L'ostéoporose - Le Moniteur des Pharmacies n° 2560 du 04/12/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2560 du 04/12/2004
 

Cahier formation

l'essentiel L'ostéoporose correspond à une diminution de la masse osseuse. La microarchitecture de l'os est également altérée. Il en résulte une fragilisation osseuse à l'origine de fractures des vertèbres, du fémur ou du poignet. Trop souvent banalisée, l'ostéoporose touche pourtant 40 % des femmes à 65 ans. Cette maladie à forte prédominance féminine est le plus souvent liée à l'avancée en âge et à la carence oestrogène. Il existe aussi une ostéoporose secondaire. La prise prolongée de corticoïdes en est l'une des causes. Le traitement de l'ostéoporose vise à équilibrer la balance entre la résorption et la formation osseuse. Les biphosphonates, la calcitonine et le raloxifène inhibent les ostéoclastes à l'origine de la résorption. Le tériparatide est au contraire ostéoformateur. Un apport en calcium et vitamine D2 ou D3 est essentiel à la prévention. En revanche, le calcium et la vitamine D ne doivent jamais être pris seuls en traitement curatif.

ORDONNANCE : Une patiente ménopausée et arthro sique traitée contre l'ostéoporose

Huguette B., 53 ans, sort du cabinet de son médecin généraliste avec une nouvelle ordonnance : elle n'a plus de traitement hormonal substitutif mais son médecin a prescrit contre l'ostéoporose un biphosphonate et une association de calcium et de vitamine D. L'arthrose est soulagée par un antalgique.

LA PRESCRIPTION

Docteur Paul Marche

Généraliste

2, place du Marché

69000 Lyon

Tél. : 04 41 29 75 78

69 3 99999 8

Le 22 novembre 2004

Mme Huguette B.

53 ans, 49 kilos

-#gt; Fosamax 70 : 1 par jour

-#gt; Cacit D3 : 1 par jour

-#gt; Efferalgan Codéine : 2 en cas de douleur, jusqu'à 6 par jour

-#gt; Euphytose : 2 le soir au coucher

Traitement pour six mois

LE CAS

Ce que vous savez de la patiente

- Depuis 3 ans, madame B. suivait un traitement hormonal substitutif bien toléré et à l'origine d'une amélioration sensible des symptômes de la ménopause. Elle souffre de troubles du sommeil pris en charge par Euphytose. Elle prend également Cacit Vitamine D3 et souffre d'arthrose, calmée par une association de paracétamol et de codéine.

Ce dont la patiente se plaint

- Lors du dernier renouvellement, elle a confié son inquiétude quant au risque de cancer du sein lié à la prise d'hormones et son souhait de tout arrêter. Après l'avoir rassurée, l'équipe lui a conseillé d'en parler à son médecin lors de sa prochaine visite.

Ce que le médecin lui a dit

- Le médecin lui a proposé d'arrêter son traitement hormonal substitutif. Cependant, compte tenu des antécédents de fractures dans sa famille, il lui a prescrit un traitement contre l'ostéoporose postménopausique : Fosamax 70.

La demande spontanée de la patiente

- En voyant la boîte de Cacit Vitamine D3, madame B. affirme tout net ne plus vouloir le prendre. Elle ne supporte pas le goût citronné et la sensation procurée par les granulés effervescents. De plus, cette forme n'est pas pratique à prendre au travail.

Contacter le médecin

Appeler le prescripteur pour modifier la posologie de Fosamax 70 et la forme galénique du calcium.

DÉTECTION DES INTERACTIONS

Deux précautions s'imposent.

- Fosamax/Cacit Vitamine D3

Le calcium diminue l'absorption digestive de Fosamax. La prise de calcium doit donc être décalée d'au moins 30 minutes et idéalement de 2 heures.

- Fosamax/alimentation

Toute alimentation ou boisson (même l'eau minérale) diminue l'absorption de l'alendronate, déjà faible (biodisponibilité #lt; 1 %). Il est donc impératif de prendre ce médicament 30 minutes avant les premiers aliments ou boissons de la journée, avec de l'eau du robinet.

ANALYSE DES POSOLOGIES

-#gt; La posologie de Fosamax est erronée. Contrairement au dosage à 10 mg à une prise par jour, Fosamax 70 mg s'administre une seule fois par semaine. Le médecin a sans doute confondu les deux dosages. Le prescripteur, contacté par téléphone, confirme alors la prise de la présentation hebdomadaire.

-#gt; Pour Efferalgan Codéine, la prise de 6 comprimés par jour correspond à la dose maximale quotidienne de codéine base (130 à 140 mg par jour).

AVIS PHARMACEUTIQUE

-#gt; Le traitement doit améliorer la densité osseuse pour réduire à long terme le risque de fractures.

-#gt; Les biphosphonates sont un traitement non hormonal de l'ostéoporose postménopausique. L'alendronate inhibe l'activité ostéoclastique et réduit la résorption de l'os sans effet sur sa formation. La molécule diminue également l'accélération du remodelage osseux. C'est actuellement le traitement de référence de la prévention secondaire des fractures ostéoporotiques chez la femme ménopausée.

-#gt; Un complément vitamino-D-calcique lui est toujours associé. La vitamine D augmente l'absorption du calcium et sa fixation sur le tissu osseux. Les granulés effervescents ayant été refusés, d'autres solutions (poudre, comprimés à avaler ou à sucer) sont soumises au prescripteur. Caltrate D3 (deux comprimés à 500 mg à sucer par jour) est retenu.

-#gt; Contre les douleurs d'arthrose, il serait opportun de ne pas toujours utiliser l'association paracétamol-codéine (risque de dépendance) et d'utiliser autant que possible du paracétamol seul.

-#gt; Contre les troubles du sommeil, la phytothérapie est préférable en première intention. L'efficacité est à vérifier auprès de la patiente.

INITIATION DU TRAITEMENT

-#gt; Avant de prescrire l'alendronate qui peut irriter l'estomac et l'oesophage, il faut s'assurer que la patiente ne souffre ni de maladie oesophagienne, ni d'aucune affection gastro-intestinale à type de dysphagie ou de gastrite, ni d'antécédent récent (dans l'année écoulée) d'affection gastro-intestinale majeure (ulcères gastroduodénaux, saignement gastro-intestinal), ni ne va subir d'intervention chirurgicale du tube digestif supérieur.

-#gt; La détermination de la créatininémie et de la calcémie n'est pas systématique avant la prescription de Fosamax. Il n'y a pas non plus de suivi systématique de la calcémie au cours du traitement.

-#gt; Une ostéodensitométrie est de plus en plus souvent réalisée avant la prescription.

-#gt; Le remboursement de Fosamax 70 n'est théoriquement accordé que pour le « traitement de l'ostéoporose postménopausique avérée avec au moins une fracture ostéoporotique ».

SUIVI DU TRAITEMENT

- Effets indésirables attendus

-#gt; Effets irritants sur la partie supérieure de la muqueuse oesogastro-intestinale, avec oesophagites, ulcères et érosions oesophagiennes (alendronate).

Ces réactions potentiellement sévères peuvent nécessiter une hospitalisation.

