BILAN CGP 2003 : Hausse de la marge brute, baisse de l'EBE - Le Moniteur des Pharmacies n° 2513 du 06/12/2003 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2513 du 06/12/2003
 

ECONOMIE

Entreprise

Après une nette décélération au cours du premier semestre 2003, la croissance du CA a repris à la rentrée, alors que sous l'effet des génériques et de la concurrence entre répartiteurs, le taux de marge ressort ragaillardi. Tels sont les principaux enseignements de l'enquête CGP 2003.

Le tassement redouté de la croissance de l'activité pour cette année se confirme. Dans l'enquête du groupement CGP sur la tendance 2003 des 2 200 pharmacies suivies notamment à partir de bilans et comptes de résultats clos au 30 juin 2003, le chiffre d'affaires croît en moyenne de 3,97 % par rapport à l'année précédente, avec des variations différentes selon les lieux d'exercice : + 4,08 % en ville, + 4,34 % dans les bourgs, + 2,73 % pour les pharmacies de quartier, + 3,96 % pour les officines de centre commercial.

Selon Gérard De Marchi, expert-comptable du cabinet Codex à Lyon, coresponsable de l'enquête pour CGP, ce tassement est dû à un ralentissement des volumes. « La chaleur et les mouvements sociaux ont parfois eu des incidences assez néfastes, fait-il remarquer, avant d'enchaîner sur une note d'espoir : Il semblerait toutefois que l'activité soit bien repartie depuis la rentrée et que l'année 2003 se termine dans les mêmes progressions que 2002. »

Coup de pouce des conditions commerciales.

Autre bonne nouvelle livrée par cette enquête, le taux de marge brute augmente légèrement, repassant la barre des 29 points (à 29,05 % du CA en 2003 contre 28,93 % en 2002), tandis que la marge après remises progresse en valeur de 4,35 % par rapport à l'année précédente, dans la logique de l'augmentation de l'activité. A noter que les pharmacies de centre-ville sont les seules à subir une érosion du taux de marge (voir tableau ci-contre).

Jean-Marie Burton, associé de Gérard De Marchi au sein de Codex, avance deux explications : « D'abord de meilleures conditions d'achat dans la mesure où une concurrence vive s'est fait sentir au niveau des répartiteurs ; ensuite, le développement des génériques car ceux-ci ont certes tiré les prix vers le bas, mais le taux de marge sur ces produits reste toujours plus important. Inversement, la mise sur le marché de nouveaux princeps à des prix généralement élevés abaisse ce ratio de marge, mais contribue à son augmentation en valeur. C'est pourquoi il pourrait être question d'une troisième tranche de rémunération. »

Pour ces deux experts-comptables, les volumes vont continuer de progresser, même si c'est dans une moindre mesure, ce qui devrait amener une fois encore le gouvernement à intervenir au détriment de la rentabilité des officines. La guerre sur la marge est donc loin d'être terminée. « Chaque bataille est, il est vrai, une étape franchie, mais rien ne saurait être acquis... le risque de remises en cause ou de changements plane sans cesse », rappelle Jean-Marie Burton.

Une fois encore, le manque de visibilité impose au pharmacien de gérer à court terme, ce qui est loin d'être idéal pour manager une équipe. « Nous travaillons avec certains titulaires sur l'intéressement du personnel au développement du générique, indique Gérard De Marchi. Il est clair que si le mode de rémunération venait à changer, l'outil de motivation serait à revoir, et ce rapidement. Le pharmacien doit donc être à l'affût et réactif. »

Personnel : l'officine joue la sécurité.

Du côté des charges d'exploitation en 2003, les frais généraux hors salaires et charges restent stables à 4,25 % du CA HT. Parmi ces charges fixes, Codex relève que les loyers ont augmenté de 3 % en un an, en phase avec l'évolution de l'indice du coût de la construction. Sans flamber, les frais de personnel passent tout de même de 10,03 à 10,30 % du CA HT. Toujours la loi de l'offre et de la demande... la rareté du personnel entraîne des augmentations de salaires soit pour embaucher, soit pour conserver. « En outre, certains pharmaciens prévoyants préfèrent avoir plus de personnel pour faire face aux éventuels maternité, maladie, congés parentaux ou démission, afin de ne pas être totalement désorganisés ou démunis si l'un de ces événements se produit », commente Gérard De Marchi, ajoutant que « plus il y a de personnel, moins le client attend ». Cette augmentation non négligeable représente 6,83 % en valeur. « Nous avons constaté une telle hausse dans les différents types d'officines, sauf en centre commercial où la progression ne ressort pour l'instant qu'à 2,74 %, sans explication particulière », observe-t-il.

Disparités de rentabilité.

Du fait notamment de cette évolution des frais de personnel, il n'est pas étonnant de voir l'excédent brut d'exploitation baisser de 11,76 % du CA en 2002 à 11,46 % en 2003 et progresser seulement de 1,30 % en valeur. « Ce phénomène est nouveau, relève Jean-Marie Burton, les années précédentes, les volumes compensaient plus largement les pertes de rentabilité et les résultats continuaient à progresser. »

En 2003, il semblerait que les résultats stagnent au niveau des moyennes CGP qui masquent, toutefois, des disparités en fonction des catégories d'officine. Ainsi, dans les pharmacies de quartier et de ville où la concurrence est la plus vive et les difficultés de recrutement les plus patentes, des pertes de rentabilité en valeur apparaissent. Par contre, les pharmacies de bourg, moins touchées par la concurrence et bénéficiant d'un personnel plus stable, affichent des progressions de 2,70 % en valeur de leur EBE. Les officines de centre commercial (+ 7,50 %) n'ont a priori pas souffert des conséquences des augmentations de salaires.

« Encore une fois, la guerre sur les spécialités n'est pas finie, insiste Jean-Marie Burton. Le pharmacien doit donc faire du volume et ce volume passe aussi par le conseil et la parapharmacie, on ne le dira jamais assez. »

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