L'enfer des TFR - Le Moniteur des Pharmacies n° 2500 du 06/09/2003 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2500 du 06/09/2003
 

CHANGEMENT DE VIGNETTES

Actualité

L'événement

Après les baisses de taux de remboursement, c'est au tour des tarifs forfaitaires (TFR) de responsabilité de poser à la profession de nouveaux problèmes d'écoulement de stocks liés au changement de vignettes. Une fois de plus...

Outre la punition qu'elle inflige à l'économie de l'officine, la mise en place des TFR risque de poser des problèmes pratiques aux pharmaciens : difficultés d'organisation et de gestion des stocks, risques de ruptures et de rejets de dossiers par les caisses... Ceux-ci doivent s'attendre à de nouveaux tracas avec la valse des vignettes, notamment après la date butoir du 12 octobre imposée par l'arrêté du 27 août pour l'application des TFR dans certains groupes génériques.

Comme avec les baisses de taux de remboursement au printemps dernier, l'histoire se répète. Le gouvernement, en laissant à peine un mois aux officinaux pour écouler les stocks des produits concernés comportant d'anciennes vignettes, n'a pas assez pris en compte les problèmes liés à la mise en place d'une telle mesure. « Il s'écoule toujours trois mois entre la mesure et son application réelle et définitive », constate Claude Japhet, président de l'UNPF. C'est donc une fois de plus du côté de l'Assurance maladie que les syndicats vont se tourner pour tenter d'assouplir les modalités d'application de cet arrêté et éviter ainsi aux pharmaciens des rejets intempestifs de dossiers par les caisses. Avec l'espoir d'obtenir le même délai de tolérance qu'il y a quelques mois. Mais ils vont devoir également négocier en amont, avec les fabricants, la reprise des produits aux vignettes non conformes et non écoulables après le 12 octobre. « Qu'il s'agisse des laboratoires de princeps comme des génériqueurs, la reprise de médicaments dont le prix serait aligné sur le TFR après la date d'échéance doit aller de soi puisque la modification de la vignette est le fait du fabricant », estime Bernard Capdeville, président de la FSPF.

En attendant un éventuel accord pour obtenir un délai supplémentaire, l'UNPF donne comme mot d'ordre de ne pas surstocker au-delà de 10 jours les produits soumis à un TFR, et rappelle à ses adhérents de refuser à compter du 26 septembre tous les produits livrés avec une ancienne vignette. C'est à cette date également que ce syndicat demandera aux grossistes-répartiteurs de faire une évaluation de l'état de leurs stocks pour fixer avec précision la rallonge nécessaire.

Politique des princeps : l'heure de vérité.

« Dès le 8 septembre prochain, les pharmaciens pourront être amenés à faire payer au patient la différence au-delà du TFR », confirme Bernard Capdeville, au vu de l'arrêté, et dans l'hypothèse où les mutuelles suivent la consigne de la Mutualité française de jouer le jeu, c'est-à-dire de ne pas prendre en charge cette différence. Une opération qui ne sera pas facile à gérer car ils devront, en même temps qu'ils découvrent le nouveau prix du médicament soumis à un TFR, expliquer, le cas échéant, à leurs clients les aspects impopulaires de cette mesure. Et en cas de refus de payer, les pharmaciens devront proposer un produit au prix du TFR, ce qui supposera pour certains d'élargir leur collection de génériques. Mais c'est seulement dans quelques semaines, lorsque les laboratoires de princeps auront fait savoir, présentation par présentation, leur intention de s'aligner sur le TFR, que la profession pourra mesure l'ampleur de la perte pour sa marge. Des laboratoires comme MSD pour Renitec, Roche pour Lexomil ou encore Janssen-Cilag pour Pevaryl ont d'ores et déjà annoncé aux pharmaciens un ajustement du prix de leurs spécialités sur leurs TFR respectifs.

Pendant la période transitoire où anciennes et nouvelles vignettes vont cohabiter, « ce sont les informations lues sur la vignette qui sont opposables », précise Claude Japhet. Reste que rien dans l'arrêté n'interdit à un pharmacien de facturer jusqu'au 12 octobre un médicament soumis à un TFR à partir des données du fichier produit qui sont parfois bien utiles quand le code-barre de la vignette est techniquement illisible (ce qui est le cas avec certains codes-barres de vignettes bleues ou de format trop petit).

En principe, il ne devrait pas y avoir d'obstacle informatique, certaines SSII songeant même à intégrer dans leur logiciel un système d'alerte pour éviter au pharmacien des rejets de dossiers après le 12 octobre. « Du fait du report de l'application du TFR, les programmes ont été prêts largement à temps et les principaux logiciels du marché ont obtenu l'agrément TFR », précise Philippe Rousset, directeur des études chez Alliadis. Selon lui, les seules causes d'erreur ou de non-lecture des nouvelles vignettes pourraient provenir de lecteurs trop anciens. Les pharmaciens ont donc intérêt à se rapprocher de leur SSII afin de s'assurer de la non-obsolescence de leur matériel.

Repères

Groupes à substituer prioritairement (taux de génériques supérieur à 45 % mais éloigné du seuil de 60 %) : céliprolol, spironolactone, minocycline, tramadol, céfalexine, diltiazem, gliclazide, amiodarone, ceftriaxone, captopril, zopiclone, alprazolam, acébutolol.

Groupes à développer (taux de génériques proches des seuils) : amoxicilline-acide clavulanique, ibuprofène, aciclovir, diclofénac, naftidrofuryl, lopéramide, spironolactone-altizide, fluoxétine, furosémide.

Groupes à soutenir (taux de génériques situé légèrement au-dessus des seuils prévus) : trimébutine, aténolol, fénofibrate, trimétazidine, buflomédil, lactulose, tamoxifène.

A NOTER : RECONNAÎTRE LES NOUVELLES VIGNETTES

Outre le fait qu'y figurent le prix du médicament et la valeur du TFR, les nouvelles vignettes se caractérisent par l'adjonction de trois caractères supplémentaires à droite du code-barre, un espace plus les chiffres « 00 » pour signaler que le prix du médicament est égal ou inférieur au TFR, et les chiffres « 01 » pour indiquer que le prix est supérieur au TFR. « A ce jour, je n'ai pas encore vu de princeps avec un code "01" », souligne Bernard Capdeville.

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