Le risque est plus important si les instructions d'administration de l'alendronate ne sont pas respectées, d'où l'intérêt de s'assurer que la patiente les a bien intégrées.

Tout symptôme d'irritation oesophagienne doit conduire à arrêter le traitement et à consulter.

-#gt; Douleurs abdominales, nausées (alendronate et calcium).

-#gt; Constipation (calcium et codéine).

-#gt; Somnolence (codéine).

-#gt; Dans le cadre d'un traitement prolongé, l'apparition de nausées, vomissements, constipation, soif, polyurie évoque un surdosage en calcium. La calciurie (valeurs normales : 1,6 à 8 mmol/24 h) doit être vérifiée.

Au-delà de 7,5 mmol/24 h, il faut stopper l'apport calcique et réhydrater la patiente.

- Aucun suivi biologique en pratique

- Plusieurs points à vérifier

-#gt; L'efficacité des antalgiques est-elle suffisante ? D'autres ont-ils été pris en plus ?

-#gt; L'efficacité du traitement sédatif : s'endort-elle facilement ? se réveille-t-elle la nuit ?

-#gt; La bonne tolérance au traitement : absence de douleurs abdominales, de nausées, de régurgitations acides, de gêne pharyngée.

-#gt; Les modalités de prise de Fosamax sont-elles respectées ?

- Documentation du dossier patient

-#gt; L'inscription de l'automédication dans l'historique du dossier est importante, particulièrement en ce qui concerne les antalgiques, les topiques gastro-intestinaux et les laxatifs.

-#gt; Compte tenu de la possible gravité des lésions oesophagiennes, on peut inscrire dans le dossier informatique une alerte pour les plaintes de reflux ou les demandes de topiques gastro-intestinaux.

VALIDATION DU CHOIX DES MÉDICAMENTS

-#gt; Fosamax 70 mg (alendronate monosodique)

- Biphosphonate.

- Indiqué dans le traitement de l'ostéoporose postménopausique.

- La posologie habituelle est de un comprimé à 70 mg une fois par semaine, à jour fixe.

-#gt; Cacit Vitamine D3 (carbonate de calcium + colécalciférol)

- Supplément minéral et vitaminique.

- Constitue un apport vitamino-D-calcique en association au traitement de l'ostéoporose.

- Posologie habituelle : un sachet par jour.

-#gt; Efferalgan Codéine (paracétamol + codéine)

- Association d'antalgiques (antalgique périphérique et analgésique opioïde).

- Indiqué dans le traitement symptomatique des douleurs moyennes à intenses ne répondant pas à l'utilisation d'antalgiques périphériques seuls.

- Posologie habituelle : un comprimé par prise (éventuellement deux en cas de douleurs intenses), au maximum six par jour.

-#gt; Euphytose (aubépine, ballote, passiflore, valériane)

- Phytothérapie à visée sédative.

- Traditionnellement utilisée dans le traitement symptomatique des troubles mineurs du sommeil et dans le traitement symptomatique des états neurotoniques.

- Posologie habituelle : un comprimé au dîner et un au coucher dans les troubles du sommeil et jusqu'à un à deux comprimés par prise, 3 fois par jour pour les états neurotoniques.

PLAN DE PRISE CONSEILLÉ -#gt; Fosamax 70 mg : avaler le comprimé avec 200 ml d'eau peu minéralisée, une fois par semaine, le matin à jeun (jamais avant le lever), trente minutes avant le petit déjeuner. -#gt;Caltrate D3 : sucer deux comprimés à la fin du petit déjeuner. -#gt; Euphytose : avaler un comprimé au repas du soir et un au coucher. -#gt; Efferalgan codéine : pour bien couvrir la douleur lors d'une crise, prendre 2 comprimés le matin, 1 à midi, 1 en fin d'après-midi et deux au coucher. Ne pas dépasser six par jour.

CONSEILS À LA PATIENTE

Avec Fosamax 70

-#gt; Le comprimé doit être pris au lever, au moins une demi-heure avant l'absorption des premiers aliments, boissons ou médicaments, avec au moins 200 ml d'eau du robinet. Il doit être absolument avalé pour éviter des ulcérations buccopharyngées. La patiente ne doit pas s'allonger pendant au moins 30 minutes après la prise pour limiter le risque de reflux oesophagien responsable lui aussi de lésions. La prise hebdomadaire se fait toujours le même jour. En cas d'oubli, avaler le comprimé le lendemain matin du jour du constat d'oubli, sans jamais en prendre deux à la fois. Par la suite, revenir à une prise hebdomadaire en se basant sur le jour choisi initialement.

Avec Caltrate D3

La prise doit théoriquement avoir lieu matin et soir à distance des repas, soit vers 10 heures et 17 heures. En pratique, cette femme active peut sucer les deux comprimés en même temps pour favoriser l'observance. L'administration à la fin du petit déjeuner limite les éventuelles nausées.

Avec Efferalgan Codéine

Le risque de somnolence impose la prudence en cas de conduite.

La prise d'alcool est déconseillée.

En cas de constipation, mieux vaut essayer de se limiter au paracétamol seul à raison d'une prise systématique toutes les six heures sans dépasser 4 g par jour, pendant 4 ou 5 jours. Si les douleurs sont épisodiquement plus intenses, le recours à la codéine peut s'imposer.

A propos de l'ostéoporose

-#gt; Le traitement est de longue durée (3 ans au minimum), en général bien toléré si l'on respecte les modalités de prise. Par rapport au précédent traitement hormonal, il n'y aura pas d'effet sur les bouffées de chaleur et l'insomnie.

A propos du sommeil

Eviter de boire du café ou du thé l'après-midi ou le soir, et prendre des dîners légers.

A propos de l'arthrose

En phase de crise, il faut du repos. Bien insister sur la nécessité d'une prise systématique d'antalgique sur quelques jours avec une complémentarité entre paracétamol simple et paracétamol-codéine. Dans tous les cas (crise ou douleur isolée), veiller à ce que l'utilisation d'antalgiques ne conduise pas à une sollicitation excessive des articulations.

Comme pour l'ostéoporose, la pratique de la marche en plein air est fortement recommandée de même que les exercices d'assouplissement articulaire.

Par Gisèle Bauguil, pharmacienne, professeur associée à la faculté de pharmacie de Lyon, et Pr Geneviève Chamba, professeur de pharmacologie, faculté de pharmacie de Lyon

PATHOLOGIE : Qu'est-ce que l'ostéoporose ?

L'ostéoporose correspond à une diminution de la masse osseuse accompagnée d'une altération de la microarchitecture de l'os. La fragilisation osseuse qui en résulte est responsable de fractures qui font toute la gravité de la maladie. L'ostéoporose atteint le plus souvent les femmes après la ménopause.

ÉPIDÉMIOLOGIE

-#gt; L'ostéoporose est une maladie fréquente. A 50 ans, 10 à 15 % des femmes en souffrent. A 65 ans, ce chiffre passe à 40 % et, à 80 ans, 70 %. Parmi les 10 millions de Françaises parvenant actuellement à la ménopause, 40 % feront une fracture ostéoporotique avant la fin de leur vie. Les sites fracturaires les plus fréquents sont les vertèbres (incidence annuelle de 40 000 à 65 000), l'extrémité supérieure du fémur (50 000 nouveaux cas par an) et le poignet (35 000 par an).

