Génériques et TFR : L'été est déjà chaud - Le Moniteur des Pharmacies n° 2498 du 12/07/2003 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2498 du 12/07/2003
 

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Les génériqueurs ont donné une liste de DC d'ores et déjà menacées par le TFR en décembre. Vu les chiffres, un été trop relâché pourrait déjà annoncer un hiver glacial.

Les ventes des laboratoires de génériques sont retombées en mai à 20 millions de boîtes (31 millions en avril) avant d'amorcer une légère reprise en juin (23 millions). « Les pharmaciens ont été plongés dans l'expectative au cours de ces deux mois d'attente des règles du jeu du TFR », analyse Philippe Ranty, président du Gemme. Reste que « si le marché continue sur cette tendance, la crainte que l'objectif de 60 % de pénétration des génériques en novembre soit trop élevé se confirme », commente Pascal Brière, vice-président du Gemme. Alors que la mobilisation des officinaux peut s'émousser avec la trêve estivale, le Gemme les invite à accroître la substitution sur les molécules touchées par le TFR afin de minimiser leurs pertes de marge et à s'engager dans « une démarche continue de développement des ventes de génériques », en prévision de la seconde vague à propos de laquelle le gouvernement a déclaré qu'il ne remettrait en cause ni le taux ni la date d'entrée en application.

Le Gemme a communiqué la nouvelle liste des molécules « qui peuvent échapper ou entrer au TFR » en décembre (voir encadré). « Elle représente 33 % du CA du Répertoire et ne contient que des molécules importantes », souligne Pascal Brière. « Mais l'environnement est favorable, selon Philippe Ranty, car il existe maintenant une véritable attente des patients sur le générique pour lequel ils savent qu'ils n'auront rien à payer en plus. »

Cela étant, les princeps n'auront pas forcément intérêt à aligner leurs prix sur le TFR, selon l'avis partagé par Pascal Brière et Véronique Ameye, directrice des affaires publiques chez Aventis, lors d'une récente table ronde des Echos sur l'impact du TFR sur le prix des médicaments. « Les prises de position des industriels seront très diverses », prédit Véronique Ameye, avant de laisser entendre qu'ils auraient moins à perdre à faire moins de volume avec plus de prix que l'inverse. Pour les génériqueurs, la stratégie coule de source. « Nos prix fabricants sont proches du TFR et les écarts sont peu significatifs, entre 1 à 10 centimes. Nous allons nous ajuster en totalité et le patient n'aura ainsi rien à débourser », annonce Pascal Brière. En revanche, « le choix est cornélien pour les fabricants de princeps » qui, selon lui, n'ont pas intérêt à s'aligner et « à sacrifier 30 % de leur marge tant qu'au sein des groupes, les génériques ne dépassent pas 50 % de parts de marché ».

Autre élément d'incertitude, l'attitude des officinaux. Biogaran a cherché à connaître leurs intentions : 32 % envisageraient de redonner le princeps si celui-ci s'aligne, mais ils ne sont plus que 7 % si son prix reste inchangé. Toujours dans l'hypothèse du statu quo, 76 % disent vouloir maintenir le générique en place et 18 % donner le princeps sauf si le générique est acheté en direct.

150 MEuro(s) de perte pour l'officine.

De son côté, la Mutualité affirme qu'elle donnera comme consigne à ses adhérents de jouer le jeu pour ne pas vider le TFR de son contenu. « Il faut dynamiser le cercle vertueux des baisses de prix et éviter le transfert de charges vers les complémentaires », explique Brigitte Calles, responsable du département politique du médicament de la FNMF. Selon la Mutualité, le TFR procurerait une économie de 100 MEuro(s) à l'assurance maladie obligatoire et une autre de 35 MEuro(s) correspondant au ticket modérateur. Jean-Louis Méry, président d'Alliance Santé, estime que la première vague du TFR sera responsable d'une perte pour la répartition de plus de 100 MEuro(s) de CA par an et pour l'officine de près de 150 MEuro(s). Pour les génériqueurs, Pascal Brière évalue les pertes à un tiers en volume pour les génériques soumis au TFR. Pascal Brière demande donc au gouvernement de différer la deuxième vague afin de « prendre le temps de tout remettre à plat et d'impliquer médecins et patients », pour atteindre rapidement 60 % de pénétration.

Les groupes cibles

- Groupes à substituer prioritairement (taux de génériques supérieur à 45 % mais éloigné du seuil de 60 %) : céliprolol, spironolactone, minocycline, tramadol, céfalexine, diltiazem, gliclazide, amiodarone, ceftriaxone, captopril, zopiclone, alprazolam, acébutolol

- Groupes à développer (taux de génériques proches des seuils) : amoxicilline-acide clavulanique, ibuprofène, aciclovir, diclofénac, naftidrofuryl, lopéramide, spironolactone-altizide, fluoxétine, furosémide.

- Groupes à soutenir (taux de génériques situé légèrement au-dessus des seuils prévus) : trimébutine, aténolol, fénofibrate, trimétazidine, buflomédil, lactulose, tamoxifène. (Source GEMME)

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