Noël au balcon, Pâques au charbon ? - Le Moniteur des Pharmacies n° 2561 du 11/12/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2561 du 11/12/2004
 

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Actualité

L'événement

Les chiffres rendent fébriles les génériqueurs. Or Noël Renaudin, président du CEPS, nous l'a confirmé : l'impact des nouveaux TFR prévus en janvier ne sera pas énorme. Pour autant, l'effort devra être constant. Décryptage.

Alors que la seconde réunion du Comité de suivi des génériques se tenait jeudi, le président du Comité économique des produits de santé (CEPS), Noël Renaudin, s'est voulu rassurant cette semaine, répétant au Moniteur que pour ce qui concerne les « groupes utiles », financièrement, cette vague de TFR ne sera pas gigantesque. « En l'occurrence, l'alarmisme des génériqueurs me paraît alarmiste », a-t-il formulé.

En effet, les fabricants de génériques se montraient plutôt pessimistes ces derniers temps, sachant que les groupes de plus d'un an devaient dépasser au moins 50 % de taux de pénétration de génériques pour échapper aux prochains TFR, officialisés en janvier. « Il n'y a pas eu la cassure attendue de la tendance actuelle et la mobilisation des pharmaciens contre une nouvelle vague de TFR a été moindre par rapport à celle de l'an dernier, alors que les objectifs à atteindre étaient plus facilement à leur portée », annonce Philippe Besnard, directeur général de G GAM. « Les résultats sont mitigés sur les trois derniers mois au niveau des achats, et les laboratoires - pris globalement - ont fait à peine plus de chiffre d'affaires qu'en octobre (117 MEuro(s) en septembre, 87 MEuro(s) en octobre et 100 MEuro(s) en novembre, "facturation prix laboratoire net des génériqueurs") », livre pour sa part Pascal Brière, président de Biogaran et vice-président du GEMME, qui confirme toutefois les bons résultats des ventes en sortie officine. Mais cela risque d'être insuffisant au regard de la barre fixée à 50 % ou 60 % selon les molécules par Noël Renaudin.

Sur la liste des 20 molécules importantes « à sauver » (voir Le Moniteur n° 2557 du 13 novembre), « une grosse moitié se situe aujourd'hui au-dessous du seuil de 50 % et une petite moitié au-dessus », indique sans plus de précision Pascal Brière. Les prochaines discussions entre le GEMME et le CEPS seront décisives sur l'ampleur de la nouvelle vague. « Compte tenu de la taille modérée des groupes menacés, c'est plutôt le taux de 50 % qui doit s'appliquer et nous entendons discuter du passage au TFR en considérant les particularités de chacun des produits », indique Pascal Brière.

Si les négociations tournent bien, la seconde vague de TFR pourrait donc être limitée à 25 % ou 30 % des molécules de la liste, pour lesquelles l'offre générique est peu abondante (clomipramine, carbamazépine...). En revanche, des produits à prix élevé mais de faible volume comme l'ofloxacine risquent aussi de passer à la trappe. « Les pharmaciens prêtent plus attention aux unités vendues qu'aux valeurs et substituent deux fois plus les produits de forte rotation », constate Pascal Brière. Il invite donc les officinaux à concentrer également leurs efforts sur ces groupes importants mais délaissés du Répertoire.

« La négociation va être dure. »

« Les génériqueurs sont sur des "données achats" des pharmacies, selon les statistiques du GERS, or il y aussi les données "sorties" de Pharmastat, explique de son côté Gilles Bonnefond, secrétaire général de l'USPO. Et puis les génériqueurs pensaient qu'on allait utiliser la même méthode qu'en avril 2002, or le CEPS avait dit "une fois mais pas deux". »

Avant la première vague de TFR, au printemps 2002, la profession s'était massivement lancée dans des achats de génériques pour gonfler les chiffres GERS, seuls utilisés à l'époque par les pouvoirs publics, ce qui avait eu le don d'irriter Jean-François Mattei. La moyenne de substitution étant désormais au-delà de 60 %, les officines seraient plus dans une logique de rotation de stocks, donc d'achats réguliers. Moins spectaculaire mais sûrement plus efficace. Reste que, désormais, « la négociation va être dure », prévient Jean-Marc Yzerman, conseiller économique à la FSPF. Et permanente.

« Si tout le monde a intérêt à ce que cette vague soit la plus limitée possible, il faut aussi que les nouvelles molécules soient substituées le plus vite possible », précise Gilles Bonnefond. Car si le CEPS va ici ignorer les molécules de plus d'un an, les « molécules entrantes » vont à un moment donné être prises en compte.

La menace des TFR sera désormais constante, le Comité de suivi des génériques se réunissant tous les trois à quatre mois pour étudier la situation. « Noël Renaudin nous a laissé la main, mais il a très clairement signifié que, dans les groupes où il sera évident que le pharmacien a du mal à apporter les économies attendues, il y aura à l'avenir un fort risque de TFR. A nous d'utiliser le générique pour éviter qu'on nous impose d'autres voies d'économies », constate Jean-Marc Yzerman. Et si les syndicats seront autour de la table pour négocier, le président du CEPS a bien précisé au Moniteur que c'est surtout et avant tout la réalité des chiffres de substitution qui sera observée pour fixer les futurs TFR. Hors de question donc de se relâcher, sous peine de voir tomber le couperet à un moment ou un autre. « Pour cette fois, remarque Noël Renaudin, il est un peu tard pour dire aux pharmaciens de substituer, mais pour la prochaine fois, en revanche... »

Baisse de prix des génériques sur fond de débordements commerciaux...

- Les baisses de prix des génériques évoquées par le gouvernement il y a quelques mois seront effectives au premier trimestre 2005, a confirmé le CEPS. Elles concerneront les génériques de l'oméprazole (Mopral) qui devraient perdre entre 18 et 19 %, ceux de la fluoxétine (Prozac), entre 16 et 17 %, tandis que ceux de l'énalapril (Renitec), sous TFR, baisseront de 14 à 15 %. « Les baisses de prix aujourd'hui sont la conséquence des niveaux atteints par les conditions commerciales. Il y a eu des débordements, reconnaît Claude Japhet, président de l'UNPF. Les confrères utilisent les avantages de la loi Galland sans appliquer les contraintes et les obligations qui en découlent. Si la DGCCRF s'est contentée de regarder sans agir, c'est parce que personne ne connaît l'étendue des dégâts. S'agissant des conditions commerciales, la quasi-totalité des officinaux ont aujourd'hui en leur possession des documents non conformes à la loi. »

Les marges arrière étaient au coeur d'une réunion jeudi entre les syndicats, le Leem, le GEMME, les grossistes et le CEPS. « Il est impossible que le pharmacien ait les conditions actuelles sur un marché qui va doubler ou tripler, remarque Jean-Marc Yzerman, de la FSPF. Mais les montants globaux de la coopération commerciale persisteront. » L'UNPF de son côté plaide plutôt en faveur d'une redéfinition du cadre juridique des contrats de coopération, avec un cahier des charges pour les officinaux sur les prestations qu'ils incluent, les obligations qui y sont liées et les limites à ne pas franchir pour les laboratoires. « Dans ce système, tout le monde est fautif, tranche Claude Japhet. On ne peut pas accuser les pharmaciens d'avoir provoqué un phénomène inflationniste qui est la plupart du temps le fait des laboratoires. »

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