La vaccination du voyageur - Le Moniteur des Pharmacies n° 2537 du 22/05/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2537 du 22/05/2004
 

Cahier conseil

EN PRATIQUE : LA VACCINATION DE BASE

AU COMPTOIR : « Mon épouse veut que je consulte le docteur avant notre voyage à l'étranger »

« Nous partons en vacances à l'étranger et ma femme insiste pour que j'aille chez le docteur... Cela fait au moins 10 ans que je n'y suis pas allé... Et puis, ça servirait à quoi d'y aller avant de partir en vacances ? De toute façon, je ne suis jamais malade. »

Votre réponse

« Puisque vous n'avez pas consulté un médecin depuis longtemps, je pense que vos vaccinations ne sont plus à jour. Il serait bon de tout passer en revue avant votre voyage à l'étranger. »

Diphtérie

- Physiopathologie

L'agent pathogène est le bacille de Klebs-Loeffler ou Corynebacterium diphteriæ qui induit la formation d'une fausse membrane sur les amygdales.

Elle peut entraîner une obstruction des voies respiratoires. Elle sécrète une exotoxine endommageant le coeur. La maladie peut être fatale. Les formes plus bénignes (nasale ou cutanée) jouent un rôle important dans la transmission de la maladie, notamment dans les pays tropicaux.

- Epidémiologie

La diphtérie est devenue très rare en France grâce à la vaccination, mais une recrudescence est constatée depuis 1990 en Russie et en Ukraine et plus récemment en Algérie, en Equateur et en Thaïlande.

- Qui vacciner ?

Tous les voyageurs.

- Schéma vaccinal

La première injection peut avoir lieu dès 2 mois. Trois injections à 1 mois d'intervalle sont nécessaires avec des rappels à 16-18 mois, 6 ans, 11-13 ans, 16 -18 ans. Ensuite, une dose réduite d'anatoxine diphtérique injectée tous les 10 ans, en association avec le vaccin antitétanique (Revaxis) est suffisante pour assurer la protection.

- Effets secondaires

-#gt; Réactions locales : douleurs, tuméfaction, rougeur.

-#gt; Fièvre.

-#gt; Précautions : en cas d'antécédent d'allergie, il est préférable d'utiliser une dose réduite d'anatoxine diphtérique.

Tétanos

- Physiopathologie

Le tétanos est transmis par les spores de Clostridium tetani présentes dans le sol. Une neurotoxine libérée au niveau d'une plaie induit des contractures musculaires, notamment au niveau des mâchoires (trismus). Elles peuvent entraîner des convulsions généralisées à l'origine de complications graves. L'issue est fatale si aucun traitement symptomatique n'est mis en place.

- Epidémiologie

Ce bacille est présent dans le sol partout dans le monde. La porte d'entrée est une plaie même minime (échardes, épines de fleurs, clous, morsures, griffures).

- Qui vacciner ?

Tous les voyageurs.

- Schéma vaccinal

Dès 2 mois, pratiquer trois injections à 1 mois d'intervalle. Premier rappel un an après la troisième dose, soit 16-18 mois, puis rappels à 6 ans, 11-13 ans et 16-18 ans.

Pour les plus de 18 ans, la primovaccination comporte deux doses à un mois d'intervalle. Une seule dose de vaccin est nécessaire un an après la primovaccination, avec un rappel tous les 10 ans ensuite.

- Efficacité

La protection est obtenue dès la deuxième injection.

- Effets secondaires

Jusqu'à 95 % des vaccinés peuvent présenter une réaction locale bénigne au point d'injection.

Poliomyélite

- Physiopathologie

Cette maladie du système nerveux central est causée par des Entérovirus appelés Poliovirus de type 1, 2 et 3. La poliomyélite entraîne une paralysie irréversible et touche surtout les jeunes enfants et les personnes immunodéprimées. Il n'y a aucun traitement.

Il existe deux types de vaccins : le vaccin inactivé et le vaccin oral. Ce dernier contient les trois types de Poliovirus atténué et n'est recommandé qu'en cas de situations épidémiques.

Le virus se transmet par voie orofécale. Il se loge dans l'intestin et parfois le pharynx.

- Qui vacciner ?

Tous les voyageurs se rendant dans un pays en voie de développement ou partant à l'aventure.

- Schéma vaccinal

Chez le nourrisson, dès l'âge de deux mois, trois injections à un mois d'intervalle sont nécessaires avec rappels successifs un an après la troisième injection puis à 6 ans, 11 ans, 16-18 ans et tous les 10 ans.

Chez l'adulte non vacciné, pratiquer trois injections à 1 mois d'intervalle avec rappels 1 an après la troisième injection et tous les 10 ans ensuite.

- Effets secondaires

En général, il n'y en a pas.

- Contre-indications

Antécédent d'allergie à la streptomycine, à la néomycine ou à la polymyxine B.

Tuberculose

- Physiopathologie

Cette infection est due à Mycobacterium tuberculosis (bacille de Koch).

Dans la plupart des cas, la personne contaminée ne développe pas la maladie. Le risque de développer la maladie après contamination est de 5 à 10 % sur la durée d'une vie. Ce risque augmente en cas de déficit immunitaire.

Si la maladie se développe, des signes généraux se manifestent tels qu'une fièvre vespérale, une asthénie, un amaigrissement, une anorexie, des sueurs nocturnes. Des manifestations pulmonaires apparaissent alors : expectoration, pneumopathie.

En cas de localisation extrapulmonaire osseuse, ganglionnaire, séreuse, urogénitale, les signes sont peu spécifiques. La tuberculose peut être fatale (tuberculose miliaire, méningite), surtout chez les jeunes enfants. L'infection est transmise par voie aérienne ou interhumaine.

- Epidémiologie

Pauvreté, précarité, malnutrition, sida... expliquent le retour de la tuberculose.

