USPO : Trois ans et toutes ses dents

Nous sommes convoqués officiellement au ministère de la Santé le 9 février [NdlR : avec les délégations des professions de santé à propos de la réforme de l'assurance maladie]. Pour nous, il s'agit d'une représentativité de fait », déclarait la semaine dernière Patrice Devillers, président de l'USPO, à l'issue de son assemblée générale.

Entre-temps, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine avait reçu un courrier ministériel lui indiquant que la publication des résultats de l'enquête de représentativité lancée il y a plus d'un an en vue de la signature d'une convention élargie CNAM-Officine était différée. « Le calendrier est subordonné à la réflexion en cours sur l'assurance maladie », indique Patrice Devillers. Autrement dit, la convention élargie ne serait signée qu'une fois le devenir de l'assurance maladie décidé, et les syndicats représentatifs pour la signer ne seraient aussi déterminés qu'après cette réforme. Au-delà de la convention élargie, l'USPO ne fera donc une demande de représentativité au ministère des Affaires sociales qu'après cette échéance, « pour ne pas mettre les ministères des Affaires sociales et de la Santé en porte à faux ».

En attendant, le syndicat se dit satisfait de son bilan : « Trois ans d'existence, aucune perte d'adhérents (deux mille à ce jour), et 2004 sera l'année de l'adhésion de nouveaux départements, annonce Patrice Devillers. Cela étant, nous ne faisons pas de prospection. Nous voulons que les gens adhèrent avant tout à notre projet. »

Fixer des objectifs individuels.

Parmi les dossiers les plus chauds, outre les récentes batailles parlementaires, c'est bien sûr le générique qui focalise l'attention de l'USPO. Pour éviter de nouveaux TFR ainsi que tout système éventuel de reversements de marges arrière, l'USPO réclame toujours, d'une part, l'inscription des génériques à des prix inférieurs à ce qui se fait aujourd'hui (par exemple le prix princeps moins 45 %) quand un groupe est créé, d'autre part la mise en place d'objectifs individuels pour les officinaux.

Le principe : fixer un objectif pour la profession (en taux ou en montant d'économies). « Avec ces économies, on pourrait rémunérer le pharmacien pour ses autres prestations (par exemple les gardes, les suivis du diabète, de l'asthme..., les actions de prévention...). En cas de non-respect de cet objectif, seuls ceux qui sont au-dessous au plan individuel se verraient privés d'un certain nombre d'avantages conventionnels. »

Une proposition déjà présentée au ministre, annonce l'USPO, « le principe ayant été accepté dans tous les départements où l'on a présenté le projet », déclare Gilles Bonnefond, secrétaire général du syndicat. Resterait, le cas échéant, à contractualiser cela avec l'Assurance maladie. Une chose difficile si l'on n'est pas à la table des négociations.