A la reconquête de l'espace

Marie-Christine Delvot, installée à Boulay-Moselle (Moselle), a opté pour une automatisation et un réagencement partiel (elle a conservé le sas d'entrée et le sol) pour ne pas dépasser le budget qu'elle s'était fixé. Elle a fait appel à Créapharm, une PME locale travaillant essentiellement sur l'est de la France, à laquelle elle avait déjà eu recours quelques années plus tôt.

Géométrie variable.

Coincée entre deux maisons, l'officine est tout en longueur. La nouvelle structure a donc été étudiée pour créer l'illusion de l'espace - la zone grand public est relativement petite (51 m2). Quatre comptoirs doubles ont été implantés le long du mur à gauche en entrant, et la zone intermédiaire entre les deux murs est vierge de toute gondole et de tout présentoir. L'organisation rompt avec l'ancienne implantation dont les comptoirs en demi-cercles serrés les uns contre les autres, plantés au milieu de l'officine, réduisaient l'espace de vente à 20 m2.

Un comptoir anime également le fond de l'officine. Le personnel est présent dans tout l'espace de vente, et ce dès l'entrée, pour une prise en charge immédiate. « Cette configuration nous permet d'être acteurs dans notre espace de vente et de ne pas être cantonnés derrière nos comptoirs », commente Marie-Christine Delvot. Sur le parcours, Créapharm a imaginé une escale originale pour les enfants : une petite maison de bois peint intégrant table, chaise, tiroir à Lego et télévision diffusant des dessins animés.

Un éclairage étudié vient « étirer » encore l'espace, en alliant lumière artificielle et lumière naturelle, grâce au sas vitré éclairant les dix premiers mètres et à une verrière en verre dépoli diffusant pour les dix derniers mètres.

Information accessible.

La surface linéaire consacrée à la médication familiale, étendue, a obligé Marie-Christine Delvot à ménager des points chauds de para à proximité des comptoirs, grâce à des panneaux intercalaires en bois rainuré aux couleurs acidulées. Ils accueillent des étagères d'exposition en Plexiglas amovibles. Une manière toute commerciale de camoufler les écrans plats posés sur les comptoirs.

Marie-Christine Delvot a également profité du réagencement pour repenser sa signalétique. Le balisage en fronton, très homogène en médication familiale, est relayé sur le linéaire grâce à un jeu très réussi de pictogrammes. Chaque pathologie a trouvé son symbole : pour le tonus et la forme, un bonhomme blanc avec des ressorts sous les pieds, pour le mal de tête, le même bonhomme avec un point rouge sur le haut du crâne... « J'ai eu cette idée après avoir participé à un groupe de travail sur "illettrisme et santé". J'ai voulu résoudre au mieux le problème de l'accessibilité à l'information. »

Côté meubles, Marie-Christine Delvot a misé sur la simplicité et la fonctionnalité. Toute la signalétique haute est amovible à volonté, en un seul geste et sans outil. Le choix de l'automatisation correspondait à cette volonté de se simplifier la vie quotidienne (système Romote de gestion à distance sans fil, pas de stock dormant dans le back-office, sauf sept étagères accueillant les formes rondes non automatisables...). C'est le robot qui a permis la réorganisation des comptoirs en longueur. « On ne se déplace dans le back-office que pour une ordonnance sur quinze », se satisfait la titulaire.

L'impact de l'automatisation est loin d'être négligeable sur son activité : 21 % de ventes hors ordonnances en plus depuis son intégration ! Et en définitive, des travaux qui ont permis à l'équipe de la Pharmacie de l'Hôtel de ville d'optimiser encore sa charte de qualité : « Ecoute, empathie, esprit d'équipe et sélectivité. »