois ans et demi. Les animaux adultes sont agressifs et doivent être séparés. Le hamster est omnivore... et sujet à l'obésité. Il est conseillé de fractionner ses repas dans la journée. Il peut se reproduire à partir de l'âge de deux mois.

- Entérites

L'iléite proliférative ou « maladie de la queue mouillée » est l'entérite la plus fréquente du hamster. Sans doute due à la prolifération d'une bactérie de genre Lawsonia, elle décime en particulier les jeunes de 3 à 8 semaines.

-#gt; Traitement

Un traitement antibiotique à base de tétracyclines peut être tenté par le vétérinaire.

-#gt; Prévention

Elle repose essentiellement sur l'application de mesures d'hygiène.

- Obstruction des abajoues

Les abajoues sont des diverticules buccaux qui servent à transporter la nourriture. Leur obstruction provoque, en quelques jours une déformation unilatérale de la face. Bien que mangeant normalement, le hamster maigrit.

-#gt; Traitement

Une consultation est nécessaire pour ôter le bouchon.

Souris

Pesant à peine une quarantaine de grammes, la souris peut vivre 2 à 3 ans. Elle est sensible principalement à deux virus.

- Poxvirus

La variole à Poxvirus ou ectromélie est spectaculaire avec gonflement de la face, nécrose des pattes et possible chute des doigts et de la queue.

-#gt; Traitement

Il n'existe aucun traitement.

-#gt; Prévention

Elle repose sur la désinfection des cages à l'aide de solutions virucides (Virkon, Virudine).

- Virus VHM

Le virus VHM (virus de l'hépatite murine), responsable d'hépatites graves, touche en priorité les souriceaux. La prévention est identique à celle du Poxvirus.

Rat

Le rat de compagnie peut vivre entre 3 et 4 ans. Le mâle pèse jusqu'à 500 g tandis que la femelle ne dépasse pas 300 g. La pathologie du rat est dominée par les affections respiratoires. Les troubles cutanés et digestifs sont rares.

- Maladie respiratoire chronique

Due à un mycoplasme associé au virus Sendai, elle évolue sur deux ou trois ans avec dyspnée, jetage (sécrétion nasale) et épistaxis.

-#gt; Traitement

Insuffisant pour éradiquer totalement la maladie, le traitement fait appel aux administrations répétées de doxycycline associée à l'enrofloxacine.

- Pneumonie à streptocoque

La dyspnée s'accompagne de jetage purulent et la mort survient soudainement.

-#gt; Traitement

Un traitement à base d'enrofloxacine ou de pénicillines G peut parfois sauver l'animal.

POUR APPROFONDIR : Maladies transmissibles à l'homme

De nombreux parasites et bactéries peuvent être transmis à l'homme, les personnes les plus vulnérables étant les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

- Les teignes, dues à Trichophyton mentagrophytes, sont fréquentes chez les rongeurs de compagnie. Elles sont traitées chez l'animal par griséofulvine, kétoconazole, énilconazole ou lufénuron. Le propriétaire doit porter des gants pour les applications locales d'antifongiques, se désinfecter les mains régulièrement et ne pas manipuler l'animal pendant les trois premières semaines du traitement.

- Les gales, dues à un acarien, occasionnent chez le rongeur un prurit intense. Chez l'homme, Trixacarus caviæ entraîne une dermite prurigineuse avec papules sur le cou, les bras et les jambes. La gale sarcoptique, due à Sarcoptes scabiei, est contagieuse chez l'homme mais le parasite ne survit pas sur la peau humaine et n'occasionne qu'un prurit fugace.

- Les puces des rongeurs sont transmissibles à l'homme et entraînent des papules prurigineuses. Chez l'enfant, une réaction d'hypersensibilité peut occasionner un prurigo strophulus, avec lésions vésiculeuses et bulleuses.

- Les vers qui infestent les rongeurs, notamment les cestodes, peuvent aussi parasiter l'homme. La prévention passe par un lavage des mains après manipulation de l'animal et la vermifugation des animaux.

- Certaines affections bactériennes peuvent également atteindre l'homme.

-#gt; La pasteurellose se transmet par morsure ou griffure. En quelques heures, la plaie devient rouge, très inflammatoire. Fièvre et altération de l'état général surviennent, nécessitant une antibiothérapie per os. La prévention passe par une désinfection systématique de toute plaie même minime.

-#gt; La salmonellose peut provoquer chez l'homme une gastroentérite parfois sévère. L'homme se contamine par les mains souillées par les selles des rongeurs malades.

-#gt;La streptobacillose, qui affecte les rats et les souris, peut se transmettre par morsure. Fièvre, douleurs articulaires et éruption cutanée surviennent en quelques jours. Là encore, la désinfection soigneuse de toute morsure est la base de la prévention.

