Douleur chronique : 2,3 millions de patients restent non traités en France - Le Moniteur des Pharmacies n° 2514 du 13/12/2003 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2514 du 13/12/2003
 

SANTÉ PUBLIQUE

Actualité

La première étude européenne sur la douleur chronique, publiée avec le « soutien » du laboratoire Mundipharma, vient de livrer ses résultats. Les seize pays participants et les 46 000 personnes contactées ont permis d'analyser la prévalence des douleurs chroniques et les différents traitements utilisés. Première révélation, et non des moindres : 7 millions de Français (soit 15 %) souffrent de douleurs chroniques. Une prévalence relativement basse en regard de la moyenne européenne (19 %) et de la fréquence record de la Norvège (30 %).

Dans tous les pays, la douleur se conjugue préférentiellement au féminin. Réceptivité hormonale particulière ou pathologies douloureuses plus présentes chez les femmes, le débat reste ouvert. Quoi qu'il en soit, quelques chiffres ont de quoi remettre en question la prise en charge de la douleur : 21 % de malades français souffrent depuis plus de 20 ans et deux sur trois se plaignent quotidiennement. Malgré tout, 79 % des patients traités observent un soulagement en moins de deux ans, contre 53 % en Europe. On souffre aussi en moyenne moins longtemps en France (5,7 années) que dans les pays voisins où les maux perdurent pendant sept ans.

Une évaluation déficiente.

Pour autant, il ne faut pas pousser trop vite des cocoricos. 2,3 millions des patients se plaignant d'une douleur chronique ne sont pas traités et seulement 2 % consultent des spécialistes de la douleur. Il faut dire qu'il n'existe en France que 87 centres antidouleur. Pas étonnant donc qu'un seul patient sur dix ait bénéficié d'une évaluation sur une échelle appropriée. En ville, le médecin généraliste reste le pilier de la prise en charge, même si, au dire des malades, celui-ci aborde rarement la question de la douleur.

Côté médicaments, la part belle revient au paracétamol dans les ordonnances (38 % des patients), suivi par les AINS (31 %) et les opioïdes faibles. Les opioïdes forts sont réservés à 4 % des douleurs chroniques, principalement aux douleurs cancéreuses (5 % en Europe). « Si la frilosité des généralistes à prescrire de la morphine s'estompe, la peur de cette molécule demeure présente chez les patients », commente Jacques Meynadier, anesthésiste-réanimateur au CHU de Lille.

La suprématie du paracétamol vis-à-vis des AINS au sein des antalgiques de palier 1 est une spécificité française. Principe de précaution exacerbé ou manque de formation ? La question mérite d'être posée car l'enseignement spécifique et obligatoire de la douleur dans les facultés de médecine n'a été mis en place que l'année dernière. Il faudra donc encore attendre quelques années pour aller consulter des médecins formés et pour que la douleur chronique soit enfin reconnue comme une maladie à part entière.

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