-#gt; L'ostéoporose primitive, liée à la fois à l'avancée en âge et à la carence oestrogène, est la plus fréquente.

PHYSIO-PATHOLOGIE

-#gt; Le capital osseux se construit et se renouvelle tout au long de la vie. Le pic de masse osseuse est atteint vers l'âge de 25 ans. Dans les deux sexes la masse osseuse suit une pente progressivement décroissante à partir de l'âge de 35 ans, mais la perte s'accélère chez la femme après la ménopause.

-#gt; La réduction de la masse osseuse dépend également d'autres facteurs génétiques, alimentaires... In fine, l'ostéoporose se traduit sur le plan quantitatif par une diminution de l'épaisseur et du nombre des travées osseuses : c'est cette densité minérale osseuse (DMO) que l'on mesure lorsque l'on réalise une ostéodensitométrie. Sur le plan qualitatif, il existe une altération de la microarchitecture osseuse, avec un appauvrissement des connexions entre les travées. Le risque fracturaire dépend directement du degré de perte osseuse.

SIGNES CLINIQUES

Cliniquement, la maladie reste longtemps asymptomatique et c'est l'une des raisons pour lesquelles le diagnostic est souvent tardif. La douleur n'existe au cours de l'ostéoporose qu'en présence d'une fracture. Cependant, une perte de taille rapide, supérieure à la perte de taille physiologique - normalement de 1 cm tous les 10 ans à partir de 30 ans -, doit faire suspecter un tassement vertébral ostéoporotique. De même, une perte de dentition, parfois liée à un remaniement de l'os maxillaire, peut aiguiller vers le diagnostic d'ostéoporose.

Les fractures ostéoporotiques

Toute fracture spontanée ou consécutive à un traumatisme minime, ou apparaissant dans un condiv non tumoral, est suspecte d'ostéoporose, surtout à partir de 50 ans. Correspondant déjà à un stade tardif, les fractures font la gravité de la maladie, tant sur le plan de l'altération de la qualité de vie que des conséquences économiques et en termes de morbimortalité.

-#gt; Le tassement vertébral survient généralement entre 65 et 75 ans. Il se manifeste par une douleur rachidienne brutale survenant spontanément ou lors d'un traumatisme mineur (effort de toux ou de soulèvement). Très intense au début, la douleur s'estompe progressivement en 6 à 8 semaines. Les tassements siègent au niveau de la colonne dorsale en dessous de la sixième vertèbre dorsale, ainsi qu'au niveau du rachis lombaire. C'est parfois la perte de taille qui oriente le diagnostic. Une déformation rachidienne fait suspecter une ostéoporose évoluée avec tassements vertébraux multiples.

-#gt; La fracture du poignet, ou plus exactement de l'extrémité inférieure du radius (fracture de Pouteau-Colles), survient plus tôt, entre 55 et 65 ans. Elle doit systématiquement conduire à évaluer l'importance de la perte osseuse.

-#gt; La fracture du col fémoral, toujours grave, s'observe chez la femme plus âgée. Plus de 20 % des sujets qui en sont victimes décèdent dans l'année suivante et 50 % conservent un handicap.

-#gt; Les autres sièges de fractures ostéoporotiques sont les côtes, les métatarsiens, le bassin. Cette dernière localisation est de diagnostic difficile : il s'agit d'un sujet de plus de 70 ans qui présente une douleur pelvienne progressivement croissante et chez qui la marche devient de plus en plus douloureuse. Il faut alors rechercher une ancienne chute sur les fesses pour évoquer l'origine ostéoporotique.

ÉTIOLOGIES ET FACTEURS DE RISQUE

-#gt; L'ostéoporose est dite secondaire lorsqu'il existe une cause à l'origine d'une perturbation du métabolisme phosphocalcique : hyperparathyroïdie, hyperthyroïdie, ostéomalacie, insuffisance rénale ou hépatique, hémochromatose, hypercorticisme ou prise prolongée de corticoïdes, myélome, hémopathie, métastase osseuse, immobilisation prolongée... Ces causes doivent toujours être recherchées si une fracture survient lors d'un traumatisme minime, voire sans traumatisme.

En dehors de ces situations, on parle d'ostéoporose primitive, liée à l'avancée en âge et, chez la femme, à la carence en oestrogène postménopausique.

-#gt; Les facteurs influant sur la masse osseuse conditionnent le repérage précoce des groupes à risque et sous-tendent des mesures de prévention.

-#gt; Les facteurs génétiques sont au premier plan : 85 % du risque d'ostéoporose est lié à ces facteurs et le risque de fracture est doublé chez une femme dont la mère a eu une fracture ostéoporotique.

-#gt; Les antécédents personnels de fracture ostéoporotique majorent le risque de récidive. Un antécédent personnel de tassement vertébral multiplie par cinq le risque ultérieur.

-#gt; Les facteurs alimentaires (faible apport calcique et protéique ou dénutrition), un faible poids sont aussi associés à la perte osseuse.

-#gt; Le manque d'activité physique a également des conséquences délétères. L'activité physique de l'adolescent est donc très importante, car elle influe sur le pic de masse osseuse et donc sur le risque d'ostéoporose ultérieur. Le maintien d'une activité physique pendant toute la vie est essentiel pour garder un bon statut osseux.

-#gt; Les facteurs de risque de chute, indépendants de l'existence d'une ostéoporose, sont importants à rechercher pour limiter le risque fracturaire : diminution de l'acuité visuelle, pathologie gênant la mobilité, lieu de vie inadapté, médicaments réduisant la vigilance ou perturbant l'équilibre.

Le tabac et l'alcool comptent aussi parmi les facteurs évoqués.

DIAGNOSTIC

Mesure de la DMO et T-score

Le diagnostic est étayé par la mesure de la densité minérale osseuse (DMO) par ostéodensitométrie. Quatre niveaux de perte osseuse ont été définis par l'OMS. Les valeurs, exprimées en T-score (nombre d'écarts types qui séparent le patient de la valeur moyenne des sujets jeunes), reflètent la différence de DMO du patient par rapport à un adulte jeune de même sexe :

- normale : - 1 #lt; T-score #lt; 0 ;

- ostéopénie : - 2,5 #lt; T-score æ - 1 ;

- ostéoporose : T-score æ - 2,5 ;

- ostéoporose grave ou confirmée : T-score æ - 2,5 avec une ou plusieurs fractures.

Qui doit bénéficier d'une ostéodensitométrie ?