EN PRATIQUE : LAPINS

AU COMPTOIR : « Le lapin de ma fille est constipé ! »

« Le lapin angora de ma fille est prostré, il est constipé et j'ai trouvé des poils dans ses crottes. »

Votre réponse

« Votre lapin a sûrement avalé ses poils qui bloquent son transit. Veillez à ce qu'il boive suffisamment, massez lui un peu le ventre, donnez-lui de l'huile de paraffine et ces comprimés, à renouveler tous les mois pour éviter les rechutes. »

Le lapin est un lagomorphe qui peut vivre 7 à 10 ans. Pour le nourrir, conseiller les granulés du commerce accompagnés de carottes, luzerne, pissenlits, laitue, fenouil et de fruits. Attention aux intoxications avec les colchiques, coquelicots, boutons-d'or, digitales et plantes d'appartement !

Occlusions par trichobézoards

Les occlusions par trichobézoards (agglomérats de fibres végétales et de poils) sont fréquentes chez les lapins aux poils longs, les hamsters et les chinchillas. Elles se manifestent d'abord par l'émission de crottes liées par des poils. Au stade de l'occlusion, l'animal est constipé, prostré, il ne boit plus et devient anorexique.

-#gt; Le traitement fait appel à des comprimés d'ésérine qui augmentent le péristaltisme intestinal. Les spécialités utilisées hors AMM sont les mêmes que pour les chats (Féligastryl, Félipurgatyl, Pilocat, 1 comprimé matin et soir pendant 3 jours). L'expulsion peut être facilitée par de petites quantités d'huile de paraffine.

-#gt; En prévention, conseiller l'administration de ces mêmes comprimés 3 jours par mois, surtout au cours des grandes mues, au printemps et en automne. Brosser l'animal régulièrement, l'abreuver suffisamment et lui apporter des végétaux, riches en cellulose.

Entéropathies

L'apparition d'entérites est favorisée par un changement d'alimentation, une surcharge glucidique, des végétaux mal lavés ou une situation de stress. Le lapin est particulièrement sensible aux coccidioses parasitaires qui se manifestent par de la diarrhée, du météorisme, de l'anorexie et un ralentissement de croissance. Les jeunes au sevrage sont plus souvent touchés par une forme hépatique.

-#gt; La plupart des germes sont sensibles aux sulfamides (sulfadimétoxine).

-#gt; Les cages et accessoires seront désinfectés régulièrement.

Urolithiases

Elles apparaissent souvent à la faveur d'un excès de calcium dans l'alimentation ou d'un manque d'eau. Tout le calcium passe la barrière intestinale chez le lapin avant d'être excrété par le rein : si le pH est alcalin, le calcium risque de précipiter en cristaux dans les urines. Les signes cliniques sont peu caractéristiques : anorexie, dos voûté, paralysie partielle postérieure.

-#gt; Le traitement est chirurgical.

-#gt; En prévention des récidives, éviter les aliments riches en luzerne et maintenir un apport hydrique abondant.

Parasitoses

Les antiparasitaires externes et internes utilisés (hors AMM) chez le cobaye et le hamster peuvent l'être chez le lapin. La solution Antigale Biové est spécifiquement indiquée pour le traitement de la gale du lapin.

POUR APPROFONDIR : La cæcotrophie du lapin

Deux digestions alternent chez le lapin. -#gt; La première, dans l'intestin grêle, génère des excréments durs émis la journée qui ne contiennent que des déchets.

-#gt; La seconde, dans le cæcum, fabrique des crottes vertes molles ou cæcotrophes, plutôt la nuit et réingurgitées directement à la sortie de l'anus : c'est la cæcotrophie. Elles deviennent alors de nouveaux aliments riches en protéines, vitamines C et du groupe B, indispensables pour le lapin.

Le cæcum se comporte comme un fermenteur qui utilise la flore locale. En cas de dérèglement du fonctionnement du cæcum sous l'influence d'un stress, la flore peut croître et provoquer des entéropathies graves. C'est un phénomène complexe sous l'influence du système nerveux central qui rend le lapin très sensible au moindre choc : frayeur, courant d'air, changement alimentaire...

EN PRATIQUE : LE FURET

AU COMPTOIR : « Mon furet se gratte et perd ses poils »

« La semaine dernière, j'ai traité mon chat contre les puces, et maintenant, c'est mon furet qui se gratte et qui perd ses poils ! »

Votre réponse

« Il est fort probable que votre furet ait attrapé les puces de votre chat. Administrez-lui le même traitement antipuce, et évitez les récidives en leur donnant à tous deux un traitement de fond. »

Du point de vue législatif, le furet est classé comme espèce domestique. Il peut donc être le compagnon de vos clients en toute légalité.

Puces

L'infestation par les puces (Ctenocephalides canis ou felis) se caractérise par un prurit, des zones d'alopécie. Bien qu'ils n'aient pas d'AMM spécifiques, les produits utilisables chez les carnivores domestiques le sont chez le furet.

-#gt; Le fipronil (Frontline) et l'imidaclopride (Advantage) sont très bien tolérés en présentation félines de spot-on à la posologie de 2 à 3 gouttes sur la peau du cou.

-#gt; Des poudres insecticides à base de carbaryl peuvent également être utilisées pour traiter l'animal et son environnement (Océnet, Carbyl, Poudre insecticide Clément...).

