GRIPPE : L'INSERM augure entre deux et quatre millions de cas cet hiver - Le Moniteur des Pharmacies n° 2504 du 01/10/2003 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2504 du 01/10/2003
 

SANTÉ PUBLIQUE

Actualité

La crise liée au SRAS a permis de tester grandeur nature le « plan pandémie grippe » au niveau national. Les épidémiologistes essaient maintenant de prédire l'intensité de la prochaine épidémie grippale.

L'épidémie de SRAS a permis une répétition grandeur nature d'une situation de pandémie grippale », a indiqué la semaine dernière Jean-Marie Cohen, coordonnateur des Groupes régionaux d'observation de la grippe, lors des 16es Rencontres européennes sur la grippe et sa prévention. En effet cette situation de crise aura au moins eu un mérite en France : le plan « pandémie grippe » déclenché par précaution le 12 mars par la DGS s'est vite mis en place et a parfaitement fonctionné. La menace a été maîtrisée grâce à une contagiosité moindre que celle de la grippe, à un nombre plutôt faible de malades et à l'absence d'épidémies simultanées. Mais selon ces mêmes spécialistes, une réelle pandémie de grippe sera bien plus difficile à gérer.

Le SRAS reviendra-t-il ?

De nombreuses interrogations demeurent : quel est le « réservoir animal » initial ? La civette ou un autre animal présent sur les marchés asiatiques est l'hypothèse la plus probable. « 40 % des personnes en contact avec des civettes sont porteuses d'anticorps contre le SRAS », confirme Jean-Claude Manuguerra, virologue à l'Institut Pasteur. La souche virale est-elle en sommeil et se réveillera-t-elle ? L'OMS craint que la maladie soit saisonnière et réapparaisse dans les prochains mois. Elle préconise donc un renforcement de la couverture vaccinale contre la grippe des groupes à risque (personnes âgées, sujets immunodéprimés, malades chroniques) et des personnels soignants pour réduire le risque de poser des diagnostics erronés en confondant grippe et SRAS.

Ces 16es Rencontres européennes ont aussi permis la présentation d'une méthode inédite de prédiction proposée par le réseau Sentinelles de l'INSERM*. Elle indique le niveau d'activité épidémique à venir trois semaines à l'avance grâce à la « méthode des analogies ». Déjà utilisée en météo, elle s'appuie sur vingt années de données épidémiologiques ainsi que sur la souche circulante et les variations climatiques. La fiabilité de la prévision s'accroît après les premières semaines d'épidémie. Cette méthode a toutefois été accueillie avec circonspection par certains.

Un facteur nommé El Niño.

Pour cet hiver, la suspicion de circulation de la souche AH3N2 et la prédominance climatique d'El Niño fait dire à Antoine Flahaut, épidémiologiste de l'INSERM, que « l'épidémie se situera au-dessus de la moyenne, avec un nombre de cas de 2,4 à 4 millions ». La date de début n'a pu être évaluée. Seule certitude : la prévention passe par la vaccination. Le taux de vaccination observé par la CNAM est stable chez les plus de 70 ans (76 %) et augmente entre 65 et 69 ans (48 %). En revanche, il reste encore très insuffisant chez les personnes en ALD (26 %).

L'infection à pneumocoque est la principale cause de surinfection lors de la grippe : plus de 130 000 cas annuels avec une mortalité de 10 à 15 %. Les facteurs de risque étant les mêmes, les spécialistes recommandent, mais ce n'est pas officiel, d'associer vaccination contre le pneumocoque (tous le 5 ans) et contre la grippe chez les sujets à risque.

* Consultable sur Sentiweb en période épidémique : http://www.u444.jussieu.fr/sentiweb.

Les voyageurs pourront se vacciner en toute saison

Les voyageurs pourront se faire vacciner contre la grippe quelle que soit la période de l'année. Elle se justifie dans deux circonstances : pour le voyageur à risque circulant, quel que soit sa destination, en atmosphère confinée (voyages en autocar, croisières...) ainsi que pour les personnes se rendant dans une zone où sévit une épidémie importante (Madagascar en 2002 par exemple). Or jusqu'à maintenant les vaccins de l'hémisphère Nord n'étaient distribués que d'octobre à janvier et ceux pour l'hémisphère Sud n'étaient pas disponibles. Les centres de vaccination internationaux pour les voyageurs disposent désormais d'un stock de vaccins « hémisphère Nord » de septembre à août et ont la possibilité de se procurer le vaccin « hémisphère Sud » dans le cadre d'une ATU nominative.

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