Les potards sont trop pantouflards - Le Moniteur des Pharmacies n° 2523 du 14/02/2004 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2523 du 14/02/2004
 

STAGES À L'ÉTRANGER

Carrières

Trop peu de pharmaciens font un stage à l'étranger. Voici les meilleures facs pour partir et vitaminer son CV.

Les stages à l'étranger constituent un indéniable plus pour votre CV. Les programmes mis en place au niveau international sont désormais bien rodés mais les étudiants en pharmacie ne se montrent pas parmi les plus enthousiastes à partir. Ainsi les étudiants des sciences médicales représentent 1,5 % de ceux migrant dans le cadre du programme Erasmus et un tiers d'entre eux seulement sont en pharmacie !

Etudiants sans frontières.

Malgré cette frilosité, bon nombre de facultés mettent au point des échanges fructueux avec divers pays. Grenoble, Paris, Marseille, Rennes, Dijon, Lyon ou Tours se placent parmi le peloton de tête soit par le nombre d'étudiants qui s'expatrient le temps d'un stage, soit pour l'originalité et la pluralité des destinations.

« Selon les facultés, les modalités d'organisation des départs peuvent être très variables, explique Anne-Lise Ducournau, de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). Dans certaines villes, c'est le canal estudiantin qui permet de partir. Dans ce cas, ce sont généralement les étudiants partis les années précédentes qui permettent de pérenniser une destination. De plus, l'ANEPF est membre de la Fédération internationale des étudiants en pharmacie qui compte cent cinquante autres pays adhérents. Cela nous permet entre autres d'offrir aux étudiants français de partir travailler en officine, à l'hôpital ou dans l'industrie pharmaceutique durant un à trois mois, en général pendant les vacances d'été. »

Quant aux facultés les plus actives dans le cadre européen du plan Erasmus, elles possèdent dans tous les cas un responsable au sein du corps professoral, très souvent le doyen de la faculté, et ont pour la plupart créé un service des relations internationales, comme à Lyon où ce service existe depuis déjà onze ans. « A partir du programme Erasmus, nous avons mis en place des échanges dans divers pays européens d'abord, mais aussi en Asie, en Afrique ou au Canada, précise le professeur Renée Chambon. Nous accueillons chaque année une trentaine d'étudiants étrangers et quarante à cinquante de nos étudiants partent à l'étranger. » Curieusement, la faculté de Lyon (et elle est loin d'être la seule !) détient plus d'offres de postes à l'étranger qu'elle ne dispose d'étudiants prêts à partir...

De l'envie avant toute chose.

« Nos étudiants sont réticents vis-à-vis de certaines destinations comme l'Allemagne », ajoute Renée Chambon. Les pays les plus prisés sont les pays anglo-saxons, qui ne sont donc pas les plus faciles à conquérir. « Nous contournons le problème en mettant en place des échanges avec les pays nordiques et Malte », explique le professeur. Plus exotique, la faculté de Lyon a passé des accords avec des hôpitaux comme ceux de Hô Chi Minh-Ville ou de Hanoi.

« Les étudiants consultent les offres sur un tableau d'affichage. Une fois leur choix fait, ils doivent suivre la procédure d'enregistrement sur le site web de la faculté », explique Renée Chambon. Une faculté qui balise le départ de ses étudiants et les accompagne au plus près dans leur projet. « Lorsque je reçois les candidats au départ, lors de notre premier entretien il y a 90 % de crainte et 10 % d'envie. Au fil des rencontres, les tendances s'inversent... Pour cela je travaille beaucoup en appui avec les étudiants qui sont déjà partis et les étudiants étrangers que nous accueillons. »

A Tours, le doyen Bernard Yvonnet, ancien coopérant en Afrique, est lui aussi très attaché aux échanges internationaux, mais il souhaite voir ses étudiants mener leur projet avec le plus d'autonomie possible. « Nous avons mis en place une cellule dédiée aux échanges internationaux et nous avons passé des conventions dans bon nombre de pays. Mais je tiens beaucoup au fait que les étudiants fassent l'effort de chercher eux-mêmes leur stage. Cela permet de vérifier qu'ils ont une réelle motivation », explique-t-il.

Une démarche qui donne lieu à des départs vers des destinations aussi diverses que Londres, Padoue, Pampelune en particulier pour l'Europe, mais aussi les Etats-Unis, le Québec, le Maroc, le Sénégal, la Suède, le Bénin, le Cameroun, le Liban ou l'Australie. Pour ce dernier pays, Tours a signé une convention très précise avec Sydney et Melbourne qui permet le départ de deux étudiants tous les quatre mois. Pour le Québec, une convention permet d'échanger trois étudiants par an.

Un financement devenu plus simple.

Faire un stage à l'étranger serait-il réservé à quelques rares privilégiés ? Depuis quelques années, ce n'est plus vraiment le cas tant les facultés ont fait d'effort pour faciliter le départ de leurs étudiants. Même le financement est devenu plus simple. « Lorsque l'on passe par les programmes Socrates ou Leonardo, les stages sont relativement bien pris en charge, confirme le doyen Bernard Yvonnet. Il est vrai que cela reste plus compliqué lorsque les étudiants partent hors Europe. Ils ont cependant la possibilité d'obtenir des bourses de la région par exemple. Et nos étudiants n'hésitent pas à frapper à toutes les portes et sollicitent aussi bien le conseil de l'Ordre régional, l'industrie pharmaceutique, l'association Descartes qui donne des bourses pour les stages à l'étranger, le Lions Club ou le Rotary... »

La motivation est sans doute le meilleur moteur pour lever tous les freins, comme le prouve l'expérience de Jérôme Ribot, étudiant de Paris-XI : « Je suis parti de fin juin à début septembre 2003 en Mongolie pour aider des religieuses françaises dans un petit hôpital d'Oulan-Bator. J'ai trouvé cette mission grâce à mon inscription au module de pharmacie humanitaire en sixième année qui m'a permis d'établir des contacts avec Pharmaciens sans frontières. Cela a été une expérience très enrichissante tant d'un point de vue humain que professionnel. Je repartirais volontiers... »

Se simplifier le départ

- Les programmes d'échanges d'étudiants entre universités européennes ont pour vocation de faciliter leur départ. A condition de s'y prendre suffisamment à l'avance, ces programmes vous faciliteront démarches administratives, recherche d'une bourse ou d'un logement.

- Renseignement sur le site de l'Union européenne : http://www.europa.eu.int (rubrique « activités », puis « éducation jeunesse » puis « passeport pour la mobilité »), et sur le site http://www.socrates-leonardo.fr.

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