-#gt; La suspension orale de lunéféron (Program F) administrée une fois par mois permet un traitement de fond.

Gales

La plus fréquente est la gale auriculaire ou Otodectes, non prurigineuse, qui se manifeste par des amas brunâtres. Après nettoyage du conduit (Epi-Otic, Lait auriculaire Biocanina...), appliquer une pommade antiparasitaire et antibiotique type Oridermyl. On peut aussi déposer 2 gouttes de Frontline (hors AMM) en pipette pour chat dans le conduit auditif.

Troubles respiratoires

- Grippe humaine (influenza)

Très sensible, le furet est contaminé par la toux ou les éternuements de son propriétaire grippé. Le jetage (sécrétions nasales) et la conjonctivite sont d'évolution favorable en 5 jours. Aucun traitement n'est nécessaire, la meilleure prophylaxie reste la vaccination du propriétaire.

- La maladie de Carré (Paramyxovirus) a décimé l'espèce nord-américaine. Elle associe un jetage nasal purulent, des lésions croûteuses de la face et une hyperexcitabilité. L'évolution est fatale dans presque 100 % des cas. La vaccination est recommandée.

- Les affections bactériennes

Responsables de pneumonies, elles nécessitent souvent l'hospitalisation de l'animal.

Troubles digestifs

Les furets doivent être nourris avec des aliments spécifiques du commerce ou des aliments secs pour chats, riches en protéines et lipides mais pauvres en fibres, complétés avec du lait, du poisson ou une viande maigre. Le lait pour chatons convient aux furets orphelins.

- Ulcères et gastrites : ils se développent à la faveur d'un stress ou d'un manque d'eau et provoquent vomissements et anorexie. Les jeunes sont porteurs asymptomatiques d'Helicobacter mustalæ dès 5 semaines.

-#gt; Le traitement repose sur un antiacide comme la cimétidine associé à une double antibiothérapie (amoxicilline et métronidazole).

- Entérites : la colite proliférative à Campylobacter atteint surtout les jeunes de moins de 6 mois et se manifeste par une diarrhée jaunâtre, parfois sanglante.

-#gt; Le traitement de choix est le chloramphénicol.

- Urolithiases : donner trop de protéines végétales peut provoquer une urolithiase par alcalinisation des urines avec mictions fréquentes et hématurie.

-#gt; On peut la traiter par des acidifiants urinaires type Lithacat, 1 à 3 cp/jour, et en corrigeant l'alimentation : introduire des acidifiants (tomate, citron) et proscrire les boîtes pour chats contenant du maïs.

- Affections dentaires : le furet peut souffrir de dépôts de tartre, abcès, gingivites dont le traitement, identique à celui des chiens, associe la spiramycine et le métronidazole (Stomorgyl).

POUR APPROFONDIR

MALADIES DU FURET TRANSMISSIBLES À L'HOMME

EN PRATIQUE : OISEAUX

AU COMPTOIR : « Mon perroquet ne veut que des cacahuètes »

« Mon perroquet est bizarre en ce moment, il se met en boule et ne mange plus que des cacahuètes. Lui qui est plutôt bien portant d'habitude, il a même tendance à maigrir. Est-ce grave ? »

Votre réponse

« Votre perroquet doit souffrir de surcharge graisseuse hépatique, probablement à cause des cacahuètes que vous lui donnez, trop riches en matière grasse, et parce qu'il ne se dépense pas suffisamment. Il faut lui donner une alimentation moins riche et mélanger à son eau de boisson ces gouttes hépato-protectrices. »

Alimentation

A l'état naturel, les oiseaux peuvent être tour à tour granivores, insectivores, frugivores ou nectarivores, en fonction de leurs besoins et des saisons. Essentiellement nourris de graines lorsqu'ils sont en captivité, ils souffrent souvent de surcharge ou de carences. On recommande l'administration systématique de complexes vitamines-acides aminés, en particulier lors des périodes de reproduction, de croissance et de mue.

- Surcharge graisseuse hépatique

Le « foie gras » est fréquent chez les oiseaux recevant une alimentation trop riche en graines oléagineuses (cacahuètes, tournesol) et qui ne compensent pas par de l'exercice. Les graisses, mises en réserve au niveau hépatique, provoquent une stéatose avec abattement général et diarrhées.

-#gt; Traitement

L'alimentation doit être progressivement modifiée - pas de mise à disposition constante des graines et pas plus de 8 % de matières grasses dans la ration (les graines de tournesol ou les cacahuètes en contiennent 50 %, elles ne doivent pas dépasser 30 % d'un mélange de graines équilibré) - et complétée par des fruits et légumes. L'exercice doit être encouragé par des jeux. Enfin, un traitement hépatoprotecteur (Océcholine, 13 gouttes dans 4 cuillères à soupe d'eau de boisson) est conseillé deux jours par semaine, en continu.

- Carence en calcium

Fréquente chez le perroquet gris du Gabon, elle provoque une perte d'équilibre, des crises convulsives et une déformation des pattes.

-#gt; Traitement

Il peut nécessiter l'injection de calcium.

