Un officinal au service des sociétés - Le Moniteur des Pharmacies n° 2524 du 21/02/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2524 du 21/02/2004
 

GESTION : JEAN-LOUIS JAMET, PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDU STRIE DE PARIS

Entreprise

Jean-Louis Jamet, titulaire à Paris, s'investit depuis douze ans au sein de la chambre de commerce et d'industrie dont il est devenu le président. Cette institution au service des entreprises est trop peu connue des officinaux. Interview.

Les officinaux, au même titre que tous les chefs d'entreprise, ont leur place au sein de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de leur département. A Paris par exemple, des élections ont lieu tous les trois ans pour renouveler la moitié des 64 membres. La représentation des trois secteurs que sont l'industrie, les services et le commerce est définie par leur poids économique respectif, conditionnant le nombre de représentants pour chacun d'entre eux. Ce sont l'ensemble des chefs d'entreprise du secteur concerné qui élisent leurs représentants. Et une fois n'est pas coutume, la CCI de la capitale a choisi un président pharmacien d'officine !

Ancien prud'homal, Jean-Louis Jamet est entré à la CCI pour représenter les entreprises de moins de 10 salariés. D'abord présent durant trois ans aux assemblées générales tous les quinze jours et aux assemblées départementales, ce titulaire du 18e arrondissement a été président de la commission des marchés les trois années suivantes avant d'occuper les fonctions de vice-président trésorier adjoint de la CCI, et enfin, il y a trois ans, celles de président de la CCI de Paris intra-muros, qui lui prennent désormais 80 % de son temps... Trois questions à Jean-Louis Jamet pour découvrir une institution à votre service.

« Le Moniteur » : A quoi servent les chambres de commerce et d'industrie ?

Jean-Louis Jamet : Elles ont quatre missions clairement définies par la loi. Rappelons que les CCI sont des établissements publics et sont financées par l'impôt additionnel sur la taxe professionnelle (IATP). Nous sommes donc au service des entreprises mais nous ne sommes pas une organisation syndicale ou professionnelle !

Nous avons d'abord une mission de consultation et de représentation. Les élus de la CCI participent à de multiples commissions départementales, municipales ou préfectorales (commission des impôts, commission d'équipement commercial, commission de conciliation sur les baux commerciaux, commission d'hygiène...).

Nous avons également un secteur d'étude très important et éditons périodiquement des rapports départementaux ou nationaux envoyés aux pouvoirs publics locaux ou gouvernementaux.

Une seconde mission est celle de la formation. Pour Paris, c'est de loin la plus importante puisqu'elle représente 70 % de notre budget sous la forme de 15 établissements. Notre objectif : fournir aux entreprises le personnel qualifié dont elles ont besoin en adaptant en permanence les formations aux nécessités des secteurs professionnels. Ainsi avons-nous créé il y a sept ans, à Orly, une école de plasturgie à la demande de cette branche. Nous gérons aussi HEC à Jouy-en-Josas, le Centre de perfectionnement des affaires, l'ESCP-EAP ainsi que des écoles professionnelles comme l'Ecole supérieure de cuisine française ou l'Ecole des métiers de l'image.

La troisième mission concerne l'appui à l'économie des territoires avec la gestion des ports et aéroports qui, souvent peu rentables, n'intéressent pas le privé, et celle des parcs d'exposition.

Enfin, notre dernière mission, et non des moindres, consiste en un appui direct aux entreprises. C'est un rôle très important qui peut prendre différentes formes : information, aide aux entreprises en difficulté notamment lors de leur passage au tribunal...

Que peuvent-elles apporter aux officines ?

Des informations personnalisées et gratuites d'abord. Ainsi, à Paris, un magistrat, un avocat et un expert-comptable proposent tous les mardis des consultations gratuites (dispositif SAJECE). Nous proposons aussi des rendez-vous dans le cadre de notre centre de formalités qui regroupe 60 personnes. Elles peuvent aider les titulaires et leur donner des conseils dans le cadre d'une création ou d'une reprise d'officine, mais aussi pour la transmission de leur entreprise. Nous pouvons également leur proposer des rendez-vous très ciblés les mettant en rapport avec le bon interlocuteur si la question n'est pas de notre ressort. Enfin, nos contacts très étroits avec les différentes instances municipales, départementales ou régionales nous permettent d'aider les entreprises à régler rapidement et à l'amiable certains petits litiges de la vie courante. Par exemple, un simple appel téléphonique à la mairie peut permettre de régler un litige de contraventions réitérées systématiquement à une entreprise qui sort ses poubelles cinq minutes trop tôt pour des raisons d'horaires des salariés...

Sans prendre la place des syndicats professionnels et des fédérations, nous sommes un point d'entrée et de contact avec les différents partenaires locaux de l'entreprise, et donc des officines. Nous sommes un outil qui peut être très utile aux titulaires, notamment dans le cadre du renouvellement de leur bail commercial, du respect des nouvelles normes, de l'environnement et de très nombreux sujets juridiques. Malheureusement, trop peu font appel à nos compétences.

Pousseriez-vous vos confrères à s'investir dans leur chambre de commerce et d'industrie ?

Sans nul doute ! A titre personnel d'abord, ce mandat est exceptionnel et très enrichissant. Il permet de mieux comprendre les préoccupations de chaque corporation qui sont on ne peut plus variées. Il faut apporter sa part, sans faire de militantisme agressif, et trouver un consensus. Il est important que des pharmaciens continuent de s'investir dans les chambres de commerce et d'industrie pour être mieux compris de l'ensemble du monde économique. Un mandat y est aussi un moyen de mieux connaître le monde politique et le fonctionnement de l'économie. Mais avant de se lancer dans cette aventure, il faut être sûr que ce mandat ne mettra pas en péril sa propre officine. La CCI demande du temps et de l'énergie qu'il ne faut pas sous-estimer, sous peine de voir son entreprise péricliter...

A NOTER : TOUT SAVOIR SUR VOTRE CCI

Pour mieux se faire connaître et faciliter les contacts, les chambres de commerce et d'industrie possèdent désormais un site commun. Vous y retrouverez les différentes missions qui leur sont dévolues, l'actualité pratique concernant par exemple la taxe d'apprentissage mais aussi les coordonnées des chambres de commerce et d'industrie dans toute la France.

Pour se connecter : http://www.cci.fr.

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !