Le dossier médical sans le pharmacien ? - Le Moniteur des Pharmacies n° 2538 du 29/05/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2538 du 29/05/2004
 

POLITIQUE DE SANTE

Actualité

L'événement

Philippe Douste-Blazy a présenté lundi à Toulouse son projet de dossier médical partagé, sur lequel il compte pour une meilleure cohérence des soins et pour réaliser de substantielles économies. Pour le ministre de la santé, si l'offre médicale doit rester diverse, elle doit être régulée, coordonnée et cohérente. Il propose avec le dossier médical partagé une arme visant à favoriser « les bonnes pratiques médicales ». Un dossier informatisé pour chaque patient, confidentiel et sécurisé, avec tout son historique. Objectif, éviter la multiplication des actes et les interactions médicamenteuses, avec à la clé des économies évaluées à 3,5 MdEuro(s) la première année et 7 MdEuro(s) à terme. Le dossier sera obligatoire et conditionnera le remboursement des soins. Opposable d'abord pour les plus de 16 ans, il se substituera ensuite au carnet de santé de l'enfant.

L'officine, peut-être, mais plus tard.

Ouvert par le médecin traitant en accord avec le patient, il disposera d'un accès sécurisé via Internet (les données seront hébergées sur serveur), à l'image de ce que les banques ont mis en place pour la gestion des comptes. « C'est le patient qui en détiendra la clé grâce à sa carte Vitale et à un mot de passe, a précisé le ministre. C'est lui qui déterminera qui aura accès à ces données. » Dans un premier temps, seuls les professionnels de santé soignants (médecins, hôpital...) pourront accéder à tout ou partie de ces informations (en s'authentifiant par la carte CPS). « Mais il faudra étudier le cas des pharmaciens qui ont aujourd'hui la possibilité d'ajuster les traitements, a considéré Philippe Douste-Blazy suite à une question. Le rôle du pharmacien dans le système de santé doit être revu et repensé. Si l'officine veut encore dire quelque chose, il faudra remettre le pharmacien au centre de ce système. »

Cette « régulation médicalisée » devra engendrer de nouveaux comportements, a-t-il signifié : « On ne peut plus continuer à multiplier les actes inutiles. Par exemple, pour les infarctus non compliqués, une épreuve d'effort tous les six mois suffit. Si cet acte est prescrit tous les mois il y aura sanction. On peut multiplier ces exemples. Le dossier médical permettra non seulement une meilleure coordination des soins mais une plus grande conformité aux référentiels. Il comportera toute l'information allant de la lettre de consultation aux compte rendus opératoires en passant par les analyses biologiques. On pourra y consulter également les radios, les prescriptions, les lettres de sortie d'hospitalisation... Le médecin coordonnateur pourra voir qui est entré dans le dossier et pour quelles raisons. »

Simple au plan informatique, le projet apparaît cependant lourd à mettre en place. Il sera expérimenté dans quelques sites pilotes à partir de février 2005 avant d'être généralisé à la France entière d'ici 2007. Il en coûtera entre 3 et 12 Euro(s) par an et par patient soit de 120 à 600 MEuro(s).

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