-#gt; Prévention

Chez les psittacidés adultes, la nourriture est diversifiée avec du fromage, des os, du yaourt et un complément riche en calcium type Perrotonic, 2 jours par semaine.

Chez les oisillons, la croissance est assurée par un complément alimentaire type Océnidal.

- Carence en vitamines

Elle peut être évitée par l'administration régulière de polyvitamines (Floratonyl, Totalvitaminol, Tonivit, Océvit, Océvital...).

Pathologies respiratoires

Fréquentes, elles sont largement favorisées par les variations de température et les émanations toxiques (fumée de cigarette, produits ménagers...). Jetage, éternuements et conjonctivite caractérisent les atteintes de l'appareil respiratoire supérieur. Lorsque l'animal se tient le bec ouvert, les plumes écartées du corps avec dyspnée et modification de la voix, l'appareil respiratoire inférieur est touché. Il faut apporter dès lors la plus grande réserve au pronostic.

Surtout fongiques (aspergilloses), ces affections peuvent être bactériennes (chlamydiose), parasitaires (trichomonose) ou encore virales (Herpèsvirus).

-#gt; Traitement

Le traitement étiologique, (antibiotiques, antifongiques, antiparasitaires) s'accompagne souvent de corticoïdes. Les formes collyres (Chibro-Cadron...) de concentration adaptée sont parfois prescrites en prise orale. Un adjuvant respiratoire à base d'essences végétales aromatiques (Océrespirol) peut être ajouté dans l'eau de boisson.

-#gt; Transmission à l'homme

Les chlamydioses sont transmissibles à l'homme par inhalation de poussières souillées ou par contact direct avec les oiseaux. Elles occasionnent un syndrome pseudo-grippal et nécessitent une antibiothérapie. L'évolution peut être grave chez les personnes âgées, immunodéprimées et chez les femmes enceintes.

Pathologies digestives

- Entérites microbiennes

L'oiseau qui souffre de diarrhées, maigrit et se met en boule présente les symptômes typiques d'une entérite bactérienne (colibacilles, salmonelles, mycobactéries...), virale (Herpèsvirus, Paramyxovirus) ou fongique (candidoses).

-#gt; Traitement

La prescription d'un traitement antibiotique ou antifongique est nécessaire. Afin d'éviter qu'elle ne déstabilise la flore locale, on conseille la prise simultanée de ferments lactiques spécifiques aviaires type Océproven.

- Entérites parasitaires

Les principales entérites parasitaires des oiseaux sont les ascaridioses, le téniasis et la trichomonose.

-#gt; Traitement

La vermifugation fait appel à des molécules classiques comme le lévamisole (Aquaverm, Capizol, CC Ver) ou la pipérazine (Océverm, Soluverm). Parallèlement, la cage - après avoir été vidée - doit être nettoyée soigneusement à l'eau de Javel et bien rincée.

Parasitoses externes

La gale du bec et de la face, fréquente chez les perruches, débute autour du bec et s'étend aux paupières, avec prurit et croûtes blanchâtres. Les poux parasitent plus volontiers les canaris, avec un prurit intense de la tête et des ailes.

-#gt; Traitement

Le traitement de choix des parasitoses externes est le carbaryl en application locale : Carbyl poudre, Océgale solution, à appliquer à l'aide d'un Coton-tige... L'ivermectine, plus toxique, peut aussi être prescrite par le vétérinaire.

Rétention d'oeufs

Fréquente chez les oiseaux stressés ou carencés, c'est un motif de consultation en urgence. La femelle se couche ou se met en boule. En prévention, on recommande l'apport de vitamine E (Océferol, 6 gouttes dans 45 ml d'eau de boisson) deux jours par semaine pendant toute la saison de reproduction.

POUR APPROFONDIR

LES OISEAUX DOMESTIQUES

EN PRATIQUE : REPTILES

AU COMPTOIR : « Ma tortue de Floride a les paupières toutes gonflées et refuse de manger »

« Ma tortue de Floride a les paupières toutes gonflées et collées. Elle refuse de manger et reste prostrée dans un coin de son aquarium. Que puis-je faire ? »

Votre réponse

« Il s'agit vraisemblablement d'une carence en vitamine A. En attendant une consultation chez le vétérinaire, nettoyez-lui les paupières et appliquez cette pommade ophtalmique. A l'avenir, donnez-lui régulièrement des vitamines en complément de son alimentation. »

Les reptiles comptent plus de 6 000 espèces, dont les serpents et les tortues. En captivité, ces animaux sont sensibles à différentes affections souvent liées à l'alimentation.

Déséquilibres nutritionnels

Dans leur milieu naturel, les reptiles sont carnivores (serpents, tortues aquatiques), herbivores (tortues terrestres, iguane) ou omnivores (lézards). Prévoir un système de pulvérisation d'eau, en particulier pour les serpents et les iguanes qui ne boivent pas en récipient.

Sauf pour les serpents qui ingèrent des proies entières, la plupart des affections des reptiles captifs est d'origine alimentaire car leur régime est rarement adapté aux besoins naturels.