- Qui vacciner ?

Les nourrissons de moins de 6 mois se rendant dans une zone à forte incidence (Afrique, Amérique du Sud, Europe de l'Est), de même que les personnes âgées de moins de 25 ans dont le test tuberculinique est négatif et qui partent dans un pays en développement (personnel médical, travailleur social...).

- Schéma vaccinal

La politique vaccinale concernant le BCG (Monovax) est actuellement en cours de révision.

L'immunité est conférée 1 à 2 mois après l'injection.

Pas de rappels systématiques mais un contrôle tuberculinique est souhaitable.

- Efficacité

Le vaccin BCG protège contre les primo-infections mais surtout contre les complications.

L'efficacité varie en fonctions de divers facteurs. Après deux vaccinations par le BCG réalisées par voie intradermique, les sujets qui ont une intradermoréaction négative sont considérés comme ayant satisfait aux obligations vaccinales.

Il n'existe cependant pas de preuve que la protection dure au delà de 15 ans.

- Effets secondaires

-#gt; Locaux : abcès, adénopathies régionale ou disséminée (rare).

-#gt; Généraux : ostéite, infection généralisée. Ces complications doivent faire rechercher un déficit immunitaire.

- Contre-indications

-#gt; Patients atteints du VIH.

-#gt; Grossesse.

-#gt; Immunodépression et traitements par immunodépresseurs.

-#gt; Dermatoses étendues.

POUR APPROFONDIR : Le mode d'action des vaccins

Les vaccins permettent d'acquérir une protection active contre des agents pathogènes bactériens ou viraux, en utilisant les ressources naturelles de l'immunité anti-infectieuse. On peut schématiquement les classer en trois catégories.

Les différents types

- Les vaccins vivants atténués

Ils sont fabriqués à partir de bactéries ou de virus vivants que l'on a fait muter pour qu'ils perdent leur caractère infectieux (ils n'en sont pas pour autant dépourvus) mais pas leur caractère antigénique. C'est le cas des vaccins contre la poliomyélite (oral), la rubéole, les oreillons, la rougeole, la tuberculose, la fièvre jaune.

- Les vaccins tués ou inactivés

Ce sont des bactéries ou virus entiers mais inactivés par la chaleur ou le formol (polio injectable...). Ils sont exempts de tout risque infectieux. Les vaccins entiers sont très réactogènes (ex. : coquelucheux entier). D'où la détermination de sous-unités vaccinantes pour générer moins d'effets secondaires : vaccins inactivés protéiques (anatoxines diphtériques ou tétaniques), antigènes glycosidiques, vaccins conjugués (Haemophilus influenzae).

- Les vaccins fabriqués par génie génétique

Ces vaccins sont fabriqués par des organismes vivants (levure, bactérie...) à qui on a « greffé » le gène codant pour l'antigène.

Les antigènes ainsi fabriqués sont ensuite isolés par purification.

C'est le cas des vaccins contre l'hépatite B.

Comment ça marche ?

Après injection du vaccin, l'organisme fabrique des anticorps spécifiques contre l'agent pathogène. Ces anticorps sont stockés et réactivés rapidement en cas de contact avec l'agent pathogène, permettant ainsi à l'organisme de s'en débarrasser avant de développer la maladie.

Schéma vaccinal et durée d'action

La protection par le vaccin étant plus courte que celle acquise à la suite de la maladie, il est nécessaire de pratiquer des rappels régulièrement. Toutefois, en cas d'oubli, il est bien souvent inutile de recommencer le schéma vaccinal à son point de départ.

EN PRATIQUE : LES VACCINATIONS OBLIGATOIRES

AU COMPTOIR : « Je veux un vaccin contre la fièvre jaune »

« Je pars en Côte d'Ivoire dans trois semaines. Il faut que je me fasse vacciner contre la fièvre jaune. Je cours chez le médecin. Pouvez-vous m'avancer le vaccin ? »

Votre réponse

« Le vaccin contre la fièvre jaune n'est pas disponible en pharmacie. Pour vous faire vacciner, vous devez vous rendre dans un centre de vaccination spécialisé. Des formalités doivent être effectuées : un certificat international de vaccination sera rempli par le centre et vous devrez garder ce certificat avec vous pour vous rendre dans ce pays. »

OÙ SÉVISSENT LA FIÈVRE JAUNE ET LA MÉNINGITE ?

Fièvre jaune

- Physiopathologie

Il s'agit d'une infection due au virus amarile. L'incubation est courte (3 à 6 jours). La maladie est asymptomatique dans la plupart des cas (80 à 85 %) ou se manifeste par des épisodes fébriles pseudo-grippaux. Les formes aiguës caractérisées par une hépatonéphrite grave sont fatales dans 20 à 60 % des cas.

- Epidémiologie

Seuls les singes des forêts et savanes avoisinantes de l'Amérique du Sud et de l'Afrique sont touchés par la fièvre jaune.

Ils transmettent le virus à l'homme par le biais de moustiques (Ædes ou Hæmagogus).

- Qui vacciner ?

Même si la fièvre jaune est absente d'un pays, dès lors que ce pays se trouve dans la zone endémique définie par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) il y a un risque potentiel du fait de la présence des moustiques vecteurs et des singes « réservoirs » de la fièvre jaune.

Le vaccin est donc indiqué, même pour un séjour de courte durée, pour :

-#gt; toute personne se rendant dans un des pays situés en zone endémique ;

-#gt; les voyageurs venant des pays de zone endémique et se rendant là où se trouvent les moustiques susceptibles de transmettre la maladie (zone réceptive), c'est-à-dire dans certaines régions tropicales de l'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine ;

La vaccination est obligatoire avant de se rendre dans certains pays (lire ci-contre).

