« L'enjeu : intégrer pharma dans le LMD » - Le Moniteur des Pharmacies n° 2565 du 15/01/2005 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2565 du 15/01/2005
 

ASSOCIATION NATIONALE DES ÉTUDIANTS EN PHARMACIE DE FRANCE

Carrières

Alors que la pharmacie séduit à nouveau les bacheliers, l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) renforce ses actions d'information. Autre priorité du nouveau bureau : l'intégration des études dans le schéma LMD (licence-mastère-doctorat). Interview de Paul Metz et Geoffroy Lena, respectivement président et vice-président Education de l'ANEPF.

« Le Moniteur » : Quels sont aujourd'hui les projets à venir et les axes de réflexion de l'ANEPF ?

Paul Metz : Nous comptons renforcer la promotion de nos études. Les corporations participent aux forums des lycées, pour expliquer en quoi consistent les études de pharmacie. Nous communiquons aussi auprès des centres d'information et d'information. Il est également important d'informer sur les débouchés, alors qu'on constate aujourd'hui que le nombre d'étudiants qui s'inscrivent en première année est en progression. Les gens pensent à l'exercice en ville, à l'hôpital, en laboratoire d'analyses, mais ils ne réalisent pas toujours la multiplicité des secteurs où peut exercer un diplômé en pharmacie. Cette année, nous avons donc sorti la première édition du « Guide des professions pharmaceutiques », qui contient 130 fiches métier. Les étudiants peuvent se le procurer gratuitement dans les corpos. Parallèlement, nous avons inséré une nouvelle rubrique sur notre site Internet pour communiquer, entre autres, sur les actions que nous menons ou sur ce que représente la pharmacie... Mais notre principal enjeu cette année est l'intégration de la pharmacie dans le cursus « licence-mastère-doctorat ». C'est le plus gros de notre travail avec le vice-président Education de l'association.

Où en est justement la réflexion sur le système « licence-mastère-doctorat » (LMD) appliqué aujourd'hui par la plupart des universités ?

Geoffroy Lena : Je suis responsable de la commission LMD au sein de la Commission nationale des études pédagogiques. Nous allons remettre un rapport au ministre sur la possibilité d'adapter la pharmacie dans le cursus LMD. Les études de pharmacie font partie du monde universitaire, avec ses spécificités : elles sont réglementées au niveau européen et des arrêtés définissent le volume horaires, les matières. Il faudra les modifier. Ce n'est pas évident car nous sommes encore dans la réforme du 2e cycle, mais ce système est intéressant car il va faciliter la mobilité des étudiants. Nous proposons de mettre en place un diplôme correspondant à un niveau licence puis un grade de mastère. Les étudiants n'obtiendront pas un diplôme mais une reconnaissance de diplôme en 5e année. Ils obtiendront le diplômé de mastère s'ils poursuivent une deuxième année de mastère. Nous souhaitons qu'ils puissent faire un mastère dans une autre filière, médecine ou dentaire. Il y a des passerelles à créer entre tous les étudiants de santé. Le contenu de la licence pourrait être mutualisé entre médecine et pharmacie, par exemple en mettant en commun les enseignements de biochimie.

Peut-on faire un premier bilan de la réforme du 2e cycle des études (enseignements coordonnés et stages) qui a commencé cette année ?

Geoffroy Lena : Les facultés ont bien joué le jeu. A Grenoble, par exemple, les enseignements coordonnés ont été mis en place en 4e année, l'année prochaine, ce sera en 3e. Il y a sans doute encore des améliorations à faire, notamment en termes de volumes horaires. Il y a beaucoup d'heures. La réforme parle de 650/700 heures mais il faut y ajouter un module optionnel de 100 heures d'orientation professionnelle. J'aimerais surtout attirer l'attention des officinaux sur les stages prévus en officine durant le second cycle. Il est important qu'ils comprennent bien l'objet de la réforme, tant les enseignements coordonnés - qui portent sur des thématiques et des thérapeutiques - que les stages d'application. Durant ces stages d'une semaine, les étudiants ne sont pas là pour faire du comptoir mais pour mettre en application ce qu'ils ont étudié en cours et préparer un entretien avec le client-patient. Les facultés, comme celle de Dijon, organisent des réunions sur les enseignements coordonnés vus par les étudiants. Cela permet de mettre les officinaux dans le bain.

Que devient le projet de première année commune des études de santé ?

Geoffroy Lena : La position des doyens de médecine, de pharmacie et de dentaire comme celle de notre association sont claires : il faut restreindre le périmètre des professions concernées. Le projet Debouzie parlait de rassembler quatorze professions. La Commission nationale pédagogique va proposer médecine, dentaire, sage-femme et pharmacie. Ces professions ont une certaine proximité. Ce sont des professions médicales : les médecins, dentistes et sages-femmes font des prescriptions tandis que les pharmaciens s'occupent du médicament. Une première année commune entre ces filières permettra une meilleure passerelle en 1re année de mastère. Nous avons revu le projet initial qui permettait un choix entre sciences humaines et sciences, un découpage qui correspondait au souhait des professions paramédicales qui recrutent dans le milieu littéraire. Nous n'en avons pas besoin. Nous conservons en revanche le principe de concours séparés. Il ne faut pas que le choix de la profession se fasse par défaut. Nous sommes optimistes sur la mise en place de cette première année commune. Reste à voir comment la logistique, c'est-à-dire le besoin de locaux, sera géré.

L'ANEPF soutient les industriels

A l'occasion de son assemblée générale, l'ANEPF a créé le poste de chargé de mission international, qui s'occupera spécifiquement du programme actuel d'échange avec les étudiants étrangers, et celui de vice-président industrie.

Pour Kevin Legrand, qui s'en charge aujourd'hui, « l'objectif est notamment d'aider les associations "industrie" des facultés dans leur gestion. Il n'y en a que treize car elles ont des difficultés, étant donné le nombre réduit d'étudiants de la filière industrie de certaines facultés, à se pérenniser. Dans les facultés où il n'en existe pas, l'ANEPF servira de relais pour informer les étudiants de ces filières des forums métiers organisés dans leurs régions ».

Autre souci de l'ANEPF : permettre une meilleure information sur le cursus. « On s'est aperçus que le mode de sélection à l'entrée de la filière industrie variait selon les facultés. Les étudiants ne savent pas comment cela se passe. La durée et le contenu des stages effectués dans les laboratoires varient également. Il n'y a pas d'homogénéité. Nous voulons en savoir plus pour informer les étudiants et éventuellement voir ce qui peut être changé. »

Enfin, l'ANEPF travaille sur un projet de journal entièrement dédié à l'industrie avec des témoignages, des reportages sur des sites de production, les actualités du secteur.

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