Hypovitaminose A

C'est une affection très fréquente chez la tortue. Elle entraîne oedème des paupières, anorexie et léthargie. Les ulcères cutanés, troubles respiratoires et infections secondaires aboutissent à la mort en 2 ou 3 mois.

- Traitement

Le traitement local consiste à décoller les paupières pour rincer les globes oculaires avec une solution de lavage ophtalmique (Biophtal, Ocryl, Soin des Yeux Clément-Thékan...), avant d'appliquer une pommade ophtalmique antibiotique type Tevemyxine. Les pommades ophtalmiques à base de vitamine A sont inefficaces. Des injections de vitamine A (10 000 UI à 15 jours d'intervalle) sont parfois nécessaires.

- Prévention

Elle repose sur une alimentation adaptée avec des granulés spécifiques, de la laitue et un complément riche en vitamine A (Vitareptile, 1 mesure pour 100 g de poids vif, ou Tonivit, 1 goutte pour 100 g de poids vif, 2 jours par semaine). Bien respecter les doses car l'hypervitaminose A provoque une toxicité rénale et hépatique et des dermites graves chez la tortue.

Déséquilibre phosphocalcique

Les ostéodystrophies apparaissent lorsque le rapport phosphocalcique de 1 à 1,5 en faveur du calcium n'est pas respecté et lors de carences en vitamine D3. C'est le cas dans les régimes tout-viande sans os ou tout-poisson.

Le rachitisme, carence en vitamine D et calcium, se manifeste par un ramollissement de la carapace et déformation des membres. En cas d'ostéofibrose, les mêmes symptômes s'accompagnent de fractures spontanées et d'anorexie.

- Traitement

Des injections de gluconate de calcium (Calcitad) peuvent s'avérer nécessaires pour les animaux devenus anorexiques. Sinon le calcium sera ajouté à la ration alimentaire (Calcium Reptile : une mesure/j/200 g de poids. 15 jours à un mois).

- Prévention

Utiliser ce complément 10 jours par mois et privilégier les granulés spécifiques complétés d'aliments riches en calcium comme le cresson ou le chou.

L'apport de vitamine D3 doit être continu avec un complément type Vitareptile OCE en veillant toujours à ne pas dépasser les doses (risque d'hypervitaminose D3 avec pseudo-goutte et insuffisance rénale). L'exposition solaire quotidienne, seule source de vitamine D3 chez les herbivores, est en outre recommandée, au besoin à l'aide d'une lampe à UV.

Pathologies infectieuses

Les reptiles sont porteurs de nombreux germes.

- Les salmonelles, très fréquentes (on en retrouve dans les matières fécales de 90 % des serpents), provoquent un tableau d'affaiblissement général avec anorexie et diarrhée. Le traitement fait appel aux tétracyclines et la transmission possible à l'homme impose de manipuler l'animal avec des gants.

- Les mycobactéries, responsables de tuberculose chez le reptile, sont transmissibles à l'homme. Leur découverte nécessite l'euthanasie de l'animal.

- Les stomatites des serpents seraient liées aux traumatismes dus à l'ingestion de proies congelées. On observe une inflammation et des infections secondaires des gencives avec envahissement de la cavité buccale par du pus solide, et parfois une chute de dents. L'antibiothérapie s'accompagne d'injections de vitamine C.

Pathologies parasitaires

Parasitoses internes

Au troisième rang des pathologies, elles imposent une vermifugation systématique des reptiles.

Plusieurs molécules sont utilisées hors AMM :

- la pipérazine (Ascapipérazine, Océverm) à la dose de 50 mg/kg,

- le praziquantel (Droncit injectable, Drontal Chat en cp) à la dose de 5 mg/kg ;

- le lévamisole injectable (Némisol) à la dose de 5 à 10 mg/kg par voie IM ;

- le fenbendazole (Panacur 2,5 % solution orale et cp à 250 mg) à la dose de 50 mg/kg, à répéter 15 jours plus tard ;

- le mébendazole (Telmin KH) à raison de 100 mg/kg ;

- l'oxibendazole associé au niclosamide (Vitaminthe pâte orale) à raison de 150 mg/kg.

Parasitoses externes

Les plus fréquentes sont dues aux tiques et aux acariens. L'animal se frotte contre son décor. Utilisés hors AMM, le trichlorfon en solution, le carbaryl en poudre ou l'ivermectine injectable sont prescrits avec prudence car ils risquent d'entraîner des paralysies flasques.

Brûlures

Fréquentes chez les boïdés qui se collent aux résistances chauffantes du terrarium, les brûlures provoquent nécroses locales et chutes d'écailles. Après désinfection par la chlorhexidine, on peut appliquer du tulle gras et de la Biafine.

POUR APPROFONDIR : Les envenimations par les NAC

-#gt; Chaque année, le nombre d'envenimations par animaux exotiques de compagnie semble croître en France métropolitaine.

