Couveuses de talents - Le Moniteur des Pharmacies n° 2542 du 26/06/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2542 du 26/06/2004
 

BIOTECHNOLOGIES ET BIOPÔLES

Carrières

En 2001, l'Etat avait pris des mesures pour favoriser les biotechnologies. Depuis, chaque région française rêve d'accueillir un biopôle. Après le Génopôle d'Evry, Biovalley en Alsace ou Biocitech à Romainville, le nombre de ces structures ne cesse de croître. Et celui des pharmaciens qui y travaillent.

Noëlle Callizot, pharmacienne, a rejoint la société Neurofit en 1999, deux ans après sa création. « C'était mon premier poste. J'ai commencé comme responsable de département, aujourd'hui j'ai un poste de directeur scientifique et je suis responsable d'une équipe de huit personnes pour le pôle "prestation de services" auprès des laboratoires pharmaceutiques. »

Neurofit, spécialiste des maladies neurodégénératives, est installée à Biovalley, réseau transfrontalier créé en 1998 et regroupant en son sein des biotechs, des laboratoires, des start-up et des collectivités territoriales. « Le réseau forme un triangle dont les trois angles sont Strasbourg, Fribourg (Allemagne) et Bâle (Suisse) », précise Noëlle Callizot.

« Nous aidons les start-up grâce à un comité d'experts qui étudie les dossiers et leur viabilité, explique Philippe Poindron, coprésident de Biovalley et professeur à la faculté de pharmacie d'Illkirch-Graffenstaden. Des subventions leur sont accordées et nous les aidons en ce qui concerne la gestion et l'administration. »

Biovalley n'est pas la seule structure de ce type en France. Car l'association France-Biotech, qui promeut l'essor des biotechnologies françaises, veut faire de la France le leader européen des biotechs. Certaines ont déjà atteint une taille critique à l'échelle de l'Europe. Ainsi, l'association Biovalley Alsace accueille cent trente entreprises dont vingt start-up. Le Génopôle d'Evry a dépassé le cap des cinquante entreprises, dont vingt-cinq laboratoires de recherche dans les biotechnologies appliquées au secteur biomédical, sous tutelle du CNRS et de l'INSERM. Eurasanté, à Lille, compte près de quatre-vingts sociétés, dont un tiers sont tournées vers les biotechnologies. Le parc technologique de Biocitech à Romainville, qui a seulement un an d'existence, compte quatre entreprises et 30 000 m2 de laboratoires.

Lyon-Gerland, Biopôle Clermont-Limagne, Montpellier Méditerranée Technopôle, Prolog-UE à Toulouse ou Biotech Atlanpôle à Nantes hébergent de plus en plus de start-up. La structure des biopôles leur rend plus supportables économiquement et administrativement les aléas des premières années d'existence. « Le biopôle est une caisse à outils », explique Jacques Gozzo, qui s'occupe des relations presse du Génopôle d'Evry. Novagali Pharma, par exemple, a pu bénéficier de ces outils mis à la disposition des « jeunes pousses ». Spécialisée dans la délivrance de médicaments par des émulsions submicronisées à charge positive, cette société était initialement installée dans la pépinière avant d'en sortir, en décembre dernier, pour se fixer sur le campus. En trois ans, Novagali Pharma est passée de six employés à une quinzaine.

Goût du risque.

Jean-Sébastien Garrigue a rejoint Novagali Pharma peu après sa création. D'abord chef de projet en recherche et développement, il vient de passer au business development après un troisième cycle de management. « Je préférais commencer par travailler dans une structure plus petite et innovante dans laquelle on est à la fois généraliste et spécialiste. »

Les recrutements sont très réguliers sur les différents biopôles installés en France. « Des dizaines de nouveaux projets sont étudiés et acceptés chaque année, explique Philippe Poindron, de Biovalley Alsace. En cinq ans, vingt-quatre entreprises comme Carex ou Polyplus Transfection ont été créées. Certaines sont sorties de la faculté de pharmacie de Strasbourg comme Neurofit, Proteogenic ou Novalist Discovery... »

Des pôles comme ceux de Biovalley Alsace ou celui du Génopôle d'Evry proposent sur leur site Internet une bourse d'emplois. Les pharmaciens sont les bienvenus. « Ils apportent des compétences de généraliste au niveau du médicament et de son développement. En recherche comme en développement ou en production, il faut pouvoir anticiper au fur et à mesure que les produits avancent », explique Jérôme Martinez, président du directoire de Novagali, également pharmacien.

Mais il existe une part de risque à vouloir travailler pour une start-up dans le secteur des biotechnologies. Car les structures de soutien des biopôles ne suffisent pas toujours. « C'est la règle du jeu... Mais ceux qui aiment travailler en équipe, contribuer à la naissance d'une nouvelle entreprise y trouveront un épanouissement certain », assure Jean-Sébastien Garrigue. « C'est passionnant de créer, insiste Florence Leroux, responsable du développement chez Pharma C, laboratoire spécialisé dans les inflammations neurogènes, installé à Eurasanté. J'ai la tâche de monter complètement le laboratoire et de développer des modèles pharmacologiques adéquats. »

Un réservoir de contacts.

L'univers des biotechs n'a rien à voir avec celui des big pharmas. « Il faut être très flexible et ne pas compter sur les moyens que peuvent habituellement posséder l'industrie pharmaceutique », explique Sébastien Alauzet, en charge des aspects financiers, des demandes de subventions et de l'organisation de Neovacs, laboratoire spécialisé dans l'immunisation active. Mais Sébastien Alauzet tient à rassurer les candidats : « Contrairement à l'industrie pharmaceutique, le travail dans une start-up est très varié et très opérationnel. On peut rapidement accéder à des responsabilités importantes. »

Les biopôles représentent un véritable réservoir de relations pour celui qui est curieux ou a de l'ambition : « Travailler dans le cadre du Génopôle d'Evry, c'est être en contact avec de nombreux interlocuteurs tels que des laboratoires pharmaceutiques, des sociétés de biotechnologies, des universités ou des institutions. Ce réseau peut s'avérer utile pour la suite d'une carrière professionnelle », conclut Jean-Sébastien Garrigue.

les salaires

« Mon salaire est dans la moyenne de ceux pratiqués dans l'industrie pharmaceutique, assure Jean-Sébastien Garrigue (Novagali Pharma). Nous avons également des compensations financières, des stock-options et des BCE, qui sont des droits de souscription d'achats d'actions d'entreprises à un prix donné. »

- Pour Noëlle Callizot (Neurofit), les salaires sont en dessous de la moyenne : « Pour un chercheur responsable de groupe, il est inférieur de 10 %. Mais pour les postes importants, comme le mien, il n'y a pas de différence. »

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