« Au forceps » - Le Moniteur des Pharmacies n° 2506 du 18/10/2003 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2506 du 18/10/2003
 

RÉDIAB CÔTE D'OPALE

Actualité

Enquête

Rédiab est le fruit commun de l'Association des structures d'aide à la vie et à l'éducation des diabétiques du Pas-de-Calais et de la CPAM de Boulogne-sur-Mer. Son action s'étend sur une zone géographique où habitent 18 000 diabétiques. Là encore, l'obtention de l'agrément a été un vrai parcours du combattant. Finalement, la convention avec la CPAM a été signée en avril 2002 mais sans avoir le budget de fonctionnement prévu par l'arrêté ministériel, le Fonds d'aide à la qualité des soins de ville régional ne se sentant pas impliqué par le dossier ministériel. « J'ai du mal à comprendre. Heureusement, même si on avance moins vite qu'espéré, petit à petit la dynamique s'enclenche. La véritable expertise du réseau, c'est les gens du réseau », affirme Vincent Coliche, chef du service endocrinologie à l'hôpital de Boulogne-sur-Mer, initiateur et médecin coordonnateur de Rédiab. La phase d'expérimentation doit se terminer en août 2004, avec 135 soignants et 400 patients.

Grâce à ce réseau, les professionnels ont découvert que le retard dans la prise en charge du diabète était dû à l'inadéquation des traitements et des pratiques professionnelles proposés par les scientifiques et par les soignants. « Le programme d'éducation des patients, réalisé en proximité par les médecins et les infirmiers, est très important, ce qui implique une formation continue commune de tous les acteurs de santé. »

Et les pharmaciens ? « A ce jour, Rédiab n'a pas formalisé l'adhésion des pharmaciens en son sein. Deux ont suivi les formations demandées. Leur intervention pourrait s'intégrer dans le cadre d'une information pertinente et cohérente, de relais, de participation à une meilleure observance, de la délivrance des prestations spécifiques et, pourquoi pas, de l'éducation du patient en groupe. »

Dominique Jonquois, installé à Boulogne-sur-Mer, secrétaire de l'Ordre régional, tente depuis quelques mois de participer à un groupe Rédiab. « Au départ, les pharmaciens n'étaient pas prévus. Grâce aux journées régionales de dépistage du diabète nous nous sommes intégrés au mouvement, un peu au forceps... Il est certain que notre participation a un coût, notamment en termes de formation et de suppléance à l'officine. Mais le profit en termes d'image est très valorisant. Il est toutefois dommage qu'en France on ne s'appuie pas comme dans les pays anglo-saxons sur notre rôle d'éducateur sanitaire. »

Mais le temps passé à se former et à faire l'éducation des patients, cela coûte. « Notre réseau a bien obtenu des prestations dérogatoires, mais le vrai problème se situe au niveau de la disponibilité : comment être pertinent pour travailler autrement ? Les aides au fonctionnement et à la coordination sont donc indispensables. Actuellement, la cinquième enveloppe régionalisée est petite si on veut intégrer les prestations dérogatoires, mais elle augmente et ne reviendra pas dessus... »

LEURS CONSEILS

- « Il faut accepter de passer du soin à la santé, de la hiérarchie au consensus, de la monodisciplinarité à la multidisciplinarité. »

- « Le bénévolat c'est bien, mais si personne n'accompagne les soignants, ils vont s'essouffler. La coordination, c'est essentiel. »

- « Non seulement il faut que les pharmaciens intègrent des réseaux, mais il faut aussi qu'ils le fassent savoir. »

La marche à suivre

3 - La gestion du dossier

En ce qui concerne les financements publics et la reconnaissance du réseau, chaque région doit théoriquement se doter d'un « guichet unique » visant à proposer au promoteur du réseau un seul interlocuteur. Un secrétariat technique commun à l'agence régionale hospitalière (ARH) et à l'URCAM reçoit les dossiers durant des périodes prédéterminées, et s'assure de leur recevabilité.

La décision de financement sur la dotation régionale est prise conjointement par le directeur de l'ARH et le directeur de l'URCAM. L'administration doit donner sa réponse dans les quatre mois suivant l'enregistrement du dossier. L'absence de réponse équivaut à un rejet.

4 - La charte

Elle doit préciser les modalités d'accès, d'échange, de partage et d'archivage des informations pour l'ensemble des partenaires du réseau dans le respect des règles de déontologie et de confidentialité. Les procédures d'accès doivent être sécurisées. Prévoir également les conditions d'utilisation et d'archivage des informations en cas de dissolution du réseau ou tout simplement lorsqu'un malade ou un professionnel quitte le réseau. Soumettre les modalités de flux d'informations à la CNIL pour accord. Attention également, les tutelles régionales favoriseront l'utilisation par les réseaux d'une même norme d'échange ! Renseignez-vous sur les réseaux informatisés qui existent déjà dans votre région.

Un comité pour soutenir les projets

Depuis juillet, les professionnels du Nord-Pas-de-Calais désirant créer un réseau peuvent s'adresser au comité régional des réseaux, une évolution du « guichet unique » mis en place en 2000 pour harmoniser les critères d'appréciation des projets et coordonner les financements en orientant les demandeurs vers les financeurs adéquats. Il émet des avis techniques sur les projets de réseaux éligibles au titre de la dotation régionale de développement des réseaux (2,5 MEuro(s) en 2003). Il aide aussi les porteurs de projets en rendant la plus transparente possible la complexité administrative de financement. Le but étant de permettre le développement et la pérennisation des réseaux selon les besoins identifiés, ainsi qu'une expertise technique réelle sur les modes de prise en charge. A ce jour, on compte une vingtaine de réseaux et une vingtaine de candidatures pour la dotation régionale en 2003. A noter que les URCAM peuvent être à l'initiative de ce genre de structure dans votre région.

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