-#gt; Les serpents sont les plus dangereux des NAC, notamment les cobras, crotales et vipères tropicales, qui possèdent des venins redoutables et des systèmes d'inoculation particulièrement efficaces. Les signes sont neurotoxiques, cardiotoxiques ou myotoxiques. Des troubles de la coagulation sévères peuvent laisser des nécroses séquellaires. Les envenimations sont pour la plupart dues à un animal enfui de son vivarium et qui agresse son propriétaire ou un membre de la famille. Les morsures par serpent peuvent nécessiter plusieurs jours de soins en réanimation.

-#gt; Plus grave, certains éleveurs n'hésitent pas à jouer aux apprentis sorciers pour obtenir des espèces aux couleurs plus chatoyantes. En pratiquant des croisements entre espèces proches, ils produisent des spécimens possédant un venin inconnu dont on ne peut prédire la toxicité. En cas d'envenimation, se posera le choix de l'antivenin à utiliser.

-#gt; D'autres espèces venimeuses sont appréciées des éleveurs : poissons exotiques venimeux (notamment les rascasses volantes, responsables de piqûres très douloureuses), coraux, anémones de mer, oursins, étoiles de mer, sans oublier les araignées, animaux de compagnie très prisés, comme la mygale d'Asie ou d'Australie,dont le venin est extrêmement neurotoxique. En plus de leur venin, certaines espèces d'araignées possèdent des poils urticants qu'elles projettent à la face. En cas de projection dans l'oeil, le risque de kératite est sévère.

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DES IDÉES DE VITRINES

Si vous souhaitez développer votre rayon NAC ou si vous avez des compétences particulières dans ce domaine, affichez-le clairement grâce à cette vitrine « Arche de Noé » qui ne manquera pas d'attirer le regard des petits et des grands.

Réalisation

3 heures

Les fournitures

- Carton souple (coque du bateau)

- Papier adhésif imitation bois

- Carton plume (pont du bateau)

- Feuilles de papier Canson vert et rouge

- Un manche à balai ou une baguette ronde

- Un tabouret

- Bouées gonflables

- Un mobile en forme d'oiseau

- Papier ou tissu bleu

- Peluches d'animaux exotiques

Les slogans

- « Prenez soin de tous vos animaux »

- « Tous les animaux de compagnie ont besoin de soins »

- « Des petites bêtes

qui méritent toute votre attention »

Malin !

- La fabrication du bateau demande un peu de méthode :

- Découpez la forme à plat (1) dans du carton suffisamment rigide pour tenir debout mais assez souple pour se courber proprement (2). Vous pouvez le peindre ou y coller du papier adhésif imitation bois.

- Glissez dans le carton un tabouret - qui supportera le plateau (3) sur lequel seront posées les peluches - et qui permettra de glisser un simple manche à balai en guise de mât.

- Découpez deux croix dans du papier vert et collez-les sur la coque.

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Jouez la différence

Rares sont les propriétaires de nouveaux animaux de compagnie qui se dirigent spontanément vers l'officine. Pour les convaincre, sortez vos atouts : une offre complète et une compétence qui seront à hdiv de leurs espérances.

Associer produits, fiches conseil et livres

Même si votre rayon vétérinaire est de taille restreinte, développer le marché des NAC suppose obligatoirement de le différencier de celui des chats et chiens. Si vous ne pouvez, faute de place, réserver tout un meuble aux NAC, regroupez-les au sein d'une ou de plusieurs étagères, si possible à hdiv des yeux.

Attirez l'oeil par des réglettes au langage simple, par famille d'animaux (oiseaux, lapins, reptiles, etc.), au besoin illustrée par une photo de chaque animal.

Proposez au sein du rayon et en libre-service des fiches conseil en fonction des différents animaux pour lesquels vous proposez une gamme. Si vous avez suffisamment de place, disposez au sein même du rayon vétérinaire un coin librairie comprenant quelques livres sur les NAC. Dans ce cas, préférez les livres dédiés à un seul type d'animal et axés de façon très pragmatique sur leur élevage et les soins à leur prodiguer.

Animations : de la vitrine au rayon

Toujours très appréciée des clients, une « photo de famille » vous permettra de mettre en évidence votre savoir-faire en matière de NAC tout en évaluant votre potentiel de clientèle. Proposez - par voie d'affichette et de vive voix - à vos clients de vous apporter une photo de leur animal de compagnie en vue de la réalisation d'un poster géant. Faites ensuite un collage sur papier de l'ensemble des photos en regroupant les NAC de façon à ce qu'ils soient bien visibles. Par exemple, vous pouvez confectionner un coeur avec les chats et chiens et placer au centre les NAC. Utilisez ce poster pour une vitrine vétérinaire puis placez-la au sein même du rayon.

Autre animation possible : un écran TV au sein du rayon vétérinaire transmettant par exemple une chaîne thématique sur les animaux ou des DVD pratiques sur l'élevage et les soins des NAC.