L'ostéodensitométrie n'est pour l'instant toujours pas remboursée. Le dépistage systématique de l'ostéoporose postménopausique n'est d'ailleurs pas recommandé par l'ANAES qui limite l'examen aux situations à risque. Certaines indications sont indiscutables :

-#gt; découverte radiologique d'une fracture vertébrale sans caractère traumatique ou tumoral évident ;

-#gt; antécédent personnel de fracture périphérique sans traumatisme important (sont exclues les fractures du crâne, des orteils, des doigts, du rachis cervical) ;

-#gt; antécédents d'hyperthyroïdie évolutive non traitée, d'hyperparathyroïdie primitive, d'hypercorticisme, d'hypogonadisme prolongé (chez l'homme) ;

-#gt; antécédent familial (premier degré et surtout la mère) de fracture vertébrale ou du col fémoral sans traumatisme majeur ;

-#gt; IMC #lt; 19 kg/m2 ;

-#gt; ménopause avant 40 ans ;

-#gt; antécédent de corticothérapie prolongée, même ancienne.

L'ostéodensitométrie en pratique

Les dernières recommandations de l'ANAES (avril 2001) conseillent d'utiliser la technique de l'absorptiométrie biphotonique aux rayons X pour la mesure. Les sites observables sont le rachis lombaire, la hanche et le poignet. Il est recommandé de réaliser la mesure en deux sites, le plus souvent au niveau fémoral (hanche) et lombaire. Cependant, l'existence de pathologies rachidiennes (arthrose, scoliose) ou de calcifications aortiques, fréquentes avec l'âge, peut fausser les résultats de l'examen au niveau lombaire. C'est pourquoi, après 65 ou 70 ans, la mesure s'effectue préférentiellement au niveau de l'extrémité supérieure du fémur, d'autant que le risque de fracture du col fémoral augmente avec l'âge.

L'ostéodensitométrie est indolore, rapide (15 à 20 minutes), peu irradiante et reproductible, à condition d'effectuer les mesures successives sur le même appareil. Le patient, allongé sur le dos, doit rester immobile durant le balayage par l'ostéodensitomètre de la ou des zones concernées.

Un futur outil d'évaluation

Un nouvel outil d'évaluation du risque fracturaire fera son apparition en 2005. Il est actuellement évalué par l'OMS. Transposable aux patients des deux sexes, de tout âge, de tous les groupes ethniques et de tous les pays, il prend en compte la DMO, l'âge, l'indice de masse corporelle, les antécédents fracturaires personnels et familiaux, le tabagisme, la consommation d'alcool, l'utilisation de corticoïdes et les ostéoporoses secondaires.

ÉVOLUTION ET PRONOSTIC

Sans prise en charge, la perte osseuse s'aggrave jusqu'au stade fracturaire. Les fractures peuvent se répéter, induire des déformations des membres ou du tronc, provoquer des douleurs chroniques.

Les fractures s'accompagnent :

-#gt; d'une augmentation du risque de mortalité à 5 ans, pour les fractures des vertèbres et du col du fémur ;

-#gt; d'une mortalité de 20 à 30 %, d'une perte d'autonomie et d'un abandon du domicile dans un cas sur deux dans l'année suivant une fracture du col fémoral.

L'enjeu est donc double. Le premier concerne la prévention de l'ostéoporose et des fractures ostéoporotiques. Le second est d'identifier les patientes à risque pour les prendre en charge avant le stade fracturaire et les suivre sur le long terme.

Par le Pascale Naudin-Rousselle, médecin généraliste, en collaboration avec le Dr Eric Thomas, service de rhumatologie, CHU de Montpellier

L'AVIS DU SPÉCIALISTE : « Un message optimiste à faire passer »

Professeur Christian Roux, président du Groupe de recherche et d'information sur les ostéoporoses, centre d'évaluation des maladies osseuses, hôpital Cochin (Paris)

On a parfois l'impression que les patients n'ont pas tellement conscience de la gravité de l'ostéoporose. Partagez-vous ce point de vue ?

Effectivement. D'ailleurs, plusieurs points sont assez consternants. L'ostéoporose est bel et bien assimilée à une maladie pour deux femmes sur trois, mais celles qui considèrent que c'est une maladie grave ne sont plus que 16 %. Tout le monde a entendu parlé de la fracture du col du fémur, mais celle des vertèbres reste méconnue alors que, du fait d'un risque de rupture spontanée et de retentissement douloureux chronique, elle représente le point le plus important de la maladie. La proportion de femmes traitées est vraiment très insuffisante par rapport à celles qui le nécessiteraient. La gravité de la maladie est clairement sous-estimée par les patientes, avec une certaine incohérence de leur part. Elles ont peur de boiter mais ne font pas le lien avec le risque d'ostéoporose.

Enfin, autant tout le monde sait qu'il faut boire du lait, autant il y a une méconnaissance extraordinaire du rôle des médicaments avec en plus un problème d'observance. Non, l'ostéoporose n'est pas une fatalité, contrairement à ce que pensent deux personnes sur trois. Oui, on peut réduire le risque de fractures grâce aux traitements. Voilà un message optimiste à faire passer !

Et le remboursement de l'ostéodensitométrie, toujours l'Arlésienne ?

L'ostéodensitométrie est une technique archiévaluée qui n'a plus rien à prouver. La crainte que cet examen fasse flamber les prescriptions est une objection non fondée. L'ostéodensitométrie est là pour améliorer le diagnostic. Un div sera publié très prochainement au Journal officiel sur le contrôle de qualité de l'ostéodensitométrie. On ne peut imaginer que l'Afssaps et la Direction générale de la santé s'intéressent au contrôle de qualité sans se pencher ensuite sur le remboursement.

Pr Christian Roux, président du Groupe de recherche et d'information sur l'ostéoporose (GRIO), interrogé par Laurent Lefort

THÉRAPEUTIQUE : Comment traiter l'ostéoporose ?

Le but du traitement ostéoporotique est d'intervenir le plus tôt possible pour préserver la masse osseuse et l'intégrité de la structure du squelette afin de prévenir les fractures de fragilisation.

LES MÉDICAMENTS

Les moyens thérapeutiques pharmacologiques augmentent la masse osseuse et préservent la microarchitecture en équilibrant la balance entre la résorption et la formation osseuse. Les traitements se classent en inhibiteurs de la résorption (biphosphonates, SERM, THS) et en promoteurs de la formation (parathormone). Un apport en calcium et en vitamine D3 doit toujours être assuré lors de l'administration des traitements.

Biphosphonates

Les biphosphonates sont des analogues stables des pyrophosphates inorganiques présents à l'état naturel. Leur structure chimique très stable est à l'origine de leur affinité pour le tissu osseux. Les biphosphonates inhibent la résorption osseuse, diminuent le remodelage osseux et entraînent un gain progressif de masse osseuse par une puissante action antiostéoclastique. A l'heure actuelle, les biphosphonates ayant l'AMM dans le traitement de l'ostéoporose sont l'étidronate, l'alendronate et le résidronate. Ces trois principes actifs sont différents dans leur puissance d'action, dans leur capacité à inhiber la résorption osseuse, dans leur toxicité ainsi que dans leur schéma thérapeutique. En revanche, ils ont en commun une biodisponibilité per os très médiocre (de 1 à 5 %) même en l'absence d'aliments. Leur demi-vie plasmatique est de une heure et leur taux de clairance rénale varie de 40 à 80 %. Le reste est absorbé par le tissu osseux où la demi-vie est longue. Ceci se matérialise par une prise médicamenteuse relativement contraignante, à distance de toute prise alimentaire et de toute supplémentation calcique, avec de l'eau (et non des laitages), en restant au moins 30 minutes en position assise ou debout, mais jamais couché (risque d'irritations oesophagiennes).