- Schéma vaccinal

Le vaccin vivant atténué s'administre par voie sous-cutanée ou intramusculaire. Stamaril est exigible dès l'âge de un an mais peut être réalisé à partir de six mois.

La primovaccination ne nécessite qu'une injection.

- Efficacité

La protection commence 10 jours après l'injection sous-cutanée du vaccin et induit 10 ans d'immunité. Lors d'une revaccination, l'immunité est valable le jour même si l'injection de rappel a lieu avant l'expiration du délai de 10 ans.

- Effets secondaires

-#gt; Léger syndrome pseudo-grippal 4 à 5 jours après la vaccination et pendant 24 heures au maximum.

-#gt; Fièvre, fatigue, céphalées, rigidité de la nuque entre le quatrième et le septième jour.

-#gt; Réactions locales : tuméfaction, rougeur, douleur.

- Contre-indications

-#gt; Chez la femme enceinte, surtout au cours des deux premiers trimestres, et chez les nourrissons de moins de 6 mois.

Cependant, dans un condiv épidémique, il est possible de vacciner dès 4 mois.

-#gt; Hypersensibilité à une dose antérieure.

-#gt; Allergie aux oeufs.

-#gt; VIH.

-#gt; Déficit immunitaire.

Méningite à Méningocoques

Trois types de vaccins existent (A et C; C; A, C, Y, W135). Seul ce dernier est parfois obligatoire.

- Physiopathologie

La méningite peut être causée par les sérogroupes A et C de Neisseria meningitidis, une bactérie Gram négatif. Les signes de méningite regroupent une fièvre, des céphalées intenses, des nausées, une raideur de la nuque et souvent une éruption maculopapulaire puis ecchymotique au niveau du thorax et des extrémités. Le début de l'infection est brutal. Un diagnostic précoce et des céphalosporines de 3e gé-nération administrées par voie intraveineuse conduisent à la guérison dans 90 % des cas, mais la survenue d'un coma profond et de convulsions est souvent suivie du décès.

- Epidémiologie

En Afrique subsaharienne, appelée « ceinture de méningite », le risque est saisonnier et maximal pendant la saison sèche, entre décembre et juin.

La contamination se fait par voie aérienne par l'intermédiaire de gouttelettes de salive ou de sécrétions rhinopharyngées de malades (contagieux jusqu'à 3 mois après la phase clinique) ou de porteurs sains (dans 90 % des cas, l'infection passe inaperçue).

- Qui vacciner ?

-#gt; Le vaccin antiméningococcique A et C (Méningo A + C) est indiqué dès 18 mois en cas de voyage de plus de 4 semaines dans les régions rurales des pays à forte endémicité ou en cas de contact étroit avec la population locale. Il est obligatoire pour les militaires.

-#gt; Le vaccin tétravalent contre les sérogroupes A, C, Y, W135 (Menomune) est exigé par l'Arabie saoudite pour les pèlerins se rendant à La Mecque ou à Médine, que ce soit pour le pèlerinage annuel ou non.

Il est disponible dans les centres de vaccination antiamarile.

- Schéma vaccinal

La protection est effective 10 jours après la primovaccination et pour une durée de 3 ans.

- Efficacité

Ces vaccins s'utilisent à partir de 18 mois. En dessous, ils sont considérés comme peu efficaces.

- Effets secondaires

Réaction inflammatoire locale (rougeur, gonflement) pendant 24 à 48 heures avec parfois une fièvre modérée (au moins 38 °C).

- Contre-indications

Aucune, même chez la femme enceinte.

POUR APPROFONDIR : Les formalités et le « carnet jaune »

Fièvre jaune

Obligatoire pour se rendre en zone d'endémie, la vaccination contre la fièvre jaune sert aussi à éviter l'importation du virus amarile dans les pays vulnérables, c'est-à-dire épargnés par le virus mais où le moustique vecteur et les hôtes primates sont présents.

Ces pays exigent la vaccination pour les voyageurs venant de pays où il y a un risque de transmission de la fièvre jaune, même s'ils n'ont fait que transiter par l'aéroport.

La vaccination par le vaccin vivant atténué (Stamaril) doit être pratiquée dans un centre spécialisé agréé, habilité par l'administration sanitaire du territoire auquel il appartient et doit être notifiée dans le certificat international de vaccination de l'OMS ou « carnet jaune ».

Le certificat international de vaccination contre la fièvre jaune est valable dix ans à compter du dixième jour qui suit la vaccination. Il doit être imprimé et rédigé en français et en anglais. Une autre langue peut être ajoutée.

Il s'agit d'un certificat individuel, même pour les jeunes enfants.

La date doit être indiquée dans l'ordre suivant : jour-mois-année, le mois figurant en toutes lettres.

Le numéro du lot du vaccin doit être précisé.

Le certificat doit être signé par la personne vaccinée ou l'un de ses parents ou tuteurs pour un enfant mineur ainsi que par le médecin ayant pratiqué l'injection.

Un cachet officiel du centre doit figurer sur le certificat.

Au cas où la vaccination antiamarile est contre-indiquée pour raisons médicales, un certificat médical est exigé.

La méningite

Un certificat de vaccination par le vaccin tétravalent A, C, Y, W135 de moins de trois ans et de plus de dix jours est exigé pour les pèlerins se rendant à La Mecque.

EN PRATIQUE : LES VACCINATIONS RECOMMANDÉES

AU COMPTOIR : « Je pars faire un safari en Afrique. Quels sont les vaccins recommandés ? »

« Je pars avec des amis faire un safari en Afrique. Ma mère veut que tous mes vaccins soient à jour avant de partir. Mais je ne sais même pas lesquels faire ! »

Votre réponse

« Votre mère a raison. Je vous conseille donc de consulter votre médecin généraliste ou un centre de vaccination afin de faire le point sur les vaccinations à effectuer avant de partir. Je peux déjà vous dire que les vaccinations de base doivent être à jour (diphtérie, tétanos, poliomyélite, BCG). C'est également prudent pour l'hépatite B ainsi que pour des vaccins plus spécifiques comme l'hépatite A ou la fièvre typhoïde. »

Hépatite A

- Physiopathologie

Cette hépatite virale est souvent bénigne, sans risque d'évolution vers une hépatite chronique.