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Respect du client et professionnalisme

Respectez la relation affective de votre client

Vous êtes peut-être étonné (voire amusé ou dégoûté ?) par l'attachement que votre client porte à son animal de compagnie pas comme les autres, que ce soit un hamster, un lapin nain, une gerbille, un perroquet, un serpent ou une tortue. Ne le lui montrez pas et, surtout, évitez d'émettre un jugement négatif. Au contraire, manifestez de l'intérêt pour les nouveaux animaux de compagnie et, si vous n'avez aucune expérience en la matière, cherchez à connaître le mode de vie de ces drôles de bestioles et leurs besoins en faisant parler votre client (comportement de l'animal, habitudes alimentaires...). Il vous en apprendra certainement plus que n'importe quel site Internet.

Positionnez-vous en professionnel de santé

Mises à part quelques règles simples (désinfection systématique des lésions, prévention des boules de poils, nettoyage de l'habitat...), ne vous aventurez pas trop loin dans votre conseil et renvoyez rapidement vers le vétérinaire, d'autant plus que les spécialités bénéficiant d'une AMM chez les NAC sont rares. Restez plutôt dans un domaine que vous maîtrisez mieux : les risques de contamination du propriétaire, en particulier s'il s'agit d'enfants ou de femmes enceintes. Les risques sont réels : teigne du lapin, gale du cobaye, puces des rongeurs, salmonellose ou chlamydiose aviaire peuvent toutefois être évitées en suivant quelques règles simples. Vous apporterez ainsi votre compétence de professionnel de santé et un éclairage complémentaire sur un aspect que votre client ignore parfois.

DOCUMENTEZ-VOUS

LIVRES

Consultation des petits mammifères de compagnie

Sous la direction de Didier Boussarie, éditions du Point Vétérinaire, 2003

Cet ouvrage largement illustré reprend et complète les chapitres consacrés aux rongeurs, lapins et furets du numéro spécial NAC, paru en 1999 aux éditions du Point Vétérinaire. L'avantage est une réactualisation de la législation - qui évolue constamment - et de certains protocoles de traitement (antiparasitaires, dépilations...). Trois grands chapitres retracent les spécificités des petits mammifères, les dominantes pathologiques pour chaque espèce et la conduite à tenir dans les pathologies les plus fréquentes. De nombreux tableaux thérapeutiques offrent une synthèse des traitements disponibles. La lecture est facilitée par un code couleur attribué à chaque rubrique.

L'ouvrage ne traite malheureusement que des mammifères alors que le numéro spécial NAC de 1999 abordait également les oiseaux et les reptiles.

Guide thérapeutique vétérinaire 2004 - Animaux de compagnie

Sous la direction de Sylvie Petit, vétérinaire, éditions du Point Vétérinaire, 2e édition, 2004

Ce guide est avant tout dédié aux chiens et aux chats mais les NAC ont également droit à un chapitre conséquent : anatidés (famille des canards), canaris, psittacidés, furets, rongeurs, lagomorphes et reptiles sont abordés. Un système de triple entrée par affection, appareil physiologique et animal permet un repérage facile. En annexe, des tableaux complets présentent les principaux produits par pathologie et espèce. Si la clinique est sommairement décrite, les traitements sont au contraire bien développés, sous forme de tableaux. Des posologies, hors AMM ou non, sont proposées pour chaque espèce.

Un plus : des arbres décisionnels aident au diagnostic pour certaines situations aux causes multiples : alopécie ou diarrhées du furet, anorexie ou troubles nerveux des reptiles.

Molécules interdites

Attention aux molécules utilisées chez l'homme ou chez certains animaux et qui peuvent être mortelles pour d'autres espèces ! Sont interdits :

-#gt; Rongeurs : fipronil (sauf chez le furet), macrolides, céphalosporines, lincomycine, dihydrostreptomycine.

-#gt; Cobayes : griséofulvine, procaïne, aminoside, chlortétracycline.

-#gt; Souris, rat, gerbille : amitraz.

-#gt; Hamster : lindane, tous les antibiotiques.

-#gt; Lapin : amoxicilline, ampicilline, lincomycine, amitraz, sulfamides, quinolones chez les jeunes.

Homéopathie

Les produits vétérinaires homéopathiques, en particulier les gouttes destinées aux chiens et chats, peuvent être administrés aux NAC.

-#gt; Mal des transports : Tabacum, Cocculus, Ipeca (PVB Nausées Boiron, Homéovia Dolisos).

-#gt; Hypernervosité : Passiflora, Ignatia, Valeriana (PVB Sédatif nerveux Boiron, Nervosyl Dolisos).

-#gt; Etats fébriles et infectieux : Pyrogenium, Belladonna, Echinacea (PVB Etats fébriles Boiron, Homéoseptil Dolisos)...

-#gt; Drainage hépatique : Taraxacum, Chelidonium (PVB Drainage hépatique Boiron, Homéobil Dolisos)...

-#gt; Troubles respiratoires : Mercurius, Antimonium tartaricum (PVB angines Boiron, Homéopulmil Dolisos)...

On peut conseiller d'administrer cinq gouttes chez la souris, dix gouttes chez les petits mammifères, directement dans la bouche, dans l'eau de boisson ou mélangées à l'alimentation. Fréquence des prises : respecter celle indiquée pour le chien et le chat. Les gouttes homéopathiques peuvent également être administrées chez les oiseaux (une goutte) et chez

les reptiles (X gouttes).