La prévention de l'ostéoporose induite par la corticothérapie au long cours (plus de 3 mois par voie générale à des doses supérieures ou égales à 7,5 mg par jour d'équivalent prednisone) peut être prise en charge par l'étidronate ou le risédronate - aux mêmes posologies que celles utilisées dans l'ostéoporose postménopausique - et par l'alendronate (5 mg par jour).

- L'étidronate

C'est le premier biphosphonate ayant démontré son utilité dans le traitement de l'ostéoporose. Il possède un certain effet sur la prévention de nouvelles fractures vertébrales chez les femmes ménopausées présentant une ostéoporose sévère. Rien n'indique qu'il ait un effet bénéfique sur les risques de fracture de hanche ou de fracture non vertébrale. Sa tolérance est bonne, avec quelques cas de douleurs abdominales, de diarrhées ou de constipations signalés. En administration continue sur une période longue, il peut nuire à la minéralisation osseuse et produire une ostéomalacie. C'est la raison pour laquelle on l'administre en traitement séquentiel cyclique à raison de 400 mg/j pendant 2 semaines avec arrêt de 12 semaines, mais sans limitation de durée. Pendant cet arrêt un apport en calcium et vitamine D est nécessaire. L'étidronate se prend à 2 heures au moins de tout repas, vers 10 heures le matin par exemple.

- L'alendronate

Il s'utilise à la posologie de 5 mg/jour en préventif (non remboursé) et à 10 mg/jour en traitement. Le schéma d'une administration hebdomadaire de Fosamax 70 mg est aussi validé. Il est à l'origine d'effets indésirables de type diarrhées, dysphagies ou oesophagites.

Sur trois ans, ce traitement permet de réduire de moitié l'incidence des fractures vertébrales, de la hanche et du poignet chez les femmes avec fracture vertébrale préexistante. Il augmente la densité minérale osseuse sur tous les sites anatomiques. Associé aux oestrogènes ou au raloxifène, il produit un effet additif sur la masse osseuse, sans qu'aucun avantage antifracturaire n'ait été démontré. L'alendronate se prend le matin à jeun, 30 min avant le petit déjeuner. Pour le traitement de l'ostéoporose masculine, seul l'alendronate a fait l'objet d'une étude d'efficacité qui a rapporté une augmentation significative de la densité minérale osseuse, ainsi qu'une diminution du nombre de fractures vertébrales. Cette indication est validée à la posologie de 10 mg/j en prévention secondaire.

- Le risédronate

Administré à raison de 5 mg/jour ou de 35 mg/semaine, il réduit l'incidence des fractures vertébrales et non vertébrales chez les femmes présentant une ostéoporose postménopausique confirmée sur une période de trois ans, avec une baisse significative de l'incidence dès la première année. Le risédronate est généralement bien toléré. Il possède une efficacité comparable à l'étidronate, mais paraît sans effet inhibiteur sur la minéralisation osseuse lors des traitements au long cours, et donc sans risque d'ostéomalacie. Le résidronate se prend le matin 30 min avant le petit déjeuner, ou à 2 h de toute prise alimentaire.

Modulateurs spécifiques des récepteurs aux oestrogènes

Les modulateurs sélectifs des récepteurs aux oestrogènes (ou SERM) constituent une nouvelle génération de médicaments apparentés aux oestrogènes. Ce sont des agents non hormonaux qui se lient aux récepteurs oestrogènes avec une affinité équivalente à celle de l'oestradiol, mais avec un effet agoniste dans certains tissus et antagoniste dans d'autres.

Le raloxifène (Evista, Optruma) est le seul SERM commercialisé à ce jour dans la prévention et le traitement de l'ostéoporose. Il s'administre sous forme de un comprimé unique de 60 mg par jour. Les repas, les suppléments en calcium et en vitamine D, l'heure de la journée n'ont pas d'incidence sur son action. Il possède des effets agonistes des oestrogènes sur les os, et antagoniste des oestrogènes sur les seins et l'utérus. Par rapport au placebo, son efficacité sur le squelette permet d'abaisser de 68 % le risque de nouvelles fractures vertébrales sur un an. Il améliore considérablement la densité osseuse dans la colonne vertébrale, la maintient dans la hanche et réduit l'incidence de nouvelles fractures de la colonne vertébrale. Administré sur deux ans, il entraîne aussi une diminution significative du cholestérol total et du LDL-cholestérol, mais peut être associé à une augmentation marquée des triglycérides sériques. Enfin, il diminue de 84 % l'incidence du cancer du sein à récepteur oestrogène, après 4 ans, chez les femmes ménopausées atteintes d'ostéoporose et à faible risque pour ce cancer. Le raloxifène est généralement bien toléré avec pour effets indésirables des bouffées de chaleur, un syndrome pseudo-grippal et des crampes au niveau des membres inférieurs.

A titre préventif, le raloxifène est un traitement de première intention chez la femme ménopausée ayant une densité minérale osseuse basse. A titre curatif, c'est aussi une thérapeutique de première intention chez la femme ménopausée souffrant d'ostéoporose.

OÙ AGISSENT LES TRAITEMENTS DE L'OSTÉOPOROSE ? Deux types de cellules interviennent dans le remodelage osseux : les ostéoblastes, responsables de la formation de l'os par sécrétion de collagène et d'hydroxyapatite (ils sécrètent également l'ostéoprotégérine* qui empêche le développement des ostéoclastes) ; et les ostéoclastes, qui détruisent la matrice osseuse, notamment en sécrétant des enzymes protéolytiques. Les récepteurs aux oestrogènes présents dans les ostéoblastes et les ostéoclastes permettent aux oestrogènes de réguler le remodelage osseux. - Les biphosphonates ont une action antiostéoclastique. Ils induisent indirectement une normalisation de l'activité ostéoblastique. - Les SERM, comme le 17-bêta-estradiol et les oestrogènes conjugués équins des THS, se fixent sur les récepteurs aux oestrogènes. Ils ont des effets agonistes sur ces récepteurs et freinent la résorption osseuse. - La calcitonine possède une puissante action antiostéoclastique. - Le tériparatide est un agent ostéoformateur capable de reconstituer la microarchitecture osseuse. - La vitamine D active la différenciation des cellules osseuses et régule leur métabolisme. Elle active également l'absorption intestinale du calcium. - Le calcium se fixe sur le tissu ostéoïde. - Le ranélate de strontium* a un double rôle : il freine la dégradation de l'os et stimule sa formation. * Pas encore commercialisé en France.