Elle est la plupart du temps asymptomatique chez l'enfant mais elle peut être sévère chez l'adulte.

La durée d'incubation est de 2 à 6 semaines. La maladie évolue ensuite en trois phases et sa guérison est assez longue.

-#gt; La phase préictérique dure 1 à 7 jours et associe de la fièvre, une asthénie, des céphalées, des nausées, des vomissements, une anorexie et des douleurs abdominales.

-#gt; La phase ictérique évolue sur une période de 2 semaines à 2 mois. Les urines sont foncées (bilirubinurie), les selles décolorées. Un ictère, un prurit dû à une cholestase et une hépatomégalie complètent le tableau.

-#gt; La phase de convalescence signe l'évolution vers la guérison sans séquelles en environ 4 semaines.

- Epidémiologie

-#gt; L'hépatite A est présente dans les pays en voie de développement à faible niveau d'hygiène : Afrique, Asie, Amérique centrale, Moyen-Orient ou Amérique du Sud, mais aussi Europe de l'Est. Les DOM-TOM ont une endémicité intermédiaire.

-#gt; La transmission orofécale se fait par l'intermédiaire de nourriture (attention aux coquillages et aux crustacés !), boissons ou objets souillés.

- Qui vacciner ?

La vaccination est fortement conseillée pour les enfants de plus de 1 an et les adultes, en cas de voyage dans des circonstances peu hygiéniques quelle que soit la durée du voyage ainsi qu'en cas de voyages répétés ou de longue durée dans des pays endémiques même avec des conditions hygiéniques satisfaisantes. Les sujets nés avant 1960 en France ou ayant séjourné plus d'un an dans un pays de forte endémicité ou ayant signalé un antécédent pouvant évoquer une hépatite virale sont souvent protégés naturellement. D'où l'intérêt de réaliser un dépistage sérologique prévaccinal destiné à mettre en évidence les anticorps Ig anti-VHA, afin d'éviter une vaccination inutile. Elle n'est cependant pas contre-indiquée, même en présence d'anticorps immunisants.

- Schéma vaccinal

La vaccination nécessite une seule dose suivie d'un rappel 6 à 12 mois plus tard. L'injection a lieu dans le muscle deltoïde chez l'adulte et dans la partie antérolatérale de la cuisse chez l'enfant de moins de 2 ans.

- Efficacité

Une simple dose protège pour une durée de 1 an.

Le rappel administré 6 à 12 mois plus tard (voire 18 mois) permet d'obtenir une protection pour 10 ans.

L'immunité est obtenue 2 semaines après la première dose.

- Effets secondaires

Des réactions locales (érythème, induration, légère douleur) ou générales (fièvre, céphalées, nausées, perte d'appétit, asthénie) peuvent survenir.

- Contre-indications

- Infection fébrile sévère.

- Vaccination déconseillée chez la femme enceinte.

- Enfants de moins de 1 an (persistance des anticorps maternels).

Fièvre typhoïde

- Physiopathologie

-#gt; Cette infection due à Salmonella typhi entraîne, après une incubation asymptomatique de 10 à 15 jours, une fièvre oscillante pouvant atteindre 39-40 °C associée à des céphalées. Une asthénie apparaît et la fièvre se stabilise à 40 °C accompagnée d'un état de prostration appelé tuphos et éventuellement d'une diarrhée liquide en « jus de melon ». Dans la moitié des cas, des taches rosées apparaissent sur le tronc.

-#gt;Après un traitement adapté, la maladie évolue vers la guérison avec une diminution lente de la fièvre au bout de 2 à 3 semaines. Toutefois, la toxine libérée dans l'organisme peut engendrer des complications digestives, cardiaques et neurologiques.

- Epidémiologie

-#gt; Si la maladie est rare en France, elle reste fréquente dans les pays en voie de développement. La répartition géographique est globalement comparable à celle de l'hépatite A.

-#gt; Deux régions sont particulièrement touchées : l'Inde et l'Afrique du Nord.

-#gt; La transmission est orofécale par ingestion d'aliments ou de boissons contaminées. Les porteurs chroniques jouent un rôle important dans la transmission, même s'ils sont asymptomatiques car leurs selles et leurs urines peuvent contenir des salmonelles.

-#gt; La fièvre typhoïde est une maladie à déclaration obligatoire.

- Qui vacciner ?

Les voyageurs (à partir de deux ans) s'aventurant dans des conditions peu hygiéniques ou lorsque le voyage dépasse 3 semaines en zone à risque.

- Schéma vaccinal

Il ne comprend qu'une seule injection avec un rappel tous les 3 ans.

- Efficacité

L'immunité n'est acquise qu'au bout de 2 semaines, d'où la nécessité de se faire vacciner au moins 15 jours avant le départ.

- Effets secondaires

Douleurs locales (pendant 48 heures), induration et réaction fébrile (rare). Nausées et douleurs abdominales peuvent aussi survenir.

- Contre-indications

- Grossesse (risque non évalué).

- Enfant de moins de 2 ans (réponse insuffisante en anticorps).

Hépatite B

- Physiopathologie

-#gt;Asymptomatique dans 60 % des cas, l'hépatite B peut passer inaperçue ou se présenter comme un syndrome pseudo-grippal.

-#gt; Dans sa forme aiguë, elle entraîne une jaunisse, et peut même évoluer vers une forme fulminante (0,5 % des cas d'hépatite aiguë) souvent fatale.