Vaccinations

Bien que rares chez le lapin de compagnie, deux pathologies nécessitent une vaccination.

-#gt; La myxomatose, due à un Poxvirus, circule chez le lapin de garenne. La forme respiratoire, gravissime, est rare chez le lapin de compagnie. La forme cutanée, dite « maladie des boutons rouges », qui se manifeste par des nodules rosés sur la face, affecte surtout les angoras. Les formes atténuées régressent spontanément.

-#gt; La VHD, ou maladie virale hémorragique, atteint plus fréquemment les lapins d'élevage. La mort survient fréquemment avant même l'apparition de symptômes (anorexie, hyperthermie ou dyspnée).

Spécial perroquet

-#gt; Très émotifs, les perroquets captifs sont sujets aux troubles du comportement : programmés pour une vie sociale de groupe, ils s'ennuient dans leur cage et le manifestent par le phénomène de picage (ils arrachent et mâchonnent leurs plumes) et de « danses » répétitives. Parfois, ils s'automutilent, deviennent anorexiques et même agressifs. Outre le collier élisabéthain (collerette en plastique souple) qui évite le picage, le traitement passe par des psycholeptiques comme le Valium, la fluoxétine, l'halopéridol.

-#gt; Deux viroses incurables atteignent les plus jeunes : la polyomavirose, répandue chez la perruche ondulée, provoque une mortalité subite chez les petits de moins de 15 jours. La circovirose, chez les oiseaux de moins de 3 ans, provoque des dystrophies évolutives des plumes et du bec et conduit rapidement à une septicémie.

Variole et septicémie des canaris en élevage

-#gt; La variole : répandue dans les élevages, malgré une vaccination en règle, la forme suraiguë (septicémique) provoque une détresse respiratoire mortelle. La forme cutanée avec papules rougeâtres, lésions croûteuses sur le bec, les paupières, les doigts, est la seule qui régresse parfois sous antibiotiques.

-#gt; La « maladie des oisillons au nid » est une septicémie due à des entérobactéries qui atteint les jeunes trois jours après l'éclosion. Les parents, porteurs sains, contaminent les oisillons. Un traitement antibiotique adapté sera étendu à l'ensemble des animaux.

Nul n'est censé ignorer la loi

La détention et le commerce de certaines espèces sont protégés par plusieurs réglementations.

-#gt; Au niveau international, par la Convention de Washington ou Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, qui interdit ou réglemente la circulation et le commerce de quelque 27 000 espèces dont la plupart des psittacidés (ara, cacatoès...) et des reptiles (iguane vert, boa constricteur, tortues terrestres...).

-#gt; Au niveau européen, par des règlements qui imposent un degré de protection supérieur avec de nouvelles espèces concernées et la nécessité d'un permis d'importation. Ainsi, la tortue de Floride, menace écologique, et le chien de prairie, hôte potentiel de la peste bubonique, sont interdits d'importation en Europe.

-#gt; Au niveau national, la détention d'une espèce non domestique nécessite un certificat de capacité, sauf pour les espèces « banalisées » comme l'iguane vert, le python d'Afrique ou le perroquet gris d'Afrique.

Pour limiter le risque de zoonose

Les reptiles sont porteurs de nombreux germes pouvant contaminer l'homme et occasionner des pathologies graves : salmonelloses, tuberculose, gastroentérites infectieuses, kystes larvaires de pentastomides... Dans les années 70, la mode des tortues de Floride comme animal de compagnie dans les foyers américains a ainsi entraîné une recrudescence très nette des cas de salmonellose chez les enfants de moins de 10 ans. En France, l'importation des tortues de Floride est interdite depuis 1997.

Quelques mesures d'hygiène et de bon sens, applicables à tous les NAC, permettent d'éviter la plupart des zoonoses.

-#gt; Ne pas installer de cage ou de terrarium dans la cuisine ou la salle à manger.

-#gt; Désinfecter la cage ou le terrarium régulièrement (Cetavlon, Sterlane, Hibitane pour la cage, eau de Javel diluée pour les objets). Porter des gants jetables et si possible un masque de protection pendant le nettoyage.

-#gt; Ne pas nettoyer les éléments de décor du terrarium ou de la cage dans l'évier où est lavée la vaisselle ou dans le lavabo.

-#gt; Prévoir des éléments de décor facilement nettoyables.

-#gt; Se laver les mains à l'eau chaude et au savon après avoir manipulé tout animal.

Quel antiseptique utiliser ?

Chez les petits mammifères comme chez les reptiles, toute plaie doit être nettoyée et désinfectée. Les antiseptiques utilisés, dont certains n'ont d'AMM que chez le chien et le chat, sont principalement la chlorhexidine (Chlorexivet, Clemispray, Dermidine...) et les dérivés iodés (Iodosol, Vétédine...). Dermofast est un désinfectant cicatrisant à base d'huiles essentielles

qui peut s'utiliser chez tous les NAC.

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