Hormonothérapie substitutive

Le traitement hormonal substitutif (THS) consiste en la prise d'oestrogènes associés ou non à la progestérone (sans action sur l'os) visant à remplacer les hormones sexuelles que la femme cesse de produire lors de la ménopause. Dans cette indication, seuls les oestrogènes conjugués équins (0,625 mg/j) et les oestrogènes naturels (17-bêta-estradiol) par voie orale (1 à 2 mg/j) ou transdermique (50 mg/j) sont indiqués. Ils préviennent l'accélération de la perte osseuse survenant en début de ménopause (elle reprend à l'arrêt du traitement). L'Afssaps recommande l'utilisation du THS en l'absence de fractures : entre 50 et 60 ans, en présence d'une ostéoporose objectivée par un T-score æ 2,5, s'il existe des troubles du climatère (la durée de traitement est fonction de ces troubles) ; entre 50 et 60 ans, en présence d'une ostéopénie objectivée par un T-score compris entre - 2,5 et - 1, s'il existe des troubles du climatère ; entre 60 et 80 ans, en présence d'une ostéoporose (T-score æ - 2,5), en cas d'impossibilité ou de contre-indications du raloxifène, de l'alandronate ou du risédronate. Cependant, si l'on retient uniquement cette stratégie thérapeutique en prévention de l'ostéoporose postménopausique, son rapport bénéfice/risque au-delà de cinq ans de traitement, par rapport aux risques cardiovasculaires, d'accident vasculaire cérébral et de cancer du sein, peut s'avérer défavorable. Les effets indésirables les plus fréquemment rencontrés sont un retour des menstruations et/ou des saignements anormaux, des seins plus sensibles, des douleurs aux jambes, un léger gain de poids et une rétention d'eau.

L'association du THS est déconseillée avec les anticonvulsivants inducteurs enzymatiques, les barbituriques, la griséofulvine, la rifabutine et la rifampicine.

Parathormone

L'hormone parathyroïdienne ou parathormone (PTH) stimule la formation de nouveaux tissus osseux, alors que les autres molécules utilisées dans l'ostéoporose freinent la résorption. Elle est naturellement sécrétée par les glandes parathyroïdes, et ses effets sur la construction osseuse sont complexes. Sécrétée en discontinu, elle possède un effet ostéoblastique, alors que sécrétée en excès et en continue, elle a un effet catabolique avec remodelage osseux.

Le tériparatide (Forsteo) reproduit les 34 acides aminés N-terminaux de la PTH. Il est indiqué dans le traitement de l'ostéoporose postménopausique avérée, à la posologie de 20 µg/j par voie sous-cutanée. Les études indiquent qu'un traitement de trois années sous tériparatide permet de réduire l'incidence des fractures vertébrales symptomatiques d'environ 50 %. La durée maximale de traitement sous Forsteo est actuellement de 18 mois. Les principaux effets indésirables sont des nausées, des vomissements, des crampes, des hypercalcémies et des hyperuricémies.

Ce médicament d'exception prescriptible par tout médecin est conditionné en stylo injecteur jetable permettant 28 injections.

Le remboursement n'est accordé que pour les patients présentant au moins deux fractures vertébrales. L'administration en sous-cutanée dans la cuisse ou l'abdomen doit s'effectuer toujours à la même heure. Forsteo se conserve au frais.

Calcitonine

La calcitonine est une hormone parathyroïdienne hypocalcémiante, possédant à dose pharmacologique une puissante et rapide action antiostéoclastique. Elle lutte donc contre la résorption et son action analgésique diminue fortement la douleur aiguë associée à une fracture récente. Il en existe deux aujourd'hui, d'origine salmine et humaine synthétique, administrées par voie sous-cutanée, sachant que la calcitonine de poisson a un effet plus puissant. La voie injectable induit chez 20 à 30 % des patients des nausées et des bouffées vasomotrices. La forme par insufflation nasale évitant ces effets indésirables n'est pas commercialisée en France. Les indications sont très limitées. Le schéma thérapeutique dans le traitement du syndrome fracturaire au cours du tassement vertébral ostéoporotique aigu et douloureux est de 50 à 100 UI/j pendant 15 jours. La calcitonine ne peut être recommandée en prévention de l'ostéoporose postménopausique, en l'absence d'étude dans cette indication.

Calcium et vitamine D

Un apport adéquat en calcium et en vitamine D, que ce soit par l'alimentation ou par les suppléments, est essentiel à la prévention de l'ostéoporose. Les apports doivent être faits à distance des biphosphonates (chélation). En revanche, ils ne doivent pas être pris seuls comme traitement curatif.

-#gt; Les sels de calcium en vue d'une supplémentation sont le carbonate, le citrate et le phosphate tricalcique, leur action étant comparable. L'apport de chaque dose unitaire en calcium élément varie entre 500, 600 et 1 000 mg. Leur prise en dehors des repas est préférable pour la biodisponibilité, mais au détriment de la tolérance (nausées). L'apport calcique recommandé, en provenance de toutes les sources, est de 1 000 mg/jour chez la femme préménopausée et de 1 500 mg/jour chez la femme ménopausée et l'homme de plus de 50 ans.

-#gt; La vitamine D augmente l'absorption intestinale du calcium et sa fixation sur le tissu ostéoïde.

La vitamine D utilisée pour la prévention ou la correction des carences doit impérativement être de la vitamine D naturelle sous forme d'ergocalciférol (vitamine D2) ou de cholécalciférol (vitamine D3), sachant que l'apport recommandé, toutes sources confondues, est de 800 UI par jour (20 µg/j) chez l'homme et la femme de plus de 50 ans. Elle peut être administrée seule en traitement continu (2 gouttes de Stérogyl par jour), ou sous forme de doses de charges intermittentes (une ampoule d'Uvédose tous les 3 mois ou une ampoule de Stérogyl 15 tous les 6 mois). Dans les spécialités associant calcium et vitamine D, la quantité de vitamine D3 est de 400 UI pour 500 à 600 mg de calcium élément. Ces préparations sont pratiques pour corriger une double carence.

STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE

La prise en charge thérapeutique de l'ostéoporose doit être envisagée soit en cas de survenue d'une fracture par fragilité osseuse, soit lors d'une diminution de la densité osseuse avec un T-score #lt; - 2,5. Cependant, la décision thérapeutique est multifactorielle : elle prend notamment en compte l'âge, l'existence d'antécédents de fractures, l'insuffisance de masse corporelle et la consommation de tabac. La démarche thérapeutique vise à accompagner pour préserver ou améliorer la masse osseuse à tout âge, et à éviter les chutes chez le vieillard. Les moyens thérapeutiques associent l'équilibre alimentaire (calcium, vitamine D, protéines), la conservation de la masse musculaire et de la proprioception par l'exercice physique, le traitement hormonal substitutif de la ménopause et, lorsque le risque fracturaire se précise, les traitements pharmacologiques de l'ostéoporose. Ainsi il est utile de vérifier que l'apport calcique alimentaire correspond aux besoins, son insuffisance conduisant à la prescription d'un supplément à dose adaptée.

De même, l'exposition solaire doit être évaluée afin de dépister et corriger une éventuelle déficience en vitamine D.

