En avant la réforme ! - Le Moniteur des Pharmacies n° 2510 du 15/11/2003 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2510 du 15/11/2003
 

STAGES OFFICINAUX

Carrières

Publié au « J.O » du 2 octobre dernier, l'arrêté concernant les études accorde un rôle majeur aux stages officinaux. Destination la faculté de Nancy qui s'est pliée à la réforme avant l'heure et pratique déjà les stages d'application.

La réforme des études pharmaceutiques n'est plus un mythe. « Nous attendions depuis longtemps l'officialisation du nouveau calendrier des stages. Toutes les facultés vont devoir l'appliquer dès la rentrée prochaine », commente Jean-Marie Gazengel, secrétaire général du Collège français des pharmaciens conseillers et maîtres de stage. Le grand bouleversement tient à l'enseignement prodigué en 3e et 4e années devant être dispensé, au moins à 50 %, sous forme de cours transversaux traitant d'une thérapeutique ou d'une pathologie. Et à leur concrétisation sur le terrain sous forme de stages d'application.

Véritables travaux dirigés à l'officine, ces stages se divisent en quatre fois une semaine et viennent compléter les cours. Objectifs : initier l'étudiant au suivi du patient et à l'élaboration d'une opinion pharmaceutique. Pour ce faire, la collaboration du maître de stage est essentielle : il doit avoir collecté les ordonnances en rapport avec la pathologie étudiée et aiguillé le stagiaire dans la recherche d'éventuelles interactions.

Maîtres de stage formés.

Pionnière, Chantal Finance, doyen de la faculté de Nancy, a mis en place ces stages d'application depuis un an. « J'ai voulu faire bénéficier au plus vite les étudiants de cette amélioration pédagogique. Cette réorganisation demande beaucoup d'énergie et nécessite un révision totale des emplois du temps. » En tout, six enseignements transversaux - de la physiologie à la pharmacologie et au cas clinique - ont vu le jour l'année dernière en 3e année et au moins autant vont être dispensés au cours de la 4e année. Chacun s'échelonnant entre 20 et 65 heures de cours.

Points d'orgue de cette formation, deux semaines de stage non contiguës se sont déroulées au mois de mai et juillet dernier. La première étant consacrée au système nerveux central et au système bronchopulmonaire et la seconde portant sur l'appareil cardiovasculaire et le système rénal. Pour accueillir les stagiaires les maîtres de stage doivent s'impliquer entièrement et suivre une formation d'une journée. « Cette condition paraissait nécessaire mais néanmoins risquée ! Car il fallait obtenir la présence de quatre-vingt-dix pharmaciens pour pouvoir placer tous les étudiants », reconnaît Chantal Finance.

Pari gagné.

La faculté et Pharmastage Lorraine (association des pharmaciens conseillers et maîtres de stage agréés de Lorraine) ont réussi à mobiliser près de 170 titulaires et pharmaciens-adjoints. Gérald Catau, maître de conférence en pharmacologie et responsable des stages, a animé ces journées de formation avec l'aide d'autres enseignants, tous bénévoles. Au programme : les principes du stage et la révision des différentes classes thérapeutiques étudiées par les stagiaires, commentaires d'ordonnance à l'appui.

« De nombreux confrères ont accepté ce challenge et se sont même déplacés le dimanche. Beaucoup sont venus de départements éloignés », se félicite Monique Durand, présidente de Pharmastage et du conseil régional de l'ordre. Pour elle, cette journée fait partie intégrante de la formation continue. C'est aussi l'opportunité de revenir sur les bancs de la fac « comme avant » et d'apprécier l'évolution des études. « Je dois avouer que j'y suis allé avec un a priori défavorable mais que j'en suis ressorti très satisfait. Une révision des classes thérapeutiques ne peut être que bénéfique ! C'est aussi un excellent moyen de se rapprocher des étudiants », confie pour sa part René Vouaux, titulaire à St-Dié (Vosges).

Au-delà de la distribution.

Chantal Finance a par ailleurs souhaité que le stage ait lieu dans la région d'origine de l'étudiant. L'occasion de promouvoir le stage en milieu rural et de favoriser l'emploi dans les départements éloignés du pôle universitaire. Ainsi, Marielle Risacher est retournée chez ses parents le temps d'effectuer ses stages. Et de les relater : « L'équipe avait présélectionné des ordonnances en rapport avec le thème étudié. Je surlignais tous les médicaments concernés puis je m'attardais sur leurs précautions d'emploi et leurs contre-indications. J'étais tranquillement installée dans un bureau avec toute la documentation scientifique à ma disposition. Ce type d'exercice complète bien le cours. »

Même écho du côté du maître de stage : « Ce mode d'apprentissage replace judicieusement les spécialités dans leur environnement. Les étudiants acquièrent une vision autre que celle de la simple distribution », estime René Vouaux. Seuls bémols : le côté répétitif des études d'ordonnance et l'isolement du stagiaire qui n'est pas habilité à aller au comptoir. Des imperfections qui ne demandent qu'à s'améliorer à l'avenir. Mais le bilan se montre globalement positif pour Marielle : « Je suis désormais capable de visualiser les médicaments étudiés et surtout de repérer les plus fréquemment prescrits. »

Reste désormais à toutes les facultés à plonger dans la réforme qui va dans le sens de la valorisation de la filière officinale.

Calendrier des stages : ce qui change vraiment

L'arrêté du 14 août 2003 relatif au régime des études remplace donc celui du 17 juillet 1987 et révise les différents stages officinaux :

- Le stage en fin de première année devient un stage de découverte d'un mois facultatif dans le domaine de la santé. Cette disposition préfigure l'éventuelle création d'une première année commune aux professionnels de santé.

- Le stage officinal d'initiation de deux mois (jugé trop long par les étudiants) est réduit à six semaines et s'effectue avant le début de la 3e année.

- La création d'un stage d'application au cours de la troisième ou de la quatrième année comptant quatre fois une semaine, en complément des enseignements coordonnés.

- L'existence d'un stage d'un mois facultatif de préorientation professionnelle en fin de quatrième année.

- Le stage de 6e année peut être accompli dans deux officines (mais non simultanément).

- Sauf dérogation exceptionnelle, une même officine ne peut accueillir qu'un seul stagiaire en 6e année et en stage d'initiation

- Les maîtres de stage doivent justifier de cinq années d'exercice officinal dont deux au moins en tant que titulaires. L'agrément est renouvelé tous les cinq ans.

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