-#gt; L'hépatite B peut évoluer vers une hépatite chronique puis vers une cirrhose voire un cancer du foie.

- Epidémiologie

-#gt; L'endémie est moyenne à haute en Europe de l'Est, au Moyen-Orient, en zone caraïbe, en Amérique du Sud, en Afrique tropicale, en Asie du Sud-Est et en Chine.

-#gt; L'hépatite B est due à un virus qui se transmet par voie parentérale mais aussi par contacts sexuels et par la salive. Il se transmet aussi de la mère à l'enfant en cas de survenue de l'hépatite B au troisième trimestre de grossesse ou en période néonatale, et aussi en cas de grossesse chez une mère atteinte de la forme chronique de l'hépatite B.

- Qui vacciner?

En cas de voyage vers un pays subtropical et pour les voyageurs amenés à entrer en contact avec la population autochtone, la vaccination est fortement recommandée.

- Schéma vaccinal

-#gt; Le schéma vaccinal classique comprend une première injection, une seconde un mois plus tard et une troisième 6 à 12 mois après la première.

-#gt; Le schéma vaccinal accéléré (départ en urgence) comprend trois doses rapprochées (J0, J7 et J21) et une quatrième, un an plus tard.

- Efficacité

Après 3 vaccinations (4 en schéma accéléré), l'immunité serait acquise pour la vie. Il n'est donc plus nécessaire d'effectuer des rappels systématiques.

- Effets secondaires

Douleur et induration locale pendant 24 à 48 heures, fièvre modérée, nausées, diarrhées...

- Contre-indications

Syndrome fébrile.

Grippe

- Physiopathologie

-#gt; Cette infection respiratoire peut être due à trois types de virus (A, B et C). Ces virus évoluent rapidement en modifiant leurs caractéristiques antigéniques.

-#gt; Les symptômes associent la fièvre, d'apparition rapide, des maux de gorge, des frissons, des céphalées, des myalgies et du coryza. Elle touche plus sévèrement les enfants et les personnes âgées, ainsi que les personnes atteintes de pathologie chronique.

- Epidémiologie

-#gt; La grippe risque de toucher les voyageurs fréquentant un lieu en période d'épidémie grippale.

-#gt; Les virus de la grippe se transmettent par voie aérienne et par contact direct avec des gouttelettes projetées par la toux, les éternuements ou par contact avec des mains souillées.

- Qui vacciner ?

Les voyageurs à risque (âgés ou souffrant de pathologies chroniques) se rendant dans les pays où se produisent des épidémies saisonnières (printemps et hiver), du fait des moyens de transports utilisés et des lieux visités pour lesquels la promiscuité favorise la transmission.

- Schéma vaccinal

Une seule injection est nécessaire pour obtenir une immunité. Le vaccin est efficace au bout de 10 jours.

- Efficacité

Le virus de la grippe évolue constamment.

Le vaccin est donc constitué de trois souches et sa composition est modifiée chaque année pour faire face aux souches qui prédominent à chaque nouvelle saison.

La composition du vaccin varie aussi d'un pays à un autre. Il faut donc se faire vacciner dès l'arrivée dans le pays en cas de séjour prolongé en période d'épidémie.

- Effets secondaires

Réactions locales ou générales bénignes.

- Contre-indications

Allergie aux protéines de l'oeuf et aux protéines de poulet.

La vaccination doit être différée en cas de maladie fébrile ou d'infection aiguë.

POUR APPROFONDIR : La grippe aviaire et ses mystères

- Etiologie

La grippe aviaire ou grippe du poulet est une infection due à un virus de la famille des Orthomyxoviridae qui comprend plusieurs genres dont Influenzavirus de type A et notamment les sous-types H5 et H7. Cette infection peut toucher presque toutes les espèces d'oiseaux et est particulièrement contagieuse chez les poulets et les dindes.

- Transmission

Le virus de la grippe aviaire peut se transmettre à l'homme par voie aérienne et par contact avec des sécrétions respiratoires ou des matières fécales des animaux infectés.

La transmission secondaire d'homme à homme est théoriquement possible. Les symptômes seraient alors a priori bénins et la diffusion du virus limitée. Cela s'avérerait possible si une même personne était coïnfectée par le virus humain et le virus de la grippe aviaire.

- Physiopathologie

Après une incubation pouvant aller jusqu'à sept jours, la maladie se présente comme une grippe banale avant de s'aggraver rapidement du fait de troubles respiratoires sévères.

- Personnes à risque

Tout le personnel au contact de la volaille ou du lieu d'élevage est exposé au risque d'infection par le virus de la grippe aviaire.

- Vaccination

Actuellement, il n'y a pas de vaccin contre la grippe aviaire.

Le vaccin contre la grippe humaine ne protège aucunement de la grippe aviaire.

En revanche, la vaccination contre le virus de la grippe humaine pourrait être intéressante pour éviter qu'une recombinaison génétique ne se produise. En effet, la transmission du virus de la grippe aviaire à un individu déjà contaminé par le virus de la grippe humaine risque de favoriser des échanges de matériel génétique entre ces deux virus.

Un tel réassortiment peut engendrer l'apparition d'un nouveau type de virus susceptible de s'adapter facilement à l'homme.

- Prévention

En voyage, éviter le contact rapproché avec les volailles et les oiseaux (marchés, élevage), manger des oeufs bien cuits (le virus est détruit à la cuisson à raison de 60 °C pendant cinq minutes) et se laver régulièrement les mains.

- Traitement

Il existe des antiviraux spécifiques du virus influenza de type A, tels que l'oseltamivir.