En cas de fracture, la prise de raloxifène est envisagée chez les femmes ayant une ostéoporose à prédominance vertébrale. Les biphosphonates peuvent être prescrits dans tous les cas. Le THS peut être associé aux biphosphonates pour les troubles de la ménopause. Le tériparatide n'apporte qu'une amélioration du service médical rendu modérée par rapport aux biphosphonates (ASMR III), chez les femmes ayant au moins deux fractures vertébrales et une densité minérale osseuse #lt; - 2,5 T-score. Son association aux biphosphonates est à éviter car elle diminue son efficacité. Dans le cas où le tériparatide serait prescrit en seconde intention, une fenêtre thérapeutique de 6 à 12 mois serait à observer après traitement par biphosphonates et vraisemblablement moins longue après traitement par SERM. Quant à la calcitonine, elle trouve sa place aujourd'hui dans le syndrome fracturaire sur un schéma thérapeutique de 15 jours.

PERSPECTIVES THÉRAPEUTIQUES

-#gt; L'ibandronate, un biphosphonate, réduit le risque de nouvelles fractures vertébrales chez les femmes souffrant d'ostéoporose postménopausique.

-#gt; Le ranélate de strontium (Protelos) inaugure un mécanisme d'action inédit qui, à la fois, freine la dégradation de l'os et stimule sa formation, améliorant ainsi sa qualité et sa résistance. Le strontium se distribue dans le squelette, à la surface du cristal osseux de façon proportionnelle aux taux plasmatiques. Il se substitue à un ion calcium sur dix au sein du cristal osseux, entraînant une inhibition ostéoclastique et une stimulation ostéoblastique, se traduisant par une augmentation significative de la masse osseuse, une amélioration de la microarchitecture avec un accroissement du nombre et de l'épaisseur des travées. Pris à la dose quotidienne de 2 g, il a démontré son effet préventif sur les fractures vertébrales ostéoporotiques de l'ordre de 40 %, avec une tolérance bonne en dehors de quelques épisodes diarrhéiques. Il vient d'obtenir l'AMM européenne (commercialisation en France prévue pour 2005). Sa place par rapport à l'arsenal des antirésorbeurs reste à déterminer.

-#gt; D'autres molécules sont actuellement en cours d'évaluation clinique. Ce sont des inhibiteurs puissants de la résorption osseuse : ostéoprotégérine ou agonistes de l'ostéoprotégérine. L'ostéoprotégérine est une protéine naturellement présente dans le corps humain. Elle est sécrétée par les ostéoblastes et semble avoir un effet protecteur sur les os, en empêchant le développement des ostéoclastes.

-#gt; Des anticorps destinés à bloquer l'effet de protéines de liaisons inhiberaient la résorption osseuse.

-#gt; Le fluorure de sodium a été très utilisé dans le traitement de l'ostéoporose, contribuant à augmenter la densité de l'os mais ne réduisant pas pour autant le risque de fracture, et au prix d'effets indésirables importants. Il n'est donc plus utilisé aujourd'hui. Néanmoins la recherche se penche actuellement sur une forme à libération progressive.

-#gt; Les statines, ou inhibiteurs de l'HMG-CoA-réductase, largement utilisées comme hypocholestérolémiants, sont capables de stimuler de façon importante la formation d'os in vivo chez les rongeurs. Cette découverte suggère qu'elles pourraient être utilisées dans le traitement de l'ostéoporose, bien qu'à ce jour aucun effet bénéfique sur la prévention des fractures n'ait été mis en évidence.

-#gt; D'après une étude irlandaise, une seule dose de 60 mg d'acide pamidronique (Arédia) en injectable associée à une supplémentation en calcium pourrait être une stratégie utile pour prévenir l'ostéoporose liée à une corticothérapie orale.

Par Frédéric Chauvelot, pharmacien hospitalier

CONSEILS AUX PATIENTS

La prévention

-#gt; Assurer des apports calciques suffisants tout au long de la vie

- De l'enfant à la personne âgée, respecter les apports nutritionnels conseillés en calcium.

- Rappeler l'importance de l'équilibre alimentaire chez les jeunes, 80 % du capital osseux se forgeant avant 25 ans.

- Conseiller des eaux minérales riches en calcium, telles Hépar (555 mg/l), Contrex (486 mg/l)...

- Après la ménopause, les besoins augmentent jusqu'à 1 500 mg par jour. Une supplémentation se révèle souvent nécessaire.

-#gt; Ne pas diaboliser le soleil : une heure d'ensoleillement par jour permet la synthèse de vitamine D. La promenade quotidienne est donc recommandée.

-#gt; Stop à l'alcool et au tabac

- L'alcoolisme chronique est délétère. A terme, l'absorption intestinale du calcium et l'activité ostéoblastique diminuent, le métabolisme de la vitamine D est altéré. Sans parler des chutes.

- Le tabagisme accélère le métabolisme hépatique des oestrogènes, accélérant la ménopause.

-#gt; Pratiquer un sport régulièrement

- Les contraintes mécaniques stimulent le remodelage osseux.

- Préférer la marche, la danse ou la gymnastique à la natation, où l'apesanteur limite le gain osseux.

- Eviter les sports à haut risque de chute en cas d'ostéoporose avérée.

- Effectuer une gymnastique ciblée pour protéger les os sensibles (poignets, hanches, rachis lombaire et dorsal).

-#gt; Gare aux régimes anarchiques !

- Limiter les régimes hyperprotéinés car ils augmentent l'élimination rénale du calcium.

- Pas trop de sel ! Il induit une perte de calcium.

- Eviter la « chasse aux graisses » systématique, les corps gras permettent l'absorption de la vitamine D.

-#gt; Prime au surpoids

Dissuader les personnes légèrement « enveloppées » de perdre trop de poids, les réserves de graisses permettant le stockage des oestrogènes. La maigreur est un facteur de risque.

La détection

-#gt; Préconiser une ostéodensitométrie vers 60-65 ans.

-#gt; Dédramatiser la densitométrie osseuse : l'examen est indolore, ne nécessite ni injection ni préparation quelconque, et ne dure que 10 à 15 minutes. Il est peu irradiant (10 fois moins de rayons X qu'une radiographie pulmonaire).

-#gt; Sensibiliser les personnes à risque : orienter vers un rhumatologue devant des facteurs prédisposants : antécédent familial ou personnel de fracture, antécédent d'anorexie mentale, d'alitement de plus de 6 mois, inappétence pour les produits laitiers, ménopause précoce, plus de 3 mois de corticothérapie.

-#gt; Alerter les personnes se plaignant de tassements vertébraux, trop souvent considérés comme une fatalité.

La prise en charge

-#gt; Respecter les règles de prise des biphosphonates

- Les comprimés doivent être administrés à jeun, en position debout ou assise, une demi-heure avant le petit déjeuner, sans se recoucher après la prise.

- Suivre scrupuleusement le rythme de prise cyclique (14 jours tous les trois mois) de Didronel.

-#gt; Mettre en garde contre les effets indésirables des médicaments

- Les SERM peuvent augmenter les bouffées de chaleur.

- Consulter en cas de gastralgie ou d'oesophagite survenant avec les biphosphonates.

-#gt; A propos de la supplémentation en calcium et vitamine D

- Insister sur sa nécessité, en particulier chez les personnes âgées, souvent dénutries.

