« Notre image a changé » - Le Moniteur des Pharmacies n° 2506 du 18/10/2003 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2506 du 18/10/2003
 

ONC'ORIANT (56)

Actualité

Enquête

Maryse Garenaux, installée à Pluméliau dans le Morbihan, est trésorière d'Onc'oriant, un réseau créé à l'initiative d'une équipe de médecins et d'infirmières du centre hospitalier de Lorient. « Le plus dur pour nous, pharmaciens, a été de nous imposer. Les gens de l'hôpital se demandaient ce que nous pouvions bien apporter. Alors nous avons beaucoup travaillé en consacrant des soirées et des jours à mettre au point des protocoles, déterminer les produits à référencer, signer des conventions avec la Sécurité sociale. Tout ce travail a réussi à faire changer l'image que l'hôpital avait de nous ! »

Pour adhérer, il suffit de signer une charte. « Lors des négociations, je représentais l'Ordre et je tenais à ce qu'il n'y ait pas de barrière d'entrée, pas de test. Il y a par contre une obligation de formation en cours. » 161 pharmaciens du département ont depuis signé la charte.

Cette alliance de professionnels de santé a permis depuis 2002 la prise en charge à domicile (chimiothérapie et soins palliatifs) de 540 patients cancéreux. « Il y a au préalable une réunion au domicile puis le dossier patient voyage entre la ville et l'hôpital. Le malade se sent plus entouré et il peut rentrer chez lui. L'objectif du réseau est de permettre au malade de vivre, le temps du traitement, dans des conditions sociales et humaines optimisées », explique Maryse Garenaux.

Qu'en retirent les pharmaciens ? « C'est d'abord la reconnaissance de nos qualités. Et puis le réseau permet des échanges qui ne se produisaient pas avant, notamment en matière d'information. Le réseau montre aussi que le pharmacien n'exécute pas seulement les prescriptions, mais qu'il est complémentaire du médecin et de l'infirmière. »

Comme beaucoup de réseaux, Onc'oriant a dû essuyer de nombreux plâtres pour exister. « Jusqu'à cette année, il n'y avait pas d'enveloppe budgétaire pour les réseaux, donc il a fallu se battre entre les subventions de laboratoires, les fonds d'aide à la qualité des soins de ville, qui ne veulent pas aider l'hôpital, et l'agence régionale de l'hospitalisation qui ne veut pas financer les libéraux... Depuis cette année, une enveloppe commune est prévue par la loi, mais les délais sont très longs. Déposé en juillet, notre dossier ne passera en commission qu'en novembre ! »

Réaction

« Quand le réseau de cancer du Finistère Sud a démarré, il y a cinq ans, l'hôpital s'était rapproché des infirmières, des kinés et des médecins libéraux mais pas des pharmaciens ! Nous avons été intégrés parce que j'ai tapé du poing sur la table ! », indique Eric Barilec, titulaire au Guilvinec et membre de la chambre syndicale du département. « Au départ je représentais les pharmaciens. Il a fallu débroussailler les divs et je me suis aperçu que tout était déjà préparé par l'hôpital. Au bout de deux ans, on ne savait toujours pas qui pilotait le réseau, qui était adhérent ! »

Las, il quitte le réseau. « N'oublions pas qu'au départ l'idée de créer des réseaux est née d'un constat d'échec : l'impossibilité de communiquer entre professionnels de santé... »

LEURS CONSEILS

- « Il faut communiquer, ménager les susceptibilités de chacun. »

- « Pour pouvoir être crédibles face aux instances administratives, il faut deux ans de travail préparatoire. Ensuite on peut négocier avec elles. »

La marche à suivre

2 - La constitution du dossier

- S'intégrer dans les orientations des schémas régionaux d'organisation sanitaire et médicosociale (SROS), dont la période est inférieure ou égale à trois ans.

- Bâtir un dossier solide dans lequel sont formalisés les objectifs, le mode d'organisation, de fonctionnement et d'évaluation.

- Déterminer une personne (ou plusieurs) assurant la coordination médicale et administrative.

- A fournir obligatoirement :

- Un document d'information à destination des patients, signé par le patient, sa famille ou son entourage lors d'une prise en charge personnalisée.

- Une charte de qualité du réseau cosignée par chacun des acteurs.

- Une convention constitutive.

- Des documents budgétaires précisant les frais de structure et détaillant la rémunération de professionnels hors champ conventionnel.

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