EN PRATIQUE : LES VACCINATIONS SPÉCIFIQUES

AU COMPTOIR : « J'ai trouvé un travail d'été en Indonésie »

« J'ai trouvé un emploi dans une ferme en Indonésie. Cela va aussi me permettre de voir si les conditions de travail sont extrêmement différentes de celles d'un cultivateur français. »

Votre réponse

« Avant votre départ, je vous conseille fortement de vérifier que vos vaccins sont bien à jour. En Asie, il y a des vaccinations spécifiques à faire... N'attendez pas la dernière minute ! »

Encéphalite japonaise

- Physiopathologie

Cette infection, due à un Flavivirus, débute toujours par un état grippal qui évolue rapidement vers une encéphalite grave avec troubles de la conscience, paralysies, coma. La mortalité survient dans 25 % des cas déclarés. Le risque de séquelles neurologiques et/ou psychiatriques est important.

- Epidémiologie

L'encéphalite japonaise touche surtout les porcs et certains oiseaux. Elle se transmet à l'homme par l'intermédiaire de moustiques du genre Culex. Elle sévit dans les zones rurales de l'Est et du Sud-Est asiatique, aux Philippines, au Népal, en Indonésie, au Bangladesh, en Birmanie, en Thaïlande, au Vietnam et à l'extrême est de la Russie sibérienne.

- Qui vacciner ?

Les voyageurs de plus d'un an se rendant dans une zone rurale endémique, notamment lors de la saison des pluies, pendant au moins 2 semaines.

- Le vaccin

Le vaccin inactivé Jevax est un vaccin soumis à autorisation temporaire d'utilisation nominative. Il ne peut être effectué que dans des centres de vaccination internationale.

- Schéma vaccinal

Trois doses sont administrées à J0, J7, J21 ou J28. Des injections de rappel peuvent être envisagées à intervalle de 1 à 3 ans.

- Efficacité

Les 3 injections sont nécessaires pour avoir l'immunité. La vaccination complète doit être réalisée au plus tard 10 jours avant le départ.

- Effets secondaires

-#gt; Réactions locales pour un tiers des vaccinés.

-#gt; Réactions générales (10 % des cas) : fièvre légère, myalgies, troubles gastro-intestinaux.

-#gt; Réactions d'hypersensibilité : des réactions allergiques peuvent apparaître jusqu'à 15 jours après la dernière injection, induisant parfois des manifestations graves (oedème de Quincke).

- Contre-indications

- Grossesse.

- Allergie au thiomersal (conservateur).

Encéphalite à tiques d'Europe centrale

- Physiopathologie

La méningoencéphalite à tiques est due à un Flavivirus et se manifeste par des symptômes pseudo-grippaux avec une deuxième phase fébrile dans 10 % des cas. L'encéphalite se développe par la suite et peut entraîner une paralysie, des séquelles permanentes et parfois la mort.

- Epidémiologie

Attention aux zones infestées par les tiques, notamment entre le printemps et le début de l'automne !

L'encéphalite à tiques est présente en Autriche, en Hongrie, dans les Etats baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), en République tchèque et en Russie.

La transmission se fait par l'intermédiaire de tiques contaminées. Il n'y a pas de transmission interhumaine.

- Qui vacciner ?

Les voyageurs, dès 3 ans, se rendant dans les zones infestées pendant la période d'activité des tiques (du printemps au début de l'automne), surtout s'ils chassent, font du camping ou de la randonnée.

- Schéma vaccinal

Ticovac, vaccin inactivé, nécessite une première injection suivie d'une seconde 4 à 12 semaines plus tard.

Un rappel est nécessaire 9 à 12 mois après la seconde injection puis tous les 3 à 5 ans.

- Efficacité

Les deux injections sont nécessaires pour avoir une protection.

- Effets secondaires

-#gt; Réactions locales : rougeurs, tuméfaction au point d'injection, gonflement des ganglions lymphatiques régionaux.

-#gt; Réactions générales pendant 24 à 48 heures : fatigue, nausées, maux de tête, fièvre (rare).

- Contre-indications

Allergie aux protéines de l'oeuf, à la gentamicine ou à la néomycine.

Rage

- Physiopathologie

Le virus de la rage est un Rhabdovirus du genre Lyssavirus.

Il s'agit d'une encéphalomyélite virale aiguë fatale dans la plupart des cas.

L'incubation est de 1 à 3 mois.

Un mauvais état général accompagné de fièvre, céphalée et de modifications sensorielles autour de la morsure est le signe d'une phase d'état qui se présente sous deux formes différentes.

-#gt; La rage furieuse : excitabilité, hallucinations, spasmes musculaires, convulsion, délire et hypersialorrhée suivis d'un coma et de la mort par arrêt respiratoire.

-#gt; La rage paralytique : moins répandue, caractérisée par une perte de sensation, un état de faiblesse, des douleurs et une paralysie évoluant vers l'appareil cardiorespiratoire.

- Epidémiologie

La rage est très répandue dans le monde.

-#gt; La transmission se fait par morsures, griffures ou léchage de nombreux animaux domestiques ou sauvages (du chien à la chauve-souris !) contaminés.

-#gt; La rage fait partie des maladies à déclaration obligatoire.

- Qui vacciner ?

La vaccination antirabique préventive est indiquée chez les expatriés et les voyageurs séjournant de façon prolongée ou répétée dans des régions où sévit la rage canine, en particulier s'ils sont loin d'un centre médical (raids, trekkings).

Les enfants peuvent être vaccinés dès l'âge de la marche.

- Le vaccin

Le vaccin (Vaccin rabique Pasteur), disponible en pharmacie, peut être effectué par un médecin généraliste dans le cadre d'une vaccination préventive.

- Schéma vaccinal

Trois injections par voie intramusculaire dans le deltoïde sont réalisées à J0, J7, J21 ou J28. Le premier rappel a lieu à un an puis tous les 5 ans.

- Efficacité

La vaccination antirabique avant exposition permet de simplifier le traitement après exposition.