- Démentir formellement la croyance accusant le calcium de faire grossir.

-#gt; Replacer les phyto-oestrogènes et le THS dans leurs condivs

- Les isoflavones de soja n'ont pas fait leurs preuves dans la prévention ou le traitement de l'ostéoporose.

- Les phyto-oestrogènes ne remplacent pas le THS, même si celui-ci n'est plus indiqué en première intention en prévention.

L'éducation des personnes âgées

La prévention des chutes est capitale après 75 ans où la faible densité osseuse augmente le risque fracturaire.

- Eviter les troubles de l'équilibre : contrôler la vue régulièrement, ne pas abuser de médicaments sédatifs (neuroleptiques, hypnotiques), porter des chaussures et des chaussons fermés sans talon.

- Se lever avec précaution : en particulier avec les antihypertenseurs (risque d'hypotension orthostatique). Penser à allumer la lumière et à mettre des lunettes en cas de réveil nocturne.

- Aménager l'habitat : placer des barres d'appui et des tapis antidérapants dans la douche et la baignoire, ne pas encombrer le plancher de plantes (ou de jouets des petits enfants) sous peine de trébucher, fixer les tapis au sol, mettre des rampes le long des escaliers...

- Proposer des protecteurs de hanche. Ces coussins placés dans les sous-vêtements réduisent de 50 % environ le risque de fracture du col fémoral.

Par Myriam Loriol, pharmacienne

POUR EN SAVOIR PLUS

ASSOCIATIONS

GRIO

Groupe de recherche et d'information sur les ostéoporoses, hôpital Cochin, centre d'évaluation des maladies osseuses, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris - Fax : 01 44 07 01 07 - http://www.grio.org

Cette association loi 1901 a déjà 15 ans. Ses objectifs concernent aussi bien le corps médical - qu'elle informe sur les faits établis, les progrès en cours et à venir - que le grand public. On peut notamment trouver sur son site la réédition de l'ouvrage « L'ostéoporose en 100 questions » qui se distingue par la clarté et la pertinence de ses réponses. Par ailleurs, les experts du GRIO réaffirment l'utilité de l'ostéodensitométrie qui permet une prise en charge précoce de la maladie.

Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique

56, rue Boissonade, 75014 Paris - Tél. : 01 43 22 47 54 -

Fax : 01 43 22 46 70 - http://www.sofcot.com.fr

La Sofcot vient de rédiger, en collaboration avec le GRIO, une fiche d'informations pratiques « Ostéoporose : priorité à l'information et à la prévention - vigilance accrue après une fracture ». Qu'est-ce que l'ostéoporose ? Pourquoi la redouter ? Comment fait-on le diagnostic ? Peut-on la prévenir ? Quels sont les facteurs favorisants ? Comment lutter contre ? Des réponses précises et claires sont apportées à toutes ces questions comme, comme celles sur les stratégies préventives. Cette fiche téléchargeable peut être remise gracieusement aux patients.

INTERNET

Traitement médicamenteux de l'ostéoporose postménopausique

http://www.afssaps.sante.fr

Les recommandations de l'Afssaps dans le traitement médicamenteux de l'ostéoporose postménopausique viennent de faire l'objet d'une actualisation (octobre 2004). C'est un premier pas avant une réactualisation globale de ces recommandations prévue pour 2005. Cette réactualisation prendra en compte l'arrivée sur le marché de nouveaux médicaments comme le ranélate de strontium et l'ibandronate.

L'ostéoporose masculine

L'ostéoporose masculine est moins facilement évoquée. Les fractures ostéoporotiques sont deux fois moins fréquentes chez les hommes que chez les femmes. Pour autant, il ne faut pas se contenter après 60 ans du diagnostic d'ostéoporose liée à l'âge et il est indispensable de rechercher une cause de fragilité osseuse : métastase osseuse, myélome, hypogonadisme, ainsi que toute autre étiologie d'ostéoporose secondaire.

Chez l'homme, la perte osseuse débute comme chez la femme vers l'âge de 35 ans et suit une pente linéaire et régulière, sans le « décrochement » observé chez la femme au moment de la ménopause. Certains divs se demandent s'il est pertinent d'utiliser chez l'homme les définitions densitométriques de l'ostéoporose féminine, la plupart des études ayant été menées sur des cohortes féminines. En dehors du THS, les principes de traitement sont les mêmes que chez la femme. Ils sont cependant moins bien évalués. Parmi les biphosphonates, seul Fosamax 70 est explicitement indiqué.

Le bilan biologique

Le bilan biologique permet de rechercher une cause d'ostéoporose secondaire. Ce bilan est toujours normal en cas d'ostéoporose postménopausique primitive.

- Dans le sang, il comporte la numération-formule sanguine, la vitesse de sédimentation, la calcémie, la phosphorémie, l'ionogramme sanguin, la créatininémie, l'électrophorèse des protéines, le dosage de la TSH et de la 25-OH-vitamine D3.

- Dans les urines, on recherche la calciurie et la phosphaturie des 24 heures.

L'ostéoporose cortisonique

L'ostéoporose cortisonique est la plus fréquente des complications de la corticothérapie prolongée et des ostéoporoses secondaires. L'ANAES recommande de pratiquer une ostéodensitométrie lorsque la posologie dépasse ou atteint 7,5 mg/jour d'équivalent prednisone pendant au moins 3 mois consécutifs. La perte osseuse survient surtout lors de la première année de traitement. Elle est réversible, sauf prescription avant l'acquisition du pic de masse osseuse.

Toute corticothérapie au long cours doit donc être ciblée en utilisant la dose minimale et en privilégiant si possible les formes inhalées ou locales.

Contre-indications

- Biphosphonates :

- Maladies de l'oesophage et autres facteurs retardant le transit oesophagien (Actonel, Fosamax)

- Incapacité à se mettre en position verticale ou à se tenir assis verticalement pendant au moins 30 minutes (Actonel, Fosamax)

- Ostéomalacie patente (Didronel)

- Insuffisance rénale sévère (clairance à la créatinine #lt; 30 ml/min)

- Hypocalcémie

- Raloxifène (SERM) :

- Femme en âge de procréer

- Insuffisance hépatique ou cholestase

- Insuffisance rénale sévère

- Saignement génital inexpliqué

- Suspicion de cancer de l'endomètre

- Antécédents de thromboembolie veineuse

- OEstrogènes :

- Cancer du sein, de l'endomètre ou de l'hypophyse

- Antécédents de maladie hépatique, lupus

- Insuffisances rénale ou hépatique sévères

- Saignements anormaux

- Affection vasculaire

- Thrombophlébite récente ou embolie

- Tériparatide :

- Hypercalcémie

- Insuffisance rénale chronique

- Maladie métabolique osseuse

- Hyperparathyroïdie

- Maladie de Paget

- Elévation inexpliquée des phosphatases alcalines

- Radiothérapie

- Calcium et vitamine D :

- Hypercalcémie, hypercalciurie, lithiase calcique

- Immobilisations prolongées s'accompagnant d'hypercalcémie et/ou d'hypercalciurie

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