Jolie pharmacienne, 28 ans...

Pharmacien, 34, ans, installé, infatigable compagnon, partagerait son coeur avec pharmacienne, même âge, pour une vie à deux devant et derrière le comptoir. Ecrire au Moniteur qui transmettra. »

Combien de petites annonces, parues dans nos colonnes, auront été suivies de grandes déclarations ? Beaucoup, sans doute, tant la pharmacie fait partie de ces professions qui laissent peu de temps pour courir le guilledou. Seule Madame Desachy pourrait nous répondre. Mais l'agence matrimoniale, qui publie ses petites annonces dans Le Moniteur depuis 1947, a bâti sa réputation sur la discrétion.

« L'agence a d'abord été créée à Monaco, en 1938. C'était une première en France ! Il s'agissait, comme aujourd'hui, de provoquer la rencontre de personnes d'un même milieu social », explique Simone Anglade, la petite-fille de la fondatrice, qui a repris l'agence située Boulevard Haussmann à Paris. Depuis, Madame Desachy est devenue l'un des principaux « bureaux des coeurs » de France, certains n'hésitant pas, telle cette officinale, dévoile Simone Anglade, à traverser les océans pour s'y inscrire.

Aujourd'hui, les pharmaciens représentent la première catégorie socioprofessionnelle à faire appel à Madame Desachy, suivis par les médecins. « 40 % de notre fichier est constitué de pharmaciens de province et tous donnent l'impression de savoir ce qu'ils veulent. Peut-être est-ce lié aux études ? Quand on fait pharmacie on sait vers quoi l'on se dirige !, indique Simone Anglade. Même si, avec le temps, les mentalités ont légèrement évolué. Avant, les hommes cherchaient une jolie femme, aujourd'hui ils la désirent jolie avec un cerveau bien fait ! Les pharmaciennes, elles, ont surtout des exigences sur l'intellect... »

Exogamie.

Mais comment expliquer qu'il faille recourir à une annonce pour trouver l'âme soeur ? « Il y a quelques années, un jeune homme de vingt-huit ans est venu me trouver en me disant à peu près ceci : "Je fais la démarche auprès de vous car je viens d'acheter mon officine, je construis ma vie professionnelle, mais je n'ai pas beaucoup de temps pour construire ma vie familiale." » Il a fallu peu de temps à ce jeune homme pressé pour « construire » un couple. Pour l'agence matrimoniale, c'est la résultante d'une demande « claire, précise, réaliste et raisonnable ». Car le pharmacien, souvent par manque de temps, ne se donne pas le droit à l'erreur dans le domaine familial : « Dans l'ensemble, ils sont assez classiques, beaucoup moins fantaisistes que les médecins. Ils veulent se marier une fois pour toutes ! »

Et le charme alors ? « Ce n'est pas le problème. Les pharmaciens ont un dénominateur commun, ils sont cartésiens. Ils ne demandent jamais plus que ce que ils peuvent eux-mêmes apporter ! » Toutefois, quelques différences sensibles apparaissent à l'oeil averti de Simone Anglade : « Le pharmacien d'officine a plus d'aisance dans la conversation et une meilleure présentation que le pharmacien qui exerce en milieu industriel. Parfois, ces derniers, plus introvertis, ont besoin de conseils pour optimiser leur image... »

Et le mariage d'intérêt ? « Il arrive que certains viennent s'inscrire à l'agence parce qu'ils viennent d'acheter une officine, mais ce n'est pas une généralité. » D'ailleurs, les pharmaciens sont devenus de plus en plus « exogames ». Et Madame Desachy leur permet de faire connaissance avec des personnes d'un milieu socioprofessionnel différent. Histoire de parler d'autres choses que de factures subrogatoires ou de tiers payant...