Le même vaccin peut être utilisé en préventif ou en postexposition. Seul le protocole d'administration change.

- Effets secondaires

Les effets indésirables sont bénins et peu fréquents.

-#gt; Réactions locales : prurit, érythème, tuméfaction.

-#gt; Réactions générales : céphalées, douleurs.

- Conduite à tenir face à une blessure par animal

-#gt; Nettoyage soigneux de la plaie à l'eau et au savon de Marseille avec une brosse puis rinçage.

-#gt; Application d'un antiseptique.

-#gt; Antibiothérapie pour prévenir le risque de pasteurellose.

-#gt; Mise en observation de l'animal.

POUR APPROFONDIR

COMMUNIQUEZ ! LA VACCINATION DU VOYAGEUR

DES IDÉES DE VITRINES

Vive la lettre « V » de l'alphabet ! V comme vacances, V comme voyages mais aussi et surtout V comme vaccination. Voici donc venu le moment d'une piqûre de rappel pour que nos valeureux voyageurs s'envolent, vaccinés en bonne et due forme, vers de lointaines contrées.

Réalisation

4 heures

Les fournitures

- Une carte du monde

- Des fléchettes

- Des étiquettes et du fil de fixation

- Des accessoires de voyage : sac à dos, sac de couchage, valises, vieux coupons de vol, boussole, guides de voyage...

- Carnets de vaccinations internationales

Les slogans

- « V comme voyages, V comme vaccins ! »

- « Petits et grands, voyagez vaccinés ! »

- « Partez bien vacciné ! »

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Vaccination : profitons des rayons !

La vaccination constitue un bon vecteur de communication pour affirmer votre positionnement santé. Vitrine, brochures : tous les moyens sont bons !

Communiquer selon les rayons

La vitrine constitue un outil de choix pour développer ce thème, notamment en été et éventuellement en décembre. Ces mois sont prisés pour les départs sous les tropiques. Pensez aux vaccins pour l'étranger à l'occasion d'une vitrine voyage. Enfin, en octobre, une vitrine voyages plaidera aussi en faveur de la vaccination antigrippale. Il ne faut pas non plus se priver de rappeler l'importance de la vaccination dans différents rayons. Dans le rayon bébé, dans le linéaire de médication familiale réservé aux pathologies infantiles, on peut écrire un slogan du type : « Vaccination : avez-vous pensé à ses rappels ? » ou « Vaccination ROR : pensez-y ! ». Cette communication peut bien entendu être mise en place dans les linéaires d'exposition de repellents et de produits solaires.

Des brochures maison

Vos clients ont rarement le temps au cours d'une consultation avec leur médecin de poser toutes les questions qui les taraudent sur la vaccination.

C'est une bonne raison pour proposer des documents maison expliquant à qui s'adresse la vaccination, pourquoi se faire vacciner, quand se faire vacciner.

Les réactions possibles, les contre-indications et les conseils de conservation du vaccin peuvent éventuellement compléter ces informations de base.

Dans le cas spécifique d'un voyage, proposez un tableau avec les destinations les plus communes en distinguant les vaccins obligatoires de ceux qui ne sont « que » conseillés.

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Ciblez chaque profil de voyageur

L'achat de solaires à indice élevé ou de repellents doit pousser à questionner sur la destination. En cas de séjour à l'étranger, demandez systématiquement si toutes les précautions ont été prises côté vaccination. Informez à temps les patients du rétroplanning à mettre en place pour que leur voyage ne se fasse pas au détriment de leur santé.

- Les questions incontournables

- « Partez-vous longtemps ? »

- « En voyage organisé ou en groupe ? »

- « Vous êtes-vous renseigné sur les obligations sanitaires ? »

- « Etes-vous déjà allé dans ce pays ? »

Si les réponses sont évasives, incitez votre client à aller se faire vacciner.

« Vous savez, pour votre destination, certaines vaccinations sont obligatoires, d'autres nécessaires, et il y a toujours un délai pour que le vaccin vous protège efficacement. »

Tous les voyageurs ne se ressemblent pas mais, schématiquement, ils peuvent se divisent en trois catégories : les prévoyants, qui ont tout anticipé dans les moindres détails, les indécis, qui se demandent si pour un simple voyage toutes ces précautions sont bien nécessaires, et les négligents, qui s'aperçoivent à la dernière minute que leur voyage est compromis parce qu'ils ont oublié des vaccinations absolument obligatoires.

- Le prévoyant

Il a déjà appelé plusieurs fois les services de vaccination. Saura-t-il vraiment utiliser les informations amassées ? Bref, il s'inquiète.

Votre rôle : Le tranquilliser. « Vous allez faire un beau voyage, choisi au mieux par votre voyagiste. Les modalités du voyage et du séjour sont balisées. Votre médecin généraliste saura ce qu'il est utile de vous conseiller, et cela en fonction de vos antécédents. N'hésitez pas à lui poser et à nous poser des questions si certains points vous paraissent confus. »

- Le voyageur indécis

Il ne sait pas s'il est vraiment nécessaire de se faire vacciner. Il peut vous dire : « Me vacciner, pour quoi faire, maintenant que partout dans le monde il existe des hôtels cinq étoiles ? Et puis ce n'est que pour quinze jours après tout. »

Votre rôle : Fournir des arguments pour l'aider à prendre la bonne décision. « Certaines vaccinations sont obligatoires. Il n'y a pas que des maladies rares. Partout dans le monde, même avec des infrastructures de qualité, vous pouvez avoir un souci de santé. Le niveau des soins qui peut vous être apporté n'est pas forcément aux normes européennes, faute de moyens. Se faire vacciner contre les maladies fréquentes est une sage précaution. Vous connaissez comme moi le proverbe : "Mieux vaut prévenir que guérir". »

- Le négligent

Des précautions à prendre avant de partir, il n'y avait pas pensé. D'où une fâcheuse tendance à vous demander dans l'urgence de faire des miracles pour lui trouver La solution.

