Les facs veulent combler leur retard - Le Moniteur des Pharmacies n° 2561 du 11/12/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2561 du 11/12/2004
 

ENSEIGNEMENT EN LIGNE

Carrières

La plupart des facultés de médecine proposent des cours sur Internet. La pharmacie, qui s'en inspire, commence à mettre en place des vidéoconférences et réfléchit à des travaux dirigés en ligne.

Imaginez l'enseignement en ligne en faculté de pharmacie... Les amphis seraient connectés, permettant l'intervention en vidéoconférence de spécialistes situés à l'autre bout de la France ou du monde. Les professeurs pourraient s'appuyer sur les meilleurs schémas disponibles et une documentation de pointe en basculant directement une page web sur grand écran. Imaginez des mises en situation avec une officine virtuelle dans laquelle vous devriez délivrer les prescriptions en allant chercher sur le Net l'information en temps réel. Imaginez des travaux dirigés en ligne ou des forums interfacultés sur certains cours mis en commun...

A l'instar de ce qui se passe en médecine où, bon an mal an, pratiquement toutes les facultés se sont investies dans un projet d'université médicale virtuelle (voir ci-dessous), les facultés de pharmacie réfléchissent à la question. Les plus téméraires avouent leurs difficultés à mettre en place leur projet et à faire des émules. Peur des enseignants de voir la suppression de postes due au remplacement par exemple des travaux dirigés en présentiel par des travaux dirigés en ligne, peur de voir les cours limités dans leur contenu, frilosité des facultés qui, certaines de garder leur potentiel estudiantin régional, ne voit pas l'intérêt d'investir dans les nouvelles technologies... Bref, les obstacles sont nombreux. Même dans les rangs des étudiants, comme le souligne Edwin Pinau, vice-président de la corpo parisienne : « Internet est un outil intéressant qui pose toutefois quelques problèmes quant à son utilisation en faculté de pharmacie. A vrai dire nous n'avons pas vraiment réfléchi au sujet, mais je ne pense pas que les facultés doivent développer leur enseignement sur le Net. Cela instaurerait une discrimination entre les internautes et les autres. Nous manquerions aussi de contacts avec les enseignants. De plus, à la corpo, nous vendons des polycopiés, nous n'avons donc aucun intérêt à la mise en ligne des cours... »

Vidéoconférences en vue.

Et pourtant les professeurs qui s'investissent dans l'enseignement en ligne ne tarissent pas d'éloges sur son intérêt. Les cours en ligne commencent à fleurir à Angers, Amiens, Bordeaux, Lyon... « Internet nous offre le moyen de moderniser notre enseignement. Cela nous paraissait important de mettre nos cours en ligne, explique Michel Brazier, doyen de la faculté d'Amiens. Nous commençons par ceux du 1er cycle mais, à terme, nous voudrions que chaque étudiant à qui nous octroyons une adresse e-mail puissent recevoir ses cours dans sa boîte aux lettres à l'instar des polycopiés aujourd'hui. »

A Grenoble et à Lyon, on travaille de concert sur la possibilité de vidéoconférences communes. « Nous sommes en pleine refonte de notre plate-forme. C'est un chantier de longue haleine qui devrait voir le jour à partir de 2005-2006. Les investissements, financés pour moitié par la Région, sont importants », explique Alain Vivier responsable administratif de l'université Joseph-Fourier à Grenoble. Premier stade visé : mettre en place des vidéoconférences pour éviter aux étudiants de se déplacer d'une université à l'autre pour les cours communs, comme c'est le cas actuellement. La faculté profite aujourd'hui de la restructuration en cours de ses locaux pour mettre en place des salles où les étudiants puissent accéder à Internet. « Nous pourrions mettre en ligne des cours, des analyses d'ordonnance et une aide à la délivrance soutenue par des logiciels adaptés », commente Alain Vivier.

A Lyon, le local utilisé pour la pharmacie expérimentale compte une douzaine d'ordinateurs connectés à Internet permettant de retrouver, en temps réel, l'information nécessaire à une bonne délivrance. « Avec la réforme de 2e année, 18 heures sont réservées à des travaux pratiques d'initiation à la recherche de documentation et l'utilisation de l'outil informatique est primordiale », assure Pascal Bador, maître de conférences à Lyon, chargé du cours de recherche d'information pharmaceutique sur Internet pour les 5e année de la filière officine. Pour ce spécialiste de la recherche de documents pharmaceutiques, Internet est une mine inestimable que les étudiants doivent apprendre à maîtriser le plus tôt possible.

« Mutualiser l'enseignement ».

A Angers, Françoise Galland, pharmacienne chargée de l'enseignement de l'imagerie médicale aux 5e années et responsable des technologies de l'information et de la communication pour l'ensemble de l'université, rêve de voir enseigner autrement grâce aux nouvelles technologies. « On pourrait le faire en proposant aux étudiants des ressources en ligne, en les faisant travailler en collaboration par le biais de forums et en leur donnant une plus grande latitude quant à l'organisation temporelle de leur apprentissage. De plus, nous avons tout intérêt à mutualiser l'enseignement. Enfin, les techniques évoluent tellement vite que nous devons apprendre à nos étudiants à acquérir une autonomie complète dans le renouvellement de leurs connaissances. »

La formation continue est donc aussi l'un des grands chantiers de Françoise Galland. Nantes et Angers travaillent d'ailleurs ensemble sur la mise en place d'une formation continue sur le Net qui pourrait voir le jour dès 2005.

Sans doute attendra-t-on encore plusieurs années pour voir se concrétiser et surtout se généraliser un enseignement intégrant les nouvelles technologies. Il faudra pourtant que les facs de pharmacie prennent la vague sans trop tarder sous peine de rester sur le sable...

L'université médicale virtuelle se développe

- Depuis mars 2000, les facultés de médecine se sont lancées dans un vaste projet : une université médicale francophone virtuelle. Le but : créer toute une série d'outils pédagogiques accessibles en ligne destinés à la formation initiale comme à la formation continue.

Plus d'une vingtaine de campus numériques consacrés à des spécialités médicales fonctionnent aujourd'hui, selon des modalités diverses.

Le C@mpus Gynéco-Obst offre par exemple l'intégralité du programme de 2e cycle en gynécologie. La trame de chaque cours se compose des objectifs pédagogiques, du prérequis, d'une FAQ (« foire aux questions », qui correspond à la division du cours sous forme de questions-réponses), de QCM, de cas cliniques, de l'analyse d'articles et d'une bibliographie.

Pour en savoir plus : http://www.umvf.org.

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