Votre rôle : Déterminer avec lui un plan d'action qui va passer par le médecin traitant ou un centre de vaccination (si ce n'est pas déjà trop tard).« Il est toujours temps de se faire vacciner, mais la capacité de protection d'un vaccin n'est maximale qu'à partir d'un certain délai après l'injection. Il reste à déterminer les risques potentiels que vous êtes susceptible de prendre sur place et à repréciser les moyens de les éviter. »

DOCUMENTEZ-VOUS

INTERNET

Guide des vaccinations 2003

http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/vaccins2003/

Le guide des vaccinations est celui du 22 septembre 2003, en attendant une mise à jour dès la parution des décrets relatifs à la suppression de la revaccination par le BCG. Les principes de base de la vaccination, la spécificité des vaccinations du voyageur, les vaccins disponibles en France, les centres de vaccination antirabique et antiamarile, département par département, ne sont qu'un tout petit aperçu du large éventail proposé par ce site incontournable.

Edisan

edisan.timone.univ-mrs.fr/edisan/default.html

Vaste choix pour ce site de médecine des voyages : adresses des services de médecine tropicale, coordonnées des centres de vaccination contre la fièvre jaune, ville par ville, guide « Meditravel » sur la vaccination avec quantification des risques, vaccins obligatoires ou recommandés, contre-indications, durées de validité et effets indésirables...

Santé Voyages Rouen

http://www.chu-rouen.fr/cap/svhome.html

Encore un site très complet. Surfez sur la rubrique « Vaccin » à la découverte de la carte mondiale des zones présentant un risque de fièvre jaune ou des zones d'endémie méningococcique. N'hésitez pas non plus à cliquer sur le lien avec le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire ».

Service de vaccinations internationales et de conseils aux voyageurs de l'Institut Pasteur

http://www.pasteur.fr/sante/cmed/voy/vacrythme.html

Diphtérie, encéphalite à tiques, encéphalite japonaise, fièvre jaune, grippe, hépatite virale A, hépatite virale B, méningite à méningocoques, poliomyélite, rage, tétanos, tuberculose, typhoïde comptent parmi les vaccinations pratiquées à l'Institut Pasteur (Centre médical de l'Institut Pasteur, 211, rue de Vaugirard, 75015 Paris, tél. : 01 45 68 81 98 ou 01 45 68 81 99). Leurs modalités, leurs indications, un descriptif rapide de la pathologie sont répertoriées.

Vaccination dans l'urgence

Pour certaines personnes devant impérativement se rendre dans des pays à risque, il n'est pas toujours possible d'effectuer toutes les vaccinations avant leur départ. Ces voyageurs doivent alors emmener dans leurs bagages de quoi poursuivre le schéma vaccinal dans le pays de destination !

Bébés, enfants voyageurs

Bien que plus sensibles aux infections que les adultes, les enfants en bonne santé ne posent pas de problèmes particuliers.

Les vaccinations de base doivent être à jour.

Une attention particulière doit être portée à la poliomyélite et la rougeole qui n'ont pas disparu dans les pays en développement.

Vaccins méningococciques C : ne pas confondre

Ces vaccins polyosidiques conjugués (Meningitec, Méninvact, Menjugate, Neisvac) ne sont pas spécifiques des voyages. Ils sont indiqués dans l'immunisation active des nourrissons à partir de deux mois, des enfants, des adolescents et des adultes pour la prévention des maladies invasives dues à Neisseria meningitidis du sérogroupe C. Trois injections à un mois d'intervalle sont nécessaires en dessous de un an. Les enfants à partir de un an, les adolescents et les adultes ne requièrent qu'une injection unique.

La nécessité d'une dose de rappel n'a pas été établie.

Vaccin antiamarile obligatoire !

La vaccination est obligatoire avant de se rendre dans les pays suivants :

-#gt; Bénin

-#gt; Burkina Faso

-#gt; Cameroun

-#gt; République Centrafricaine

-#gt; République démocratique du Congo

-#gt; Côte d'Ivoire

-#gt; Gabon

-#gt; Ghana

-#gt; Guyane

-#gt; Liberia

-#gt; Mali

-#gt; Niger

-#gt; Ruanda

-#gt; São Tomé et Príncipe

-#gt; Togo

Hépatite A en association

- Avec l'hépatite B Le vaccin contre l'hépatite A est combiné à celui contre l'hépatite B dans Twinrix et Twinrix Enfant (pour les 1 à 15 ans). La primovaccination comprend trois doses : première administration à J0, seconde 1 mois plus tard et troisième 6 mois après la première. Rappels possibles avec les vaccins monovalents.

- Avec la fièvre typhoïde Le vaccin contre l'hépatite A est combiné à celui contre la fièvre typhoïde dans Tyavax. Ce vaccin est destiné aux sujets de plus de 16 ans. La primovaccination ne comporte qu'une seule injection. La protection est obtenue en 14 jours. Rappels possibles avec les vaccins monovalents. La dose de rappel nécessaire 6 à 12 mois après une primovaccination contre l'hépatite A peut être réalisée avec Tyavax si le patient a également besoin d'une protection contre la typhoïde.

Plusieurs vaccins ?

Tous les vaccins courants peuvent être administrés simultanément en respectant un écart d'au moins 2 cm entre chaque point d'injection. Le risque de réactions locales augmente avec le nombre d'injections. Les vaccins inactivés n'interfèrent pas avec les vaccins vivants ou tués. En général, il est préférable de ne pas associer les vaccins dans la même seringue, sauf cas particuliers. Deux vaccins vivants atténués peuvent être injectés le même jour, sinon il faut attendre au moins 1 mois entre les deux vaccins.

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


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